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Un jour, un professeur conduisait sa voiture, il se baladait avec son
ami «mouha» ils écoutaient les «beatles» en espérant vaincre la routine
des longues vacances de l’été.
Soudain, le prof a vu un agent de police qui lui a fait signe de garer sa voiture sur le bas-côté.
Le front du conducteur ruisselait de sueur, ses mains tremblaient, il a allumé le clignotant gauche et s’est arrêté.
Lorsque «mouha» a voulu savoir la cause de cette panique, son ami lui a
expliqué que la séance unique et les grasses matinées l’ont empêché, il
y a deux jours, de faire la visite technique à sa bagnole.
L’agent a appliqué la loi. En dépit de son respect et sa gratitude pour monsieur le professeur, il l’a fermement sanctionné.
L’ambiance a perdu son allégresse. Le regard du professeur n’a plus son
éclat, il est devenu pensif, il ne parle plus, la tristesse a envahi
son visage.
Malgré son habileté dans le dialogue, sa douceur et sa sagesse dans la
réconciliation, «mouha» n’a pas réussi a sermonner son ami. Il s’est
avéré, après de multiples tentatives, que ce qui a affligé le
professeur n’est pas le petit incident qui a eu lieu, mais le fait
qu’il s’est rappelé que lui-même est comme sa voiture : sans visite
pédagogique.
Sans hésitation aucune, «mouha», a demandé à son ami : «cette
comparaison que tu as faite est-elle logique ? est-elle légitime»?. Le
malheureux prof a répondu : «je pense que oui, en effet» Une voiture
sans visite technique peut polluer l’environnement, tuer des gens ou
causer des dégâts matériels. Un professeur sans inspection pédagogique
peut infecter le milieu de l’enseignement, tuer les cellules grises
dans les cerveaux de nos chers élèves ou causer des dégâts moraux en
faisant semblant d’enseigner.
D’autre part, les délais des visites techniques de la voiture sont très
précis et connus par la majorité alors que la périodicité des
inspections pédagogiques n’est pas définie, un professeur peut rester
dix ans et même plus seul face à ses idées et ses méthodes.
De plus, une voiture est déprouvue de sentiments, par contre un
professeur digne de ce nom et abandonné par son inspecteur, sent le
goût amer du vieillissement et de l’exclusion.
La bienveillance de «mouha»,lui a permis de sentir le désarroi de son
ami, il a dévoilé alors son côté réaliste en disant : «connais-tu mon
oncle l’entrepreneur ? ses fillettes et son influence peuvent résoudre
ton problème, je vais lui parler de ton sujet».
Les deux amis se sont regardés et ils se sont mis à chanter un air de «Jimmy Cliff» :
« I can see clearly now the rain is gone.
I can see all obstacles in my way.
Gone are the dark clouds that had me blind
It’s gonna be a bright, bright, bright…»
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N.B. J’ai écrit ces lignes pour évoquer gentiment, d’une façon assez
bouffonne, l’importance des visites pédagogiques dans l’amélioration de
notre enseignement et les conséquences destructives que peuvent
engendrer le manque et la non régularité de ces visites.
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Youssef KASSAR
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