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Nadhor est une ville carrefour où se rejoignent les routes débouchant de Hadjout, Cherchell et de Tipaza. Elle est pourtant distante de moins de cinq kilomètres du chef-lieu de wilaya de Tipaza.
Cette ville possède une appellation homonyme de la célèbre cité marocaine de même nom, qui fut héritière des dynasties mérinides, almohades et alaouites. Les anciens locaux de la ville de Nadhor se complaisent à rêver et à lui trouver des origines andalouses. Devenue centre de passage et de transit obligé pour des milliers de transporteurs et de passagers, la ville de Nadhor s'impose déjà comme une ville à part entière, de par sa proximité avec la capitale, grâce à son principal axe routier, la RN n°11 qui la traversait de part en part, mais aussi de par ses vastes étendues agricoles, maraîchères et vitivinicoles. Le récent contournement du centre-ville a porté un coup fatal à son commerce, à son développement et à son expansion. En effet, la quasi-totalité des véhicules de transport provenant de Hadjout, Cherchell et Tipaza, qui empruntaient le centre-ville se trouvent contraints d'ignorer Nadhor de leur destination. Quelques-uns poussent leur insolence et leur arrogance, jusqu'à mépriser cette destination par une sélectivité dans le chargement des voyageurs routiers.
Mr N.Ahmed nous confie : «Nous travaillons avec les passagers, notre commerce se meurt. On n'a pas tenu compte de nos aspirations dans ce projet». Mr Mohammed B. propriétaire d'un commerce, jadis florissant menace : «L'administration des impôts doit tenir compte de cette baisse d'activité et de ces aléas. La wilaya doit trouver un système de compensation pour nous permettre de profiter pleinement de la vente de nos produits durant les saisons estivales».
Mais pourquoi donc cette décrépitude d'une ville jadis mise sous les feux de la rampe, qui s'est illustrée par un mouvement de foule, bloquant la circulation à l'aide de pneus brûlés et d'impressionnantes colonnes de fumée, traduisant le mécontentement et le désarroi de centaines de jeunes criant leur mal-vie. Cependant, force est de constater que l'exécutif de la wilaya de Tipaza, conscient de cette situation, s'est investi dans la réalisation de plusieurs projets sociaux d'envergure, à l'instar de la réalisation d'un complexe sportif de proximité d'une enveloppe de près de cinq milliards de centimes, d'une salle de sports au sein d'une école fondamentale d'une valeur de près de deux milliards et demi de centimes, de la réalisation d'un hôpital psychiatrique de 120 lits, générateur d'emplois et doté d'une enveloppe financière préliminaire de près de sept milliards de centimes ainsi que la réalisation de 40 logements sociaux participatifs composés de 16 F3 et de 14 F3. Toujours dans le domaine de l'habitat, 60 autres logements sociaux participatifs sont en cours de réalisation, ainsi que 40 logements sociaux locatifs en cours d'achèvement. Ainsi, cette commune est appelée à jouer un rôle commercial important dans cette contrée, pour peu que la vision urbanistique et économique de ses élus locaux allie adéquation sociale et économie. Il serait judicieux de préciser que Nadhor, cette bourgade située à quelques pas du chef-lieu de wilaya, Tipaza, fut le berceau qui a vu naître «Cheikh Nador», celui-là même qui fut loué et consacré par la célèbre chanson Chaabie «El-hamaâm» de Hadj M'hamed El-Anka. Dans ses célèbres couplets, notre chantre algérien de la chanson chaabie évoquait «le cheikh des Cheikhs» par des hommages appuyés où il se plaisait à répéter «Cheikh El-Nadhor, la raison et la cause de mon art et de mon chant». L'extension de la Wilaya de Tipasa a permis à Nadhor de bénéficier de projets faramineux, ayant contribué à la faire sortir de son anonymat. Les stratèges de la wilaya en urbanisme et développement ont certainement pensé aux projections économiques qu'il serait judicieux de planifier pour un développement commercial et économique durable au profit de cette ville.
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par Larbi Houari
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