- LES MONUMENTS ANTIQUES : LE FORUM, LE CAPITOLE, LA CURIE ET LA BASILIQUE
Une place de 50 mètres sur 27, au dallage intact, et encore bordée de son caniveau d'écoulement' des ,eaux, le Forum occupe le centre d'un groupe de monuments et forme le cœur de la vie civile de la petite cité. A l'Est, précédé d'un perron qui servait de tribune aux harangues, c'est la Curie, siège du Conseil Municipal ; au Nord, c'est le soubassement d'un Capitole, à trois chapelles : Temple de Jupiter, Junon et Minerve, ;à l'Ouest, en contrebas de quelques marches et au delà d'une galerie couverte ou cryptoportique, c'est une basilique civile, tribunal et siège de la vie économique. Une belle mosaïque représentant des Maures captifs en ornait l'abside. Au Sud, enfin, le Forum donnait sur la ville 'étendue à ses pieds 'et un vaste escalier monumental à deux rampes permettait d'y accéder.
Le Forum
L'escalier menant au Forum
Le Tribunal
Le Tribunal
Tipasa en possède au. moins quatre les grands Thermes, en bordure du Parc Trémaux, et dégagés seulement en partie ; les petits Thermes, au bord de la mer, à l'ouest de la crique, ; d'autres encore, en. arrière du 'bâtiment. industriel aux quatre cuves. Le dernier enfin, à côté du baptistère chrétien., Sans avoir,. même pour les premiers, qui, d'ailleurs, étaient publics, l'ampleur des établissements de Cherchel, de Timgad et de Djeniila, ils sont intéressants par leur état de conservation et la disposition du système de chauffage à air chaud. Aucun d'eux n'a fourni d'oeuvres, d'art, comme on en a trouvé entant d'autres villes antiques.
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- LE TEMPLE
Sans doute ignorera-t-on longtemps encore le dieu auquel le, sanctuaire était dédié.
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LE NYMPHÉE
Sur le même alignement que le temple, alignement fait par la voie romaine qui conduisait à Cherchel et qui est ici enterrée, se dresse, vers l'ouest, un hémicycle à colonnes et bordé de bassins, qui est un château d'eau ou nymphée. C'est une fontaine monumentale placée à l'arrivée dans la ville de l'aqueduc qui amenait l'eau d'une source située à plusieurs kilomètres au sud-ouest. Décoré de statues, entre lesquelles l'eau tombait en cascade, c'est un des plus beaux monuments du même genre qu'on ait retrouvé en Afrique. Il atteste le désir des habitants de décorer leur ville d'une façon monumentale et jolie à la fois.
.- LE THÉÂTRE
Ce
même souci esthétique appairait dans le théâtre, voisin 'du nymphée.
L'édifice, au lieu d'être adossé - ,à une colline comme tous les autres
théâtres antiques de l'Afrique du Nord, excepté ceux de Madaure et de
Sabratha, en Tripolitaine, a été construit en élévation. S'il n'avait
servi de carrière pour la construction de l'hôpital de Marengo, nous
aurions sans doute encore les 25 rangées de gradins qu'il devait
compter à l'origine, le mur de scène et, les dépendances. Tel qu'il
est, avec ses arceaux du rez-de-chaussée, ses voûtes, à demi-ruinées,
qui supportaient les gradins supérieurs, les escaliers menant au
premier étage, les, couloirs d'accèsà l'orchestre,, le mur qui
supportait la scène et la fosse profonde de celle-ci, ce théâtre, de
3.000 places environ, reste, sous -sa couronne d'oliviers et dans son
cadre de verdure et de montagne, un des monuments les plus évocateurs
de Tipasa.
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- L'AMPHITHÉÂTRE
Un
autre monument important était les arènes. contiguës au temple du Parc
Trémaux. Des sondages faits en 1916 ont révélé des couloirs souterrains
qui semblent attester la bonne conservation des sous-sols, si
intéressants dans les édifices de cette catégorie. On vient d'en avoir'
une preuve à Lambèse Bien qu'on puisse craindre que l'amphithéâtre ait
en partie connu le sort du théâtre et servi de carrière. On peut
imaginer qu'il en subsiste encore assez pour former un bel ensemble.
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Peu d'habitations privées ont été dégagées à Tipasa. Parmi les plus belles, il faut citer la villa de la crique - où des restes pitoyables de mosaïques sont 'es débris d'une belle décoration, mais où des peintures murales ont été retrouvées.
Une autre demeure a été à peine explorée non loin de celle-ci. Elle a livré une très intéressante mosaïque de la légende d'Achille (au Musée d'Alger), exemple du goût, des Tipasiens pour les épisodes homériques et du talent des artistes auxquels ils ont eu recours. D'autres habitations plus modestes ont été fouillées à l'Est et au Sud-ouest du village : demeures de petites gens ; dans l'un et dans l'autre cas, elles ont montré l'existence de beaux pressoirs à huile, installés dans l'habitation, et apportent des renseignements, sur la vie économique de Tipasa.
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LES REMPARTS
C'est au III siècle, au moment où la prospérité de Tipasa a été la plus grande, que, des menaces ayant troublé sa sécurité, la ville s'est entourée d'un rempart dont les vestiges sont bien apparents. Long de 2.300 mètres environ, il compte encore 15 tours rondes et 16 tours carrées. Trois portes monumentales, dont deux, à l'Ouest et au Nord, étaient précédées d'un vestibule en demi-lune, deux portes secondaires, dont une poterne bien conservée au Nord-ouest, permettaient de franchir le rempart. Dans son état actuel, le retranchement, qui devait mesurer environ de 7 à 8 mètres de hauteur avec des tours de 9 mètres, révèle une destruction exécutée systématiquement, sans doute au cinquième siècle, après l'invasion des vandales.
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A
l'intérieur de la ville on a retrouvé : près du Forum, au-dessus de la
mer une chapelle privée, dont une mosaïque (déposée au Musée) décorait
l'abside, et sur la colline de l'ouest, la cathédrale, le plus vaste
édifice chrétien d'Afrique après Damous-el-Karita de Carthage.
Construite au IV siècle avec des fragments des édifices païens, elle
comprenait neuf nefs séparées par des colonnes et des piliers. Un
immense tapis de mosaïque la décorait. Son porche a l'ouest est appuyé
contre le rempart. A l'Est, la vaste abside s'est en partie effondrée
dans la mer. Au nord, l'église était flanquée d'une chapelle puis d'un
baptistère, avec sa cuve à trois degrés bien conservés et de petits
thermes.
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- LES CIMETIÈRES - CHAPELLE D'ALEXANDRE, CRYPTE DES ÉVÊQUES, ENCLOS DES MARTYRS
Hors des murs de la ville à l'Est comme à l'Ouest, de vastes nécropoles chrétiennes se groupaient autour de deux sanctuaires. A l'Ouest, c'est la chapelle de l'évêque Alexandre. Fouillée en 1940 après de longues années d'interruption, elle a désormais son 'aspect primitif Alexandre la fit construire au IV siècle pour y déposer les évêques, ses prédécesseurs et pour y reposer lui-même après sa mort. Sa tombe, ornée d'une mosaïque a été retrouvée, dans une chapelle à l'Ouest. A l'Est, neuf sarcophages placés sur une sorte d'estrade renfermaient les corps des évêques. Ils avaient d'abord été inhumes dans une crypte souterraine, véritable chapelle de catacombes avec sa voûte en stuc et son lucernaire. On l'a retrouvée dans un angle de l'église, mais elle avait été dévastée dans le passé. Elle n'en demeure pas moins un vestige chrétien remontant sans doute au début du III siècle et aux premiers temps de la communauté chrétienne de Tipasa. Des inscriptions en vers, tracées sur mosaïques, dont plusieurs cantiques rimés, décoraient le sol de l'église elle-même. En contrebas s'étendait un enclos strictement fermé par un mur en pierres de taille. On y accédait par un porche commun avec l'église adroite, en descendant quelques marches, on trouvait sous un portique six tables funéraires ou mensae de martyrs dont seuls subsistent trois noms : Rogatus, Vitalis et Maxima. A gauche, on a découvert l'épitaphe de Victorinus, martyrisé le dimanche 8 mai vers 2 heures de l'après-midi d'une année de la fin du III° siècle et auprès une double épitaphe du prêtre Amantius qui repose dit le texte auprès des martyrs. Tout concourt à prouver que cet enclos contemporain sans doute de la crypte des évêques, était réservé à des martyrs de la foi chrétienne et date par conséquent d'avant Constantin et la fin des persécutions.
Sur la colline dé l'Est a été découverte en 1891, l'église construite sur le tombeau de Sainte Salsa. D'abord, petite chapelle au IV" siècle, elle est devenue, au V et au VI siècle un vaste édifice religieux à trois nefs avec des tribunes latérales. Un sarcophage païen en marbre renfermait dans le chœur le corps de la sainte et au-dessous on a retrouvé l'épitaphe païenne encore en place de Fabia Salsa, aïeule sans doute de la fillette martyrisée. Des mosaïques malheureusement détruites, entouraient le pieux monument. En 1932, furent dégagées à leur tour les centaines de tombes qui au cours des siècles avaient étroitement encerclé l'église, ces sarcophages en pierre primitivement ornés de mosaïques à sujets et à inscriptions sont dans leur rudesse dépouillée d'une austérité et d'une grandeur impressionnantes. Quelques épitaphes nous apprennent que les défunts qui dorment là leur dernier sommeil étaient venus parfois de très loin d'Afrique, d'Italie et même d'Asie Mineure. Au milieu d'eux, une chambre d'agapes conserve intacts ses murs percés de fenêtres, sa table en maçonnerie érigée sur un sarcophage inviolé, sa porte surmontée d'une inscription grecque symbolique : " Ichtris ". Des-tombes de types divers dévalent jusqu'à la falaise qui surplombe la mer, d'autres chapelles funéraires se dressent à peu de distance.
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le mausolée qui coiffe une colline au sud de la ville sur la route de Tipasa. Ce monument de style africain, agrémenté d’éléments décoratifs appartenant au monde hellénistique n’a toujours pas livré ses secrets au sujet de la famille royale maure ou numide qui s’y est fait enterrer. Mais on se prend à rêver encore qu’il a été élevé par Juba II en hommage à sa Cléôpatre, fille de la lune.
Juba II fut un des hommes les plus savants de son temps, quant à son impériale épouse elle se dévouait sans compter pour le bien-être de son peuple dont elle était aimée, voire vénérée. C'est cette vénération qui s'est traduite, après la mort de Séléné, par un mausolée dénommé par les populations locales : Tombeau de la Romaine.
L'édifice, un tumulus de pierre d'environ 80 000 m³, ressemble de loin à une énorme meule de foin. Il mesure 60,9 m de diamètre et 32,4 m de hauteur. Érigé non loin de Tipasa (près du village de Sidi Rached), sur une crête des collines du Sahel, il domine la plaine de la Mitidja à 261 m d'altitude.
Il comporte une partie cylindrique ornée sur son périmètre, dont le développement est de 185,5 m, de 60 colonnes engagées surmontées de chapiteaux ioniques et supportant une corniche. Cette partie présente quatre fausses portes situées aux points cardinaux. Ce sont des panneaux de pierre de 6,9 m de haut, encadrés dans un chambranle et partagés au centre par des moulures disposées en croix. C'est cet ornement qui a justifié le nom traditionnel de Tombeau de la Chrétienne.
Au-dessus, la partie conique est constituée de 33 assises de pierres, hautes de 58 cm, et se termine par une plate-forme. Elle est largement échancrée au-dessus de la fausse porte de l'Est.
L'entrée véritable du monument, longtemps ignorée, se situe dans le soubassement, sous la fausse porte de l'Est. Elle a été découverte lors de la campagne de fouilles menée en 1865 par Adrien Berbrügger, inspecteur des Monuments historiques, à la demande de Napoléon III. C'est une porte basse, 1,1 m de haut, et étroite, qui donnait sur une dalle coulissante en grès, trouvée brisée. Ensuite un couloir d'accès très bas conduit au vestibule des lions. Il est ainsi appelé parce qu'on y voit un lion et une lionne sculptés en relief au-dessus de l'accès au couloir intérieur.
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