Après une période de conquête (635-750) l'empire arabo-musulman réussit pleinement son unification. Ce climat géopolitique stable offre, dès la seconde moitié du VIIIe siècle, une situation très favorable aux populations, aussi à bien celle des dirigeants qu'à celle du peuple. Cette prospérité est bien entendu le point de départ du fort développement des sciences arabes, pour trois raisons principales.
L'empire est alors un territoire vaste sans frontière qui favorise inévitablement les échanges, économiques certes, mais aussi intellectuels. De ce fait, les élites des anciens pays entrent en contact, échangent leurs idées et commencent à travailler ensemble. Chacune d'elles a conservé par ailleurs un lien fort avec ses propres savoirs anciens, par le biais des manuscrits ou des enseignements. Une mine documentaire considérable est réunie. La dernière raison majeure est l'adoption de l'arabe comme langue officielle. Cela a permis de rassembler tous les scientifiques de l'empire, d'entreprendre la traduction quasi systématique des manuscrits anciens et donc de disposer d'un savoir enrichi commun.
Les Arabes n'ont pas inventé les chiffres
Vous pensez que les chiffres utilisés quotidiennement sont une invention arabe ? Vous vous trompez. Malgré leur nom, les chiffres de notre système décimal sont en réalité indiens. Les Arabes les ont réutilisés dans leurs travaux mais ne les ont pas découverts. Si aujourd'hui on les appelle encore "chiffres arabes" c'est parce que les Européns les ont découverts au sein de l'empire arabo-musulman plus tardivement.
Les Arabes n'ont pas inventé le zéro
Là encore, il s'agit d'un emprunt aux scientifiques indiens. Mais n'allez pas croire que les Arabes n'ont rien découvert dans le monde mathématique, bien au contraire. Ils ont synthétisé à la fois les connaissances indiennes en observation et en calcul et la démarche d'analyse grecque, à savoir la démonstration. A cela, ils ont apporté une nouvelle approche fondamentale, l'expérimentation, la recherche des preuves qui va devenir une des caractéristiques de la science. A partir des acquis anciens, cette civilisation développe énormément le monde des mathématiques.
Les Arabes ont transmis les savoirs grecs à l'Europe médiévale
Cette idée est en partie fausse. Elle est improbable quand on sait que les Arabes considèrent la science comme un complément. Une sorte de "cerise sur le gâteau" d'un monde en paix et pleinement construit. Il faut dire que le monde européen médiéval est bien loin d'être unifié et paisible, il n'a pas de légitimité pour accéder à ce savoir. De plus un conflit religieux oppose alors les deux mondes et les échanges s'en ressentent.
Idée en partie fausse là encore car il faut bien admettre que les connaissances grecques et arabes sont arrivées en Europe, vers les XIIe-XIIIe siècles. Contre toute logique de guerre, les hommes ont réussi à se rencontrer, à échanger et à transcender les conflits au nom de la science. De nombreux européens partent alors étudier dans les grands centres culturels du monde arabo-musulman, traduisent les textes en latin et les ramènent avec eux en Europe. Ce sont d'ailleurs à cause de ces traductions qu'ils ont attribué l'invention des chiffres aux Arabes.
.
.
.
Dossier réalisé par Julie Credou, L'Internaute.
Les commentaires récents