Tipaza est une station littorale toujours fréquentée par des visiteurs qui retrouvent ici la beauté du paysage, la présence des ruines et de la mer, une harmonie rarement égalée. Souvent pressé. le visiteur n'a pas le temps de parcourir l'ensemble du site archéologique.
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Pendant près d'un millénaire, Tipaza a joui d'une situation privilégiée au bord de la mer Méditerranée, et ses ruines, étendues sur plusieurs centaines de mètres, le long du littoral demeurent le reflet de son importance dans l'Antiquité. le visiteur curieux peut découvrir, à chaque détour d'un chemin sinueux les vestiges d'une cité dont la mer a forgé le destin.
Petite bourgade ou se mêlaient marins venu de divers horizons et citadins enrichis par les revenus des terres avoisinantes, Tipaza connut une période de prospérité que suggèrent bien les vestiges des constructions imposantes du forum, du capitole, de la basilique judiciaire, des thermes, ainsi que de nombreux autres monuments publics et privés.. Son port a connu une activité ininterrompue jusqu'à la fin de l'Antiquité, comme en témoignent certains textes ainsi que les découvertes récentes effectuées par les plongées sous-marines.
La connaissance des anciens habitants de Tipaza peut se faire aujourd'hui grâce à l'approche archéologique de leurs monuments et en particulier de leurs cimetières et des objets longtemps enfouis dans les sépultures.
Le site de Tipaza offre, en effet, l'une des plus grandes superficies de nécropoles antiques connues autour de la Méditerranée. On y trouve une grande variété de tombes et de monuments funéraires dont certain ornés de décors en mosaïques constituent de véritables joyaux de ces cimetières des bords de mer.
Les fouilles archéologiques n'ont cependant révélé qu'une partie seulement des vestiges enfouis sous la terre, le sable mais aussi sous la mer....
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Tipaza, une situation privilégiée
Quand le voyageur se rend d'Alger vers Tipaza et à quelques kilomètres avant d'y arriver, o n remarquera que l'étroite bande côtière qui sépare le rivage de la ligne de crête qui ourle la Mitidja s'élargit sensiblement.
Le site de Tipaza occupe, sur le littoral occidental d'Alger, la dernière serie de petits promontoires d'une côte découpée en calanques depuis Bou Ismail jusqu'à la Baie largement ouverte du Mont Chenoua.
Occupant une position importante au carrefour des voies terrestres est-ouest, au débouché occidental de la Mitidja, Tipaza s'est développée depuis la période libyco-punique, sur le promontoire central, puis s'est étendue, à l'époque romaine, sur les deux collines avoisinantes à l'Est et à l'Ouest.
Cette situation explique qu'un établissement ait été fondé anciennement à Tipaza et il est probable que ce site a été choisi avant tout comme point de relâche et comme escale ou les navigateurs phéniciens se ravitaillaient en eau et s'arrêtaient pour la nuit, tirant leurs navires au sec sur la grève en pente douce que présente l'effondrement du rivage à l'emplacement du port actuel.
Ainsi entre Icosium (Alger) et Iol (Cherchell), après une halte qu'on peut imaginer à l'embouchure de l'Oued Mazafran, Tipaza offrait un refuge avant le passage de la redoutable barrière du Cap Chenoua. ''Passage'', c'est ce que le nom même de Tipaza, semble-t-il, signifie en punique.
Le massif du Chenoua qui s'élève à 900 mètres d'altitude au-dessus de la mer, à l'ouest de Tipaza, sépare cette région de celle de Cherchell, distante d'une vingtaine de kilomètres. Au sud de Tipaza, le relief moins fort, est constitué par les collines du Sahel qui s'allongent parallèlement à la côte depuis le massif de Bouzaréah -tout-près d'Alger- à l'est j'usqu'à la dépression de l'oued Nador. Cet oued marque la limite occidentale de la Mitidja. Il coule jusqu'au petit village de Nador (ex-Desaix) dans un étroit couloir bordé de collines, puis il pénètre dans un vallon qu'il a fertilisé de ses alluvions, avant de se jeter à la mer, à quelques kilomètres à l'ouest de Tipaza.
Tipaza a été construite sur l'étroit replat dominé par les collines du Sahel à l'ouest de la plage du Chenoua ou se jette l'Oued Nador. Trois promontoires qui s'avancent vers la mer et la présence de deux îlots ont dû guider le choix des premiers occupants et plus particulièrement les marins qui ont trouvés refuge à l'abri des îlots. La zone comprise entre les deux îlots et la terre face au promontoire de l'est, peut-être utilisée comme refuge par mauvais temps pour les bateaux, et constitue un excellent plan d'eau pour un port d'escale, par temps normal.
Par sa situation Tipaza a probablement assuré une double fonction dans l'Antiquité, comme port de cabotage semblable aux autres escales du littoral d'Afrique à l'époque Carthaginoise et comme débouché d'un riche arrière pays la Mitidja et les hautes plaines de Médéa et Djelfa. On a retrouvé enterrés à Tipaza une citoyenne de Lambdia (Médéa) enterrée dans le cimetière de l'évêque Alexandre et un défunt de Mesarfelta (prés de Biskra) enterré dans le cimetière de Sainte Salsa, étaient des commerçants ou de simples pèlerins.
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Plusieurs voies ont été reconnues, à partir de Tipaza.. La voie qui traverse la ville se poursuit à l'ouest vers Caesarea (Cherchell) et à l'est vers Icosim (Alger) : c'est la route du littoral.
Une autre route qui part de la porte Sud de la ville se dirigeait probablement vers Aquae Calidae ( Hammam Righa) et Zucchabar (Miliana) en direction de la vallée du Chelif.
Enfin, une autre route conduisait au Mausolée Royal de Maurétanie puis à Mouzaïa et Lambdia (Médéa).
Les visiteurs peuvent voir encore dans une clairière du complexe touristique de Tipasa-Club, à trois kilomètres environ du centre de Tipaza une borne militaire, placée sur un socle à l'époque moderne, au croisement de deux sentiers. Cette borne militaire datant du IVe après JC, marquait le second mille de la voie du littoral qui sortait de la voie orientale de Tipaza et suivait la côte en passant par Aïn Tagouraït (Bérard) et Bou Ismaïl (ex-Castiglione) avant d'arriver à Icosium (Alger).
Plusieurs bornes militaires placée de mille en mille (le mille = 1578,50 m), ont été retrouvées dans la campagne de Tipaza. Certaines sont conservées dans les dépôts du Musée, d'autres signalées par des chercheurs N'ont jamais été retrouvées par la suite, ont dû être utilisées dans les constructions récentes malheureusement.
La baie de Tipaza
" Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres.....L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. A peine, au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer "
A. Camus
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