LA NEGATION chez Camus
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La conception de la vie telle que vécue par Meursault de l'Etranger est celle exprimée par Camus dans le Mythe de Sisyphe. On peut donc intégrer la presentation du Mythe dans celle de l'Etranger.
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L'Etranger et le Mythe de Sisyphe ont été publiés en 1942
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Les principales scènes de l'Etranger
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Un français d'Alger, nomé Meursault, se rend à Marengo -aujourd'hui Hadjout- dans la Wilaya de Tipaza, près d'Alger pour l'enterrement de sa mère, morte à l'hospice ou il l'avait placée trois ans auparavant.
Le lendemain de retour à Alger, il va se baigner dans un établissement de bain situé près du port d'Alger. Il y rencontre une camarade, Marie Cardona, et commence une liaison avec elle. Les circonstances font que les jours suivants il est mêlé à une affaire de moeurs qui se termine tragiquement. Sur une plage des environs d'Alger, sous un soleil écrasant, Meurseault tire sur un Arabe qui semblait le menacer avec un couteau. Il le tue. Telles sont les principales scènes de la première partie du roman.
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La seconde partie relate le procé de Meurseault : ses interrogatoires par le juge d'instruction, ses rencontres avec son avocat, son séjour en prison, le déroulement du procès et sa condamnation à mort. Mais c'est un tout autre homme qui est jugé. Ou plutôt un Meurseault reconstitué. Les évenements rapportés dans la première partie sont réinterprétés au cours du procès. Ils font apparaître en Meurseault un être insensible -il n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère-, un homme sans principes moraux -il n'a pas exprimé de regrets après le meurtre- mais parcontre quelqu'un d'intelligent qui sait ce qu'il fait. Il ne mérite aucune circonstance atténuante. ''Le sens du livre, écrit Camus, tient exactement dans le parallélisme des deux parties' (C2, 30)'.
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Mais qui est Meurseault ? Dans tout le roman, il ne prend jamais d'initiatives, il se borne à répondre aux questions que d'autres ou la vie lui posent. C'est ce que Camus lui-même reconnait (cf. C2, 32). Cependant, à la denière scène du roman, Meurseault se met en colère contre l'aumônier de la prison. pour la première fois, il exprime le fond de sa pensée. Il dévoile qui il est. D'ou l'importance de cette scène finale au cours de laquelle Meurseault, dans un accès de colère, déverse sur l'aumônier tout le fond de son coeur (cf. I, 1210). Cette importance est reconnue par Albert Camus (cf. C2, 32-33).
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.N.B. :
Les citations des écrits d'Albert Camus, sont extraites de deux volumes de la "Bibliothèque de la Pléiade". Ces citations sont notées des chiffres romains I ou II, suivis de la numérotation de la page (ou des pages) :
I - Thêatre; Récits, nouvelles, 1962 (réédition du 4èmetrimestre 1974).
II - Essais, 1965 (réédition du 1er trimestre 1981) .
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Les réflexions de Camus sont extaites de ses Cahiers :
C1 - Carnets I - Réflexionx de mai 1935 à février 1942 (Gallimard, 1962).
C2 - Carnets II - Réflexionx de janvier 1942 à mars 1951 (Gallimard, 1964).
C3 - Carnets III - Réflexionx de mars 1951 à decembre 1959 (Gallimard, 1989) .
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(AC-JG) - Albert Camus - Jean Grenier, Correspondance 1932-1960, Gallimard, 1981
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