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Lorsqu'elle fit paraître son premier roman en 1955, on la surnomma la Sagan musulmane. Depuis, elle a publié près de vingt livres et vient d'être reçue à l'Académie française. Mais qui est donc Assia Djebar ? Réponse dans ce film d'entretien avec Frédéric Mitterrand.
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Assia Djebar. Un nom d'emprunt pour exister malgré l'ombre du père. En arabe, Assia signifie consolation et Djebar, intransigeance. Un nom qui en dit beaucoup sur une femme entière et singulière.
La petite fille de Cherchell, Algérienne d'origine et Française de coeur, reçue il y a quelques mois à peine à l'Académie française, raconte aujourd'hui à Frédéric Mitterrand son histoire. Celle d'une enfant qui a pu continuer à étudier bien après le cours moyen grâce à la détermination de son père. Celle d'une jeune femme qui, en 1955, à tout juste dix-neuf ans, est la première Algérienne à intégrer l'Ecole normale supérieure de Sèvres.
Elle publie très vite son premier roman en langue française - La Soif -, puis devient tour à tour journaliste, professeur d'histoire contemporaine et de littérature francophone, réalisatrice, dramaturge…
Tout au long de ce tête-à-tête ponctué d'images d'archives se dessine le portrait d'une femme attachante, partagée entre l'écriture et l'action. Témoin de son temps à travers ses articles et ses livres, elle s'est aussi engagée pour soulager les souffrances de ses contemporains, et notamment celle des femmes.
Avec Frédéric Mitterrand, elle parle de sa terre natale, évoque ses souvenirs d'enfance, sa grand-mère, ses parents. Elle raconte aussi la guerre d'indépendance, son combat contre l'arabisation de l'Algérie, son impuissance face à l'intégrisme algérien des années 90.
Elle dit aussi son amour pour l'écriture, qui est aujourd'hui pour elle tout à la fois son langage, son refuge et son pays.
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Isabelle Ducrocq
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Premières diffusions : mardi 13 mars 2007 à 21:40, jeudi 22 mars à 23:35 (câble, satellite et TNT).
Durée : 52'
Auteurs et réalisateurs : Frédéric Mitterrand et Virginie Oks
Production : France 5 / Electron libre Productions
Année : 2007
"Quand
j'écris, j'écris toujours comme si j'allais mourir demain. Et chaque
fois que j'ai fini, je me demande si c'est vraiment ce qu'on attendait
de moi puisque les meurtres continuent. Je me demande à quoi ça sert.
Sinon à serrer les dents et à ne pas pleurer."
Assia Djebar
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LE 8 MARS AVEC LE CLUB DE LECTURE ASSIA DJEBAR
Jeudi 08 mars 2007 à 20h
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Lecture - discussion du texte de Assia Djebar
« Les yeux de la langue »
Par Jennie Williams
assistante de Assia Djebar à l’université de New York
Bonsoir à tous
J'ai
le plaisir de vous informer que la prochaine rencontre du club de
lecture qui aura lieu le jeudi 08 mars à 20H, accueillera Jennie
Williams, assistante de Assia Djebar à l'université de New York.Elle
nous propose une lecture à deux voix du texte "Les yeux de la langue"
écrit par Assia Djebar. Puis elle apportera son propre regard sur cette
femme écrivant sur une rive lointaine.
Certains d'entre nous ont eu
l'occasion de rencontrer Jennie Williams lors de nos soirées lectures,
auxquelles elle est venue spontanément pour partager son savoir.
Je
souhaite que cette invitation à laquelle elle a volontairement adhéré
il y a de cela quelque mois, ouvrira la porte à d'autres rencontres qui
sont en cours de réflexion et de préparation.
N'hésitez pas à venir
pour assister à la lecture d'un texte fabuleux, ou des voix et des
accents se croiseront, s'entre-mêleront pour tenter d'approcher les
vibrations de l'écriture de Assia Djebar.
Bonne lecture
Amel Chaouati
Club de lecture "Assia Djebar"
A l’occasion de la rencontre, Jennie Williams a écrit :
« Depuis le début de sa carrière, la romancière Assia Djebar écrit et vit en mouvement. Dès son premier roman d'amour La soif en pleine guerre d'Algérie, elle se découvre expulsée de l'école normale supérieure de Paris . .
Les romans suivants s'écrivent à Paris en passant
par tous les pays du Maghreb jusqu' à Alger en 1962. Dès l'arabisation
en masse de la faculté d'Histoire à Alger, elle se retrouve en tant
qu'historienne d'écriture française encore une fois expulsée des cours
magistraux et des facultés d'Alger.
Son silence littéraire pendant
dix ans, laisse place à des voyages en forme de fugue, entre les
théâtres de Paris, les montagnes du Mont-Chenoua et les routes de
Tipaza pour son premier film en 1978. Puis viennent les années
quatre-vingt, années de travail laborieux d'écrivain mais également
d'exil volontaire. Entre Paris/Venise/Alger, elle écrira L'amour, la
fantasia et à Paris, Ombre sultane.
Après Vaste est la prison, un roman qui entame une fugue d'Alger-Thonon-les Bains-Paris, signé 1994, ses œuvres après 1996 se signent désormais d'un ailleurs plus lointain. Elle écrira Le Blanc de L'Algérie en Californie, là où ses amis algériens assassinés viennent la retrouver pour dialoguer avec elle. C'est ainsi que l'auteur découvre d'autres faces et figures de l'Algérie. Les Nuits de Strasbourg, se dérouleront à Strasbourg loin de l'Algérie, le roman s'écrira à Paris et s'achèvera en Louisiane. Elle clôturera d'autres livres et mémoires-blessures laissés ouverts dès lors: en 2001, La femme sans sépulture s'écrira dans son appartement et les rues de New York, également La disparition de la langue française en 2003 tout comme la dernière nouvelle de Femmes d'Alger dans leur appartement, en 2002.
Depuis 1995, Assia Djebar vit et pour la première fois garde ancrage dans ses parcours universitaires de Californie en Louisiane, dans les années quatre-vingt dix et de la Louisiane à NYC dès 2001. Elle écrit désormais tout en menant une carrière universitaire que ni la France ni l'Algérie ne lui ont octroyé, mais toujours en mouvement.
Dans cet esprit, la rencontre sera consacrée à l'un des premiers textes qu'Assia Djebar a adressé à un auditoire américain composé d'amateurs de la "francophonie" post-coloniale, collègues cajuns et poètes créoles. Ce texte intitulé "Les Yeux de la Langue", écrit en 1996, sera lu et entendu à deux voix. Nous écouterons ensuite un des premiers témoins silencieux de ce parcours, une assistante américaine, qui nous livrera des aperçus au sujet de cette femme écrivain dans sa première année de fugue, d'exil et d'écriture dehors, ou simplement, de ce Professeur et directrice de l'institut Francophone, en Louisiane. » février 2007
Au Café- Restaurant Dune
18 Avenue Claude Vellefaux Paris 75010
Tel: 01 42 06 22 14
Métro : Goncourt (ligne 11)
Entrée libre
Merci de confirmer votre participation en contactant :
Amel Chaouati
[email protected]
Tél : 06 24 02 70 08
Entrée libre
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Le documentaire sur Assia Djebar "La soif d'écrire" est programmé par France 5
le mardi 13 mars à 21h40 (au lieu du mardi 06 mars)
Le club de lecture « Assia Djebar » est un espace de réflexion et d’échange autour de l’œuvre de l’écrivain. Les rencontres ont lieu toutes les six semaines environ dans un esprit pluridisciplinaire et transculturel. Il accueille toute personne souhaitant partager et stimuler un véritable débat autour de son écriture et des sujets traités par elle (langues, exil, femme, tradition, révolution algérienne, francophonie, …).
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