Les saisonniers espagnols nouveaux colons
.
Le peuplement de la région s’effectue maintenant en dehors de la ligne officielle.
Des fermes se créent en dehors des périmètres des villages sur des terrains achetés aux indigènes. Des étrangers, notamment des ouvriers saisonniers espagnols, pauvres et laborieux, attirés par l’espoir d’un établissement possible, vont commencer à y faire souche. Certains rachètent les concessions que les nouveaux propriétaires liquident dès qu’ils le peuvent, ou les prennent on fermage ou métayage. C’est ainsi qu’en 1856, les étrangers représentent 40 % de la population de la plaine, ce qui est énorme. Toutefois, la plus grande partie d’entre eux sont établis dans les environs d’Alger, sur la côte ou dans le Sahel. Leur proportion dans le voisinage de Marengo est bien moindre.
C’est en 1856 que le service des Mines procède à un sondage à 55 m, sur les bords du lac Halloula. Son but était de dessécher le lac par infiltration. Les résultats furent négatifs. A la suite des pluies d’hiver, le sondage se transforma en source jaillissante qui ne tarit pas de tout l’été. Cette année 1856 ne fut pas favorable à l’agriculture - encore une -. Pas de pluie en janvier, 2 fois on février : 4 heures. Il fallut réensemencer. Fin mai et début juin, un violent sirocco nuisit aux cultures. La main-d’œuvre s’avéra insuffisante pour les moissons qui subirent de grosses pertes, notamment du fait des fourmis et des moineaux. Le salaire d’un moissonneur arabe passa de 1,25 f par jour à 2,50. Le prix des céréales subit une forte hausse et les prêts usuraires - jusqu’à 50 % - se multiplièrent. L’administration dut distribuer des secours en semonces aux colons les plus touchés.
Elle prit aussi une décision favorable aux planteurs de tabac en augmentant le pourcentage de tabac algérien dans le scaferlati, le plus employé à cette époque.
La culture du sorgho à sucre entreprise à Ameur-el-Aïn on 1856 en vue de la production d’alcool, les rendements de la vigne étant en diminution à cause des attaques d’oïdium, fut éphémère. 27 ha furent plantés on sorgho et une distillerie créa dans ce centre, pouvant produire 200 hl d’alcool par 24 heures. Cette culture devait disparaître peu après.
Dans cette même localité, la récolte de blé est mauvaise : trois pour un. Une tempête d’une extrême violence, les 17, 18 et 19 décembre démolit 7 maisons - mal construites il est vrai par le Génie - et celle qui sert d’église.
A Bourkika, la récolte est également mauvaise et les colons demandent des secours en semences. Le centre se ravitaille toujours en eau pris de Marengo, l’eau des puits étant malsaine. Bourkika n’aura pas de chance avec l’eau de boisson : bien plus tard, il est vrai, une terrible épidémie de typhoïde causera, on 1933 ou 34 ( ?), de très nombreux décès (à cette époque, le pourcentage des morts atteignait environ 15 % des malades).
.
.
.
Les commentaires récents