Elections locales à Tipaza
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«Ils sont venus nous intimider en nous imposant leur homme. Ils étaient deux : le président de l’APC de Cherchell qui devrait plutôt s’occuper de sa commune qui croule sous les ordures, et accompagné d’une personne qui se croit influente parce que c’est un ancien moudjahid. Ici nous sommes tous des anciens de la Révolution armée.
Ils sont venus nous imposer leurs choix, c’est un habitant de Sidi Ghilès qu’ils veulent faire peser comme prochain président d’APC. Nous n’avions pas accepté leur diktat d’abord parce que cet homme n’a jamais été un militant de notre kasma, et ensuite parce que c’est aux militants de la kasma de parrainer leurs candidats. Cet ancien mouhafedh a même menacé les militants qui étaient présents en exigeant de rien dire de sa visite. Cet individu veut mettre le feu à Sidi Ghilès. Face à notre refus et à notre détermination à ne pas le laisser faire, il fait circuler des rumeurs sur les membres du bureau de la kasma FLN en allégeant qu’ils sont harkis et pro Français. Il a oublié que c’est plutôt lui que les habitants de Sidi Ghiles ont vu à la télé française. L’homme qui parle ainsi est un septuagénaire natif de Sidi Ghilès, un pur FLN. D’un trait, il se «délivre» et prévient : «depuis des années, nous les avons laissé faire barakat. Ils ne monteront plus sur notre dos.
Dans les quelques cafés de cette ville côtière de la wilaya de Tipasa, les habitants ne parlent que de ce coup de force mené par quelques militants du FLN qui veulent à tout prix imposer leurs proches à la tête des différents exécutifs communaux. A Sidi Ghilès, ce n’est pas chose facile pour les manipulateurs. De tout temps, la kasma FLN a été rebelle aux informations antidémocratiques menées par des groupes d’intérêt. Un autre habitant explique :
«Dans toute la wilaya de Tipasa, la seule kasma, FLN dont les dirigeants ont été élus est celle de Sidi Ghilès. Cela gêne en haut lieu où des calculateurs se préparent déjà aux sénatoriales. Eh oui, les gens voient loin. Ils installent leurs hommes dans les communes pour ensuite se présenter aux élections des APW et aux sénatoriales. C’est du donnant-donnant». A la kasma FLN de cette commune qui a récemment vécu des échauffourées à la suite d’une répartition inique» de logements sociaux (on dénomme entre autres l’attribution de logements à des bénéficiaires qui ont revendu leurs appartements qui leur ont été attribués auparavant pour pouvoir en bénéficier d’autres), on indique donc dans cette kasma que «la mouhafadha FLN a envoyé des émissaires pour imposer au candidat à la magistrature locale sans qu’il ne soit un militant de cette kasma» face au refus des responsables de cette kasma de marcher dans la combine, l’un de ces émissaires s’est lancé dans une campagne de calomnies et d’allégations graves qui risquent de mette le feu dans cette agglomération.
A vrai dire, et selon les informations recueillies
sur place, le bras de fer qui oppose les dirigeants de la kasma à un
groupuscule d’anciens moudjahidine date de mars dernier lorsque cette
kasma avait invité un ancien moudjahid de la première heure, le
capitaine Mourad à présenter son ouvrage sur la guerre de Libération
dans la région de Cherchell, quelques jours avant la conférence
organisée par la kasma en collaboration avec l’ONM de Tipasa, parmi
l’assemblée, un de ces émissaires «excédé parce qu’il n’était pas cité
dans le livre», s’est livré à un dénigrement qui a failli transformer
la conférence en arène.
Depuis, les relations avec la kasma sont
très tendues d’autant que le secrétaire général de cette kasma est le
fils du chahid Belala, (décédé le 10 mars 1962), responsable de la
région durant la lutte de Libération nationale qui possédaient beaucoup
d’informations concernant certains «anciens moudjahidine», alors
règlement de compte ? Rien n’est exclu d’autant que Abdelkader Belala
(le fils du chahid) avait été parmi de ceux qui soutenait Benflis. Ce
qui ne manque pas de lui attirer les foudres de guerre de certains.
Aujourd’hui, nous dit-on, le café appartenant à Belala fait l’objet
d’une campagne de boycott, animée par des personnes qui croient détenir
le monopole de l’écriture de l’histoire. Une écriture à sens unique
dans laquelle ces mêmes personnes se taillent la part du lion. «Ils
n’acceptent pas que l’on évoque les chouhada et les anciens
moudjahidine qui leur font de l’ombre. Dès que l’on n’adhère pas à
leurs combines, l’un de ces calomniateurs lance des allégations
mensongères cultivées par ses pairs. Nous sommes des militants du FLN,
nous souhaitons que le prochain élu à l’APC de Sidi Ghilès soit un FLN
mais nous n’accepterons pas qu’il soit un intrus qui n’a pas milité
dans nos rangs. Nous connaissons parfaitement les actuels dirigeants de
la kasma, ce sont des fils d’authentiques familles de révolutionnaires.
Ce n’est pas le cas des calomniateurs dont certains ont rejoint l’ALN par crainte pour leur vie parce que des membres de leur famille ont été mis hors d’état de nuire par la Révolution. Ce sont ces vérités qu’ils désirent cacher. Nous ne nous laisserons pas faire», souligne un sexagénaire bien au fait de ce qui se trame en coulisses en vue des prochaines élections locales. La mouhafadha FLN de la wilaya de Tipasa adoptera-t-elle la politique de l’autruche ou réagira-t-elle pour mettre de l’ordre dans les affaires organiques ?
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30-09-2007
M. B.
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