Clôture de la 7e édition des soirées andalouses de Tipaza
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La septième édition des soirées andalouses de Tipasa s’est clôturée samedi soir avec un vibrant hommage à Mohamed Cherchali, un chanteur de chaâbi, tombé depuis plusieurs années dans l’oubli.
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Très ému par ce geste, il dira que «cet hommage l’a ressuscité», soulignant que «rendu de son vivant, cet hommage dédié par la 7e édition des soirées andalouses par les responsables de la wilaya de Tipasa me redonne vie au moment où beaucoup de gens pensaient que j’étais mort et enterré», a indiqué à l’APS non sans grande émotion Mohamed Cherchali, le chantre cherchelli de la musique chaâbi.
«Après avoir cru que j’étais mort, l’initiative du wali de Tipasa, M. Mohamed Ouchen, de me rendre hommage à l’occasion de la clôture de cette édition des soirées andalouses de Tipasa m’a rendue justice au moment opportun», a précisé le compositeur et chanteur de musique chaâbi qui aspire maintenant à finir «ses jours en paix et dans la tranquillité».
Mohamed Cherchali était lors de cette soirée d’hommage qui a eu lieu dans une ambiance digne des grands jours et des grands hommes entouré de ses amis, d’artistes qui avaient interprété ses compositions et d’autres venus le soutenir, à l’image de Zakia Kara Turki, Abdelmadjid Meskoud, Abdelhamid Benblidia, Rachid Bouzama et autres membres de sa famille et des citoyens des communes de Cherchell, Tipasa, Bou Ismail, Koléa et Hadjout et des associations musicales.
On serait tenté de dire : «Ils sont venus, ils étaient tous là pour rendre hommage à cet homme qui a consacré une partie de sa vie à la musique chaâbi, à celui qui a été sur la scène et à l’avant-garde et qui a défendu «bec et ongles» le patrimoine musical chaâbi auquel il avait apporté sa touche personnelle».
Mohamed Cherchali avait en effet écrit les textes de 53 chansons et composé une cinquantaine de morceaux musicaux interprétés par de grands noms, à l’image de Redha Doumaz, Samir Toumi, Didine Karoum, Mourad Djaafri et autres Youssef Echarchali. Né le 18 août 1942, le chantre de la musique chaâbi, Mohamed Cherchali, est originaire de Cherchell, une ville où il a débuté sa carrière, en particulier au sein de l’association «les amoureux de l’art» en 1958.
Le public découvrira pour la première fois cet artiste hors-pair lors d’une soirée organisée le 5 juillet 1962 pour célébrer l’indépendance du pays en compagnie de Blaoui El Houari.
Il sortira sa première chanson chez «Pathé Marconi» sous la direction des deux frères et professeurs Ahmed et Habib Hachlaf sous le titre «El Ghazal Fi Makane». Entre 1973 et 1989 il produira toute une série de chansons et de compositions qui seront interprétées par des artistes de l’époque puis il tombera dans l’oubli, période au cours de laquelle il échappera à un infarctus.
Depuis, l’artiste a été oublié et vivait de petites activités dont celle de vendeur de poissons au marché de Cherchell.
«Cette soirée qui lui a été dédiée n’est que justice rendue», tiendront à témoigner ses compagnons qui clôtureront la cérémonie organisée à la salle «OMS» de Tipasa, au petit matin, par deux chansons de George Brassens et interprétées par son ami Benblidia. Mohamed Cherchali accompagné par une prestation majestueuse de jeunes des troupes de Dar El Gharnatia de Koléa et de Ziria de Miliana, offrira de son côté aux invités de cette soirée mémorable une panoplie de son répertoire dont «Ya Leyam, Ain Zarka, Baid Ennar» pour ne citer que celles-là.
Mohamed
Cherchali, avec cet hommage, pourra vivre en «paix et dans la
tranquillité», comme il tiendra à le souligner non sans une certaine
philosophie, ajoutant que «ceux qui l’avaient enterré vivant se
reconnaîtront».
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La Nouvelle République
10-07-2007
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