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Cherchell - IOL - Césaré - شرشال
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Cherchel est bâtie sur l'emplacement de Iol-Césarée ancienne capitale de la Maurétanie, et occupe la partie centrale de l'Antique cité gréco-romaine qui ne mesurait 400 hectares de superficie.
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Cherchell, contrairement à Tipaza, a choisi d'offrir à l'urbanisation de la ville un cachet pittoresque.
Pas besoin de pénétrer l'alcôve d'une aire protégée par un grillage ni
de présenter patte blanche à l'entrée de l'ancienne ville, Cherchell a
choisi de faire confiance et de composer avec le temps et l'espace. La
mer en contrebas et la montagne en aval, l'ancienne capitale romaine de
la Méditerranée semble fâchée avec la civilisation, mais s'aligne dans
l'esprit des conquêtes et des batailles. Caesaria impose non par sa
taille mais par sa différence. Les commerces sont inexistants et tout ce qui peut révéler la présence de l'homme moderne est soit
caché, soit transformé. La ville a pris tout juste ce qu'il fallait de
la société de consommation. Les quelques badauds dans les rues ou sur
la place romaine font partie d'un décor de film hollywoodien. Le
mouvement lent, la posture gracieuse, homme et femme, habillés à la
coutume arabo-musulmane, ne font pas tache mais s'harmonisent
amoureusement avec les reliques de Juba II. Tel est le message de
Cherchell : l'harmonie des civilisations, le mariage des couleurs et
l'amour de l'histoire. Cherchell se plaît à conter son histoire à ceux
qui sont prêts à l'écouter. Une histoire qui remonte à la nuit des
temps pour finir sporadiquement avec une assertion contemporaine. Car
si Caesaria mêle fable et vérité, elle est quelque peu fâchée avec son
histoire contemporaine. Les ruines viennent illustrer ses poèmes tantôt
chantés sur le ton d'une confidence tantôt murmurés chaudement à
l'oreille. Cherchell n'a pas la pudeur des autres villes romaines qui
affichent restaurant sur fond de fumée de grillades et pavé ancestral.
Cherchell s'est alliée franchement à Rome. Sans fard ni honte. Et sans
oublier cet amour d'un temps lointain, elle épousa la conquête
française sans qu'on puisse la gratifier de traîtresse. Cherchell, sur
fond de verdure, a offert son âme à ceux qui réussirent à la conquérir.
Et comment la plaindre ou la pester quand on sait qu'autant d'amour a
ponctué son passage dans l'histoire. De l'amour donné par Juba II qui
l'auréola au rang de reine des villes romaines. De toutes les
conquêtes, de Carthage à la Mauritanie, c'est Cherchell qui s'est vu
couronnée capitale méditerranéenne.
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Quelques mots d'Histoire
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La ville est située au bord du rivage, selon l'esprit et la tradition des Phéniciens et des Grecs. Les collines, à l'Est, rappellent, en petit, l'Hymette, et à l'Ouest, les dentelures de la Côte, sur Ténès, les criques et les baies du Golfe d'Egine.
Attirés par la beauté de ces Côtes et la fertilité du sol, les rudes marins de Phénicie conduisaient dans ces eaux leurs trirèmes ; un îlot leur offrait un refuge ; ce coin de la côte ne pouvait manquer de se développer, car le pays environnant présentait des ressources nombreuses.
Ils y fondèrent au IVe siècle avant J.-C. une colonie qu'ils appelèrent Iol: elle tomba plus tard au pouvoir des princes berbères et fut élevée à la dignité de Capitale par l'un deux, Bocchus II ou Bocchus III.
La famille de Bocchus étant venue à s'éteindre, Auguste fit de Iol la capitale du royaume de Maurétanie ; il en dota le jeune prince Numide Juba II, à qui il avait fait donner la même éducation qu'aux jeunes romains de bonne famille.
Le roi Juba II - Musée du Louvre
Marié à Cléopâtre Séléné, princesse en exil, qui était fille de la Grande Cléopâtre et d'Antoine, et qui, comme Juba, avait grandi au foyer d'Auguste et de Livie, Juba II, par un sentiment de reconnaissance envers son bienfaiteur, donna à la petite ville de Iol, le nom de Césarée en l'honneur de l'Empereur, Caïus Julius César-Octavianus, et il gouverna pour le compte de Rome, qui lui prêta, au besoin, ses légions pour assurer son pouvoir contre les populations indigènes toujours prêtes à se soulever.
Le roi berbère, élevé dans les Arts et les Lettres de la Grèce et de Rome, couvrit sa Capitale de temples, de palais, de thermes, etc..., d'une loyale somptuosité et la peupla d'une foule de divinités empruntées à la Grèce, dues au talent des artistes qu'il amena avec lui et qui apportèrent sur le sol africain les Arts et le Génie helléniques.
Ptolémée succéda en 23 à son père Juba : il, gouvernait paisiblement à Césarée, quand, en 39, invité à se rendre à Rome par son cousin Caligula, petit-fils comme lui de Marc-Antoine, il y arriva escorté d'un nombreux équipage. éclipsant par son luxe la Cour impériale. Caligula, jugeant le temps venu d'annexer les Maurétanies à l'Empire, jaloux d'autre part de la magnificence dont s'entourait le prince berbère, le fit assassiner (40) . - Ce meurtre amena le soulèvement de la Maurétanie occidentale.
Après la répression de la révolte de l'affranchi Aedemon, Claude divisa le royaume de Ptolémée en deux provinces :
-Maurétanie Césarienne, avec Cherchel pour capitale, et
-Maurétanie Tingitane, avec Tanger.
Cherchel fut dès lors le chef-lieu de tout le pays correspondant à la partie occidentale du Département de Constantine, aux départements d'Alger et d'Oran. Le Procurateur y résidait et avait en sa possession tous les pouvoirs. Il avait à sa disposition divers corps de troupe, surtout de la cavalerie ; dans le port, une division navale.
C'est à la fin du deuxième siècle et pendant une partie du troisième que Césarée fut le plus prospère. De superbes édifices s'y élevaient, décorés et meublés somptueusement par d'excellents artistes, sculpteurs, mosaïstes, peintres, décorateurs, ciseleurs, modeleurs, etc..
Mais après le troisième siècle la décadence de Rome se fait sentir à Césarée et des troubles fréquents saccagent cette ville
magnifique.
En 372, un prince Maure du nom de Firmus à la tête de bandes de pillards, l'incendie. Elle fut cependant relevée de ses cendres par Théodose. C'est à cette époque que Saint-Augustin vint y prêcher contre les Donatistes.
Mais les cataclysmes reprennent et se succèdent de plus belle ; les Vandales, avec Genséric comme chef, mutilent et détruisent toutes ses richesses artistiques, tout ce qu'y avait apporté la civilisation, et ils s'installent en Maurétanie en 455.
Un siècle plus tard, Bélisaire s'en empara au nom de Justinien, empereur de Constantinople ; mais les Byzantins ne maîtrisèrent guère le pays avoisinant Cherchel, et la ville ne put reprendre son rang d'autrefois.
La découverte, à Césarée, il y a 60 ans environ, d'une cruche remplie de sous d'or byzantins indique que ce trésor fut enfoui par un de ses habitants au moment de l'invasion des Maures (570 à 580).
Césarée, saccagée par les Arabes, anéantie par les tremblements de terre, tomba dans l'oubli jusqu'au Xe siècle : un auteur de cette époque nous apprend que les Arabes qui occupèrent ses ruines, l'appelaient Cherchel. peut-être par corruption de son ancien nom. Au XIIIe siècle elle dépendait des souverains de Tlemcen.
En 1300, Cherchel tomba au pouvoir d'Abou Yacoub sultan de Fez.
Au XVe siècle, les Maures chassés d'Andalousie y résidèrent et en firent un nid de pirates, sous la domination du Turc Hassan.
Mais Aroudj, dit Barberousse, venu pour chasser les Espagnols, maîtres de la Côte méditerranéenne, qui s'étaient installés dans l'îlot du port d'Alger, devinant en Hassan un concurrent, le fit assassiner. Le fort turc, dont on voit encore les restes à l'extrémité Nord-Ouest, de la place romaine de Cherchel, fut construit par Aroudj en 1718 après J.-C. (924 de l'hégire).
En 1531, Charles-Quint envoya à Cherchel l'illustre Amiral André Doria, qui brûla dans le port une escadre algérienne, mais les Espagnols, grisés de ce succès, eurent la maladresse de se répandre dans la ville et de se livrer au pillage. Surpris par les Turcs, ils durent regagner précipitamment leur galères et retourner en Espagne après avoir perdu près d'un millier d'hommes.
C'est au XVIe siècle que fut construite, sur l'emplacement d'un temple romain, la grande mosquée, aujourd'hui hôpital civil et militaire, dénommée Mosquée aux cent colonnes.
Ces colonnes qui supportent l'édifice ont été prises, probablement, aux Thermes de l'Ouest. Elles devaient former le portique qui entourait cet établissement. Pendant le XVIIè siècle, plusieurs attaques vinrent, devant Cherchel, réprimer la piraterie, entr'autres celles du duc de Beaufort en 1665, de Duquesne en 1682, qui y brulèrent plusieurs navires corsaires
Durant cette période turque, un Caïd était envoyé à Cherchel, qui commandait les Beni-Menasser et tout le littoral ce qui n'empêcha pas les collisions permanentes entre toute les tribus de la rive gauche de l'Oued Damous. Aucun événement sérieux n'est à signaler depuis la fin du XVIIè siècle jusqu'à la conquête française. Et ce n'est qu'en 1840, après 1e pillage par les Corsaires cherchelois, d'une tartane française que le Maréchal Valée, à la tête de ses soldats, conquit Cherchel. Le Commandant Cavaignac, qui y fut laissé, eut à repousser plusieurs attaques.
Le Commandant Gauthrin y fu tué. Mais Bugeaud et Changarnier y rétablirent le calme et la construction d'une enceinte de 1.800 mètres, protégea définitivement Cherchel jusqu'à l'insurrection. de 1871, où la vill fut bloquée par les rebelles, qui ne se retirèrent qu'à la mor de leur chef, Malek Berkani.
Aujourd'hui, Césarée, l'ancienne capitale maurétannienne n'est plus que Cherchel, chef-lieu de canton d'Algérie, mais la gloire de son passé a survécu, car elle offre outre la douceur de son climat, les témoignages accumulés de ses splendeurs et de sa naissance illustre.
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Jean Glénat 1932
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Ce qu'il faut voir à Cherchell
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Plan de Cherchell
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Place romaine
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------Située dans un cadre merveilleux, parée d'une magnifique plantation de bellombras, ornée d'une élégante fontaine et de fragments d'architecture antique de toute beauté, l'ancienn place de l'Esplanade fait rapidement la conquête de celui qui la voit pour la première fois. Elle est bordée, du côté de mer, par une promenade en corniche heureusement conçue d'où l'on jouit d'un panorama vraiment féérique et, pendant la saison d'été, d'une température idéale.
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Fontaine de la place romaine
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------Très décorative, elle mérite une mention spéciale avec ses moulages en ciment de quatre têtes énormes dont les originaux sont au Musée, avec ses chapiteaux et ses vasques en marbre, avec son bassin entouré de fragments architecturaux d'une sculpture parfaite.
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Fort de Barberousse
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------En contre-bas de la place Romaine et sur le prolongement du boulevard en corniche, on voit encore, dominant le port, les vestiges de la forteresse construite par le premier Barberousse.
------Une inscription, conservée au Musée, surmontait la porte d'entrée de cet ouvrage militaire.
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Port
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------Enclavé entre le quai de la Douane et l'îlot Joinville, le port de Cherchel est loin de couvrir la superficie de l'ancien port romain, si l'on en juge, lorsque les eaux de la mer son basses, par les fragments de jetées qui existent encore.
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Phare de Cherchel
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------Hauteur : 26 m. 40 au-dessus du sol et 37 mètres au-dessus des hautes mers. Edifié au centre du fort de l'îlot Joinville, c'est une tour cylindrique en pierre de taille dure importée de France.
------Eclairé à l'incandescence par la vapeur de pétrole, le phare de Cherchel a une portée lumineuse variant, selon les époques de l'année, entre 14.000 et 26.000 mètres.
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Marabout de Sidi-Brahim El-Ghobrini
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------Situé en dehors de la ville et surplombant la falaise derxière la gare du chemin de fer, le Marabout de Sidi-Brahim est un lieu de pélerinage très fréquenté par les indigènes qui ont pour la famille maraboutique des Ghobrini la plus grande vénération.
------Ce monument religieux est intéressant à visiter. Il sert de sépulture aux membres de la famille des Ghobrini et renferrn des étendards et des tapis très anciens.
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Le Musée des Antiquités
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Entrée du Musée
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------A lui seul, c'est toute l'Afrique romaine dans ce qu'elle eut e plus grandiose, de plus puissant.
------On est frappé surtout de trouver, en grand nombre, dans cette magnifique collection, des répliques de types grecs : répliques de cet art immortel, qui a été et sera toujours le guide de tout art qui voudra rester grand.
------C'est pour cela que nous recommandons la visite du Musée de Cherchel aux amateurs d'art, aux artistes qui y puiseront un enseignement précieux.
------Il fut construit en 1908, sur les plans simples mais de bon goût de l'architecte Régnier, d'Alger ; l'éclairage est excellent. Les statues et tous les objets qui y sont exposés sont parfaitement en valeur.
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Cavalier numide - Mosaïque de Cherchell
Les trois Grâces Mosaïque du IVe siècle - Musée de Cherchell
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Juba II
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Grands Thermes de l'Ouest
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------L'importance des Thermes dans la vie romaine était capitale. Leur usage était si répandu que toutes les cités antiques en possédaient un ou plusieurs établissements.
------A Cherchel, on connaît l'emplacement de quatre, et les vestiges de deux subsistent encore : ceux des grands Thermes de l'Ouest et ceux des Thermes de l'Est.
------L'achèvement des grands Thermes peut se placer au IIè siècle. Bâti en briques plates et blocage, cet édifice est remarquable par la symétrie de ses divisions : éphébéum, piscines, frigidarium, tepidarium, caldarium, hypocaustes, etc. ; plusieurs salles sont pavées de mosaïques, malheureusement très mutilées, ou de dalles d'onyx les parois étaient recouvertes de marbre blanc dont les fragments très apparents subsistent encore, et de nombreuses statues, dont les niches vides sont toujours là, attestant la somptuosité de l'ensemble.
------Les nombreux objets : chapiteaux, fûts de colonnes, cor-niches, dédicaces, sarcophages, fragments de marbre, de statues de calcaire, de terre cuite, qui y sont exposés proviennent de fouilles pratiquées à Cherchel ou dans la banlieue ; ils ont été apportés là pour ne pas encombrer le Musée, pour lequel les Thermes servent en quelque sorte d'annexe.
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Thermes de l'Est
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------Moins vastes que les précédents, ces Thermes dominent, par leurs vestiges très apparents, le haut du champ de manoeuvres.
------Les vestiges qui entourent au Nord et à l'Ouest de ces Thermes ont été mis au jour au courant des années 1931 et 1932.
------Le chemin qui longe les Thermes côté Est à l'extrémité du champ de manoeuvres, tracé sur l'emplacement d'un temple d'Isis, a été fouillé en 1921. On y a trouvé une statue d'Isis, une prêtresse de cette divinité, une tête d'Harpocrate, une Cérès et des fragments d'autres statues. Ces statues et la mosaïque " Jugement de Paris ", du IVe siècle de notre ère, trouvée dans une salle des Thermes, sont au Musée.
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Le Théâtre Romain
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------On croit qu'il remonte au règne de Claude, vers le milieu du Ier siècle. Magnifiquement situé, suivant la tradition grec-que, les héros de Sophocle ou d'Eschyle ne pouvaient souhaiter cadre plus beau. Il s'installe au flanc d'une collin incliné vers le Nord, faisant face à la mer.
------Son architecture était l'architecture classique du temps on peut se représenter sa décoration d'après de nombreu fragments : chapiteaux corinthiens du dessin le plus pu r fines colonnes aux cannelures délicates ; entablements o l'éclat du marbre grec voisine avec le Carrare ; bases et 1 ût de colonnes en porphyre vert ou rose pâle et en brèche d Chenoua, aux tons variés.
------Partout une maîtrise constante qui s'accuse dans les rosa ces des soffites, les acanthes des modillons, les feuilles d'ea ou les oves des corniches finement ciselées.
------Bien qu'il soit aujourd'hui très en ruine et qu'il ait été à une époque encore ignorée, au IVe siècle probablement, transformé en amphithéâtre, on peut cependant retrouver les éIéments essentiels de l'édifice primitif : la scena, l'orchestra et la cavea ; situer le postscenium, le prosccenium, le pulpitum etc... Le podium de l'amphithéâtre a remplacé le balteus qu séparait les gradins des trois rangs de sièges réservés, dan l'orchestra aux personnages de marque : décurions, flamioes chevaliers, etc..
. ------Les couloirs, construits en pierre de grand appareil, existent en grande partie. ainsi que beaucoup de dépendances, le soubassement du mur du fond de la scena et de la façade extérieure du théâtre. La scena a disparu, le dallage de l'orchestra aussi, pour faire place à l'arena. De la cavea, il ne reste que l'immense cavité ; des trente rangées de gradins qui existaient encore au début de l'occupation française, il ne subsiste qu'une dizaine de dalles, tout ayant été em ployé, à l'époque, aux constructions militaires.
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Amphithéâtre
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------De l'Amphithéâtre, à l'est du Champ de Manoeuvres, il ne reste que des blocs énormes et des fragments de murs, où l'on aperçoit quelques arcades extérieures, qui soutenaient les gradins : un massif, côté Est, en montre une partie. Dans l'arena. des fouilles ont mis au jour des couloirs souterrains.
------La légende a conservé le nom d'une chrétienne qui y subit le martyre, Sainte Marcienne.
------Cette vaste enceinte ovale, qui retentissait jadis du rugissement des fauves, est aujourd'hui envahie par d'innombrables végétations, d'où émergent quelques vestiges émouvants, patinés par le soleil, c'est un coin sauvage, mais pittoresque et charmant.
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Le Cirque
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------Cet immense édifice, dont l'emplacement, bien marqué, se trouve à l'extrémité du chemin à gauche de la route, après la porte de Ténès, est le plus maltraité des monuments antiques : il n'en reste que les substructures du côté Nord, ainsi que le mur cintré de l'extrémité Est.
------Toutes les pierres de la spina ont servi à construire l'église paroissiale et dés maisons particulières.
------De ce point, tout en s'enthousiasmant pour les courses effrénées de chars et de quadriges, les habitants de Coesarée pouvaient jouir d'une vue panoramique superbe, sur la mer de Turquoise.
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Porte de Ténès
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Porte de Miliana
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Porte d'Alger (a été detruite)
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Entrée de l'Académie militaire
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Excursion autour de Cherchell
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Paysage Cherchellois
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L'Oued Bellah ou l'oued Hachem
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---A 6 kilomètres à l'Ouest de Cherchel, se trouve le site de l'oued Bellah. Allez le visiter, car il est charmant ; mais. déjà, il vous aura frappé, si vous êtes arrivé par la route d'Alger.
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---Quittant la riche plaine de l'oued El-Hachem et finissant de contourner la masse énorme du Chenoua, vous êtes ,aisi par un brusque changement de panorama. Tout à coup, le paysage se transforme, s'éclaire et vos yeux sont à nouveau charmés par le spectacle de la mer. Des ruines surgissent ; ce sont les arches d'un aqueduc romain, plus ou moins mutilé par le temps, mais aussi par les hommes qui, dans la hâte de conquérir ce sol nouveau, ont arraché à ces vestiges les pierres nécessaires à la construction de la route voisine. Quelques années avant la guerre de 1914, elles furent en partie restaurées par M. Christofle, architecte en chef et inspecteur des Monuments Historiques d'Algérie. Elles apportent comme un beau décor de théâtre au paysage si plein de poésie de ce coin délicieux de l'oued Bellah.
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L'aqueduc romain au-dessus de l'Oued Khouas
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Cherchell de Césarée
O rivages aimés du soleil et des dieux !
Récifs rongés de sel où la mer vient s'abattre,
Tremblants sous le ressac de ses flots furieux,
Si blancs qu'on vous dirait d'albâtre.
Grève de sable fin que rosit le couchant,
Qui reçoit dans la paix les baisers de l'écume.
Alors que vers l'azur s'envole un dernier chant
Pour une étoile qui s'allume,
Pampres verts des coteaux couronnés d'orangers
Et de pins résineux ; vous, croupes
Nonchalantes
Que colore au printemps la fleur de ces vergers
Qu'on voit escalader vos pentes ;
Et toi, majestueux et troublant Chenoua
Dont le front plein d'orgueil se cache dans la nue,
Au flanc duquel pourrait dormir Antinéa
En quelque retraite inconnue !
Splendeur ! Immensité de la mer et du ciel !
Rien ne peut surpasser vos soudaines colères
Ou la sublimité d'un coucher de soleil
Devant des ruines séculaires.
C'est là Cherchell, que tu t'isoles dans l'oubli
Ainsi qu'en ton musée une statue ancienne
Que drape fièrement la tunique au long pli
Moulant son corps de patricienne.
Tuiles rouges des toits qui penchent vers le port,
Parfums -musc ou jasmin -s'exhalant des ruelles,
Balancelles que berce une brise à ton bord
De caresses perpétuelles.
Gazouillis des jardins, calices entrouverts,
Fûts géants des dattiers dont les palmes s'inclinent
Ainsi qu'une fusée éclate en bouquets verts
Qui retombent sur la colline....
Place romaine au pied de qui les flots calmés
Meurent dans la douceur d'un soir de clair de lune,
Où la chaleur du jour ne pénètre jamais,
Ni sa lumière inopportune ;
Thermes d'où montaient la musique et les chœurs
Aux applaudissements d'une foule en démence
Qui tout en couronnant de lauriers ses acteurs
Riait de Plaute ou de Térence !
Yol ! Yol ! Avais – tu fait ce rêve certains jours
Où tirant leur trirème au sable de ta plage,
Des marchands prirent pied sur ton sol, tour à tour.
Venus de Tyr et de Carthage ?
Pourtant la gloire vint sur ton front étonné
Déposer le baiser de Rome protectrice, quand
De Cléopâtre la fille Séléné
Unit sa grâce à ton délice.
Or, un vent de tempête et de sédition
Balaya le sommet d'où on te vit descendre,
Et les siècles tombant sur ta perfection
Firent sur toi pleuvoir leur cendre.
Mais le ciel éternel rajeunit la beauté
Et je veux, ô Cherchell, sur ta ruine sacrée
Célébrer le réveil de l'antique cité
La somptueuse Césarée
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René Rousseau
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http://www.youtube.com/watch?v=Xmdl9zUUbRc&feature=related
07:38 mn
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Que chacun dise avec fierté: 'je suis un(e) Cherchellois(e)! '
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