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La concentration des troupes destinées à l’expédition de Constantine devait avoir lieu à Bône, qui n’est séparée de cette ville que par une distance de quarante lieues. C’est sur ce point que furent dirigés de France tous les renforts que le ministère voulait bien mettre à la disposition du maréchal ; c’est là aussi que le bey Youssouf s’était engagé à réunir des moyens de transport et des vivres. Dans les derniers jours d’octobre, les arrivages se succédèrent rapidement; c’était à chaque instant de nouvelles troupes, des approvisionnements ou du matériel qui débarquaient; le 29, le duc de Nemours y arriva, et deux jours après, le maréchal Clausel vint prendre en personne le commandement du corps expéditionnaire.
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Aussitôt après son arrivée à Bône, le maréchal manda Youssouf près de lui; mais quel ne fut pas son étonnement lorsque celui-ci lui apprit qu’on n’avait pu réaliser qu’une faible partie des espérances qu’il lui avait fait concevoir. Des vivres, il n’en avait presque pas; et ses moyens de transport, qui devaient être considérables, se réduisaient à quatre cent soixante-quinze mulets de bât mais il comptait beaucoup, disait-il, sur le concours des tribus qui lui avaient promis de faciliter notre marche sur Constantine. A cette déception vint s’en ajouter une autre non moins cruelle les maladies faisaient d’effroyables ravages sur cette réunion d’hommes mal logés, sans bois de chauffage et sans objets de casernement. Dans les premiers jours de novembre on comptait déjà deux mille hommes entrés aux hôpitaux ! Ce contretemps n’arrêta pas un seul moment le maréchal, et lorsque les services des ambulances et du matériel furent à peu près réglés, il donna le signal du départ.
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Sept mille quatre cent dix hommes de troupes françaises et treize cent cinquante-six Turcs ou indigènes composaient toute l’armée. On n’apprendra pas sans quelque surprise que l’artillerie de cette expédition, dont un siége était le principal but, ne comptait que six pièces de campagne et dix obusiers de montagne encore n’étaient-ils approvisionnés qu’à cent coups! Il existait à Bône des pièces de 12 qui auraient pu être d’un grand secours; mais le maréchal refusa de les emmener.
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Toutes les forces expéditionnaires furent divisées en cinq petites brigades.
La première, sous les ordres du maréchal de camp de Rigny, se composait: des spahis auxiliaires et réguliers, du bataillon d’infanterie de Youssouf et de son artillerie, consistant en quatre obusiers de montagne, du 3e régiment de chasseurs d’Afrique, du premier bataillon d’Afrique et de deux compagnies de sapeurs du génie, avec deux pièces de campagne.
La deuxième brigade, sous les ordres du colonel Corbin, comprenait : le 17e léger, un bataillon du 2e léger et deux pièces de montagne.
La troisième et la quatrième brigade, sous les ordres des colonels Lévesque et Hecquet, ne se composaient que de deux régiments, les 62e et 63e de ligne, et de quatre pièces de montagne.
La brigade de réserve, commandée par le colonel Petit-d’Hauterive, ne comptait aussi qu’un seul régiment le 59e de ligne, et deux pièces de montagne.
L’administration était confiée à M. Melcion-d’Arc, intendant militaire, et le service de santé au docteur Guyon, chirurgien en chef de l’armée d’Afrique.
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