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Noura, de son vrai nom Fatma Zohra, est née en 1942 à Cherchell en Algérie. Issue d’une famille nombreuse, elle a du, à la séparation de ses parents, abandonner ses études qu’elle suivait en Français et en Arabe pour se lancer dans la vie active. Dans les années cinquante, c’est tout naturellement qu’elle postule à Radio Alger : celle qui chante à tue-tête depuis sa plus tendre enfance devient alors animatrice d’une émission enfantine. Elle se fera remarquer en interprétant des pièces de théâtre et des opérettes : elle chantera d’ailleurs sous la direction du chef d’orchestre Mustapha Skandrani. Encadrée par Mohamed Jamoussi et Mahboub Bati, elle s’imposera très vite comme l’une des plus grandes chanteuses algériennes de l’époque. En compagnie de nombreux artistes et à l’invitation de la maison de disque Teppaz, elle part pour Paris en 1959 pour une série d’enregistrements. Elle épouse la même année l’auteur compositeur interprète Kamel Hamadi, rencontré à Radio Alger. C’est un nouveau tournant pour Noura qui commence sa collaboration entre autres avec El Habib Hachelaf. Celui-ci adaptera pour elle la chanson traditionnelle, Ya rabi Sidi (Oh Mon dieu), dont Kamel Hamadi compose la musique. Cette chanson, comme d’autres de son répertoire, répercute les préoccupations des femmes algériennes : ici, c’est une mère qui se plaint du mariage de son fils avec une « Roumia » (Française). Celle qui se veut la chanteuse de tous les Algériens, chantera autant l’exil avec Gal el Menfi (le banni), que l’amour avec Houa, houa (lui lui) ou les différents folklores régionaux. Elle s’intéressera également aux thèmes traditionnels comme le mariage avec Mebrouk el aêrs (félicitations pour le mariage) et Ya Bnet el Houa (les filles du quartier), ou l’amour d’une mère pour son fils avec Ya bni. (Mon fils). Ahmed Wahby lui composera du Asri (moderne Oranais) et Kamel Hamadi, des chansons Kabyles comme Rebbi ad isahel (Dieu nous aidera), qu’ils chanteront ensemble. Elle incarnera avec son mari, à la ville comme à la scène, le duo de la chanson algérienne des années soixante. En 1965, elle fera également un album tout en Français où elle interprète Une vie, écrite par Michel Berger, et Paris dans mon sac de Kamel Hamadi. Après 1962, elle retourne vivre en Algérie, mais continue de faire la navette entre son appartenant du centre d’Alger et celui de Saint-Michel où elle côtoie beaucoup d’artistes français du moment comme Juliette Gréco. En 1971, c’est en compagnie de Slimane Azem, qu’elle reçoit son disque d’or pour plus d’un million de disque vendus chez Pathé Marconi. C’est la première fois que des artistes maghrébins sont distingués pour leur vente en France. Elle vit aujourd’hui entre la France et L’Algérie.
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