...et tous les autres...
«Savoir dissimuler est le savoir des rois».
Richelieu
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Ne pas prendre au sérieux ce post, juste quéstion de s'amuser un petit peu !
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Pour des gogos, voilà pour qui ils nous prennent. Ghachi, mghachi et mbouchi. De la populace. La notion de clivage politique, d’opposition n’est plus qu’une gigantesque supercherie. Elle permet de tenir en haleine des millions de concitoyens, pas très cons pourtant, qui croient participer à la naissance d’une vraie démocratie. Voilà donc, pour appuyer nos dires, un discours illustrant la surenchère à laquelle participent théâtralement nos politiques, se faisant l’écho magistral de nos illusions populaires. Voilà un discours politique qui ne dit pas la même chose selon le sens dans lequel on le lit.
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A lire de haut en bas :
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« Nous accomplissons ce que nous promettons.
Seuls les imbéciles peuvent croire que
nous ne lutterons pas contre la corruption.
Parce que, il y a quelque chose de certain pour nous:
l’honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux.
Nous démontrons que c’est une grande stupidité de croire que
les mafias continueront à faire partie du gouvernement comme par le passé.
Nous assurons, sans l’ombre d’un doute, que
que la justice sociale sera le but principal de notre mandat.
Malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s’imaginent
que l’on puisse continuer à gouverner avec les ruses de la vieille politique.
Quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour qu’il
soit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d’influences.
Nous ne permettrons d’aucune façon que
nos enfants meurent de faim.
Nous accomplirons nos desseins même si
les réserves économiques se vident complètement.
Nous exercerons le pouvoir jusqu’à ce que
vous aurez compris qu’à partir de maintenant,
nous sommes avec les partis de la coalition,
avec le programme du président.
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A
lire maintenant de bas en haut... en commençant par la dernière ligne
et en remontant jusqu’au début. C’est... surprenant ! Non, non, rien
n’est surprenant. A part l’effort.
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ami calme ment !
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par El-Guellil, Quotidien d'Oran du 5-3-2008
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Ils
sèment leur désarroi dans les rues surpeuplées, puant le chômage et la
corruption, unis pour le pire, s'alignant, adossés à des murs sales et
décrépis, qui les happent comme des lézards à la recherche d'un bout de
soleil, pendant que l'ennui les ronge, et que l'inactivité les réduit à
de simples bouches ouvertes, dans l'attente d'un miracle incertain.
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Ni les programmes de développement qui prennent des détours
inexplicables, ni les discours creux et irréalistes à la limite du
mépris, ne sont venus à bout des chiffres de leur misère. De l'école
fondamentalement obligatoire, au « haitisme » ou à la « harga », l'Etat
ne voit rien venir préoccupé par sa seule survie, sans cesse sous
perfusion, liée à un gazoduc et à une Histoire que tout le monde ne
voit plus de la même manière. Ne lit plus avec les mêmes
analphabétismes. Avec les mêmes mots et les mêmes mensonges. On a beau
leur raconter les légendes de bravoures, de héros morts ou de lâches
vivants, ils ne posent qu'une seule question : pourquoi tout ça ? Quoi
faire de leur vie ? L'emmener ailleurs, n'importe où, mais ailleurs. A
la promesse d'un avenir meilleur, ils ne posent qu'une seule question
d'échéance : quand tout ça ? Quoi faire de leur avenir ? L'emmener loin
vers leur rêve, pour rejoindre ceux qui l'ont fait avant eux, qui ont
réalisé leurs images construites couleur après couleur, vague après
vague. Rejoindre les rescapés qui reviennent pour quelques jours leur
raconter de vrais rêves, de rues propres, de parcs anciens, tellement
anciens, que leur verdure finit par dessiner un vrai drapeau, une vraie
Histoire. Et ils les croient à leur descente d'avion, ou de bateau dès
les premières paroles de leurs vêtements, de leurs sourires, de leurs
poches, de leurs diplômes. Ils les croient parce qu'ils disent ne
jamais revenir définitivement. Jamais, parce qu'ils ont fait de leur
exil, un royaume avec un papier de qualité supérieure et parfois dans
des pays qui, hier encore, nous étonnaient par leurs archaïsmes.
Les jeunes sont nombreux dans les statistiques, nombreux dans la rue,
nombreux dans l'attente aussi. Nombreux dans les prisons et dans le
suicide, nombreux dans la misère sexuelle. Une étrangère venue pour la
première fois en Algérie déclare avoir été surprise par la foule dans
la rue et par la saleté des immeubles dans un aussi beau pays, aussi
vaste. Un programme pour des gouvernants qui savent se mettre à
l'écoute pour peu qu'ils arrêtent de parler. Premier regard pour ceux
qui ont envie de relancer le tourisme.
La démission des
parents devant la pénibilité de la vie se traduit par l'échec des
enfants. La rue récupère vite. Mais la rue c'est aussi la violence
installée par la démission de l'Etat. La rue ce sont des informations
qui arrivent de partout et de nulle part et qui prennent les
déformations qu'elles peuvent, pour se traduire en pneus brûlés, en
femmes agressées, en enfants kidnappés, en pédophilie, en prostitution,
en poussée inquiétante de la mendicité. La rue, c'est la drogue qui
circule dans les écoles primaires, dans la crise du logement, dans la
taille de la famille, dans les classes surchargées, dans les gros
trafiquants qui bénéficient de complicités. La drogue c'est le voyage à
bas prix et la chaleur ovine du groupe pour chasser la solitude. La
drogue c'est la destruction de la seule ressource qu'on refuse
d'utiliser par peur qu'elle ne montre de quoi elle est capable : la
ressource humaine. Mais la drogue, nous dit-on, est partout dans le
monde. La violence et les autres maux aussi.
Mais partout
dans ce monde dit développé qui nous sert d'image, la mobilisation est
générale aussi bien des institutions que des individus. Partout la
confiance établie passe par la peur d'un électorat qui mandate en
fonction de ses intérêts contenus dans des calendriers, et qui demande
qu'on lui rende compte de l'usage du mandat. Partout dans ce monde-là,
le mandat n'est pas un jeu d'hystérie collective, mais une épreuve de
consolidation de la démocratie et la pensée libre. C'est d'une
institution qu'il s'agit et non d'individus. Pourtant, nul n'en est
pleinement satisfait, dans ces pays là. Quant à nos jeunes, ceux-là
même qui sont classés dans la catégorie des moins de 30 ans, par soucis
de comptabilité nationale, comment leur expliquer une place qu'il ne
trouve pas, dans une société qui se recherche ? A plaindre pour leur
incapacité ou à réprimander pour accepter leur situation selon l'angle
dans lequel on se place, ils méritent tous que l'on s'intéresse à ce
qu'ils pensent. Et qui s'y intéresse dans un pays où on se trompe de
gagnant d'un « fennec » d'or soit-il. Dans un pays qui privilégie le
burlesque déformant d'une réalité risible, au travail sérieux et
durable.
Mais lorsque des parents d'une génération ancienne
racontent comment le pays était propre et ses habitants sales qui
produisaient de quoi manger en demeurant affamés, qui disposaient de
grands pâturages et ne consommaient pas de viande, comment leur
expliquer l'indépendance ? Comment ? Comment leur expliquer des
fortunes colossales accumulées grâce à des tours de passe-passe et sans
effort, alors qu'ils ne trouvent pas de travail, pendant que d'autres
jeunes roulent carrosse grâce à papa ou à maman ? Alors que tout le
monde est d'accord sur la mascarade puisque cela dure depuis tellement
longtemps, car nous avons appris à transformer nos richesses en
calvaire au point où les jeunes générations ne croient plus qu'en
l'argent ou à fuir le pays. Et elles ont peut-être raison, après avoir
vécu le chômage et le mensonge politiques. Elles ont dû comprendre que
le lien Etat-citoyens doit être définitivement rompu du fait que «
viendra un jour où l'Etat ne pourra rien offrir » comme il ressort
depuis quelque temps des discours.
Pourquoi alors continuer à
y croire ? S'il est un bilan qu'il faudra faire un jour, ce ne sera ni
celui des plaques inaugurales, ni celui des discours, ni celui du
nombre de courtisans qui ont défilé dans les spectacles de mauvais
goût, mais plutôt celui de ce qu'auront laissé les gouvernants en
projet social et en idées pérennes. Les jeunes contrairement à
l'illustre tirade savent tout, mais que peuvent-ils faire pour regagner
une place légitime au soleil ? Certainement pas ce qu'ont fait leurs
aînés : tout accepter.
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par Ahmed Saïfi Benziane
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