Tipaza (arabe : تيبازة)
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Vidéo Tipaza cliquez ici en anglais :
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... Avant....................Maintenant...
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Que
d'heures passées à écraser les absinthes, à caresser les ruines, à
tenter d'accorder ma respiration aux soupirs tumultueux du monde !
Enfoncé parmi les odeurs sauvages et les concerts d'insectes
somnolents, j'ouvre les yeux et mon coeur à la grandeur insoutenable de
ce ciel gorgé de chaleur. Ce n'est pas si facile de devenir ce qu'on
est, de retrouver sa mesure profonde. Mais à regarder l'échine solide
du Chenoua, mon coeur se calmait d'une étrange certitude. J'apprenais à
respirer, je m'intégrais et je m'accomplissais. Je gravissait l'un
après l'autre des coteaux dont chacun me réservait une récompense,
comme ce temple dont les colonnes mesurent la course du soleil et d'où
l'on voit le village entier, ses murs blancs et roses et ses vérandas
vertes. Comme aussi cette basilique sur la colline Est : elle a gardé
ses murs et dans un grand rayon autour d'elle s'alignent des
sarcophages exhumés, pour la plupart à peine issus de la terre dont ils
participent encore. Ils ont contenu des morts; pour le moment il y
pousse des sauges et des ravenelles. La basilique Sainte-Salsa est
chrétienne, mais chaque fois qu'on regarde par une ouverture, c'est la
mélodie du monde qui parvient jusqu'à nous : coteaux plantés de pins et
de cyprès, ou bien la mer qui roule ses chiens blancs à une vingtaine
de mètres. La colline qui supporte Sainte-Salsa est plate à son sommet
et le vent souffle plus largement à travers les portiques. Sous le
soleil du matin, un grand bonheur se balance dans l'espace. . |
Albert Camus, Noces à Tipasa
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Albert Camus âgé de 11 ans, à sa communion.
Francine et Albert Camus, hiver 1945-46.
Les jumeaux Catherine, à gauche, et Jean, à droite.
Décembre 1957, Stockholm. Réception en l'honneur de Camus
à la maison Bonnier, à Manille. De gauche à droite, Michel Gallimard
Mrs. Jytte Bonnier, Camus, l'éditeur danois Otto Lindhardt.
Camus et ses enfants en Juin 1957 (au Festival d'Angers
pour la production d'Olmedo)
La voiture dans laquelle Camus perdit la vie
Un portrait de Camus
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Vous pouvez lire :
"Je comprends ce qu'on appelle gloire, le droit d'aimer sans mesure" Albert Camus
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Poèmes petits ou longs narratifs en tout cas
Alors relire Camus pour ses noces et son retour à Tipasa
Alors relire pour ne plus jamais avoir peur
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Ce soir en écrivant je songe à Serge l’Aguicheur
L’ami croisé par hasard dans les ruines de Tipasa
Et avec qui j’ai touché du doigt la stèle d’Albert Camus
Je songe aux poèmes lus et maintes fois relus
De Kateb Yacine Jean Sénac Djamal Amrani
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Là-bas j’ai rêvé les yeux ouverts le cœur tranquille les bras offerts
Les bras tendus j’ai rêvé comme je rêve parfois
Pays où je me retrouve en fait juste derrière chez moi
C’est un peu ça la poésie un autre monde un autre temps
D’ailleurs je m’égare en ce moment je me perds littéralement
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Voilà j’ai tout dit je crois j’arrête d’écrire et je me noie
J’aurais parfaitement pu rester muet ou innocent
Cela toutefois n’était pas inscrit dans l’air du temps
Dans le sens du combat voire du mouvement
J’aurais pu j’aurais pu mais la vérité est une promesse
Et je ne pouvais pas me taire plus longtemps
J’en ai écrit des poèmes et quelques proses aussi
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Tipasa moi j’ai adoré ça
Mais je ne sais pas trop comment
Je vais pouvoir commencer à commenter ou raconter
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L’Algérie la fascination du mystère
L’enchantement simple et la pensée de midi
L’Algérie j’en savourais les arômes j’en humais les parfums
Et j’en entrevoyais les sables et les palmeraies
Les aurores et les soleils couchants
Mais c’est encore le souvenir grossier d’un Arabe
Se perdant dans l’ondulation d’une dune
Le chant chantait alors la joie ruisselante
Mais ce fut surtout la mer la mer au plus près
Berceau de mon cœur patrie pour moi sans dieu
Terre offerte à tous les assauts et à tous les ravissements
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J’ai aimé ce pays que j’aime encore aujourd’hui
Une vie plus tard
Je l’ai aimé dressé rebelle herculéen et digne
Pourtant je l’ai cru malade à plusieurs reprises
L’Algérie
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THIERRY RENARD
Inédits
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