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La
ville de Tipasa a mis ses plus beaux atours pour accueillir le
président français, Nicolas Sarkozy, venu en visite privée, hier, dans
cette antique cité et chef-lieu de wilaya, situé à 75 km à l’ouest
d’Alger.
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Avec ses 608 000 habitants, la wilaya de Tipasa s’étend sur une superficie de 1 707 km2. Avec ses énormes potentialités touristiques, elle est un pôle unique de développement. sa situation géographique à proximité de la capitale lui confère le statut d’une future mégapole ouverte sur la Méditerranée.
Dès les premières heures de la journée, une foule assez nombreuse est venue accueillir le président Sarkozy aux abords de l’avenue principale ou flottaient côte à côte les deux emblèmes français et algérien. Une heure avant l’arrivée du président français, Nourredine Yazid Zerhouni, ministre d’etat, ministre de l’intérieur et des collectivités locales, s’est enquis, personnellement, sur le trajet que devait effectuer Nicolas Sarkozy en présence des autorités locales. Pour ce qui est de la couverture médiatique, plus de 150 journalistes étrangers, notamment français, sont venus couvrir l’événement ainsi que la presse nationale, notamment la télévision nationale. Tout a été minutieusement préparé pour recevoir l’invité de marque en la personne de M. Sarkozy. Cavaliers en tenue traditionnelle, zorna, troupes folkloriques et yous yous stridents donnaient une ambiance de fête avant l’heure.
En marge de cette visite, Nourredine Yazid Zerhouni très sollicité par la presse française a répondu aux nombreuses questions des journalistes au point d’accueil. Parmi les questions posées, celle relative au malentendu qui existerait entre la France et l’Algérie, le ministre de l’intérieur dira : «Je ne pense pas qu’il y a un malentendu, nous nous connaissons mieux l’un et l’autre, c’est incontestable. Chacun connaît les problèmes de son partenaire, connaît même les limites de son partenaire. Mais l’important, c’est qu’il y a la volonté d’avancer et de construire quelque chose de solide. De toutes les façons, mon impression est qu’en France, comme en Algérie, il y a plus de gens qui sont convaincus que nous sommes condamnés à croire à une amitié possible et nous sommes condamnés à construire une solidarité fiable. Il y de la confiance qui se développe entre les deux pays dans le respect et à partir de cet instant tout est possible.» La seconde question qui taraude l’esprit des journalistes français est sans contexte celle de nombreuses personnes en Algérie qui exigent que le président Nicolas Sarkozy fasse des excuses à l’Algérie au nom de la France. A ce titre, M. Zerhouni dira : «Il faudrait que chacun estime ce qu’il peut faire. Des gestes de ce genre sont les bienvenus. C’est très important et très utile, cela peut être nécessaire mais en aucun cas, cela n’arrêtera pas l’élan des relations.» Une journaliste a questionné le ministre de l’intérieur sur la «froideur de l’accueil réservé à Sarkozy» par rapport au président Jacques Chirac.
M. Zerhouni s’est dit étonné de cette question en précisant toutefois
que
«Chirac n’est pas venu à Tipasa et on ne peut pas faire de distinguo
entre Alger ou Oran où il a séjourné. Cette visite privée à Tipasa est
strictement».
C’est à 9 h20 très exactement que le cortège présidentiel est arrivé. Dès sa descente de voiture, le président Nicolas Sarkozy a été accueilli par Yazid Zerhouni et les autorités locales. Après avoir reçu un bouquet de fleurs, le président français, acclamé par la population a emprunté la route piétonnière. De temps à autre, il déjouait le service protocolaire pour serrer la main des habitants tout en longeant cette artère très fréquentée. Au parc archéologique, Nicolas Sarkozy a été enthousiasmé par la beauté du site et n'arrêtait pas de demander des explications au directeur de la culture sur ce magnifique parc qui fait partie du patrimoine universel. A noter que la majorité des ministres ont accompagné à Tipasa le président Sarkozy ainsi que des hommes de culture tels que Costa Gravas, Didier Barbelivier et le cinéaste Alexandre Arcadie qui a lu un passage Des Noces de Tipasa d’Albert Camus devant la stèle de cet écrivain disparu .
Tout au long de la promenade à l’intérieur du parc archéologique, le Président Sarkozy s’est longuement intéressé à ce patrimoine culturel qui a fait l’admiration de l’ensemble de la délégation qui l’accompagnait. Nous nous sommes rapprochés de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères afin de lui demander son point de vu sur l’opportunité de la visite en Algérie de Nicolas Sarkozy ainsi que le malentendu de ces derniers jours qui a soulevé un véritable tollé en France. Très décontracté et souriant, Bernard Kouchner dira : «Il y a un malentendu qui plane sur les relations mais une telle visite aide à dissiper et à éclairer les positions des uns et des autres, cela dit il y a une volonté certaine et l’objectif est de consolider l’amitié algéro-française pour un partenariat exemplaire».
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. 05-12-2007
Mohamed El Ouahed
Nicolas Sarkozy, escorté par ses ministres Bernard Kouchner, Rachida
Dati, Rama Yade ou Fadela Amara, et le chanteur Didier Barbelivien, a
salué la "beauté exceptionnelle" du site, qu'aimait à fréquenter
l'écrivain Albert Camus. Le réalisateur Alexandre Arcady a d'ailleurs
lu un passage d'une de ses oeuvres, "Noces", dans laquelle il décrit le
lieu. "C'est un lien entre les deux rives de la Méditerranée. Il y a
Camus qui nous tient des deux côtés", a affirmé le président français.
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Après la présentation du plan du site romain à l’entrée du parc, le
Président Français a reçu le livre de Camus " Noces" dont un passage
relatif à la beauté et la magnificence de ce site lui a été lu par le
réalisateur français Alexandre Arcady.
La visite touristique de
Nicolas Sarkozy à Tipasa s’est poursuivie par une promenade guidée par
le directeur de la culture et la responsable de l’Office de gestion des
biens culturels dans une partie des 70 hectares du parc archéologique,
entre la colline de ’’Sainte Salsa’’ qui renferme l’essentiel des
ruines civiles et religieuses, et la partie ouest représentant la
nécropole occidentale.
Après avoir traversé la voie du
’’décumanus’’, visité l’amphithéâtre et les nombreux vestiges
disséminés sur le parcours à l’abri d’une végétation luxuriante où se
mélangeaient dans un beau désordre lentisques, romarin etoliviers
sauvages, la délégation française a descendu la rue réservée à l’époque
romaine au commerce et aux résidences où des restes des villas, des
fresques sont encore visibles.
Tout au long de sa visite, le
Président Français n’a pas manqué d’exprimer son admiration devant les
vestiges romains très bien conservés et la beauté de la baie de
Tipasa.
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"J'aurais mieux fait de mettre des rangers", peste Mme Dati, qui tord ses talons dans les pierres. Premier arrêt devant l'allée romaine aux pavés dodus. "On se croirait à l'époque romaine"
, dit M. Sarkozy. "Ici, il y avait une arche", précise le guide. "C'est là que tu aurais arrêté ton char", lâche M. Kouchner qui ajoute, flagorneur : "Comme Ben Hur."
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Parfois la réflexion se fait grave : "Pourquoi les hommes ont-ils un jour abandonné cet endroit ?", questionne Henri Guaino. "Parce que c'est devenu un site touristique protégé", répond la guide. Frustré, le conseiller continue son chemin.
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