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Pour le littoral algérien, les années se suivent et se
ressemblent en matière de pollution. Dans certains cas, la dégradation
de l’environnement loin d’être stoppée est aggravée du fait de
l’inaction et d’atteintes supplémentaires.
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Les échos qui parviennent de différents points de la côte indiquent la persistance de points noirs comme celui de Bousmaïl, à l’ouest d’Alger, dans la wilaya de Tipaza. C’est à ne rien comprendre : il y a quelque temps, il faisait bon se promener sur le front de mer de Bousmaïl, tout était presque parfait, et, en été, personne n’hésitait à aller sur la plage pour se baigner. A cette époque, pas très lointaine, il n’y avait ni loi sur le littoral ni structure spéciale pour s’en occuper. Mais, il n’y avait pas le «tag ‘ala men tag», c’est-à-dire l’absence de morale dans les affaires ni la recherche effrénée de l’enrichissement qui conduit aux catastrophes écologiques. Aujourd’hui, la liberté d’entreprendre n’est pas «régulée» par la contrainte de la responsabilité sociale. Résultat : la profusion de dispositions législatives et réglementaires et l’inflation de structures censées protéger l’environnement n’ont pas pu empêcher la pollution industrielle d’atteindre ce bel endroit qu’est le front de mer de Bousmaïl, envahi par les odeurs nauséabondes et où l’eau de baignade a une couleur qui tend vers le noir, en fait, une couleur indescriptible qui n’a absolument rien à voir avec le bleu qui fait la renommée de la Méditerranée. L’inefficacité évidente du dispositif législatif et institutionnel de protection de l’environnement ne concerne pas que le littoral, le milieu urbain en pâtit avec le sempiternel problème des déchets et l’insidieuse pollution de l’air. Un parc national aussi exceptionnel que celui d’El Kala en souffre également du fait du passage de l’autoroute Est-Ouest.
Les auditeurs qui ont suivi, lundi, l’émission Impact de Hamid Belkessam, sur la chaîne 3 de la Radio nationale, ont sans doute été choqués d’apprendre que la belle plage de Sidi Ghilès (Novi, avant l’indépendance), à l’ouest de Cherchell, est utilisée comme décharge publique où sont déversées les ordures ménagères. Les informations publiées dans les pages régionales de la presse montrent que ce cas n’est pas unique, d’autres plages reçoivent des déchets en grande quantité comme si elles étaient des lieux de décharges autorisées. Au cours de la même émission, on a appris aussi que du mérou pêché au large de Skikda a été interdit à l’exportation à cause de son taux élevé en mercure. Pourtant, la loi sur le littoral proclame comme principe fondamental : «L’état naturel du littoral doit être protégé».
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M'hamed Rebah
04-06-2008
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