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EXPOSITION DE PEINTURE AU BASTION 23
Mostaganem en couleurs
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Ces toiles naissent d’un sentiment d’impression et leurs auteurs essaient de les faire ressortir, au maximum de la conception artistique.
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Le collectif d’artistes de l’Ecole des Beaux-Arts de Mostaganem, composé d’environ 13 artistes, est sur un grand projet artistique intitule «Misk El Ghanaïm». Une expression d’éloge au poète et moudjahid, Sidi Lakhdar Ben Khlouf, qui a participé en 1558 à une bataille contre les Espagnols pour sa ville de toujours, Mostaganem. Ce groupe s’est rassemblé, à l’origine, autour de ce chantier qui entre dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe 2007» et sous le patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La plupart des 13 membres, artistes-peintres, en l’occurrence El Hachemi Ameur, Belhachemi Nouredine, Ben Bouta Sid-Ali, Djeffal Adlane, Djelloul Mouhamed, Hamadi Amina, Debladji Saïd, Chander Saïd, Chérif Slimane, Oualhasi Mohamed, Guettaoui Sid-Ahmed, Mustapha Abderrahmane et Saïd Ben Ali ont, d’ailleurs, suivi leur formation dans cet établissement.
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Mais ce collectif a réellement pris forme en venant exposer et présenter ses travaux dans ce beau monument historique de la ville d’Alger, le Palais des raïs (Bastion 23), un ancien palais de l’époque ottomane, et ce, après avoir achevé leur cursus scolaire. Il y a, également, de nouveaux participants qui ont intégré le groupe. Aujourd’hui, le collectif compte, à son actif, de nombreuses expositions et des réalisations qui ont accentué la cohésion du groupe. Cet événement n’est qu’une opportunité pour soigner l’image culturelle et artistique de leur région, en général, et de la wilaya de Mostaganem, en particulier. Les travaux exposés en matière d’art à double facette, la peinture, ont un caractère tout d’abord visuel. La peinture y est démontrée, ici, par des couleurs vives, des conflits entre couleurs chaudes et couleurs froides, des mélanges entre formes libres et formes géométriques.
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Tout ceci a pour but de captiver le spectateur et de le plonger dans une certaine sensation qu’ils décident au moment précis où ils réalisent leurs toiles. Ces toiles naissent d’un sentiment d’impression et leurs auteurs essaient de les faire ressortir au maximum de la conception artistique. Ces peintures sont très importantes, en art contemporain et moderne, sur le plan de la conception telle que l’étude du caractère de l’être humain, la guerre, le bonheur, les larmes...qui sont des thèmes qui suscitent réflexion. En général, ces tableaux sont porteurs de messages, de revendications, d’interrogations...entre autres: Le Massacre du Dahra, commis au début de l’ère coloniale, et qui n’a survécu que grâce à l’oralité et aux fragments d’histoire. Aujourd’hui, la plupart de nos artistes parviennent à décrire l’effroyable tragédie commise par l’armée coloniale contre les tribus «indigènes» du Dahra.
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Idir AMMOUR
L'Expression du 6-8-07
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El Hachemi
Ameur a exposé une panoplie de tableaux comprenant
notamment, des paysages éclatants, des natures mortes figurant des
objets traditionnels tels que le couscoussier et ou moulin à café de
jadis, ainsi que des scènes de la vie quotidienne, tout en rendant
hommage à l’occasion à Lakhdar Benkhelouf, un grand poète de la poésie
dialectale, réputé en tant que "poète de Mostaganem" et dont les textes
ont été repris et chanté par de grands noms de la chanson chaâbi, tel
que le monument de ce style de chant (chaâbi) El Hadj M'hamed El Anka.
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Jusqu’en ce jour d’août 1558 où la marine espagnole dirigée par le
Comte d’Alcaudète affronte la marine algérienne commandée par Hassan
Agha, fils de Kheireddine. S’ensuit alors une sanglante bataille connue
sous le nom de bataille de Mazaghran qui se termine par la mort du
comte espagnol et de la complète défaite de son armée. Une bataille que
Lakhdar Benkhlouf immortalise dans une célèbre quacida qui porte le
titre de « Quessat Mezeghran ».
Il y raconte en détail, toute la bataille à laquelle il aurait participé d’ailleurs. Il dit :
Ya fares men temm djit elyoum ghezwet Mezeghran maâlouma
Ya âjlana reyedh elmeldjoum rayet djnab ech’lou mewchouma
Ya sayelni ân ttrad elyoum quessat Mezeghran maâlouma
A
cette date, Lakhdar Benkhlouf est jeune, mais nous n’avons pas d’autre
précision sur son âge que ce qu’il dira lui-même plus tard dans sa
quacida « eb’qaw besslama » :
Hassrah ya eddenya kelli ma kanet âddit chboub çoghri fi Mezeghran
Siyfi mdjerdou wana nedhrab fel’âda wennass dhadja men zedjri bel’khouf
Et
mis à part sa participation à la bataille de Mezeghran, nous ignorons
tout de sa jeunesse. Il la qualifie lui-même de jeunesse perdue dans sa
même quacida « eb’qaw besslama », il affirme que les premières quarante
années de sa vie sont passées comme un mirage :
Men’ha mchat rab’îne sna meth’l essrab welli bqa mcha fi med’h elmebrour
Il nous apprend également, toujours dans cette même qacida « ebqaw
besslama » qu’il aurait vécu 125 années et 6 mois. Et après ces
quarante années passées, tout va changer pour Lakhdar Benkhlouf
lorsqu’il part à Tlemcen pour un pèlerinage au mausolée de Sidi
Boumediene. Il s’imprègne du mouvement religieux et devient alors poète
du prophète Mohamed (âih eçlat wesslam).
Ses poèmes depuis, ne sont plus que religieux et élogieux. C’est peut-être depuis cette date qu’il change son prénom de Lakehal à Lakhdar. Certains disent que c’était par pur optimisme. Mais, d’autres affirment par contre que cela était la conséquence d’un rêve où il aurait vu le prophète qui lui a conseillé de changer son prénom. Il aurait d’ailleurs très souvent vu le prophète Mohamed, en rêve, ce qui lui aurait compensé nous dit-on, le fait qu’il n’ait jamais pu accomplir le pèlerinage à la Mecque. A cause de sa pauvreté.
Et il devient
très célèbre à travers sa poésie religieuse. Comme il nous l’explique
dans sa qacida : « el-khezna eçghira », il dit :
Ya Mohamed b’djah djahek, loula enta men s’al fiya
âfouni lemma m’dahtek nef’khar bik wa la âliya
Lakhdar Benkhlouf nous apprend à travers ses poèmes le nom de cinq de ses enfants : Belkacem, Mohamed, Ahmed, Habib et Hafça. Et le nom de sa mère Khawla qu’il loue également dans sa poésie.
Et après une
longue vie consacrée à la religion et au med’h, il laisse un très riche
répertoire exclusivement consacré à med’h errassoul. Il consacre un
genre qui fera de nombreux adeptes par la suite.
Et dans un poème testament « elwçiya » ou « ebqaw besslama », il
demande à ses enfants de l’enterrer près d’un palmier particulier. Il
dit :
Nekhla m’tebta telqah baâ liybouss h’daha y’koun quebri ya messelmin
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Son mausolée se trouve aujourd’hui encore dans la localité qui porte son nom : Sidi Lakhdar, près de Mostahanem. Le palmier qui se dresse au centre du mausolée a depuis quatre siècles déjà pris une forme bien particulière. Certains y lisent même le nom d’Allah, ce qui, serait, dit-on le signe évident de la piété du personnage.
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