Un petit et simple geste d’un citoyen envers les élèves de quelque part du désert algérien aura été très apprécié par des citoyens anonymes, car il se déroule dans l’anonymat le plus absolu. Il s’agit d’un petit groupe d’enfants issus de familles déshéritées habitant à Tala, une petite agglomération du Sud algérien à 12 km à vol d’oiseau de Timimoun, qui bénéficie de quelques jours
de vacances à Larhat. .
En réalité, il faut absolument effectuer un détour de 45 km depuis Timimoun pour atteindre Tala, après avoir emprunté une piste caillouteuse de 8 km : l’enclavement au sens propre du terme. Les familles éprouvent des difficultés à faire vivre leur progéniture. Les mères se sont mises de la partie en cueillant des pierres, afin de les vendre aux constructeurs et éventuellement aux investisseurs. Tala est un douar du Sud algérien constitué de quelques petits palmiers et d’étroites superficies de maraîchage irriguées par les foggaras. Dans l’unique ksar de Tala, vit une trentaine de familles. Toutes les maisons sont construites en toub et matériaux locaux. Durant la saison chaude, le thermomètre grimpe à 47° aux environs de 19h. A la mi-journée, la température dépasse les 50°. Un véritable enfer pour ces Algériens qui souffrent dans l’indifférence générale. Il existe une école composée de 3 classes et une cantine. Dans les classes de Tala, les 4 enseignants utilisent la craie, les élèves qui souffrent d’allergie sont nombreux. C’est ainsi que l’idée d’un investisseur, connu pour les intimes sous le pseudonyme « Aït-Arra Hamid », est venue. Elle consiste en une prise en charge totale des meilleurs élèves filles et garçons de chacune des 3 classes de Tala, un lieu enfoui dans l’immense désert. Les familles de Tala se sont réjouies de cette initiative prise par Hamid.
Trois filles et trois garçons sont encadrés et accompagnés par une enseignante et un enseignant durant leur séjour sur le littoral de la wilaya de Tipaza, depuis le 16 août avant de rejoindre Tala le 25 août 2008. Baignade, promenades, visites et découverte des monuments historiques, travaux manuels et loisirs sont au menu de leur quotidien. Fatiha Lekbir (8 ans), Alia Lekbir (11 ans), Zohra Cherki (13 ans), Youcef Hamdi (8 ans), Abdellaziz Baâmar et Abdelhakam Cherki (12 ans) nous ont accueillis avec un large sourire, tout en étant surpris de la présence d’un journaliste au milieu de la forêt de cette partie ouest de la wilaya de Tipaza. Ils ont tenu à remercier Hamid pour ce geste, car il leur a permis de découvrir la mer, la vigne, les arbres fruitiers, la forêt et manger des plats du nord du pays qu’ils ne connaissaient pas. L’initiateur a promis aux élèves de Tala des vacances chaque saison estivale pour les meilleurs garçons et filles de chaque classe de l’école de Tala. Les jeunes élèves de Tala comptent partir visiter Maqam Echahid à Alger. Ce séjour est instructif pour eux. « Nous allons raconter tout ce que nous avons vu ici à nos camarades, nos familles et toute l’histoire de nos vacances au bord de la mer et la fraîcheur du littoral », nous disent-ils. Les deux enseignants ont saisi l’opportunité de notre présence, pour nous avouer : « Les enfants de Tala manquent de livres scolaires.
La lecture fait défaut. Les enfants n’ont pas de ballon pour pratiquer le sport », déclarent-ils. « Nous souhaitons que nos enfants profitent de leur passage dans cette école construite dans une zone enclavée pour se cultiver à travers la lecture et le sport, avant de continuer leurs études à Timimoun », déclarent-ils. Beaucoup de familles, qui vivent dans le dénuement total à Tala, sont par conséquent dans l’incapacité de prendre en charge les frais des études de leurs enfants. Les habitants passent difficilement leurs journées au milieu du ksar de Tala. Il n’y a point de moyens de transport pour rallier Tala. Les conditions de vie sont « excessivement » difficiles. Pendant l’année scolaire, les 2 enseignantes sont hébergées chez les habitants de Tala, tandis que les 2 enseignants passent leurs nuits à l’intérieur de la cuisine du réfectoire de leur école. « Nous avons préféré supporter cette situation pour être disponibles tous les jours dans nos classes auprès de nos élèves », précisent nos interlocuteurs, pour enseigner les matières inscrites dans le programme de l’éducation nationale, les élèves,et également les familles de Tala nous ont adoptés et sont très sympathiques avec nous », ajoutent-ils.
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