Des conflits et des échecs
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En métropole, le Second Empire se trouve engagé dans des conflits : guerre de Crimée, d’Italie, ou dans des expéditions lointaines : Liban, Chine, Indochine, et surtout celle du Mexique qui tournera au désastre avec 1e rembarquement des troupes de Bazaine en 1866.
Les meilleurs éléments de l’armée sont soustrais de l’Algérie et remplacés par un personnel souvent incapable et incompétent.
La politique algérienne de Napoléon III reste indécise, en dehors de son idée d’en faire un royaume arabe. N’a-t-il pas l’intention de se donner le titre de Roi d’Algérie, ou de leur donner un prince impérial, â sa naissance ?
Dans une lettre à Pélissier, il écrit : « ... l’Algérie n’est pas une colonie proprement dite, mais un royaume arabe. Les indigènes ont, comme les colons, un droit égal à ma protection et je suis aussi bien l’Empereur des Arabes que l’Empereur des Français ».
Il vit s’élever contre lui le Gouverneur général et les autorités civiles, la presse, mais surtout les colons, ayant à leur tête de gros propriétaires comme Warnier ou Borély la Sapie. Dès cette époque, le monde agricole, qui coiffe la presque totalité de l’activité algérienne, va constituer une force politique de pression importante, qui ira croissant. Elle arrivera à imposer sa volonté, notamment plus tard, avec l’appui des délégations financières (1900).
Napoléon III en fera bientôt l’expérience. Le sénatus-consulte de 1863 qui limitai la toute puissance de l’État pour protéger et garantir la propriété indigène, et celui de 1865 qui fixait le statut juridique des indigènes musulmans et l’accès à la citoyenneté française se heurtèrent, selon l’expression de Ch.-A. Julien, "à la solide coalition de l’hostilité et de l’inertie".
Cette situation aggrava l’opposition entre colons et indigènes et, chez ces derniers, entre fellah et aristocrates. D’autre part, des maladresses de l’autorité militaire provoquèrent en 1864 la révolte des Ou1ed-Sidi-Cheikh, dans le Sud. Des rivalités dans le Commandement lui permirent de s’étendre. Jugulée à plusieurs reprises, elle renaissait et des troubles persistèrent dans le Sud oranais. L’autorité militaire retrouva le pas sur l’autorité civile, au vif mécontentement des colons.
Napoléon III se rendit en Algérie en mai et juin 1965, mais il ne vit que ce qu’on voulut bien lui montrer, Mac Mahon ayant fait le vide devant lui.
Le contrôle étroit de l’armée provoqua en Kabylie une résistance des populations, puis une rébellion générale. Deux campagnes, en 1858 et 1860 rétablirent l’ordre. Pourtant, en 1864-65, elle reprit, sous l’influence des Confréries religieuses des Khouans (frères).
Les années 1866 à 1868 furent terribles : les sauterelles, la sécheresse, le choléra, des tremblement de terre provoquèrent dégâts et famines. Les répercussions s’en firent sentir les années suivantes.
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