Ecole supérieure de la magistrature
Bientôt un nouveau siège
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L’Ecole supérieure de la magistrature (ESM) sera dotée d’un nouveau siège à Koléa, dans la wilaya de Tipasa, a-t-on appris hier auprès de son directeur, M. Hocine Mebrouk.
"Des études sont en cours pour la réalisation d’un nouveau siège pour l’ESM et les travaux de construction seront lancés dès 2008", a précisé M. Mebrouk dans un entretien à l’APS.
L’exiguïté de l’actuel siège de l’école, sis à Ben Aknoun (Alger), a été la première motivation du projet, a-t-il expliqué, soulignant que la capacité d’accueil de la future école sera de 1200 élèves magistrats et d’une centaine de magistrats par semaine pour la formation continue.
En attendant le nouveau siège, une extension de l’actuelle école est envisagée par la construction d’une tour abritant une salle de conférence de 500 places, quatre salles de commissions destinées à augmenter le nombre de magistrats en formation continue ainsi qu’une centaine de chambre pour satisfaire le manque en matière d’hébergement.
160 élèves magistrats de l’ESM sont actuellement logés à l’Ecole supérieure de banques (ESB) de Bouzaréah (Alger).
L’ESM, dont M. Mebrouk est directeur depuis mars 1999, a une capacité d’accueil de 200 places et assure la formation de 950 élèves magistrats de trois promotions, outre la formation continue pour les nouveaux magistrats en exercice.
Le nombre d’élèves en formation a triplé depuis 2000 en raison des besoins de la justice, notamment avec la réforme du secteur et du nombre d’années de formation qui est passé d’un à trois ans. Une centaine d’enseignants associés, exerçant dans le domaine de la justice, assurent la formation à l’ESM. Ils sont tous des magistrats des cours d’Alger et de Blida, de la Cour suprême et du Conseil d’Etat, en plus de quelques universitaires.
Les enseignants associés sont, selon le responsable de l’ESM, "les meilleurs" pour la formation "en raison de leur présence sur le terrain et leur suivi de la réalité de la justice dans les tribunaux et les cours".
La première année de la formation vise l’identification des juridictions, la deuxième l’acquisition du savoir-faire et une réflexion sur l’exercice et les pratiques professionnelles. Les élèves magistrats admis en deuxième année subissent un stage au sein des tribunaux.
En troisième année, les enseignements axeront la formation sur les diverses fonctions du juge ainsi que sur les habilités que doit acquérir le futur magistrat, la dernière année est une année de pratique, basée sur la rédaction des jugements de cas réels.
Dans ce contexte, des enseignants à l’ESM ont souligné que le niveau des élèves de la première année est "très disparate" et que la première année de formation est celle du "nivellement".
Par ailleurs, le responsable de l’ESM a estimé que la "mutation profonde de la société interpelle la justice algérienne pour des adaptations constantes", d’où l’importance, a-t-il dit, de la formation continue des magistrats.
Il a indiqué, dans ce cadre, que son école organise des sessions de "reconversion fonctionnelle" pour accompagner le magistrat qui change de fonction, ajoutant que la formation continue vise, entre autres, l’accompagnement des réformes législatives et le développement d’une réflexion sur les évolutions de la société contemporaine.
"Tout magistrat doit avoir droit au minimum à une ou deux semaines de formation par an, sous forme de sessions, cycles, ateliers, stages, journées d’étude, rencontres ou colloques", a-t-il dit.
Une mise à niveau du programme de l’école intervient en fonction des préoccupations de l’école et de l’évolution de la législation du pays, a encore indiqué M. Mebrouk qui a annoncé l’organisation, début janvier 2008, d’un séminaire sur la communication judiciaire.
Le séminaire permettra, selon lui, aux magistrats de cerner les attentes des médias, de connaître leur mode de travail et leurs contraintes afin de donner aux séminaristes les outils pour mieux communiquer avec les médias.
Un expert américain en communication judiciaire, en l’occurrence M. David Siller, prendra part au séminaire et présentera l’expérience de son pays dans le domaine.
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