Nouvel an berbère
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La fête de Yennayer, cette année, est célébrée au pied du mont Chenoua, à Tipaza. C’est en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tipaza, que le HCA (Haut commissariat à l’amazighité) organise à cette occasion des festivités comprenant des expositions des œuvres relatives aux arts culinaires, traditionnels, plastiques, des ouvrages et publications amazighs, et enfin des arts pluriels.
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Est également programmée une série de conférences inhérentes à la symbolique et le vécu de Yennayer, aux traditions à travers les différentes régions berbères du pays, à l’initiation au tamazight et enfin à l’état du patrimoine culturel dans chaque région. Les soirées seront animées par des troupes artistiques. Les participants seront accueillis à la maison de jeunes de Tipaza avant de plonger dans l’ambiance de Yennayer durant 2 jours (11 et 12 janvier). Tipaza, comme le reste du pays, célébrera ainsi Yennayer, le nouvel an berbère 2959, une date qui coïncide avec la journée du 12 janvier de chaque année du calendrier grégorien. Chants, couleurs, rites, us et coutumes sont au menu de la célébration du nouvel an berbère. Dans cet ordre d’idées, il y a lieu de rappeler l’initiative prise durant les années 1990 par des membres des associations locales pour la création du mouvement culturel chenoui (MCC), qui n’a malheureusement pas connu le succès escompté. A signaler que les wilayas de Batna, Khenchela, Aïn Beida, Tizi Ouzou, Ghardaïa, Oran, Tlemcen sont déjà attendues à Tipaza, pour la fête de Yennayer, qui devrait connaître un réel succès attendu par les organisateurs. La célébration de Yennayer prend chaque année de plus en plus de l’importance. Une fête que chaque famille algérienne célèbre à sa manière, selon les traditions de chaque région.
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Par
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Un philosophe définissait l’Histoire comme tout ce qui nous reste lorsque nous avons tout perdu. Pour que l’identité, la culture, et par là même toutes les particularités de tout un peuple, ne rejoignent pas le cimetière de Histoire, il convient de maintenir, entretenir et raviver toutes ses composantes. Une telle tâche n’a rien d’ostracisme : l’Humanité et l’Universel n’étant que la somme des différentes composantes qui constituent ce Monde dans lequel nous vivons. Par ailleurs, étant donné le jeu verrouillé imposé par les différents pouvoirs successifs au sein de Tamazgha, la patrie de notre Peuple, de notre Culture, de notre Histoire et de notre Identité, la Diaspora Amazigh se trouve aujourd’hui de fait investie d’une part de responsabilité liée à la sauvegarde et à la revivification de sa propre identité et de sa propre culture en attendant des lendemains meilleurs. Par conséquent, c’est dans ce double cadre bien défini que s’inscrit la célébration de Yennayer (le nouvel an Amazigh) par la Diaspora Amazigh.
Qu’est-ce que Yennayer
Yennayer est la fête célébrant le passage au nouvel an par les Imazighen. Ce jour correspond au 12 janvier du calendrier grégorien, devenu universel. À l’instar des autres civilisations dans le Monde (russes, chinoise, celtes, arabes, ottomanes etc.), les Imazighen avaient donc leur propre calendrier bien ancien, basé à la fois sur les changements de saisons et les différents cycles de la végétation qui déterminent les moments cruciaux à l’agriculture, et sur les positionnements des astres comme la lune et le soleil. À l’Arrivée des Romains, un autre calendrier (le calendrier Julien), allait se substituer au calendrier autochtone, qui ne répondait plus aux nouvelles saisons nées des innovations agricoles. Le 12 janvier du calendrier Julien (institué en 45 av. J.-C. par l’Empereur Jules César) correspond donc au 1er janvier du calendrier grégorien actuel (instauré par le pape Grégoire XIII en 1582).
Pourquoi le 12 janvier 2959
L’avènement de Yennayer de l’an 951 avant Jésus-Christ du calendrier grégorien correspond à un événement politique de portée incommensurable pour les Imazighen. Nombreux dans les différentes armées des Pharaons, les Imazighen allaient peu à peu s’affirmer et influencer les Rois Pharaons. C’est ainsi qu’ils réussirent à arracher leur droit à observer leur propres rites comme les cultes funéraires, pratique spirituelle d’importance capitale à l’époque. Il en fut une qui ne pouvait passer inaperçue, le rite funéraire organisé à la mort de Namart, père de Sheshonq I qui allait bientôt être le fondateur de la XXIIème dynastie pharaonique. En effet, en l’an 950 av. J.-C., à la mort du Pharaon Psoussenes II, un amazigh répondant au nom de Sheshnaq accède au statut de Pharaon d’Egypte en soumettant tout le Delta du Nil (berbère fondateur de la XXIIe dynastie en Egypte), ainsi que la grande prêtrise égyptienne sous son autorité, et fonda sa capitale à Bubastis. Auparavant, Chechonq I régnait sur un territoire allant de la partie orientale de la Libye actuelle jusqu’au delta du Nil. Il régna sur l’Egypte en tant que Pharaon de 950 jusqu’à 929 av. J.-C. Soucieux de respecter la tradition pharaonique, son fils épousa la princesse Makara, fille du défunt Pssossenes II. En commémorant cet événement, Yennayer devient également le symbole des retrouvailles entre les Imazighen et leur histoire plusieurs fois millénaire, de laquelle ils ont été injustement spoliés depuis maintenant deux millénaires.
La célébration de Yennayer
Pour les Imazighen, Yennayer est d’abord une porte qui s’ouvre sur
le nouvel an et appelée ’tabburt useggwass’ (la porte de l’année). Sa
célébration s’explique par l’importance accordée aux rites et aux
superstitions de l’époque dont certaines subsistent encore de nos
jours. La période en question attire particulièrement l’attention car
la saison correspond à l’approche de la rupture des provisions gardées
pour l’hiver. Il convient donc de renouveler ses forces spirituelles en
faisant appel aux rites. À cette époque de l’année, le rite doit
symboliser la richesse. Ainsi, pour que la nouvelle année entamée soit
plus fructifiante et la terre plus fertile, il convient de se purifier
et de nettoyer les lieux. On obéit également aux lois rituelles tel que
le sacrifice d’un animal (Asfel) sur le seuil de l’année, comme on le
fait encore de nos jours sur les fondations d’une nouvelle bâtisse. Le
rituel asfel symbolise l’expulsion des forces et des esprits maléfiques
pour faire place aux esprits bénéfiques qui vont nous soutenir l’année
durant. Si les moyens le permettent, seront sacrifiés autant de bêtes
qu’il y a de membres de famille. La tradition a retenu le sacrifice
d’un coq par homme, une poule par femme et les deux ensembles pour les
femmes enceintes afin de ne pas oublier le futur bébé. A défaut de
viande, chaque membre de famille sera représenté par un oeuf surmontant
une couronne de pâtes. Le dîner ce jour là sera servi tard e t se doit
d’être copieux, ce qui aux yeux des Imazighens augurera une année
abondante. La viande de l’animal sacrifié y sera servie conformément au
rite. Certains ne pouvant se permettre un tel sacrifice, servent de la
viande sèche, comme acedluh, gardée pour de pareilles occasions : un
Yennayer sans la viande fût-elle sèche n’en était pas un ! Lors du
dîner, une cérémonie est prononcée afin de préserver les absents et de
faire que l’année soit bonne. Les absents ne seront pas les oubliés du
repas : des cuillers disposées par la mère symbolisent leur présence et
une proportion symbolique leur sera laissée dans le plat collectif,
sensé rassembler toutes les forces de la famille. Après le repas il
convient de vérifier si tout le monde a mangé à sa fin. C’est la
maîtresse des lieux internes (la grand-mère ou la mère) qui pose la
question aux enfants pour savoir s’ils ont mangé à leur faim : la
réponse est necca nerwa (oui nous avons mangé et sommes rassasiés). La
maîtresse des lieux n’oublie pas non plus les proches ou les voisins,
lesquelles lui rendent également des aliments différents : il n’est pas
de coutume de laisser balader des ustensiles vides le jour de la3wachar
(jour béni). La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours qui
suivent l’événement. Les nouveaux ustensiles rangés après la dernière
célébration vont redescendre de tareffit (étagère), on prépare lesfenj
(des beignets), tighrifin (crêpes), et tous autres plats et gâteaux
rappelant une saveur rare fût-elle importée. Seront également au
rendez-vous les fruits secs amassés ou achetés le reste de l’année,
figues sèches, amandes, noisettes, dattes, etc.
Un autre rite est pratiqué : le carnaval. Les enfants se masquent à
l’aide d’une courge évidée, percée de trous pour les yeux et la bouche
; on colle des fèves qui seront des dents et des poils de chèvre pour
la barbe et les moustaches.
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Asseggwas Ameggaz 2959 pour tous les imazighen anda ma tellam ...
Missipsa
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