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Les trois attitudes préconisées par Camus dans le Mythe se retrouvent dans le comportement de Meursault. La plus apparente est son indifférence ou son "incroyable désinteressement à l'égard de tout". La deuxième attitude : acceullir ce qui est donné à chaque instant est également dans son comportement. Meursault vit l'instant présent sans se soucier du passé ni se préoccuper de l'avenir. Ce qui confère à son personnage une attitude parfois irréele. Enfin la révolte contre une condition jugée absurde apparaît dans la denière scène, lorsque Meursault se met en colère contre l'aumônier de la prison ou il est incarcéré : "Je l'avais pris par le collet de sa soutane. Je déversais sur lui tout le fond de mon coeur avec des bondissements mélés de joie et de colère... J'avais vécu de telle façon et j'aurai pu vivre de telle autre... Et après?... Rien, rien n'avais d'importance... Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffle obscure remontait vers moi à travers des années qui n'étaient pas encore venues et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu'on me proposait alors" (I, 1210).
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Dans cette révolte contre l'aumônier de la prison, Meursault livre le secret qui explique et unifie sa vie apparemment dispércée. Ce secret se présente comme une conviction. La conviction que rien n'a d'importance car, du fond de son avenir, pendant toute la vie absurde qu'i a mené, un souffle anonciateur de sa mort, et de celle de milliards d'hommes, est remonté jusqu'à lui. Ce souffle égalise tout sur son passage, de sorte que tout devient indifferent. Le verbe "égaliser" fait référence au nombre de fois ou Meursault a dit que "ca lui était egal". C'est à cause de se souffle, annonciateur de sa mort, qu'il a répondu à Marie que ça lui était égal lorsqu'elle lui a demander de l'épouser (I, 1156). C'est à cause de ce même souffle qu'il a dit à Raymond que ça lui était égal de devenir son copain (I, 1146) et de temoigner en sa faveur (I, 1152), et qu'il a dit à son patron que ça lui était égal de changer de vie et que d'ailleurs toutes les vies se valaient (I, 1155). Pour Meursaul et, comme cela est écrit dans le Mythe de Sisyphe, "la mort est là comme seule réalité" (II, 140). Face à cette pérspective tout paraît égal, indifférent , sans importance.
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C'est avec calme et indifference que Meursault, après la visite de l'aumônier, attend le moment de son exécution, ressentant cependant du mépris pour la société qui ne l'a pas compris.
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Dans la Casbah
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N.B. :
Les citations des écrits d'Albert Camus, sont extraites de deux volumes de la ''Bibliothèque de la Pléiade;. Ces citations sont notées des chiffres romains I ou II, suivis de la numérotation de la page (ou des pages) :
I - Thêatre; Récits, nouvelles, 1962 (réedition du 4èmetrimestre 1974)
II - Essais, 1965 (réedition du 1er trimestre 1981)
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