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Reggane existe t-elle dans les archives françaises ? A-t-elle une place
dans l'imaginaire des légionnaires ? Les petits françois
connaissent-ils l'emplacement géographique de Oued Namous ? Paris, la
coloniale, avait oublié jusqu'au souvenir de son ex-poubelle atomique
mais voila, il s'est trouvé parmi le lot des cobayes autochtones, des
soldats tout ce qu'il y a de français, au sang bleu blanc rouge, qui
ont été irradiés au même titre que les indigènes du coin.
Comme quoi, t'as beau faire exploser ta m.., un pays plus loin, le champignon atomique te rattrapera jusqu'aux pieds de la Tour Eiffel. Ironie de l'histoire ou simple déduction logique, il n'en demeure pas moins que le traitement du dossier des indemnisations concédées par l'Administration sarkosienne ne diffère pas trop du regard qu'a toujours porté la patrie des droits de l'Homme sur son ancienne colonie.
Si pour les irradiés à l'uniforme et les chemises cravates en poste à Reggane, la porte leur est ouverte pour demander leurs droits, il n'en est rien pour les bergers et leurs enfants, coupables d'avoir un autre teint que la France. Le plus étonnant dans toute cette histoire est de trouver encore des consciences qui s'offusquent à la moindre chiquenaude parisienne portée à notre front. Ces gens, qui ne peuvent s'empêcher de croire encore aux bonnes intentions françaises concernant nos problèmes, feraient bien de feuilleter le livre d'histoire pour découvrir tout le mal que nous veut notre amie la France. Ce qui s'est passé dans le fin fond du désert est d'autant plus grave que la volonté de Paris à renier, encore une fois, ses responsabilités morales ne fait plus de doute.
Et il serait maladroit ou niais de penser le contraire au vu des antécédents de l'Hexagone qui a poussé un peu plus le bouchon sous l'ère de Nicolas 1er.
Les tirs de barrage, les insinuations, les maladresses diplomatiques n'ont cessé de régir les relations bilatérales depuis l'avènement du sarkosisme et les exemples de cet acharnement ne manquent pas pour n'être qu'une simple vue de l'esprit ou des anecdotes à se raconter par chancelleries interposées. Ainsi, au-delà de toutes les bonnes volontés affichées, les sourires de circonstance pour faire bonne mesure sur les photos, et les poignées de main aussi sincères que des larmes de crocodile, la réalité des relations se trouve dans le regard cynique et calculateur de la blanche France. Alors quand on parle de liens historiques entre les deux capitales, c'est comme une gifle atomique qui sonne aux visages des victimes de Reggane.
par Moncef Wafi
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