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Depuis la révélation de la dernière religion monothéiste, en 610, au Prophète Mohammed (QSSSL), les musulmans n’ont eu cesse de lutter pour la propagation de la nouvelle foi au nom du djihad, qui est l’un des préceptes fondamentaux et un devoir de tout musulman avec ses lois, ses règles, ses principes stricts, rigoureux et précis ne laissant au hasard aucun équivoque ou amalgame.
C’est ainsi que tout le long de son histoire l’Etat islamique eut à livrer une lutte incessante contre ses ennemis et des guerres offensives ou défensives, jalonnées de nombreuses batailles souvent décisives et dont on a choisi de présenter quelques-unes dans ce modeste articles de vulgarisation.
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Badr : première grande bataille, première victoire (625)
Elle est la première bataille qu’eurent à livrer les musulmans sous la conduite du prophète, deux années après avoir émigré de La Mecque vers Médine, qui devint après cette date la première capitale du jeune Etat musulman. Animés d’une foi inébranlable, leur nombre ne dépassant pas 700 combattants, ils affrontèrent environ 3 000 hommes qui composaient l’armée qoraichite qui fut battue à plate couture. Les vainqueurs traitèrent leurs adversaires avec beaucoup de justice et d’humanisme, n’exigeant d’eux que la rançon et pour ceux qui ne pouvaient payer ils devaient apprendre à lire et à écrire aux jeunes enfants de Médine.
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Ouhoud : victoire chèrement acquise après le doute (628)
En voulant se venger, les infidèles ameutèrent plusieurs tribus arabes et préparèrent minutieusement la confrontation suivante qui eut lieu près du djebel Ouhoud. Leurs troupes étaient composées de plus de dix milles hommes en face de trois mille hommes dirigés toujours par le Messager de Dieu. Une erreur tactique faillit être fatale aux musulmans, qui, grisés par le succès au début des escarmouches, ne tinrent pas compte des instructions du prophète et cela leur coûta cher n’était leur courage et leur confiance qui leur évitèrent une défaite totale mais cela leur servit tout de même de leçon pour la suite des événements.
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La marche victorieuse vers La Mecque (630)
Ce fut une expédition couronnée de succès, sans combat étant donné que les musulmans n’eurent pas à livrer le combat, les gens de la ville sainte ayant accepté et reconnu la supériorité des adeptes de l’Islam qui se répandit, alors, dans la province du Hidjaz de façon très rapide avant même la mort du Prophète qui venait d’envoyer une petite armée au nord-est et qui devait croiser le fer avec une armée byzantine venant de leur province d’Egypte. A partir de là, les armées musulmanes devaient affronter les grandes puissances de l’époque : la Perse sassanide, à l’est et l’empire de Byzance, au nord-ouest.
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Qadissia, une victoire prestigieuse (636)
On peu considérer cette bataille comme l’une des plus grandes batailles non seulement de l’histoire de l’Islam mais aussi de l’histoire humaine toute entière tant elle fut décisive sur le cours des événements qui intéressent la région d’Orient. Elle fut le début de la fin de l’empire perse qui était l’un des plus forts Etats de cette époque. Pourtant, les cent milles hommes engagés contre à peine une armée ne dépassant pas une vingtaine de milliers de combattants commandés par un chef valeureux et une grande figure de l’Islam, Saad ibn Abi Waqqac, une purent éviter une défaite cuisante aux Perses qui devaient succomber quelques courtes années plus tard.
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Yarmouk : un succès éclatant (637)
Cette bataille contre la seconde puissance en ce temps-là eut lieu presque simultanément que la précédente. Les troupes musulmanes étaient sous les ordres du prestigieux Khaled ibn Walid qui n’est plus à présenter. Face à l’immense contingent formé par dit-on par près de deux cents milles soldats, le grand chef musulman remporta une autre grande et décisive victoire sur les berges du fleuve de Palestine et cela permit aux conquérants islamiques de lorgner du coté de l’Egypte, cette grande et riche province qu’ils ne tardèrent, d’ailleurs, pas à annexer peu de temps après.
C’est ainsi que les efforts incessants déployés en très peu d’années, notamment sous le califat d’Abou Bekr (632-634) et d’Omar (634-644), aboutirent à asseoir la religion islamique dans la péninsule Arabique. Bien plus, elle était aux portes de deux grandes entités civilisationnelles authentiques qui se combattaient depuis des lustres sans pouvoir à s’éliminer. Il a suffi que de valeureux conquérants inconnus pointent à l’horizon pour les balayer tel un fétu de paille et mettre en place un jeune Etat dynamique et fort et qui devait rayonner longtemps sur toutes les contrées connues alors.
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Guadalajara ou l’Espagne conquise (711)
A l’ouest des terres de l’Islam qui s’était propagé dans toute l’Afrique du Nord, les habitants de cette vaste et belle contrée, les Berbères, entreprirent de contribuer à répandre la nouvelle religion monothéiste dans la partie occidentale du Bassin méditerranéen. Un de leurs chefs, le fameux Tariq ibn Ziad, débarqua avec une petite armée composée de six mille hommes (bientôt rejoints par six milles autres) sur les rivages de l’Andalousie et livra bataille contre un contingent wisigoth comprenant plus d’une centaine de milliers de soldats dirigés par le comte Rodrigo. La confrontation qui eut en plein mois de Ramadhan (711) aboutit à une véritable déroute de l’armée espagnole. A l’issue de cet immense succès, les troupes musulmanes mirent la main avec une facilité déconcertante sur la péninsule ibérique. L’immense et très haute chaîne de montagnes des Pyrénées ne constitua aucunement un obstacle pour fondre sur le sud des pays des Francs, franchir la Garonne, au sud-ouest et le Rhône au sud-est, et ainsi, la région passa sous la domination musulmane et le resta pour une longue période.
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Zallaca : une brillante épopée almoravide (1086)
Restons encore dans le sud du Vieux Continent pour évoquer la grande
victoire remportée par l’armée almoravide, en 1086, contre les troupes
du roi chrétien Alphonse VI à Zallaca. A cette époque-là, les dynasties
musulmanes commençaient leur déclin, car plongées dans d’interminables
luttes fratricides qui les affaiblissaient davantage. Pendant ce temps,
les royaumes chrétiens se renforçaient en s’unissant dans leurs
entreprises de chasser les musulmans au cours de la Reconquista qu’ils
avaient amorcée bien avant. Les principautés musulmanes affaiblies et
inconscientes du péril n’en continuaient pas moins à guerroyer entre
elles. Parfois même, elles faisaient appel à leurs ennemis communs
contre les unes les autres. Le danger étant imminent, des princes
locaux des royaumes des «taifas», l’émir de Séville, demanda secours au
prestigieux sultan de la dynastie berbère des Almoravides qui régnait
au Maghreb, Youssef ibn Tachfin. Ce dernier franchit le détroit de
Gibraltar et se porta à la rencontre de l’armée espagnole sur laquelle
il remporta une victoire mémorable qui freina l’ardeur des rois
catholique et mit un terme à leur avancée le sud musulman, du moins
pour quelque temps.
Alarcos ou la suprématie almohade (1195)
Un siècle est passé depuis Zallaca, les roitelets musulmans étaient retournés à leurs divisions, tandis que l’Etat almoravide avait décliné pour s’effacer définitivement devant la montée en puissance d’une autre dynastie régnante. Celle-ci était représentée par les Almohades et fondée par l’une des plus illustres personnalités berbères ; le sultan Abdelmoumène ibn Ali el Koumi qui était parvenu à unifier tout le Maghreb. L’histoire se répétant, lui aussi dut intervenir maintes fois dans la scène espagnole devant la faiblesse manifeste des musulmans à faire face aux armées chrétiennes unifiées. Un autre roi de cette brillante dynastie, Abou Youssef Yaqub, prit le même chemin et poussa jusqu’au nord espagnol et battit ses ennemis à Alarcos, une autre immense victoire à mettre à l’actif des musulmans et sauva une nouvelle fois leur présence dans la péninsule.
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Las Navas de Tolosa ou le désastre (1212)
L’histoire des sociétés et des peuples n’est nullement jalonnée que par les succès ou les victoires. Toutes les nations connaissent les défaites et passent par des époques de faiblesse et de déclin.
C’est ce qui arriva aux Almohades qui portèrent très haut l’étendard de
l’Islam, à la funeste bataille de Las Navas de Tolosa, en 1212, ou
leurs troupes pourtant aguerries subirent un véritable désastre, car
sures d’elles et méprisant – erreur stratégique grave – les forces
ennemies. Les conséquences en furent très graves sur leur avenir et le
futur de l’Andalousie musulmanes perdue définitivement en 1492.
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