C’est une fort précieuse contribution à l’histoire d’Alger que
l’historien et archéologue Abderrahmane Khelifa vient de publier aux
éditions Dalimen sous le titre Histoire d’El Djazair Beni Mezghana.
.
.
.
.
.
.
C’est à un long parcours historique vieux de plus de 2000 ans que l’auteur invite les lecteurs en jouant à merveille d’un style à la fois didactique et pédagogique, sans doute acquis à l’Ecole normale supérieure dont il fut un ancien élève. Copieusement illustré par des photos de vestiges et de monuments portant la marque des différents occupants du site (Berbères, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Turcs et Français) qui avait pris divers noms (Eikosim, Icosium, El Djazaïr Beni Mezghana, Alger), l’ouvrage de près de 400 pages est, de surcroît, très agréable à parcourir. A partir de vestiges archéologiques et de divers témoignages, l’auteur remonte le fil de l’histoire en traitant avec force détails la période médiévale, l’épopée des Barberousse et Aroudj, le temps des Beylerbeys et des pachas triennaux, le règne des deys et des aghas, la marine et la piraterie. On trouvera dans ce livre fourmillant de détails sur les modes de vie des différentes composantes de la population d’El Djazaïr (baldis, turcs soldats, kourouglis, andalous, juifs, baranis, kabyles, jijelliens et biskris) une description de la société algéroise du temps de l’occupation turque. L’auteur s’étale également sur le commerce florissant d’El Djazaïr, merveilleusement servie par son port, son agriculture très riche et la pratique de la course. On y trouvait de tout sur les marchés algérois, y compris des esclaves et captifs des corsaires qui écumaient la mer Méditerranée. Les palais des dignitaires turcs, les jardins publics, les mosquées, les fortifications et bien d’autres monuments témoignant du vécu des populations diverses ayant peuplé Alger au fil de sa longue histoire. Plus près de nous, l’Alger colonial est décrit avec force détails concernant, notamment, les constructions, les destructions ou transformations d’édifices historiques pour les besoins des colons. Le lecteur trouvera dans l’ouvrage de Abderrahmane Khelifa, d’intéressantes informations sur les édifices marquants de l’époque coloniale comme la Grande-Poste, du port d’Alger, de la basilique Notre-Dame d’Afrique, les musées des Beaux Arts et des Antiquités, pour ne citer que ceux-là. El Djazaïr regorge d’édifices que bon nombre d’Algérois côtoient dans l’indifférence, parce qu’ils ignorent leur histoire. Après avoir lu l’Histoire d’El Djazaïr, le lecteur a une tout autre perception de cette ville riche de son passé, belle et attrayante de par son site exceptionnel, ses monuments et ses nombreux édifices historiques. Fruit d’un long et méticuleux travail d’historien et archéologue, le livre de Abderrahmane Khelifa arrive à point nommé pour faire œuvre de mémoire à l’heure où l’ignorance des hommes a déjà porté un coup fatal à de nombreux vestiges de l’histoire tumultueuse d’Alger. Ne serait-ce qu’à ce titre, nous recommandons vivement sa lecture.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
Les commentaires récents