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Ce mardi 4 décembre, il y en avait du monde, à Tipasa. Nicolas Sarkozy, cinq ministres soigneusement sélectionnés (Rachida Dati, Rama Yade, Fadela Amara, Christine Albanel, Bernard Kouchner) et plusieurs invités parmi lesquels Didier Barbelivien, Alexandre Arcady et Costa-Gavras.
"C'est beau, hein ?" ne cessait d'interroger le président français. "Depuis que j'ai lu Noces, j'avais envie de venir ici. Camus, c'est le lien entre les deux rives de la Méditerranée", expliquait-il aux dizaines de journalistes qui l'accompagnaient.
Plus tard, revenant sur le e mardi 4 décembre, il y en avait du monde, à Tipasa. Nicolas Sarkozy, cinq ministres soigneusement sélectionnés (Rachida Dati, Rama Yade, Fadela Amara, Christine Albanel, Bernard Kouchner) et plusieurs invités parmi lesquels Didier Barbelivien, Alexandre Arcady et Costa-Gavras.
"C'est beau, hein ?" ne cessait d'interroger le président français. "Depuis que j'ai lu Noces, j'avais envie de venir ici. Camus, c'est le lien entre les deux rives de la Méditerranée", expliquait-il aux dizaines de journalistes qui l'accompagnaient.
sens de cette visite, il insistait : "Moi, je n'ai pas voulu aller à Tipasa parce que j'ai gagné un concours sur radio Nostalgie. Mais parce que j'ai lu Noces."
"Au printemps, écrit Camus, Tipasa est habitée par les dieux, et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres."
Hasard du calendrier, Le Monde daté du 4 décembre publiait de larges extraits d'une lettre écrite par Ingrid Betancourt à sa mère. Un message bouleversant et universel venu de la jungle colombienne dans lequel l'otage aux mains des Farc depuis le 23 février 2002 écrivait ceci : "J'aime la France de toute mon âme, les voix de mon être cherchent à se nourrir des composantes de son caractère national, elle qui cherche à se guider par principes et non par intérêts. J'aime la France avec mon cœur, car j'admire la capacité de mobilisation d'un peuple qui, comme disait Camus, sait que vivre c'est s'engager."
Camus toujours, il y a exactement cinquante ans, le 10 décembre 1957, recevant en Suède le prix Nobel de littérature. Dans son discours, il disait les missions de l'écrivain : "Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. (…) Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d'hommes ne l'enlèveront pas à la solitude, même et surtout s'il consent à prendre leur pas. Mais le silence d'un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l'autre bout du monde, suffit à retirer l'écrivain de l'exil, chaque fois, du moins, qu'il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence et à le faire retentir par les moyens de l'art."
Carambolage de l'actualité, Camus, un "signe de vie" d'Ingrid Betancourt, Nicolas Sarkozy et sa suite à Tipasa, le colonel Mouammar Kadhafi, reçu en grande pompe à Paris. Les intérêts et les principes, disait Mme Betancourt.
Retour à Noces. La nuit tombe sur Tipasa. "Il y a un sentiment que connaissent les acteurs lorsqu'ils ont conscience d'avoir bien rempli leur rôle, c'est-à-dire, au sens le plus précis, d'avoir fait coïncider leurs gestes et ceux du personnage idéal qu'ils incarnent, d'être entrés en quelque sorte dans un dessin fait à l'avance et qu'ils ont d'un coup fait vivre et battre avec leur propre cœur. C'était précisément cela que je ressentais : j'avais bien joué mon rôle. J'avais fait mon métier d'homme (…)."
Faisons un rêve, ce jour où Ingrid Betancourt ira lire Noces dans le silence de Tipasa. "Vivre Tipasa, témoigner et l'œuvre d'art viendra ensuite. Il y a là une liberté", écrivait Camus.
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