Le mythe de Sisyphe est
un essai sur la question du suicide vu à travers l’absurde. Pour Camus, c’est la
conscience de mener une vie absurde qui pousse des personnes à franchir le pas
et se suicider. Mais paradoxalement c’est de vivre cet absurde jusqu’au bout, de
le dépasser à tout moment qui permet de vivre pleinement. A travers la première
partie, Camus démontre théoriquement, en s’appuyant sur divers courants
philosophiques comment l’absurde gouverne toute chose, toute pensée : tout est
absurde. Dans la seconde partie, à travers trois modèles, Don Juan, le comédien
et le conquérant, Camus démontre qu’en ne reniant pas cet absurde mais au
contraire en en faisant un art de vivre, en le sublimant on parvient à le
dépasser et profiter de la vie pleinement. Dans la troisième partie, Camus
s’appuie sur les auteurs pour montrer que du côté de l’auteur comme de celui du
personnage, l’absurde est toujours présent mais là aussi il convient de le
dépasser. La leçon de cet essai est avant tout que le suicide n’est pas la
solution à l’absurdité de la vie. Face à l’absurde, il faut se battre, se
révolter et continuer jour après jour…
Ce texte n’est pas facile à lire,
faisant référence à de nombreux courants de pensées de nombreuses œuvres. Ne les
connaissant pas toutes parfaitement, une grande partie de la réflexion nous
échappe mais cela nous amène malgré tout à nous interroger sur le sens que nous
donnons à notre vie, à regarder d’un autre œil les œuvres que nous lisions avant
sans arrière-pensées. Ca donne envie de relire ces textes sous ce nouvel
éclairage. Je pense que le mythe de Sisyphe n’est pas un livre qu’on oublie, il
nous amène à réfléchir et nécessitera plusieurs lectures afin d’en comprendre le
sens profond. C’est un ouvrage essentiel dans l’œuvre de Camus à mettre en lien
avec ses romans comme L’étranger entre autres…
.
Elisabeth DOUDAN
Les commentaires récents