Londres réactualise son travel warning concernant l’Algérie
“La menace terroriste toujours persistante”
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L’unique modification apportée à cet avertissement concerne l’exclusion de Tipasa de la liste des villes où il est déconseillé aux ressortissants britanniques de se rendre, pour des raisons de sécurité.
Le 9 décembre dernier, soit deux jours avant la commémoration des attentats du 11 décembre 2007 qui avaient ciblé le Conseil constitutionnel et l’agence du Pnud à Alger, le Foreign Office a procédé à la réactualisation de son Travel Warning concernant l’Algérie.
Aucun changement notable dans la perception britannique du degré de la menace terroriste dans notre pays n’est à signaler. L’avertissement émis il y a un peu moins d’une année, en janvier dernier, déconseillant aux ressortissants du Royaume-Uni de se rendre en Algérie, sauf dans le cadre d’indispensables déplacements (comme les séjours d’affaires) est toujours en vigueur.
L’unique modification porte sur l’exclusion de Tipasa de la liste des villes qui, selon Londres, font l’objet d’un haut risque d’attentats. Ces départements sont Alger et la plupart des wilayas qui l’entourent, Bouira, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa, Blida, Médéa, Chlef et Aïn Defla. Le ministère britannique des Affaires étrangères ne dit pas sur quelles bases Tipasa a été hissée en havre de paix. Sans doute, sa prémunition par les attaques des groupes armés, ces dernières années, en est une raison. Mais ce n’est pas la seule.
À travers cette décision, le gouvernement britannique certainement a voulu faire un geste politique en direction de son homologue algérien. Sans aller jusqu'à compromettre la sécurité de ses citoyens, il s’est employé à montrer aux autorités algériennes que son jugement n’est pas figé et qu’il peut le rectifier à tout moment. La quasi- simultanéité entre la “très” légère modification du Travel Warning et la visite de Bill Rammel, ministre d’État pour les Affaires étrangères et le Commonwealth à Alger les 25 et 26 novembre dernier, ne laisse aucun doute sur l’intention des Britanniques.
Depuis 2006, les deux pays sont engagés dans un processus de partenariat assez soutenu, qui s’est traduit par la mise en place d’un comité mixte devant encadrer les différents chapitres de la coopération bilatérale. Sur le plan militaire, la perspective éventée, portant sur l’acquisition par l’Algérie d’armes britanniques, a de quoi aiguiser les appétences de Londres. À la veille de son séjour, M. Rammel avait indiqué à Liberté qu’“il est favorable à la levée des restrictions sur les déplacements en Algérie” et qu’à ce titre, le Royaume-Uni est disposé à aider les autorités algériennes à venir à bout du terrorisme. Selon le Foreign Office, la situation sécuritaire en Algérie s’est nettement détériorée depuis début 2007, suite à l’enregistrement d’une série d’attentats spectaculaires dont le dernier à Bouira le 20 août dernier.
Compte tenu de cet état, les ressortissants britanniques en déplacement dans notre pays sont priés d’être vigilants. “Nous avons une responsabilité à l’égard de nos citoyens. Nous faisons en sorte de leur donner des conseils adéquats. C’est pourquoi le Travel Warning concernant l’Algérie est tel qu’il est. Certaines régions du pays connaissent des activités terroristes commises par certains groupes. Ce qui suscite quelques sérieuses inquiétudes”, avait observé M. Rammel.
À la
lecture du Travel Warning, la situation politique cause aussi quelques
autres appréhensions pour les autorités britanniques qui conseillent à
leurs ressortissants “de prendre des précautions pour assurer leur
sécurité” et d’éviter de prendre part à des manifestations publiques ou
des rassemblements.
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Par :Samia Lokmane-Khelil
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