Hadjout : 501 affaires traitées
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Fin d’après-midi à Hadjout.
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Deux jeunes filles descendent d’un taxi. Quatre individus les agressent. Ils arrivent à enlever l’une d’elles, 23 ans, dans leur véhicule l’autre, 26 ans, court au commissariat. Aussitôt, les investigations commencent. Il faut faire vite. Question de vie ou d’honneur. Le procureur de la République est informé. En transe, inquiète, la jeune femme arrive à reconnaître les agresseurs sur les photos que lui montrent les policiers.
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Deux parmi les auteurs de l’enlèvement sont connus par les services de police, ce sont deux repris de justice. Les recherches débutent, les agents de la police judiciaire enquêtent sur les lieux mêmes de l’enlèvement. Des citoyens apportent leur concours grâce auquel l’endroit de leur séquestration est localisé. Une villa. Elle est mise sous surveillance, ainsi que d’autres quartiers de Hadjout. Pour le moment, il ne s’agit que d’une simple hypothèse qui ne permet pas aux policiers d’investir la villa ou de demander un mandat de perquisition. Mais en fin d’après-midi, trois jeunes individus sortent du lieu où la jeune fille est séquestrée. L’un d’eux est vite reconnu. Interpellés, ils ne tendent pas à reconnaître leur méfait et déclarent être «sortis pour acheter du vin». Une façon pour eux d’arroser l’événement. Ils relèvent que leur victime «n’a pas encore été abusée à cause d’une mésentente entre eux». Chacun voulant être le premier à… Craignant le pire, les policiers optent pour la tractation. Le quatrième complice se livre. Leur proie est saine et sauve. Les quatre mis en cause sont arrêtés pour enlèvement et séquestration, placés sous mandat de dépôt, ils répondront de leurs actes devant la justice.
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Hadjout toujours
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Un quartier de bidonvilles. Une baraque appartenant à un couple. Fréquentes allées et venues qui ne passent pas inaperçues. Des citoyens avisent les services de police. Une souricière est tendue. Le pot aux roses est découvert : c’est un lieu de prostitution clandestine…Ces deux exemples d’affaires élucidées grâce à des citoyens montrent bien l’impact de la police de proximité. Qualifiée à tort d’Etat policier, l’Algérie est loin, encore loin, de disposer de services de sécurité dans toutes les agglomérations, dans tous les quartiers à forte concentration humaine. Quelques chiffres permettent de se faire une idée sur le manque à couvrir : Hadjout est une daïra d’une superficie de 22 000 ha avec une population évaluée à 22 000 âmes ; un seul commissariat pour couvrir deux communes, Hadjout et Merad. Question moyens : il suffit de constater la vétusté de l’unique véhicule affecté à la sûreté urbaine de Sidi Ghilès pour apprécier l’insuffisance des moyens. L’outil informatique fait cruellement défaut comme à Cherchell. Au plan humain, il est loisible de constater que tous les marchés, les lieux publics ne sont pas pourvus en personnel policier. La police de proximité peut-elle véritablement se concrétiser sans un renforcement du potentiel humain ?
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Un bilan rassurant
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Ayant défrayé la chronique durant la «décennie rouge», Hadjout a retrouvé des jours de quiétude. Le chiffre de 501 affaires, tous genres confondus, traitées en 2006, prouve une nette régression de la criminalité. Aujourd’hui, plutôt la délinquance. Les atteintes aux biens (vols…) constituent le taux le plus élevé (47,1%). Sur les 236 affaires, 215 ont été élucidées. Avec un taux de 27,9%, les 141 affaires d’atteinte aux personnes (agressions…) ont abouti au mandat de dépôt de 27 personnes et à la citation directe de 140 autres. En ce qui concerne les affaires de drogue et de stupéfiants, la daïra de Hadjout semble échapper au péril : seulement 12 affaires sont soldées par la saisie de 509,47 grammes de cannabis…
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M. B.
http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=51328&idc=43
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