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Tenir est un homme bon. Il nous a quittés le 20 novembre, jour anniversaire de la l’adoption par l’Algérie de la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant pour laquelle il a milité. Quel symbole ! Il avait fait ce qu’il fallait faire.
Cet économiste de formation s’était investi pleinement dans la protection de l’enfance privée de famille, en créant des structures d’accueil modèles mais surtout en encourageant leur prise en charge dans des familles d’accueil bénévoles. sa femme et lui-même, couple stérile avoua-t-il courageusement, décidèrent de tenter l’aventure en adoptant deux magnifiques garçons, d’abord Malik, ensuite Karim. Dans un témoignage poignant fait d’humilité et de bonté, il raconte sa première adoption. Il disait : « Nous avions adopté le premier qui nous avait adopté en nous souriant, en nous tendant les bras. » Avec son épouse, il était convaincu que si l’enfant est né pour être heureux, la solution était de lui donner une famille. Malgré les aléas d’une société hostile, il est arrivé à fonder l’association de l’enfance et des familles d’accueil bénévoles en 1983, mais qui n’a pu avoir son agrément que le 7 février 1985.
C’est aussi grâce à des femmes et des hommes qu’il avait su convaincre et qui étaient là pour apprendre, comprendre et agir, que son rêve se réalisait petit à petit en bravant une hostilité sectaire contre laquelle il s’était opposé durant les années de feux et de larmes. Il a eu à ses côtés ses nombreux amis à qui il faudrait rendre hommage parce qu’ils ont cru en lui et l’ont soutenu. Je citerai certains d’entre-eux comme le Pr Mahfoud Boucebci, Leïla Aslaoui (juriste et futur ministre), Mohamed Khadda (artiste peintre), Abdelhamid Benhadouga (écrivain), tant d’autres et moi-même, qui ont contribué à aider ces enfants nés pour être heureux. Il y a eu d’autres combats, notamment pour la concordance de noms entre le « kafil » et le « mekfoul » qui a été accordée grâce au travail de persuasion de Tenir au niveau du conseil supérieur islamique, qui a fait une fetwa. Dors en paix Tenir, beaucoup d’enfants et beaucoup de parents kafil te doivent tant. Espérons que la mission que tu t’es tracée continue son chemin.
Paix à ton âme.
Président du conseil des sages de l’Aaefab
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