« Mur des disparus »
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Dans
un article publié vendredi sur son site, la Ligue des droits de l'homme
de Toulon relève comment les promoteurs du « Mur des disparus », en
hommage aux « Français d'Afrique du Nord morts sans sépulture entre
1954 et 1963 », à Perpignan, ont tronqué et manipulé deux extraits de
textes d'Albert Camus et du dramaturge Slimane Benaïssa pour illustrer
deux plaques apposées sur le « mur », qui doit être inauguré
aujourd'hui et dont la réalisation a été confiée au Cercle algérianiste
par le maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy.
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« Le 27 mars dernier, le maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy, afin de justifier l’attribution au Cercle algérianiste de la responsabilité d’édifier un ‘’Mur des disparus’’, avait déclaré sur FR3 régionale : ‘’Seul le Cercle algérianiste depuis 30, 35 ans a fait un vrai travail de mémoire avec des publications.’’ En réalité, ce qui va être inauguré à Perpignan, le 25 novembre, à l’occasion du congrès national du Cercle algérianiste, ne résulte pas d’un ‘’vrai travail de mémoire’’ : c’est le résultat d’un choix partisan au service d’une mémoire respectable mais particulière. Les nostalgériques, telle Michèle Tabarot, nous ont accoutumés à la réécriture mensongère de la période de l’Algérie française, mais ici la falsification atteint des sommets », dénonce la Ligue des droits de l’homme.
Sur la plaque de gauche on peut lire :
« A tous les harkis disparus aux noms effacés »
« Vous êtes entre les mains de Dieu pour l’éternité
et nos cœurs pour la vie en notre mémoire pour la paix ».Slimane Benaïssa
Sur la plaque de droite :
« A tous les harkis disparus aux noms effacés »
« Pour ne pas être de ceux qui se taisent pour témoigner, pour laisser du moins un souvenir de l’injustice et de la violence qui leur avaient été faites ».Albert Camus.
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Le « mur » se poursuit avec cinq plaques de bronze de chaque côté. Au total dix plaques où figurent les noms de 2643 « Français d’Afrique du Nord morts sans sépulture entre 1954 et 1963 ». D’après Politis, rapporte la LDH, « la fille d’Albert Camus a manifesté, par lettre, son refus de voir une citation de son père utilisée ». « Certes les ‘’algérianistes’’ ont tendance à s’approprier Albert Camus, au prétexte qu’il est né en 1913 dans le Nord-Constantinois. Mais ils ne peuvent ignorer que, au moment où Camus lançait, à Alger en janvier 1956, son appel à la trêve civile, les partisans de l’Algérie française hurlaient dans la rue : ‘’Camus à mort !’’, et qu’ils ont même voulu l’enlever pour l’assassiner », ajoute l’article de la LDH. La « citation » de la plaque de droite, attribuée à Albert Camus, est extraite de l’épilogue de La Peste, ouvrage publié en 1947. L’article de la LDH signale que « le Cercle algérianiste ne s’est pas contenté de s’approprier indûment un texte d’Albert Camus : il s’est même autorisé à le modifier en le tronquant ! » Pour ce qui est de Slimane, la LDH considère que l’auteur algérien « ne peut qu’avoir été abusé : il n’est pas concevable qu’un homme qui place la paix au centre de son action ait pu cautionner ceux qui continuent la guerre sur le terrain de la mémoire ».
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