FOUKA-MARINE
Passons Castiglionne et dirigeons nous toujours vers Alger. On rencontre à quelques km seulement de là un petit village : Fouka-centre. Si nous prenons la petite route allant tout au bord de la mer, là nous sommes à Fouka-Marine. Il n'y a pas grand chose à dire sur ce lieu sauf que pendant la colonistion, ce village a été créé de toute piéce uniquement avec des militaires libérés, d'ou: Les Mariages-Tambours. C'est précisement ce point que je veux relater, Fouka est le premier village de colonisation militaire. . .
Le mariage des colons militaires
Dans la vue de les attacher au sol, en les y retenant par des liens de famille, de manière à les y implanter d'une manière permanente, il m'est paru tout à fait indispensable de favoriser le mariage d'un certain nombre d'entre eux. Des ouvertures, leur ayant été faites à cet effet, le Commandant supérieur de Coléah, m'a transmis l'état nominatif des vingt plus méritants et plus persévérants à poursuivre les travaux de colonisation. J'ai pris l'engagement envers eux de les faciliter dans leurs projets de mariage, et, convaincu que Votre Excellence approuvera cette disposition, je leur ai promis de leur faire attribuer à cette occasion, à chacun une somme de 500f, au total une somme de 10 000f pour les vingt colons. Cette somme serait appliquée dans l'intérêt du ménage aux dépenses suivantes:
Pour achever l'installation intérieure de la maison, (cloisons, plancher, escalier, Travaux laissés à la charge du colon.) 250 f
Pour achat d'un petit mobilier et ustensiles de ménage. ( objets à confectionner économiquement sur les lieux par un menuisier de la colonie) 250 f
Ce sacrifice, Monsieur le Maréchal ne vous paraîtra pas trop considérable si vous considérez l'heureuse influence qu'il est destiné à exercer sur l'avenir de la colonie Militaire de Fouka, où il faut de toute nécessité se hâter de créer des familles pour avoir une population sédentaire.
Nous approchons d'une de ces époques où les largesses sont quelquefois faites, soit par la libéralité des villes ou même de l'État, soit par la munificence Royale pour marier des jeunes filles. Je vous demanderai de bien vouloir faire allouer de la sorte, si vous le juger à propos, la dite somme et à défaut d'autoriser son prélèvement sur les fonds coloniaux.
Ne serait - ce pas le cas, pour créer une espèce de prime en faveur des sujets les plus méritants de la colonie militaire de Fouka et de celle sur le point d'être organisée à Mered d'avoir recours dans les premières années de la formation de ces villages à des encouragements de cette nature. Tous les ans, le jour de la fête du Roi, un certain nombre de soldats libérés, devenus colons militaires, participeraient à un pareil avantage. J'ai l'honneur de vous en soumettre la proposition.
M. le Maire de la ville de Toulon avec lequel je me suis mis en rapport pour cet objet a fait rechercher des filles modestes, laborieuses, à choisir soit parmi les jeunes personnes élevées à l'hospice, soit dans des familles honnêtes d'artisans et de cultivateurs.
J'ai lieu d'espérer que le Conseil Municipal de Toulon accueillera favorablement l'appel que je lui ai fait pour l'engager à voter de son côté une certaine somme pour la dot des jeunes filles, afin de concourir à placer les nouveaux ménages dans une situation prospère.
Dès que ces arrangements pécuniaires seront terminés, je ferai donner successivement des permissions aux colons militaires pour aller contracter mariage, et chercher leurs femmes à Toulon. Je viens en conséquence, vous prier, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien prendre des dispositions pour l'allocation des Dix mille francs à affecter à la dépense dont il s'agit.
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