« J’avais ‘‘épousé’’ ces lieux naturels du Chenoua avant d’épouser mon mari » , raconte-t-elle en souriant.
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Tipaza a découvert Saléha Imekraz, élevée dans une famille rigoureuse mais très attachée au monde culturel, Mme Saléha Imekraz, née Bourahla, se contente de poésie et de dessin.
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Pour taquiner la muse, elle s’évade avec son époux dans son superbe nid encastré au pied du gigantesque mont du Chenoua, dominant à l’infini la corniche de Tipaza. Ces paysages naturels s’enchaînent le long de cet environnement paradisiaque qui inspire, développe et enrichit l’expression féminine au pluriel de cette mère de trois enfants. « Je suis fière de mes enfants, car ils écrivent. La culture dans notre famille se transmet de génération en génération », déclare-t-elle. Saléha Imekraz qui doit tout à son mari, mène une vie simple à l’abri des projecteurs. Tout en discrétion, elle laisse ses œuvres et sa poésie rayonner au milieu des espaces culturels.
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A l’occasion de la Journée mondiale de la femme, elle a exposé ses œuvres à la villa Angelvy de Tipaza, encore un site naturel qui suscite des rêves. Inondation de Bab-El Oued (El Hamla), Décennie noire (Charniers), Le Sacré et le Profane, Contemplation et L’Ecriture de l’Arbre, tels étaient les thèmes des œuvres exposées par l’artiste peintre. Des couleurs idylliques en harmonie avec l’œuvre ont fait voyager les rares invités. Cette ancienne institutrice s’adonne aussi à l’écriture.
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"Ma présence ici à Tipasa, je la dois à des êtres
de lumière". C’est par ces mots, on ne peut plus poétiques, que Saleha Imekraz,
l’artiste peintre et poétesse, invitée par cette ville dans le cadre du mois
du patrimoine, a entamé la lecture de ses poèmes dédiés à cette région où elle
habite et qu’elle chérit plus que tout lui consacrant même un recueil de poésie
et de nombreux tableaux de peinture.
La lecture du recueil "Tala" (la source, en berbère) a été un pur moment
de bonheur pour les amateurs de belles lettres puisque le poème raconte le parcours
de cette source d’eau qui se fraye un chemin à travers le mont Chenoua pour
aller se jeter dans l’immensité de la mer, symbole de tous les rêves.
Tipasa, et en particulier la région du Chenoua, est partout présente
dans le recueil de Saleha qui raconte l'histoire de Sainte Salsa à laquelle
est dédiée une basilique et une colline à l’entrée est du parc archéologique.
La légende dit que cette jeune femme berbère, de son vrai nom "Malha",
a été jetée à la mer pour avoir combattu l’idolâtrie et son corps a été récupéré
par un pêcheur qui en reçut le message dans l'un de ses rêves.
Le Chenoua est, pour Saleha Imekraz, plus qu’un lieu où elle réside
depuis qu’elle a uni sa vie à un homme du cru, un Chénoui, mais une source d’inspiration
pour écrire et réaliser des tableaux qui portent l’empreinte de cette belle
région si accueillante.
Son recueil a été publié aux éditions du Panthéon à Paris et présenté,
pour la première fois à Tipasa, après avoir été vendu au Canada, en France,
en Tunisie, en Belgique et aux Etats-Unis.
Installée confortablement dans sa maison construite dans les entrailles
de la forêt qui surplombe la corniche de Tipasa, Saleha Imekraz doit tout son
talent à ces lieux féeriques où les couleurs contrastées du jour et de la nuit,
du bleu du ciel et de la mer, du vert de la nature environnante forment une
kyrielle d’idées aussi bien pour ses poèmes que pour sa peinture.
Pour mettre en adéquation son amour pour l’écriture et la peinture, Saleha
Imekraz a trouvé le moyen de réaliser des tableaux à thèmes très originaux intitulés
"l’arbre à écriture", utilisant l’écriture et les mots qui donnent des £uvres
en noir et blanc de toute beauté ainsi que d’autres en couleurs où les mots
sont toujours présents, comme pour sacraliser l’écrit.
Son inspiration vient aussi de la vie quotidienne en Algérie, puisque
ses £uvres picturales marquées par une sensibilité à fleur de peau, traitent
de sujets aussi divers que celui des inondations de Bab El Oued (El Hamla),
de la décennie noire (Charnier), du Sacré et du Profane et de la Contemplation,
pour ne citer que celles exposées à Tipasa.
Des projets, Saleha en a quelques uns, en particulier celui en cours
de réalisation avec la maison d’édition "Mille Feuilles", qui sera un recueil
collectif car, dira-t-elle, "la poésie doit être partagée pour avoir un sens",
et celui de la traduction de "Tala" par Noureddine Taibi, vice président
de l’Union des écrivains algériens.
En introduisant l’artiste, invitée pour la première fois par la wilaya
de Tipasa, le responsable de la culture dira que cette rencontre est "destinée
à donner la parole à des créateurs de mots", et c'est "une initiative pour lancer
le projet de coin du livre qui sera consacré dans la villa Angelvy afin de recréer
le lien entre Tipasa et ses poètes, ses écrivains, en un mot ses artistes".
La rencontre avec Saleha Imekraz, qui expose ses oeuvres à l’occasion de
la Journée internationale de la liberté de la presse, a pris fin sur cette remarque
de Paul Faizant, un citoyen de Sidi Ghilès : "Votre voix vient s’ajouter à celle
des femmes du mont Chenoua, raconté par Assia Djebar, puisque le Chenoua
a été votre source d’inspirationà" .
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(APS-POOL-UMA) et M’hamed H.
le 09-05-2008
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