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Commentaires

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nadia

les coupures d'électro ne se font pas arrêtés encore !!! pour quand ???

salim

c'est une trés jolie place, trés calme, j'ai visité ce paradis le wekk end passé et je revienderai certainement nchallah

nass

j"etais heureuse de voir les hommes de la mairie nettoyer les troitoirs de fouka marine et enlever toutes les dechets de constructiion.

ninou

Je souhaite bonne rentree scolaire a tous les enfants de fouka,
bon courage les enfants.

foukat

Bonjour, esqu.il y a quelqu'un qui peut m'orienter , je cherche une couturiere des anciens habils traditionnels de chez nous, merci

leguide

Voila une adresse pour la rentrée de l'école, CFPA Fouka

Nom : MENASRI Adbelkader
Adresse : : Route de koléa cité facteur - Tipaza
Activités : Formations : - Ferronnerie d'art. - Coiffure dames. - Prêt-à-porter. - Broderie. - Exploitant informatique. - Electricité bâtiment

sadek

c'était normalement la date de 12 Aout 2012 .

sadek

Bonjour, esqu'il y a quelqu'un qui a enregistré le passage de koubi( chanteur chaabi) a fouka marine , svp, je veux une copie pour l'écouter.merci

guide

dans le passé, les visiteurs venant d'alger, pour arriver a fouka, en passant par douaouada prenaient dans les veilles carosses:
Pour y accéder, en arrivant d'ALGER, on traversait successivement les localités de SAINT- EUGÈNE, DEUX-MOULINS, POINTE-PESCADE, BAINS-ROMAINS, SAINT-CLOUD, GUYOTVILLE, STAOUËLI, ZERALDA sur la RN 11.

Après le pont du MAZAFRAN, un carrefour où la RN 11 continuait sur DOUAOUDA - MARINE et à gauche, la D57 qui menait à la capitale administrative; juste après ce carrefour, à environ 500 m, il y avait une bifurcation qui menait à BOUFARIK, CHEBLI, QUATRE CHEMINS, etc.
C'était la D 12. donc vers la « capitale du SAHEL ». Un autre carrefour indiquait DOUAOUDA : 0,500 km, KOLEA : 5 km, à droite DOUAOUDA - MARINE : 3 km et CASTIGLIONE : 12 km BOU-ISMAEL.
Après avoir traversé DOUAOUDA - VILLE, la D 57 continuait sur KOLEA et ses environs. 500 m à la sortie de DOUAOUDA, une autre bifurcation menait vers FOUKA - VILLE, par la D126. Elle indiquait FOUKA - VILLE 4 km.

foukacienne

il y a des bonnes choses qui se produisent chez nous, il y a L'ancien centre de santé de Fouka (Tipasa) avait été aménagé en centre intermédiaire de soins aux toxicomanes (CIST).
C'est un établissement public de santé qui est opérationnel depuis le mois de février dernier. Il fait partie des 52 CIST prévus à l'échelle nationale. Plus de 250 consultations avaient été enregistrées. 60 patients sont pris en charge avec des dossiers médicaux et un suivi en vue de leur réinsertion en milieu actif. Cette infrastructure du secteur de la santé qui s'investit dans la prévention primaire, secondaire et tertiaire (médicale, psychologique, psychothérapeutique, ndlr) s'adresse aux enfants scolarisés, aux populations à risque. La moyenne d'âge la plus importante consultée varie entre 18 et 25 ans. «Nous avons même des patients âgés de 14 ans», précise le Dr. Hammani. La prise en charge s'articule autour des volets médical, social, juridique et psychothérapeutique. Trois semaines à un mois, telle est la durée de la cure de sevrage.
La cure de consolidation intervient après par des prises en charge en matière de psychothérapie, ergothérapie et psychothérapie. Le CIST est doté d'un encadrement composé de médecins généralistes, psychologues, sociologues et juristes.

samia

non merci, je suis célibataire, je suis venu avec mes deux parents.

djilali

nchallah, surtout si tu as des enfants, je te souhaite bonne chance Samia.

samia

apparement ça va être une vraie aventure de vivre ici, pour un début,j'espere que ça va marcher nchallah vers le mieu

djalil

Roujoute a cela, la coupure en service d'eau, qui peut durer une semaine complète, c'est une vraie galère parfois.....

lamia

on est d'accord qu'il y a une forte humidité ici, mais comme tu dis c'est pas juste un effet local sur fouka mais sur toute la côte,

djilali

Quand tu appel sonelgaz, ils te disent problème d'humidité ! on dirait que c'est juste sur fouka cette humidité.

samia

je suis ici nouveau dans la ville de fouka, et je me demande pourquoi les coupures d'électricité sont quasi fréquentes, au long de l'année !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

kolei

Le duc de Rovigo, Anne Jean Marie René Savary, qui remplaça Pierre Berthezène au poste de gouverneur général en 1832, se persuada qu’El Hadj Mahieddine poussait les musulmans à s’insurger et fit arrêter des membres de sa famille, en particulier son neveu Mohammed Ben Allel. Il imposa une lourde indemnité à la ville de Koléa que les troupes du corps expéditionnaire n’avaient pas encore occupé. En 1833 Théophile Voirol, nouveau gouverneur Général après la mort de Rovigo, fit libérer les membres de la famille d’El Hadj Mahieddine et les fit reconduire à Koléa sous escorte militaire ; il restitua même une bonne partie de l’amende. El Hadj Mahieddine et sa famille se sont alliés à l’Emir Abdel Kader qu’il l’a nommé à Miliana au poste de Khalifa pour le Zaccar et le haut Cheliff. En mars 1838 le Colonel Lamoricière occupa la ville de Koléa.

omar

et dire que lire l'histoire n'apprend rien,ou une perte de temps!, franchement je suis trés chanceux de connaitre ce site et lire ces info,

kolea2

encore lien commun avec koléa, En 1830, après des combats acharnés et de lourdes pertes subies, le dey d’Alger capitula le 5 juillet 1830. Après la prise d'Alger, l'administration française d’occupation commença à réfléchir aux moyens permettant de renforcer sa présence et de lui donner une assise. C'est ainsi que les Français furent amenés, à l’époque du général Pierre Berthezène (nommé gouverneur le 20/07/1831) à adopter la politique de l’apaisement. Il désigna el Hadj Mahieddine Es S'ghir ben Embarek, cheikh de la zaouïa de Koléa à la fonction d’agha des Arabes compte tenu de l’autorité et de l'influence dont celui-ci jouissait auprès des habitants de la Mitidja afin qu’il soit l’intermédiaire entre ceux-ci et le gouverneur français. El Hadj Mahieddine accepta la mission d’assurer la sécurité autour de Koléa, du petit hameau de Bou-Ismail et dans le bout de Mitidja situé à proximité. Mais il posa une condition : que les Français ne sortent pas de la banlieue d’Alger

kolei

le debut de fouka, par la commune de Koléa est créée le 6 août 1844 dans le cadre du commissariat civil, elle fut érigée en commune de plein exercice par décret du 21 novembre 1851 incluant Douaouda, Fouka, Zeralda, Castiglione et Tefeschoun3. Koléa faisait partie de l'arrondissement de Blida, elle deviendra chef-lieu de Daïra dans la Wilaya de Blida créée en 1974 avant qu'elle ne soit transférée dans la Wilaya de Tipaza créée en 1984.

samila petite

encore milles merci, Jihad, tu es une lumiere,

jihadd

pas juste les gens de l'époque, Grande salima, même utilisées à nos jours et puis même dans les pays développés.

salima petite

Oui j'ai entendu parler de ces viviers sangsues, il parait qu'ils sont vraiment un bon systeme de drainage pour rester en bonne santé que les gens de l'époque utilisent.

jihad

et la partie huit, que voila,
• L'oued el Harrach, ou l'Harrach


La cuvette de l'Harrach était marécageuse le long des rives à cause des
débordements hivernaux, et dans le triangle formé par sa confluence avec
l'oued Smar près de Maison-Carrée. Ce sont ces marais paludéens qui ont
décimé les premières garnisons de Maison-carrée et de la ferme modèle de
Birkhadem.

L'Harrach et son affluent l'oued Djemmaa sont assez bien alimentés car ils
descendent tous deux de l'Atlas Tellien. L'apport de l'oued Smar est
minime. L'Harrach a un module plus faible et un débit plus irrégulier que
ceux du Mazafran.
La percée de l'Harrach est également moins marquée car à peine encaissée
de 50m du côté de Kouba et de 30m à l'est. La photo satellitaire montre
bien l'environnement urbain de cette percée, mais pas du tout la pollution
de l'oued et les odeurs associées. Bien avant 1962 l'Harrach était célèbre
pour ses fragrances estivales liées aux décharges industrielles ; ça n'a
pas du tout s'améliorer depuis.
• Les oueds Hamiz et Réghaïa de la plaine de Rouiba


Ils drainent la Mitidja orientale qui n'atteint pas la mer, mais qui n'en
est séparée que par un dos de terrain, un draa comme dit la carte, très
peu marqué à 40m maximum au-dessus de la plaine. Ici il n'y a plus de
collines du Sahel, seulement une ondulation, même pas continue.
Il y avait en 1830 quelques petits marécages dispersés le long du Hamiz,
dans la vaste commune dite de la Rassauta. Ils ont été asséchés en
priorité. De plus la mise en eau du barrage du Hamiz en 1883 a régularisé
le débit de l'oued et écarté le risque de débordement, malgré deux années
délicates lorsque le barrage fut vidangé en 1905 et en 1923.
L'oued Réghaïa, avec son marais côtier, est l'exception qui confirme la
règle. Bien loin de chercher à le faire disparaître, on l'a protégé. Ce
marais, long de 2500m, est presque au niveau de la mer et encadré par deux
talus abrupts de plus de 40m. Il associe un lac de 75ha et des roselières
; le tout est abrité derrière un cordon dunaire qui dévie l'embouchure
vers l'est. Ce cordon a été renforcé par une digue artificielle. On le
voit très clairement sur la photo.

Il semble que le lac soit en partie alimenté par des sources sous
lacustres.
Son intérêt principal est maintenant son rôle d'étape sur le chemin de
nombreux oiseaux migrateurs. Mais certains responsables s'inquiètent de la
pollution urbaine et industrielle apportée par les eaux de l'oued, malgré
la mise en service en 1997 d'une station d'épuration à l'efficacité
discutée.

jid

fierement partie sept de l'article, • La Mitidja et son drainage avant et après 1830
Cliquer sur l'image pour une meilleure lecture ( 60ko)

Identification des cuvettes N= Nador drainée par l'oued Nador
HA= Halloula drainée par un tunnel
M= Mazafran drainée par le Mazafran
HR= Harrach drainée par l'Harrach
R= Rouïba drainée par les oueds Hamiz et RéghaÏa

:
La Mitidja est certes une plaine, mais très imparfaite. Elle n'apparaît
parfaitement plane qu'aux yeux du passant. En réalité son relief a toutes
les apparences d'un fond de lac irrégulièrement colmaté par un
alluvionnement quaternaire complexe épais de plus de 100m.

Les matériaux arrachés à l'Atlas par l'érosion fluviale étant beaucoup
plus abondants que ceux apportés par les oueds venus du Sahel, c'est au
pied du Sahel que se trouvent les points les plus bas : moins de 30m
contre 200 près de Blida. C'est naturellement là que se situaient en 1830
les marécages, voire les lacs, et les inondations hivernales les plus
étendues.

Partout les débordements des oueds en période de grosses pluies, créaient
des marais temporaires longs à disparaître et qui offraient autant de
magnifiques nurseries pour les moustiques et les sangsues. Les plus
gênants accompagnaient les branches amont du Mazafran et de l'Harrach.
Au sud, au pied de l'Atlas, les alluvions sont grossières et perméables,
avec parfois un cône de déjection peu marqué, comme à Blida. Le risque de
création de zones marécageuses est limité. Au nord, en bordure du Sahel,
c'est l'inverse, tout concourt à la formation de marécages : les altitudes
plus basses, les alluvions plus fines et imperméables, et l'abondance des
sources, parfois artésiennes, qui font réapparaître les eaux infiltrées
dans les alluvions grossières du sud de la plaine.
De surcroît cette plaine apparente est partagée en cinq cuvettes peu
profondes séparées par des seuils imperceptibles : je ne les énumère pas ;
elles sont indiquées sur la carte. Et ceci sans compter les cuvettes
secondaires, telle celle du marais des Ouled Mendil située sur le seuil
séparant les bassins du Mazafran et de l'Harrach, avec débordements
possibles vers l'un ou l'autre.
Je n'ajouterai que quelques mots sur chacune, en allant de l'ouest vers
l'est.

jid

partie 6, • La trouée du Mazafran
C'est un modèle de percée antécédente probablement aidée par la présence
d'une faille méridienne.
Le Sahel est un bourrelet anticlinal d'âge pliocène qui a peu à peu séparé
la plaine de la Mitidja de la Méditerranée. Certains cours d'eau ont
néanmoins réussi à maintenir leur cours jusqu'à la mer en creusant leur
lit aussi vite que s'élevaient les collines. L'emplacement du cours d'eau,
et donc ensuite de sa percée, est "antécédent" car antérieur aux
déformations pliocènes.

De toutes les percées ayant réussi à conserver un drainage, même
imparfait, de la Mitidja, la trouée du Mazafran est la plus remarquable

C'est la plus profonde : elle est enfoncée de 160m d'un côté et de 120 de
l'autre.

C'est la plus large ; jusqu'à 1 km, avec un fond alluvial entièrement mis
en culture.

C'est une vallée à larges méandres divagants ayant presque calibré leur
vallée.

C'est le cours d'eau qui a le module le plus élevé et le débit le plus
régulier. Si régulier que le lit mineur ne laisse jamais apparaître aucun
gravier dans sa traversée du Sahel : on croirait une rivière normande.
Cette absence d'étiage prononcé est due à l'ampleur de son bassin versant.
Il est alimenté d'abord par le principal oued, l'oued Chiffa, descendu de
l'Atlas Tellien. Il reçoit aussi, par l'oued Fatis, les eaux des canaux de
drainage des zones marécageuses de Boufarik et d'Oued el-Alleug. Il
recueille enfin les eaux de débordement de l'ancien lac Halloula par
l'oued Djer depuis 1864 , et des marais des Ouled Mendil, par l'oued Tleta
canalisé à partir de 1927.
La dissymétrie des deux versants de la trouée est un argument en faveur de
l'hypothèse d'une faille directrice que la séismicité de la zone, avec les
séismes de 1825 et 1867 à Koléa, vient encore renforcer.
Pour illustrer l'étrangeté du fleuve Mazafran près de son embouchure je
mets côte à côte la photo de l'embouchure, prise du pont sur la RN 11 en
1963 et la photo du même fleuve, à sa sortie de l'Atlas Tellien, là où il
s'appelle encore oued Chiffa. Près de son embouchure les rives sont
boisées. Au fond la ligne bleue de la Méditerranée souligne la turbidité
du fleuve. L'oued Chiffa, sa branche amont principale n'est à l'étiage,
qu'un filet d'eau perdu au milieu d'un vaste champ de graviers.


jid

avec joie Grande salima, bienvenue

salima petite

merci Jid, encore plus d'informations me fera grand plaisir, merci d'avance fréro.

jihad

On continue alors, partie 5, • La vallée du Mazafran est une plaine alluviale
très basse : altitude moins de 11m.
Seule la rive gauche concerne la commune de Douaouda. Comme le fleuve
décrit de larges méandres la largeur de la plaine est réduite à rien au
droit du village, et s'élargit jusqu'à un kilomètre dans le méandre dit du
fer à cheval.
Bien que ces terres soient inondées certaines années, en 1921 notamment,
elles ont été couvertes de vignobles, avec un grand domaine, celui du fer
à cheval. Les vignes n'atteignent pas les rives à cause des risques
d'inondation et de sapement des berges.
Pour les mêmes raisons la route de Koléa (et aussi le chemin de fer entre
1900 et 1935) suivent au plus près le pied du versant du plateau qui
domine la vallée.
Les rives du fleuve sont boisées presque jusqu'à l'embouchure.
L'encaissement de cette vallée est tel que l'usage s'est imposé de parler
de la trouée du Mazafran.
• Le versant qui relie le plateau à la vallée est
abrupt. Il rattrape en moins d'un kilomètre 180m de dénivellation. Il n'a
jamais été défriché. Il est entièrement couvert de forêts ou de
broussailles denses. Il ne s'y trouve aucune habitation.
• La côte a deux aspects successifs. A l'est c'est
une plage de sable bordée de dunes basses qui prolonge les plages de Sidi
Ferruch et de Zéralda. A l'ouest, en face de Douaouda-Marine, c'est une
côte rocheuse et un peu escarpée avec une sorte de falaise morte qui
domine de quelques mètres une plage étroite.

Des maisons de vacances ont été construites au bord de la falaise, et même
sur la plage plus rarement. Si bien qu'une agglomération s'est allongée
entre la route et la mer. Sa vocation fut essentiellement touristique et
balnéaire pour des clientèles locales venues d'Alger ou de la Mitidja
proche, celle de Boufarik et d'Oued el-Alleug notamment.

Des relevés géodésiques de précision, établis entre 1959 et 1999 ont
décelé une évolution complexe du trait de côte et des plages. De 1959 à
1972 il y a eu engraissement des plages. Ensuite les plages ont reculé
modérément, davantage à l'est près du Mazafran qu'à l'ouest. Mais si des
villas du bord du plateau sont menacées, ce n'est pas par suite de
l'érosion marine, mais à cause de l'érosion du talus par ravinement, et
aussi par manque d'entretien.

Le village centre
Il est, à 'image de la commune, bien modeste. En 1939 il était encore
presque entièrement inclus dans le rectangle de protection des origines,
avec une rue périphérique et deux rues se croisant au centre du village.
Il est vrai que des fermes avaient été construites au milieu des vignes
dès la fin du XIX è siècle.

Le style est celui des années 1900-1910.
Le timbre date la carte de 1926-1930. Village de colonisation
classique avec maisons basses bien alignées et trottoirs plantés
d'arbres.

Ce sont les autobus de la Société des routes nord-Africaines qui
assuraient la desserte du village à partir d'Alger. Les trains des CFRA ne
sont jamais montés jusqu'au village. Ils desservirent, de 1900 ou 1903 à
1935, le village du bord de mer (ligne de Castiglione) et la vallée du
Mazafran, avec le domaine du fer à cheval (ligne de Koléa).

Le centre de Douaouda-Marine
Il est apparu plus tard le long de la RN 11. Il s'est ensuite beaucoup
développé, occupant tout l'espace entre la route et la falaise dominant la
plage.

On avait même aménagé, au centre de cet espace bâti un vaste rond point
ombragé.


Sa desserte fut assurée par les trains à vapeur de 1903 à 1935. Ensuite
deux compagnies de transports par autobus avaient un arrêt en ces lieux :
la Société des Transports R. et A. Roques, ainsi que la Société des
Messageries du littoral et Transports Mory.

Suppléments sur la trouée du Mazafran et le drainage de la Mitidja à
travers le Sahel.

sima

Oui biensur, j'ai rien contre, bien au contraire, bienvenue tout le monde.

leila

moi je suis pas contre, puisque ce sont toutes des infromations trés utile et pas évident de les connaître facilement.

sima

j'ai comme l'impression que le sujet de fouka marine, devient plus large , ou bien c'est juste une impression !?

jihad

partie 4, Cette commune est, tout comme sa voisine, Fouka, petite.

Sa forme est, approximativement, celle d'un carré de 3,5 km de côté, à
quelques protubérances près vers l'est. Au total sa superficie pourrait
être comprise entre 1200 et 1400 ha.
Pour ce qui concerne le relief, ce territoire est quadruple, ainsi qu'il
apparaît clairement sur la carte.
• Un plateau constitue l'essentiel de l'étendue de
la commune. Il est en pente vers la mer,mais est en fait divisé en deux
par un talus intermédiaire.


Au sud le plateau sur lequel est bâti le village de Douaouda descend
lentement de 186m à 110m. Ensuite la pente se raidit, surtout du côté de
Fouka, et aboutit à un espace plat haut de 20 à 30m seulement au-dessus du
rivage.

Deux courts ravins, à sec sauf en période de pluie, entaillent le talus.
Ce plateau est la zone la plus importante pour l'agriculture. Les cultures
recouvrent la quasi totalité des terres. Mais , comme partout dans le
Sahel les plantes cultivées ont changé en fonction de la date. Au début on
sema des céréales et on récolta des fourrages pour l'armée. Puis, vers
1880 c'est la vigne qui s'imposa jusqu'à devenir quasi une monoculture,
avec cependant, parfois, des pommes de terre, en culture intercalaire.
Enfin au XXè siècle apparurent les cultures maraîchères.

Le maraîchage fut rendu possible par l'arrivée du train ; et lorsque la
voie ferrée fut fermée, les camions avaient pris le relais. L'essor fur
accéléré par la possibilité d'irriguer facilement après 1945. Chaque
cultivateur avait droit à une certaine durée d'arrosage, toutes les 48
heures. Il devait utiliser son tour, quelle que soit l'heure prévue par le
planning ; ce pouvait être de nuit.

Deux productions dominèrent assez nettement ; les pommes de terre, puis
les tomates.

Les plants de pommes de terre sélectionnés étaient achetés en Bretagne,
dans la région de Saint-Pol-de-Léon. On les mettait à germer sur des
clayettes, avant de les mettre en terre en octobre-novembre. La récolte
avait lieu fin mars. Cette culture n'était pas irriguée.
La tomate connut un essor si remarquable qu'on finit par appeler "
tomateros ", les anciens viticulteurs reconvertis dans les légumes. Il y
avait deux récoltes de tomates par an : une en avril, une en septembre.
Les plants de la récolte d'avril étaient semés sous châssis en décembre ;
l'irrigation était inutile. Les plants de la récolte de septembre-octobre
étaient repiqués en juillet ; l'irrigation était tout à fait
indispensable. Les opérations les plus délicates étaient l'ébourgeonnage
et l'attache des rameaux. Entre les deux plantations il fallait brûler les
plants desséchés, et non les enfouir, par crainte des champignons
nuisibles. Puis on labourait et on traitait les terres avec du Fumigan, un
pesticide tiré du pétrole efficace contre les courtilières et divers
parasites. La mode n'était pas encore à l'agriculture biologique, même si
on utilisait aussi du fumier naturel acheté dans le sud.
Parmi les autres récoltes annexes on peut trouver des spécialités "
bretonnes " (choux-fleurs ou artichauts) et d'autres qui ne l'étaient pas
du tout, tels les poivrons ou les patates douces.
Toutes ces récoltes se trouvaient à la source de " filières " comportant
au moins deux activités associées : l'emballage et le transport vers Alger
et son port. On recensait, dans la commune au moins 5 ateliers de
conditionnement pour l'exportation et 2 entreprises de transport ; sans
oublier une coopérative d'une vingtaine d'adhérents travaillant à Douaouda
et à Fouka.

jid

partie 3,Certains n'eurent pas à choisir : par exemple le gérant de ferme qui avait
été assassiné dans son champ dès le 10 avril 1958, 4 ans plus tôt.

Sur l'insécurité dans le Sahel j'ai hasardé quelques réflexions dans le
supplément adjoint au chapitre Saint Ferdinand.
Quelques dates
1844 -Fondation du centre de colonisation de Douaouda
1848 - Rattachement de la commune à l'arrondissement de Blida
1900 -Les trains des CFRA remontent la vallée du Mazafran vers Koléa
1903 -Les trains des CFRA desservent la halte de Douaouda-les-Bains
vers Castiglione
1935 -Arrêt du trafic ferroviaire
1945 -Construction d'une station de pompage des eaux du Mazafran
pour l'irrigation
1958 -Premier attentat mortel du FLN

Le territoire communal
Cliquer sur l'image pour une meilleure lecture ( 150 ko)

Territoire communal de Douaouda

jid

partie 2, Les Algérois ont pu venir à la plage le dimanche ou durant les vacances,
pour ceux qui en bénéficiaient alors. Si les congés payés sont étendus à
tous les salariés en 1936 seulement, l'obligation de respecter le
dimanche, ou d'accorder un jour compensateur est de 1906. Peu à peu a été
créée une sorte de double de Douaouda en bordure, sinon de mer, du moins
au bord de la petite falaise qui domine la plage. Cette agglomération de
cabanons, puis de villas, a d'abord été appelée " Douaouda-les-Bains ",
comme sur la carte des années 1930, puis Douaouda-Marine. Les premiers
cabanons furent montés sur la plage ; les dernières villas, résidences
secondaires de vacances très souvent, ont été construites au-dessus de la
falaise ou en arrière, de part et d'autre de la RN 11.
Les colons de Douaouda ont pu s'adonner à d'autres cultures que la vigne
et s'orienter vers le maraîchage. Cette évolution fut aidée par la mévente
des vins sur le marché métropolitain dès le début du XXè siècle, à cause
de la reconstitution de son vignoble après la crise du phylloxera. La
vigne n'a pas disparu, mais a cédé la place aux légumes primeurs partout
où la terre était irrigable.
Entre les deux guerres une station de recherche piscicole a été ouverte
dans la commune, près du Mazafran et de la RN 11. Elle figurait sur la
carte Michelin. Je ne crois pas que ses recherches aient jamais débouché
sur une quelconque exploitation commerciale. Si un lecteur connaissait
quelques précisions sur cette station, son apport serait apprécié
favorablement.
Après 1945 une station de pompage fut aménagée et équipée d'installations
permettant l'irrigation de 600 ha ; ce qui est beaucoup pour cette petite
commune. Ce fut un progrès considérable, même s'il fallait veiller à la
salinité de l'eau pompée, si près de l'embouchure, les jours de tempête ou
de vents du nord.
Après la signature des pseudo-accords d'Evian le 18 mars 1962 Douaouda
connut les mêmes inquiétudes qu'ailleurs dans le Sahel. Mais la mémoire
des habitants présents a retenu surtout la journée du 12 mai 1962 où les
rues furent parcourues par une foule musulmane menaçante qui fit
comprendre que l'heure était venue de choisir entre " la valise ou le
cercueil ".

jid

Moi je suis de douaouda marine, mais je prends mon café chaque matin à fouka marine, dont je veux partager des infos de douaouda,

Historiquement la création du village a été annoncée dès 1842, et réalisée
à partir de 1844.
Douaouda est un pur village Guyot. Le Directeur de l'Intérieur et de la
Colonisation ne lui consacre cependant, dans son rapport, que les trois
petites lignes que voici.
Territoire d'une tribu émigrée en 1839.
Position analogue à celle de Fouka, également saine et pourvue
d'eau
Les terres s'étendent jusqu'au bord de mer et jusqu'au
Mazafran

Il a été fondé officiellement en 1844, en soutien de l'ancienne ville de
Koléa que l'armée française n'avait définitivement occupée qu'en 1838.

Les terres ont été concédées à des colons civils, contrairement à la
commune voisine de Fouka.
Le nom arabe du village n'est pas celui d'une tribu, ni celui d'un oued,
ni celui d'un personnage illustre. Mais celui d'une plante salutaire
cueillie par un marabout un tantinet herboriste qui réussit ainsi à guérir
sa jument de je ne sais quoi au juste : Douaouda signifierait quelque
chose du genre " remède de la jument ".
1903 fut pour la commune, une très grande date, avec l'arrivée des trains
des CFRA. Les trains ne grimpaient pas jusqu'au village située à 110m de
haut, mais traversaient toute la commune le long de la route littorale sur
le bas côté de laquelle avaient été posés les rails

omar

je trouve génial et impréssionnant le nombre d'informations qu'on peut avoir en lisant ces articles, merci à tous et à toutes pour ce partage riche et émotionnnel.

j'aime encore plus ma ville natale,

Jahid

voial des infos intéressentes sur notre projet de dessalement d'eau, la pompe utilisera la technique dite de l’osmose inverse pour dessaler l’eau de mer. Sa capacité journalière de dessalement est de 120.000 m3, dont 60.000 m3 destinés à Alger et 60.000 m3 seront réservés à la wilaya de Tipasa qui a déjà achevé le raccordement en aval de la station pour alimenter en eau potable les communes de Douaouda, Fouka, Bou Ismaïl, Aïn Tagouraït, Attatba et Chaïba. La partie réservée à Alger touchera les communes limitrophes de la wilaya de Tipasa, à savoir Zéralda, Mahelma, Staouéli et Aïn Benian, selon les responsables chargés du projet. Pas moins de 113 km de conduites en fonte ductile et en acier de différents diamètres ont déjà été réalisés pour relier les 17 communes à la station de Fouka, équipée de deux stations de pompage, ainsi que de sept réservoirs d’une capacité de 14.000 m3 avec un volume total affecté de 60.000 m3 pour chaque wilaya.
Réalisée par l’entreprise Myah Tipasa qui représente un groupement d’entreprises constitué d’AEC (Algerian Electrical Energy) et de la canadienne SNC Lavallin, cette station de dessalement de l’eau de mer de Fouka a coûté la bagatelle de 900 millions de DA, dont 24 millions en euros. La station sera dotée d’un système de télégestion pour son fonctionnement et sera gérée selon le modèle BOO (Build, Own and Opérate), à savoir sur la base d’un partenariat à l’image de ce qui a été fait pour la dizaine d’autres stations en cours de réalisation au niveau national. La livraison de ce projet viendra en complément aux autres déjà mis en service dans la wilaya, en l’occurrence les trois réservoirs du chef-lieu (9.000 m3), de la station de oued Sebt à Gouraya (100.000 m3/j), dont les travaux seront lancés incessamment et enfin du barrage de Kef Eddir en voie d’achèvement à Damous (120 millions de m3).

Janine

un complément d'ainformation utile pour toi surtout Mme Ducot,

Les trois villages du Sahel de Koléa

Que le titre " Sahel de Koléa " ne trompe personne : le Sahel de Koléa
fait partie du Sahel d'Alger qui est partagé en deux par la trouée du
Mazafran. Il y a le Sahel oriental à l'est et le Sahel occidental à
l'ouest de cette vallée.
Le Sahel occidental est lui-même divisé en Sahel de Koléa et Sahel de
Tipasa. Je ne puis m'intéresser qu'au Sahel de Koléa pour deux raisons. La
première est que j'ai choisi d'illustrer en fait le texte du plan proposé
par le comte Guyot pour les villages de colonisation à créer dans le
Sahel. La seconde est que je ne possède pas la bonne feuille (celle de
Tipasa) de la carte au 1/50 000 qui est indispensable pour connaître les
limites exactes des communes et par conséquent également indispensable
pour bien définir les limites géographiques de chaque monographie.
Le Sahel de Tipasa associe les communes de Castiglione (Bou Ismail),
Tefeschoun, Bérard (Aïn Tagourirt) et Tipasa.
Si l'un de mes lecteurs possédait la feuille Tipasa de la carte au 1/50
000 et s'il avait le désir de compléter mon travail sur le Sahel, qu'il
n'hésite pas à proposer à Bernard Venis d'ajouter ses monographies à la
suite des miennes. J'en serais heureux.
Avec Castiglione et Tefeschoun il aborderait le cas des " colonies
agricoles de 1848 " aménagées par des ouvriers parisiens volontaires pour
tenter l'aventure proposée par La Moricière et fondées par l'arrêté du 19
septembre 1848. Ceci à la suite des journées d'émeute des 23 au 26 juin
1848 à Paris, déclenchées par la suppression des " Ateliers Nationaux ".
Avec Tipasa il rencontrerait un cas déjà décrit dans le chapitre sur
Guyotville : celui d'un entrepreneur parisien, Auguste Demonchy,
bénéficiaire d'une vaste concession de 2672ha (le 12 août 1854), à charge
pour lui d'installer 50 familles. En réalité, à sa mort le 7 novembre
1859, 3 fermes seulement étaient terminées et il semble que la majorité
des lots aient été par la suite, revendus à des indigènes. Malgré le
retour en France de ses héritiers dans les années 1860, l'expression ferme
Demonchy était restée en usage jusqu'aux années 1950.
Il existe deux numéros des " documents algériens présents " sur le site de
Bernard Venis dont la lecture pourrait s'avérer utile : ce sont les
numéros 54 de la série économique (sur les colonies agricoles) et 27 de la
série culturelle (sur Tipasa).
Parfois on annexe à la région du Sahel, le massif du Chenoua qui fait la
liaison avec la chaîne du Dahra. Je ne suis pas d'accord avec cette
extension, tant les différences avec le Sahel sont grandes. Le massif est
élevé (905m au Lala Tefouredj) ; les roches ne sont pas les mêmes, sa
population en 1830 était berbérophone (on parlait de Chenouis, ou mieux,
d'Ichewiyen en langue locale) ;et il n'y a eu aucune colonisation rurale,
sauf en bordure, dans la vallée du Nador, le petit village de Desaix
(aujourd'hui Nador)

martin

Moi et ma femme Jany,conçernant l'histoire de Fouka, nous avons trouvé ces ouvrages :

* Nos ancêtres les Foukassiens, archives et documents de Roger Leuwers qui relate l'histoire de ce village et de sa création à travers deux époques :


1841-1846 Colonisation Militaire - Mariages au

Tambour.


1924-1934 Fouka la Républicaine - Incendie de

l'église.


* 1994-1996 : Aïn Fouka FOUKA Fouka-Marine de

Suzette Granger : [i]Il s'agissait là d'un

ouvrage réalisé grâce au travail collectif d'une

douzaine de généalogistes et de 4 autres anciens

habitants de Fouka, Suzette Granger n'étant que

la personne réalisant la plaquette, et

coordonnant tout.[/i]


* Collection Afrique du Nord de Roger Duvollet,

dont plusieurs tomes évoquent Fouka (IX, XVI et

XX).

Ils peuvent être commandés auprès des sites web

sur lesquels nous vous renvoyons.

sandrine

voila aussi une liste de livres traitant le débarquement en nord afrique,

L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945 de Christine Levisse-Touzé.
* Alger 1942, le débarquement et de Gaulle vus par un diplomate américain de Kenneth Pendar
* Jour J en Afrique, 8 novembre 1942 de Jacques Robichon.

je me suis pas livrée à une lecture exhaustive de ces livres mais un examen attentif des chapitres et des cartes relatives au débarquement ne nous a pas permis de situer la ville de Fouka dans cet événement, seulement les débarquements à Alger et Oran, pour l'Algérie.

Michelle

Merci pour toute cette documentation Mmme Ducot, ça me feraune belle lecture, les soirs.

ducot

Voila la deuxiemme partie:
o Les villages militaires du Sahel et

d'ailleurs

C'était une marotte à laquelle Bugeaud tenait beaucoup ; elle le conduisit

à des échecs partiels qui entraînèrent sa démission lorsqu'au printemps

1847 la Chambre et le Gouvernement lui refusèrent les 3 millions de

crédits qu'il avait demandés au profit de la colonisation militaire. Il

démissionna le 30 mai 1847 et quitta l'Algérie le 5 juin.

Pourtant cette pratique avait connu de vrais succès avant ou ailleurs.

Rome avait établi ses vétérans, après leurs 20 ou 25 ans de carrière dans

une légion, dans des colonies situées, soit sur les grandes d'accès vers

le limes, soit en arrière du limes, celui-ci étant confié à la garde des

légionnaires en activité. On considère que ce fut un succès en Algérie au

moins jusqu'à l'invasion vandale en 429.

A la même époque les Autrichiens installaient des villages de soldats aux


frontières de l'ennemi héréditaire ottoman ; et les Russes créaient des

villages de cosaques pour lutter contre la guérilla menée par le " lion du

Daghestan Chamyl " qui s'opposait à la conquête russe du Caucase comme Abd

el-Kader s'opposait à la conquête de l'Algérie. L'un et l'autre avaient

proclamé le djihad contre l'infidèle : Chamyl en 1830, Abd el-Kader en

1839. Abd el-Kader demanda l'aman le 22 décembre 1847 et Chamyl le 25 août

1859.La France versa une pension à Abd el-Kader et la Russie une pension à

Chamyl. La France laissa Abd el-Kader se fixer à Damas, mais la Russie

obligea Chamyl à résider à Kalouga, près de Moscou.

Bugeaud proposa à Paris trois vastes projets de colonisation militaire :

ils furent tous repoussés. Il réussit néanmoins, malgré les réticences de

Soult et de Guizot, à expérimenter sur place, les trois formules que nous
avons déjà rencontrées dans le Sahel.


A Fouka ce fut le peuplement par des soldats volontaires, libérés de leurs
7 ans de service.

A Mahelma ce fut le peuplement par des soldats, également volontaires,

auxquels il restait 3 ans de service militaire à accomplir A Fouka et à

Mahelma, les travaux étaient menés en commun sous la supervision d'un

officier responsable. Dans les deux villages les soldats supportèrent mal

la discipline militaire et le travail en commun qui aurait poussé tous les


colons " à se mettre au niveau des paresseux ", et ceci d'autant plus

logiquement que les revenus étaient divisés en parts égales. On considère

que ces villages furent un échec car il y eut beaucoup de défections ;

mais ce ne fut pas un désastre car certains militaires restèrent et

fondèrent une famille, et les autres furent remplacés sans peine par des

civils. Aucun village ne disparut : ils étaient encore tous là en 1962,

avec un peuplement européen.

A Saint Ferdinand et à Sainte Amélie les soldats condamnés du Colonel

Marengo construisirent les maisons et défrichèrent les premiers hectares

de chaque concession. Les concessions furent attribuées gratuitement aux


colons civils, mais les maisons leur furent vendues.

Ailleurs en Algérie des soldats libérés demandèrent et obtinrent des

concession dans des villages civils " normaux " sans que leur passé

militaire leur vaille privilège ou handicap particulier. Ainsi à

Orléansville, en 1845, donc sous Bugeaud, il y avait 79 colons

ex-militaires et 35 civils. Bien sûr ce n'était pas un cas fréquent.

A l'arrivée de Bugeaud il y avait 29 000 européens en Algérie, à son

départ 120 000 dont à peu près 20 000 colons. Pour conclure ce paragraphe

laissons parler Bugeaud qui s'adressa ainsi à ses soldats le 5 juin 1847:

•Après Bugeaud, donc après 1847

Le Sahel n'est plus au cœur du mouvement de colonisation de peuplement,

mais il y participe encore un peu, au moins jusqu'en 1852.

o L'évolution d'ensemble

Le duc d'Aumale, premier successeur de Bugeaud donna le la de la nouvelle

politique en s'efforçant de mettre fin aux activités non militaires de

l'armée. Il commença par rappeler tous les soldats qui oeuvraient au

service d'intérêts particuliers ; au défrichement par exemple.

Le rôle des militaires diminua progressivement, en commençant par les

zones proches du littoral et des centres urbains. Une analyse régionale

serait nécessaire. Dans la région du Sahel la sécurité est suffisante pour

que, dès le Second Empire, on cesse d'entretenir les enceintes de

protection et d'occuper les tours de guet. Les milices sont dissoutes. On

a vu, avec Saoula sur la carte de 1873, que seul ce village avait gardé en

1870 son fossé et ses tours de garde.


Par contre dans d'autres régions on se protège encore. Ainsi Djelfa créé


en 1861 dans les monts des Ouled Naïls sur la piste principale vers le

Sahara est entouré d'un mur avec portes. A vrai dire c'est plus un mur de

clôture assez bas qu'une vraie muraille ; il n'aurait pas offert une

protection efficace contre un adversaire déterminé.

Après 1900 il n'y eut de constructions défensives nulle part : on s'est

même mis à démolir des pans de muraille pour des considérations

d'urbanisme. Et dans le Sahel on avait fermé les camps de Dély Ibrahim, de

Kouba et de Birkhadem.

Les militaires cessèrent aussi de s'occuper des infrastructures civiles :

il y avait les Ponts et Chaussées pour les routes et des entrepreneurs

privés pour les villages (et des compagnies privées pour les chemins de
fer).
o Les exceptions politiques de la période
1847-1852
Elles furent une retombée accidentelle des émeutes de juin 1848 à Paris et

du coup d'état du Prince Président le 2 décembre 1851. Nous les avons déjà

rencontrées. On a parfois traité de " colonies semi-militaires " les 42

colonies agricoles de 1848 fondées par l'arrêté du 19 septembre 1848.

On avait demandé au Gouverneur général Charon, dans l'urgence de prévoir

l'aménagement de 42 villages pour recevoir des ouvriers, parisiens

essentiellement, éloignés de France pour raisons politiques. Ce n'étaient

pas des déportés : ils étaient volontaires pour tenter l'expérience. Ils

furent amenés en Algérie en 17 convois de 600 à 800 personnes. Ils ne

trouvèrent sur place que des baraquements provisoires sans confort et rien

de ce qu'on leur avait promis : semences, bétail, outils. Ils eurent

l'impression d'avoir été bernés. De surcroît les récoltes de 1849 et 1851

furent dévastées par des vols de sauterelles, et celle de 1850 diminuée

par un printemps sec. Quand ce fut possible une bonne partie des colons de

1848 retournèrent en France.

Dans le Sahel deux villages limitrophes de Fouka furent des colonies

agricoles de 1848 : Tefeschoun et Castiglione.

En 1852 nous avons rencontré le cas des Transportés à Douéra. En fait ce


sont deux camps militaires du Sahel, ceux de Douéra et de Birkhadem, qui

furent mis à contribution pour héberger et trier quelques centaines de

républicains transportés pour s'être opposés ou coup d'état. Il s'agissait

de choisir ceux que l'on enverrait peupler de nouveaux villages ou

travailler sur des chantiers de routes. Aucun village du Sahel ne reçut de

transportés : le village le plus proche qui en reçut fut Birtouta,

limitrophe de Crescia.

Quand l'amnistie fut décrétée en 1859 la majorité des transportés prit, à

ses frais, le bateau du retour
o Une étrangeté oubliée : les zmoul de Spahis

Le nom déjà est étrange, tant ce pluriel arabe régulier, comme gour pour

gara ou ksour pour ksar, est déconcertant pour une oreille française.

J'écrirai donc, plus sobrement, une smalah, des smalahs.

Les smalahs de cavaliers sont une forme de colonisation militaire que nos

Bureaux Arabes, recréés en février 1844, ont empruntée aux Turcs. Ces

smalahs ottomanes étaient des groupes de cavaliers auxquels le Dey d'Alger

concédait des terres ; à charge pour eux de les cultiver, tout en assurant

la sécurité des voyageurs et la surveillance du bled Siba (région mal

soumise, par opposition au bled Makhzen). Elles étaient postées sur les

axes de communication majeurs.

Les soldats vivaient sous la tente, mais près d'un bâtiment en dur où les

officiers des colonnes turques en déplacement pouvaient faire étape.

Les smalahs françaises installées sous l'Empire ne furent qu'une

adaptation de ce modèle turc.

Elles regroupèrent autour d'un bordj solide, des spahis indigènes qui

avaient reçu des terres à cultiver, 10 à 20 hectares selon la zone. Ils se

logeaient comme ils l'entendaient, sous la tente ou dans des gourbis. Ils

n'étaient pas encasernés et vivaient en famille. Le bordj ne servait


qu'aux cadres dispensés d'agriculture ; il pouvait aussi offrir un refuge
en cas d'alerte.


Chaque spahi devait prendre soin de son fusil et de son cheval. Ses

missions non agricoles étaient de servir de sentinelle en renseignant les

autorités françaises sur l'état d'esprit des populations, et de participer

à des enquêtes de police ou à des arrestations dans les tribus voisines.

Pour le choix des emplacements des smalahs, les Français suivirent la même

stratégie que les Turcs La carte souligne que l'on a privilégié les axes

de communication majeurs en région montagneuse (ex. Berrouaghia et

Moudjebeur dans le Titteri sur la RN 1) ou en périphérie de massif

montagneux (ex. Aïn Touta, El Outaya ou Zeribet el Oued autour de

l'Aurès).
En 1871, quand les Bureaux Arabes furent supprimés par la République, il y

avait 16 smalahs correspondant chacune à un escadron. Aucune, bien

évidemment, n'était située dans le Sahel algérois. Mais cette expérience

exceptionnelle de colonisation française par des soldats-cultivateurs

arabes, a dépassé de beaucoup, en importance et en durée (les deux

dernières furent dissoutes après 1918) celle des soldats-colons de Bugeaud

dans le Sahel, pourtant mieux connue. C'est la raison de ce rappel

historique un peu en marge de mon sujet.

Cliquer sur l'image pour une meilleure lecture ( 150 ko)


emplacements des smalahs


Le nombre de smalahs proches de la frontière tunisienne, si loin des

grands axes de communication est étonnant.

Il s'explique néanmoins aisément par le souci d'empêcher les

incursions de pillards kroumirs venus de Tunisie, dans cette zone

montagneuse des monts de la Medjerda difficiles à surveiller.

C'était bien sûr avant le traité du Bardo de 1881 qui fit de la

Tunisie un protectorat français.Là les spahis des smalahs jouaient

le rôle de gardes-frontiére. Il en allait de même du côté du Maroc,

face à Oujda.

ducot


Voila, la premiere partie de l'histoire, trés interessente à apprendre, En 1841 Bugeaud vint en personne haranguer tous les libérables du

contingent de 1834 réunis à Alger, pour les exhorter à participer à

l'œuvre de peuplement et de mise en valeur de cette nouvelle province

française, la Régence d'Alger ayant été officiellement annexée le 22
juillet 1834.

Il y eut 63 volontaires ; Bugeaud en garda 60, dont deux paysans.

Il entretenait une correspondance à ce sujet avec le Maréchal Soult,

Président du Conseil. Il lui demanda l'autorisation d'accorder aux 60

volontaires, pour commencer, une solde de 1 franc par jour, doublée les

jours de garde dans un des blockhaus de protection de l'enceinte.

En août 1842 il obtint de Soult la permission d'accorder un congé de trois

mois aux 20 soldats les plus méritants afin qu'ils aillent à Toulon se

choisir une épouse. Les 20 soldats furent désignés pas le commandant de la

place de Koléa ; les demoiselles furent sélectionnées par le maire de

Toulon qui semble avoir été un ami de Bugeaud. Le lendemain de leur

arrivée à Toulon, les soldats furent mis en présence des jeunes filles à

la mairie de Toulon. Ces dernières avaient été choisies parmi des

domestiques de la bourgeoisie et des employées de commerce ; la plupart

étaient orphelines. Les futurs mariés eurent donc trois mois pour

s'entendre : ce qu'ils réussirent à faire " après maintes péripéties,

échanges de fiancées entre camarades, ruptures et raccommodements ". Les

couples ainsi formés furent mariés tous ensemble " en grande pompe avec

tambour, clairon, discours et sermons. Précédés d'une fanfare, ils

défilèrent sous une pluie de fleurs, partant joyeux et fiers pour

l'Afrique ". Ces " mariages au tambour " ne furent pas moins solides que

les autres, d'autant que le divorce civil était interdit depuis 1816 (et
jusqu'à la loi Naquet de 1884).

Les nouveaux couples avaient reçu deux allocations de 250 francs, l'une

pour améliorer la maison de Fouka (cloisons et sols), l'autre pour

l'équiper (meubles et vaisselle). Cette faveur accordée aux couples

soulignait l'inachèvement des maisons livrées aux célibataires.Les

fiancées avaient de plus, reçu de la mairie de Toulon, une dot de 700
francs.

Sur 20 Toulonnaises, 15 s'enracinèrent à Fouka ; c'est beaucoup : et

beaucoup mieux que le pourcentage observé chez les célibataires. Les
raisons avancées pour expliquer les défections des célibataires (1 ou 2

sur 3 ?) sont les conditions imposées par Bugeaud : organisation commune

des défrichements et du travail de la terre sous la surveillance d'un

officier (ici le Capitaine Blanchet), puis partage des revenus. C'était

une organisation militariste et quasi communiste, un " Kholkoze " avant la

lettre. Certains colons partirent dès 1843 ; les autres demandèrent à être

désassociés afin de travailler chacun pour soi.

Le Capitaine Blanchet approuva l'idée du curé d'Aïn Fouka d'écrire à deux

de ses collègues de l'Isère pour leur demander de trouver des remplaçants

mariés. Ils en trouvèrent 10. Soult ayant accordé le financement pour

l'acheminement de 13 couples, Bugeaud trouva dans le Var trois autres

couples ; ce sont donc treize couples qui arrivèrent en 1844 avec femme et

enfants. Fouka avait perdu des célibataires et gagné des ménages.

Les débuts de Fouka durent être moins difficiles qu'ailleurs, et su
rtout
que dans les zones paludéennes. Un argument en faveur de cette hypothèse

est fourni par la liste des colons ayant obtenu une aide. Les noms


figurent dans un document signé le 31 décembre 1847 par le Lieutenant

Général commandant la division : on y trouve les noms, le village, l'aide

souhaitée et l'aide obtenue. Pour 30 noms de colons de Mahelma, autre

colonie militaire, il y en a un seul (celui d'un dénommé Despan) de Fouka.

Il avait demandé une paire de bœufs et obtenu 250 francs.

Les cultures des premiers temps furent comme partout ailleurs les céréales

et les fourrages ; et quelques légumineuses robustes tels les fèves ou les

pois.

La vigne connut à la fin du siècle un succès tel qu'elle occupait vers

1930 900 ha : ce qui est considérable pour cette petite commune. Presque

toutes les terres cultivables étaient couvertes de vigne, avec la

possibilité de cultures intercalaires. Une cave coopérative avait été

inaugurée en 1927.
Il est très probable qu'après la guerre, la vigne céda quelques hectares

au profit des cultures maraîchères, mais moins qu'à Douaouda ou qu'à

Staouéli, car les possibilités d'irrigation étaient bien moindres. Il

fallait se contenter de cultures en terre sèche, moins rémunératrices.

En 1848 arrivèrent dans les deux communes voisines de Tefeschoun et de

Castiglione, par le " 4è convoi ", des ouvriers parisiens éloignés de

France après les émeutes de juin 1848. Ces 2 villages font partie des 42 "

colonies agricoles " dites de 1848. La plupart de ces colons avaient des

opinions républicaines et anticléricales. Même si beaucoup repartirent dès


qu'ils le purent, les autres auraient influencé leurs voisins de Fouka

dans un sens contestataire qui fit de cette circonscription électorale un

bastion hostile à Napoléon III et au Second Empire.
Fouka, comme Douaouda, a été rattaché à la commune de Koléa devenue CPE en

1851. Elle l'est encore en 1886, si l'on en croit la Géographie de

l'Algérie d'Achille Fillias. J'ignore la date de son émancipation : si un

lecteur connaît cette date, qu'il en informe Bernard Venis. Merci


d'avance.
• FOUKA-MARINE (ou N.D de Fouka)

L'histoire de N.D de Fouka est l'histoire de l'échec ultra rapide d'un

village de pêcheurs créé en 1846. Notre-Dame de Fouka est l'un des trois

villages de la côte du Sahel (les deux autres étant Guyotville et

Sidi-Ferruch) où l'on attira des pêcheurs français afin d'exploiter une

mer que l'on croyait très poissonneuse.

A Notre-Dame de Fouka on fit venir des pêcheurs bretons. Ils auraient été

moins dépaysés au Sénégal qu'en Méditerranée ! L'échec fut immédiat. Ils

eurent tout de suite le mal du pays sur le rivage de cette mer dont ils

ignoraient les conditions de navigation, les techniques de pêche et les

ressources. La Méditerranée leur était trop étrangère ; et si l'on avait

fait exprès de choisir un nom qui semblait les mettre sous la protection

de la Sainte Vierge, ce fut peine perdue. Le nom de Notre-Dame s'effaça
après leur départ.
A vrai dire le rivage était fréquenté, à la belle saison, par des pêcheurs

venus d'Italie, de Sicile ou de Malte avec leurs provisions et leur stock

de sel pour la conservation des poissons pêchés. Cette " population

flottante prenait tout sans rien donner en échange "écrit A. Bernard.

Cependant assez vite certains équipages ne retournèrent pas au pays, se

fixèrent et firent venir femme et enfants. Ainsi fut créé spontanément un

Fouka-Marine, par des familles sûrement italiennes et peut-être

siciliennes comme dans le petit port voisin de Chiffalo. Fouka-Marine est

néanmoins un " port de pêche " sans port, avec juste une plage, mal

abritée des vents du nord, où on pouvait haler les barques non pontées sur

le sable. Les bancs de poissons saisonniers étaient proches de la côte :

il s'agissait de poissons dits bleus, notamment de sardines et d'anchois.

Il y avait dans les années 1930 une usine de conserve de poissons :

sardines ou anchois ? je ne saurais dire.

Beaucoup plus tard une très modeste station balnéaire familiale vint

aligner ses cabanons, puis ses villas, à côté de la plage des pêcheurs.

Elle était, paraît-il la plage des Européens de la région de Blida. Ce ne

fut possible que lorsque le parc automobile fut assez développé, donc pas

avant 1930, et plutôt après 1945 ou 1950.

Quelques dates
1841 -Bugeaud cherche des soldats libérés volontaire
s
1842 -Fondation de Fouka, village militaire

Mariage à Toulon, de 20 colons de Fouka

1843 -Premières défections de militaires ; précédant l'arrivée de

colons civils en 1844

1846 -Fondation de Notre-Dame de Fouka

1848 -Fondation, de 2 " colonies agricoles " voisines : Tefeschoun

et Castiglione

1903 -Arrivée à Fouka-Marine des trains des CFRA (ligne de

Castiglione)
1927 -Construction d'une cave coopérative

1935 -Arrêt du trafic ferroviaire

Le territoire communal

Cliquer sur l'image pour une meilleure lecture ( 150 ko)

Territoire communal de Fouka


Cette commune est l'une des plus petites du Sahel : 3 km du nord au sud

pour 4km d'est en ouest, soit environ 1200 ha. Son territoire est sûrement

le plus homogène : pas de collines, pas de ravins encaissés, pas de

versants abrupts, pas de grande vallée, pas de forêt. Juste deux plateaux

séparés par un talus intermédiare en partie couvert de broussailes. Le

plateau supérieur est à 120-130m d'altitude, l'autre qui est en bordure de

mer ne dépasse pas les 40m.

Les espaces plats dominent très largement. Ils sont presque entièrement

cultivés par des colons exploitant de modestes propriétés, en faire valoir

direct, ou en location plus rarement car il n'y a pas de grands domaines.

La platitude du relief est confirmée par les routes rectilignes, à

l'exception de celles qui dévalent le talus entre Fouka et Fouka-Marine.

Elle a permis aux chemins qui desservent les parcelles cultivées de former

un réseau de damiers.
Le plateau du bas surplombe la Méditerranée par une falaise morte d'une

dizaine de mètres de haut au grand maximum. La côte est rocheuse,

escarpée, mais presque rectiligne. Les criques y sont peu enfoncées dans

les terres et n'offrent qu'un abri incertain à la mauvaise saison.

Sur la carte des années 1930 les mechtas sont rares : leurs points noirs

ne se voient qu'au nord du village, vers le talus. Pourtant les musulmans

étaient déjà largement majoritaires en 1930. Et en 1954 seules les

communes de Mahelma et de Draria avaient, dans le Sahel, un pourcentage de

non musulmans plus faible : à savoir 8% à Mahelma, 11% à Draria et 14% à

Fouka, soit un européen pour 7 musulmans. Un regard, même attentif sur la

carte, ne permet pas de visualiser cette disproportion, même si l'on

remarque les deux marabouts.

Le village centre


Son plan avait, en 1930 encore, parfaitement conservé son allure de

castrum hérité de son origine militaire, avec cardo et decumanus, mais

sans place centrale et avec une église pseudo-romane en périphérie.

L'emplacement du château d'eau est étonnant.

Le village est à 116 m d'altitude, assez près de la bordure du talus, à un

kilomètre de la mer.

Cette photo date des années 1950. Les trottoirs plantés d'arbres et les

maisons bien alignées sont conformes aux souhaits et aux instructions du

Comte Guyot, même si ce village fut militaire à l'origine.

La taille des parcelles cultivées jusqu'aux limites du village en haut de

la photo, fait songer à des cultures maraîchères, plutôt qu'à des vignes.

Il n'y a pas de place perdue.

Fouka-Marine
Il semble y avoir deux hameaux sur la côte.

A l'est les maisons sont disposées le long d'une route en impasse, ou

carrément sur la plage.

A l'ouest elles sont alignées le long d'une route parallèle à la côte.

Cette route n'est pas une impasse :on peut entrer d'un côté et sortir de

l'autre. Elle dessert l'usine, et vraisemblablement un quartier de

pêcheurs.

Deux aspects des plages de Fouka-Marine extraits du livre de photos
d'E. Fechner.

Si la photo de droite est celle d'une plage familiale de la fin des années

1950 à n'en pas douter, il me

paraît difficile de qualifier de port de pêche la plage de gauche C'est

pourtant bien là qu'étaient mises

à l'abri les barques des pêcheurs de sardines.

Les maisons ont été bâties au pied de la falaise, et si près de la mer que

c'en est étonnant : on semble ne pas avoir craint les tempêtes, à juste

titre sûrement.
La desserte de la commune fut assurée de 1903 à 1935 par les trains des

CFRA. Une station, sur la ligne de Castiglione existait à Fouka-Marine ;

étant donné la proximité du village centre, un kilomètre à peine, il y

avait sans doute une correspondance assurée en diligence avant l'essor du

trafic par autobus. La route littorale était parcourue par les cars de

trois sociétés : celle des Transports R. et A. Roques, celle des

Messageries du Littoral et Transports Mory, et enfin celle des Routes

Nord-Africaines. Seuls les cars de cette dernière société montaient sur le

plateau pour desservir le village.

Suppléments sur les aides apportées par les militaires à la colonisation

Sans les militaires il n'y aurait eu aucune colonisation rurale avec

peuplement européen. On sait, certes, qu'au début la création de villages

de colons dans le Sahel a été en partie spontanée et en partie

accidentelle. Je pense aux 415 Allemands bloqués dans le port du Havre et

échoués finalement en Algérie, que l'on installa tant bien que mal à Kouba

et à Dély Ibrahim dans des tentes montées en hâte par l'armée près de ses

camps. Le décret de création officielle du village ne fut d'ailleurs signé

qu'en septembre 1832 alors que les familles étaient là depuis février.

Dans le Sahel, il n'y eut aucune création de village sans sécurisation du

nouveau centre par une enceinte de protection et des tours de guet. Nos

villages ont été créés au milieu d'une population indigène hostile, et

souvent dépossédée de ses terres pour les avoir " libérées " en " émigrant

" à l'automne 1839, vers les zones tenues par les partisans d'Abd

el-Kader. Cela nous permit de saisir ces terres libérées et donc vacantes.

Quand, un siècle plus tard, l'armée ne fut plus capable d'assurer la

sécurité des fermiers, même au prix d'immenses dépenses de maintien de

l'ordre, le Gouvernement français, sous de Gaulle, mit fin à cette

colonisation de peuplement engagée au milieu d'une population hostile. Les

colons bouclèrent même leurs valises avant que les soldats aient terminé

leurs paquetages, laissant à leur tour leurs biens vacants. Tant il est

vrai qu'après 1839 et après 1962 il a existé en Algérie trois catégories

morales : le Bien, le Mal, et le Bien Vacant qui transcendait les deux

autres en rendant possibles des appropriations hors norme.

Bref, les militaires furent à la base de tout, indispensables d'un bout à

l'autre de la période et d'un bout à l'autre du territoire, même si on a

eu parfois tendance ici ou là, à l'oublier. Leur rôle ne se borna pas,

surtout au début, à assurer la sécurité : il fut multiple. Je me propose

d'en survoler quelques aspects en privilégiant les exemples observés dans

le Sahel, sans m'interdire quelques coups d'œil hors de cette région qui

fut la première à connaître une colonisation officielle systématique.


• Les rôles des militaires avant Bugeaud 1830-1841

Il sera question de colonisation seulement : la conquête n'est pas mon
sujet.

Dès l'été 1830 l'armée créa autour d'Alger des camps militaires de

protection dans la banlieue d'abord, donc dans le Sahel : Dély Ibrahim,

Birkhadem, Kouba et, au pied du Sahel, Maison Carrée. Ils avaient aussi à

jouer un rôle de surveillance qui leur a valu, de façon non officielle,

l'appellation de camps " sentinelle ".

D'autres camps du même genre suivirent pour protéger les routes en cours

d'aménagement : dans le Sahel,

Douéra en 1834 et Koléa en 1838 ; et entre temps, en bas de Douéra,
Boufark en 1836.

Tous ces camps eurent à subir ou à repousser le choc du Djihad proclamé le

14 novembre 1839 par Abd el-Kader.
o L'aide au peuplement européen

Cette aide fut d'abord involontaire ou imposée par des circonstances quasi

accidentelles. Je pense aux courageux civils qui vinrent dès 1831

s'agglutiner auprès de ces camps pour fournir leurs services aux soldats

(auberges, débit de boissons, réjouissances diverses) et à l'institution

(aide aux charrois notamment). Je pense aussi aux 415 Allemands déjà cités

bloqués dans le port du Havre sans le sou et qui ont accepté la

proposition d'aller cultiver l'Algérie. L'idée était de Clauzel, mais

c'est Berthezène qui eut à l'appliquer, bien qu'il la désapprouvât.

Même si ces premières expériences étaient spontanées ou un peu

improvisées, elles n'auraient pas pu se faire sans l'armée. Il en va de

même pour les villages de banlieue, El Biar, Birmandreis et Birkhadem

protégés par les soldats en garnison à Alger ou logés autour de Birkhadem.

o La construction des infrastructures

Les premières routes et les premiers ponts furent construits dans le

Sahel. On commença par les routes de Dély Ibrahim à Douéra avec

prolongement vers la Mitidja et Blida par Boufarik, de Staouéli et de

Birkhadem : c'est-à-dire par les futures nationales 36, 1 et 11. A

Maison-Carrée il y avait un pont ; on se contenta de le consolider, sur le

Mazafran on dut en construire un neuf.

Jusqu'à l'arrivée de Bugeaud, et un peu au-delà, la grande route était

celle de Douéra.

A cette oeuvre est attaché le nom du Gouverneur Général Voirol. Le

carrefour qui sert de zéro aux kilomètres de la RN 1 est celui dit de la

Colonne Voirol, au seuil du Sahel.


Le service de santé de l'armée, médecins, chirurgiens et pharmaciens fut

au service des militaires et des civils. C'est lui qui assurait par

exemple l'importation de la quinine distribuée ensuite par les commerces

civils, cabarets ou auberges notamment. C'est lui qui construisit les

premiers hôpitaux, à Alger et Douéra.

Pour mener à bien ces travaux tout en lançant quelques opérations

militaires d'envergure, mais sans suite, dans le Titteri notamment, les

effectifs dont disposèrent les premiers Gouverneurs Généraux furent de

l'ordre de 30 000 hommes.

Ils n'augmentèrent vraiment qu'à l'occasion de la deuxième opération vers

Constantine, en 1837, puis en 1839 lorsque le danger d'avoir à combattre
Abd el-Kader se précisa. Ils doublèrent.

Lorsque les Hadjoutes attaquèrent fermiers et postes isolés de la Mitidja,

les camps du Sahel ne furent pas attaqués directement et ils purent venir

en aide à ceux de la plaine et recueillir les réfugiés.

La défaite des Hadjoutes le 31 décembre 1839 n'établit pas aussitôt une

totale sécurité. En 1840 près de Koléa un détachement de reconnaissance

sans doute trop léger, est attaqué : il y eut 60 soldats tués.

•Les rôles des militaires sous Bugeaud : 1841-1847

Bugeaud est nommé Gouverneur Général par Soult, en remplacement de Valée,

le 29 décembre 1840. Soult et son ministre Guizot lui laissent les mains

libres pour remplir une double mission : battre Abd el-Kader et engager

une colonisation de peuplement. Seule la seconde mission concernera ce qui

suit.
Il débarque à Alger le 22 février 1841. Entre sa nomination et son

arrivée, l'intérim de Valée avait été tenu par le plus vieux Général

présent en Algérie, le général Schramm.

Il y trouve un Directeur de l'Intérieur et de la Colonisation en place

depuis 1838 et tout à fait favorable à une colonisation de peuplement :

c'est le Comte Eugène Guyot. Les relations entre les deux hommes ne furent

pas toujours amènes, mais un but commun les fit travailler de concert : la

création de villages européens dans tout le Sahel. Guyot était partisan de

ne faire appel qu'à des colons civils ; Bugeaud avait une préférence de

principe pour des colons militaires. Pourtant Bugeaud signa, sans

réticence l'arrêté du 18 avril 1841 qui permit à Guyot de distribuer ses

concessions gratuitement. Dans un cas comme dans l'autre la participation

de l'armée s'avéra fondamentale.

Il trouve aussi une armée d'Afrique très renforcée avec des effectifs

portés à 78 000 hommes.

Et une situation guère reluisante : je laisse à un futur journaliste

célèbre plus tard, Louis Veuillot, alors secrétaire de Bugeaud, le soin

d'exposer l'état des lieux. Il le fait très bien.


L. Veuillot est sans doute pessimiste. Bugeaud, pour mener à bien ses

missions de conquête et de colonisation demanda des renforts. Il les

obtint ; c'est en 1846 que (du moins au XIXè siècle) il y eut le plus de

soldats français, troupes indigènes comprises : soit 107 000 dont 4 ou 5


000 indigènes.

jam

Historiquement le village de Fouka est un

village Bugeaud créé par et pour

des militaires libérés de leurs 7 ans de

service militaire. Mais Guyot fut

néanmoins étroitement associé à cette

fondation, ainsi qu'il l'explique

lui-même fort bien.
Le génie militaire s'est

chargé de la construction de ce

village. Monsieur le

Gouverneur Général tente un essai de

colonisation militaire et de

travail en commun. Je n'ai eu à

m'en occuper que pour les

distributions de terres aux colons

et le paiement par les fonds

coloniaux des dépenses de tout
genre.

Il sera indispensable d'avoir

sur le rivage un second village

où s'établiront les

commerçants et leurs entreprises
L'emplacement de ce village

est déterminé par l'existence


d'une crique où les

débarquements sont possibles plus de la
moitié de l'année

Le nouveau village est placé

sur les ruines d'une ancienne


station romaine et autour

d'une fontaine qui évidemment date


de ce temps. La position sera

saine. Le terrain est d'une

fertilité médiocre mais

meilleure toutefois que sur le bord de

mer où selon moi il eut été

plus avantageux de placer le
village.


Ce texte fait clairement allusion à deux

villages : celui du futur Fouka

créé en 1842 et celui du futur Fouka-

Marine que Bugeaud et Guyot tentèrent

de créer en 1846. Il laisse entrevoir les

différences d'appréciations

entre le Gouverneur Général et son

Directeur de l'Intérieur, de la

Colonisation et des Travaux Publics. Comme

le village de l'intérieur a

connu un certain succès, et que l'autre a

échoué tout de suite, c'est

Fouka qui a laissé le plus de traces dans

les ouvrages. De plus Fouka a

précédé Fouka-Marine.
• FOUKA ( ou Aïn Fouka)

Le nom le plus logique serait le dernier

qui signifie la source d'en haut

ou du dessus. Mais le souci du moindre

effort a légitimé le choix de Fouka

seul en oubliant Aïn.

Ce village est un bon exemple de succès

pour le village et d'échec pour

son concepteur, Bugeaud, qui n'a pas

réussi à imposer sa préférence pour

une colonisation de peuplement par des

militaires. Fouka fut le premier

essai de colonisation par des soldats tout

juste libérés de leurs 7 ans

d'obligations

militaires instituées par la loi Soult du

21 mars 1832.
Résumé de la loi Soult de 1832
Le service est de 7 ans (au lieu de 8 de 1824 à 1832, ou de 6
avant.)
Les appelés sont désignés par tirage au sort d'un numéro dans
le cadre du canton. Ensuite les numéros permettent de
distinguer 3 groupes.
Les conscrits incorporés pour 7 ans
Les appelés versés dans la réserve mobilisable si

toulon

Dans ce document, on découvre même les les noms initiateurs de ce petit bijoux : Le centre de colonisation de Fouka a été créé avec des militaires libérés - Il y avait 60 célibataires et Bugeaud suggère d'en marier 20 d'entre eux, les plus méritants, avec des jeunes filles de France, à Toulon, en 1842. Ces mariages sont baptisés par la presse ironiquement : Les Mariages au Tambour.

La municipalité de Toulon s'était chargée de "recruter" des jeunes filles méritantes, dont quelques orphelines. La ville accorde à chacune d'entre elles une petite dot de 200 francs, et elles reçurent en outre de nombreux cadeaux. Pour les garçons, le maréchal Bugeaud avait demandé une somme de 500 francs.

Certaines d'entre-elles ne restèrent pas en Algérie, mais la plupart s'enracinèrent dans leur nouveau pays. Sur les 20 soldats expédiés à Toulon, nous avons pu identifier 17 mariages :
- LAVOLTE Jean et BECCALUTO Marie Catherine, - DENIER (ou DENIS) Christophe et BLANC Thérèse Christine, - CLEOIT (CLOUET) François Constant et AUSIAS Marie-Anne, - BOYER Jacques Joseph et RAICHLIN Marie-Louise Elisabeth, - LAMBERT Pierre et DELPHINO Françoise Baptistine Catherine, - GIRARD Claude François et FOURNIER Marie-Marguerite, - GERVAISEAU Julien Louis et CELESTES Marie-Françoise,
ces 7 mariages ont eu lieu à Toulon le 08/09/1842.
- BERNARD Pierre et FABRE Marie,
ce mariage a eu lieu à Toulon le 10/09/1842.
- MOREL FERRANDON Michel et SABATIER Marie-Magdelaine,
ce mariage a eu lieu à Toulon le 14/09/1842.
- BINDER Louis et GIRARD Madeleine Eugénie,
ce mariage a eu lieu à Toulon le 17/09/1842.
- COTEL François et BRUN Jeanne Henriette,
ce mariage a eu lieu à Toulon le 21/09/1842.
- CADRIEU Jean et AUZIA Elisabeth, - EYRAUD Jean-Baptiste et SAPE Marie-Anne Elisabeth, - CAVALIé Antoine et CHATENET Catherine, - VALIN François et SABATIER Cécile Augustine, - BROUSSE Claude et GEORGé Marie-Louise ,
ces 5 mariages ont eu lieu à Toulon le 16/11/1842.
- LAMBERT Jean-Pierre et CHAUTARD Jeanne,
ce mariage a eu lieu à Toulon le 24/11/1842.

nb : SABATIER Marie-Magdelaine et SABATIER Cécile Augustine sont des sœurs.

(source : recherches au C.A.O.M. et état civil de la ville de Toulon)

Repères géographiques


mariane

J'espere que pour les amoureux de l'histoire qu'ila auront la pleine satisfaction,Cité à l'époque romaine dans la description de l’itinéraire d’Antonin sous le nom de Casae Calventi.
Fouka, était sans doute un ancien centre de population romaine.

Des 1839, des recherches ont été effectuées par M. Berbrugger dans cette localité.

Des tombeaux,
des bronzes,
des poteries,
des médailles

ont été découverts, mais, aucun monument épigraphique important n’a été mis à jour.


Le 29 Mars 1838,
les troupes du Maréchal Vallée occupèrent définitivement Coléa.

Située sur le revers méridional des collines du Sahel, à 130 mètres au-dessus du niveau de la mer,
Elle était pour les musulmans un lieu de pèlerinage avec sa mosquée et la koubba de Si-Embarek,
un homme des Hachem de l'Ouest.

Le camp fut installé
sur un mamelon au sud de la ville, dont l’entrée fut au début interdite aux Chrétiens.

De ce camp, sentinelle avancée,
on pouvait observer les débouchés des sentiers et surveiller le rivage de la mer.

Les postes extérieurs ou petits fortins furent organisés à :

Mohammed-Chérif, Mokta-Khrera, Ben-Aouda, et à Aïn-Fouka.



Le 27 Novembre 1938,
commençait la construction de la route entre Coéla et Blida, puis au début de 1939,
celle reliant Coéla à Douéra.

Le Genie Militaire tracera ces deux routes en moins de deux ans.


En 1861,
Louis Piesse dans son livre Itinéraires de l’Algérie écrivait sur Fouka :

Entre Tipasa et Sidi-Ferruch est située le petite localité de Fouka, ou plus tôt Aïn-Fouka,
à 4 kilomètres au Nord-ouest de Koléa.

Ce petit hameau est situé sur le petit chemin prétentieusement appelé route de Blida à la mer.

Habité pendant les deux premières années par des militaires libérés,
il contribua comme Beni-Mered, à la garde de l’obstacle continu qui commence
à quelques pas de là prés de la koubba de Sidi Abd-el-Kader, pour aller finir à Blida.

Par décision du 18 novembre 1843, . . . .

. . . . . mais n’allons pas trop vite, voici l’histoire de ce petit village qui comme tant autres
ont fait la gloire de ces pionniers qui ont par leur courage et leur travail fait
du Sahel Algérois, le grenier à blé et la cave à vins des Algérois.

La rue Bugeaud.
vue de la rue Bugeaud côté Est.


Le nom du général Bugeaud
y est attaché, bravant les intempéries et le cours des âges.

Fouka est la seule localité, à coup sûr, où les habitants vous rétorquent lorsqu'on leur demande pourquoi
les rues sont si droites, si géométriques : « C'est la faute du général ! »

Fouka fut créé par le général Bugeaud.

Ce tacticien en fit dès son entrée un village fortifié.
Une enceinte carrée englobait un village méticuleusement tracé à angles droits.
Il pensait, dès cette époque que ce village serait un petit coin de paradis pour ses braves.

Aussi désigna-t-il les plus vieux combattants pour venir le coloniser.

Après les campagnes dures, épuisantes,
ces dignes serviteurs avaient enfin le droit de finir leur jour dans un coin paisible et aimable.


La colonisation militaire était la grande idée de Bugeaud.

Il propose d'abord de remettre des troupeaux d'ovins et de bovins maigres à
des soldats nomades qui les livreraient engraissés à l'Intendance.

Ensuite abandonnant ce projet d'élevage,
il réalise dans le Sahel algérois à Fouka ce premier essai de village militaire avec des soldats libérés.

La Place Bugeaud.


En Décembre 1841,
Bugeaud rassemble tous les libérables des camps de l'Algérois.
Il les exhorte à rester en Algérie pour qu'ils deviennent colons.

Seulement 63 sur un millier répondent à son appel,
deux entre eux possèdent quelques notions d' agriculture et savent tenir une charrue !

A ces soldats colons, le général Bugeaud leur propose comme devise :

« Ense et aratro », Par l'épée et la charrue.

Il n’a sans doute pas osé faire sienne la devise des trappistes

« Ense, cruce, aratro », Par l'épée, la croix, la charrue.

Le 24 décembre 1841,
les 63 premiers habitants de Fouka s’installèrent au début sous des tentes.

Les premières habitations en dures furent construites durant l’année 1942
par le génie militaire et furent achevées en 1943 par les condamnés disciplinaires.

Cette implantation
de soldats revêches fut l'occasion d'une leçon pour le général
qui apprit que deux choses comptent pour le militaire : la bonne chère et une compagne.


Après quelques mois
passés dans le travail de la terre, il y eut un semblant de mécontentement chez les nouveaux venus.

Tous ne tardèrent pas à réclamer à cor et à cri la venue de femmes.

Leurs intentions étaient au demeurant fort louables.

Les femmes ne devaient leur servir, affirmaient-ils, qu'à s'occuper des tâches mineures :
lavage de leur linge,
préparation de leur repas.

De cette façon,
ils pourraient, dégagés de ces corvées, mieux travailler leur terre, soigner leurs cultures.

La rue de la mer.


Ces vœux furent entendus et même comblés.
Des le 10 juillet 1842, Le Lieutenant Général, Gouverneur Général, Thomas Bugeaud,
adressait au Maréchal Soult une lettre qui abondait dans leur demande avec en plus,
une petite prime de 500 f pour chaque futur marié.

Ce fut à Toulon et à Marseille
que se fit le recrutement de celles qui devaient regagner ce village de l’autre côté de la méditerranée.


Le folklore ou la petite histoire raconte que :
En ce début de Septembre 1842,
par une belle journée de fin d'été, eu lieu la cérémonies de mariage des vingt habitants de Fouka.

Les candidates au mariage alignées sur un rang.
Les vieux combattants sur un autre.

Chaque roulement de tambour indiquait qu'un choix devait avoir lieu.

Mais la vérité est moins romantique.
Dans sa lettre au Maréchal Soult,
le général Bugeaud précisait qu’il accorderait une permission à chaque futur marié
pour se rendre à Toulon, port de guerre, afin de choisir sa future épouse.

Effectivement, les mariages militaires se faisaient au son d'un roulement de tambour.
Les 20 mariages eurent lieux, entre septembre 1842 et Mars 1843.

Une fois mariées, les jeunes femmes, souvent très jeunes, suivaient leurs nouveaux époux et
traversaient la Méditerranée pour trouver leur nouvelle patrie.

Elles avaient définitivement opté pour cette Algérie dont on parlait tant déjà à cette époque.

Comme promis par Bugeaud,
chaque couple reçut la somme de 500f pour l’achat d’un petit mobilier.

Le courcours de boules en 1932.


Chacun s'accorde à reconnaître
que ces unions quelque peu convenables qu'elles soient pour les morales conformistes
furent le départ de la prospérité de ce village.

Il a été légalement créé par arrêté du 25 Avril 1842, pour l'application
du systeme de colonisation militaire du Général Bugeaud connu sous le nom de Colons Gardes.

Mais, l'expérience fut peu favorable à ce systeme de peuplement.

Par décision du 18 Novembre 1843,
le village de Fouka fut remis à l'administration civile.

A partir de cette date, le village s'est successivement peuplé de colons libres.

Dès la fin 1843, le curé du centre y attire 13 familles de l'Isère, ses compatriotes.
D'autres originaires du Var et de la Drôme arrivent ensuite.

Les registres d'état civil seront ouverts en 1845.
Voici un extrait du premier acte de naissance du Village :

Le 5 Janvier 1845, à l'heure de midi,
l'officier de l'état civil Pierre Auguste Plancher, enregistre la naissance de :

Joseph Antoine Châtain

ainsi, il devient le premier enfant inscrit sur le registre des naissances de la future commune.

La Mairie érigée en 1904.

Il aura précédé,
seulement de 7 Jours, la première fille, née le 12 janvier 1845 et prénommée :

Nathalie Philomène Cadrieu.

Enfin, pour compléter le podium, il faudra attendre le 1er Février 1845, pour voir arriver :

Dieudonné Chaix.

En cette année 1845,
le petit village enregistrera l’arrivée dans ses foyers de onze enfants, mais seulement sept en 1846.

levy

petit complémentaire, La colonisation militaire est la grande idée du gouverneur Bugeaud. Il propose d'abord de remettre des troupeaux d'ovins et de bovins maigres à des soldats nomades qui les livre-raient engraissés à l'Intendance. Ensuite abandonnant ce projet d'élevage, il réalise dans le Sahel algérois à FOUKA un premier essai de village militaire avec des soldats libérés. Enfin, il fait à Mahelma toujours dans le Sahel et à Béni Mered dans la plaine de la Mitidja, un 2ème essai de centres militaires avec cette fois des soldats en service. Il n'y eut pas d'extension du système de Bugeaud en Algérie. Mais dans la province du Natal d'Angleterre essaya après la guerre de Crimée de créer des colonies militaires avec ses vétérans.

levy

Voyons dans le Sahel comment l'idée qu'il s'était mis en tête se concrétisa.
En 1841 Bugeaud rassemble tous les libérales des camps de l'Algerois et les exhorte à rester en Algérie pour qu'ils deviennent colons. Seulement 63 sur un millier répondent à son appel, 2 à peine possèdent quelques notions d'agriculture et savent tenir une charrue !

II fonde Fouka avec ce très petit nombre de volontaires, mais beaucoup abandonnent dès le début. Pour retenir les plus méritants Bugeaud propose à son ami le maire de Toulon que le grand port varois recherche 20 jeunes filles. Les mariages sont célébrés, suivant sa volonté, comme une cérémonie militaire d'où le qualificatif de " mariage au tambour " donné par les députés de l'opposition. Les 3/4 des toulonnaises s'enracinèrent à Fouka. Dès la fin 1843 des familles civiles s'installent à Fouka. Le curé du centre y attire 13 familles de l'Isère, ses compatriotes du Var et de la Drôme arrivent ensuite. L'étape du peuplement militaire se termine.
Les terres défrichées de ce centre créé à l'emplacement d'une source aménagée par les Romains sont au début ensemencées en blé et en fèves, les rendements sont faibles. La terre ne procure pas assez de bénéfices, beaucoup doivent partir.

En 1844 Bugeaud fonde Mahelma avec 60 volontaires en activité de service sur l'emplacement d'un ancien camp de zouaves. Les premiers colons élèvent des moutons, c'est en partie l'application du ter projet de Bugeaud. Mais bientôt " de fâcheux bruits circulent sur cette colonie militaire " (cf les villages algériens Ti p17 Emile Violard) Soult, ministre de la guerre, hostile au système de Bugeaud, se fâche... Il démissionne quelques mois après.

La plupart des soldats après leur libération du service retournent en France et vendent leur lots à des civils.

Pendant un demi-siècle Mahelma est un village pauvre, les jeunes marchent pieds nus, et ils ont des pantalons si rapiécés qu'ils ne peuvent aller à l'école, ils passent leur temps aux champs où ils gardent les bêtes (cp Congrès d'Alger Ti p 99 et 101 communication de Boyer-Banse).

C'est la vigne qui sauvera nos 2 villages. Avec la constitution d'un vignoble, Mahelma enfin connaît la prospérité. Ce centre sera le 1er dans le Sahel d'Alger à posséder une cave coopérative en 1912. A Fouka la vigne se répand partout, elle passe de 132 ha en 1878 à plus de 900 ha un demi-siècle plus tard. Elle donne des vins de qualité supérieure. Dans les interlignes du vignoble pommes de terre et petits pois sont cultivés : Fouka n'a eu sa cave coopérative qu'en 1927, mais c'est dans ce village en 1884 que le colon Paul Brame résolut le problème capital qui se posait aux viticulteurs des pays chauds : empêcher les températures de dépasser 40° dans les cuves en fermentation. Il prêcha de longues années dans le désert avant que sa méthode de vinification fut acceptée. Brame le 1er appliqua les procédés de réfrigération à la vinification des moûts de raisin ; grâce à lui les vins aigres-doux causés par les fermentations à haute température que l'on qualifiait de " goût d'Algérie " disparurent, " l'emploi du réfrigérant ne resta pas confiné en Algérie, il fut adopté aussi par d'autres pays chauds tel que la Syrie, l'Argentine, l'Afrique australe, le Mexique, la Californie " (cf la vigne en Algérie
thèse H. Isnard p194)

Dans l'histoire des 975 villages pieds noirs Fouka, un des 3 " villages de Bugeaud ", se singularisaient par 3 faits : d'une part par une faible proportion des terres improductives (moins de 5%) - " A Fouka, plus que dans tout autre centre, tout ce qui pouvait être mis en culture l'a été et seules quelques broussailles de lentisques éparses ont subsisté là où la charrue ne pouvait attaquer le roc (cf Un village de colonisation de Bugeaud : Fouka. Pierre Rouveroux p13) - d'autre part par une absence presque totale de la propriété indigène - " alors que dans de nombreux centres, les indigènes ont pût racheter une partie des lots de colonisation européenne, les habitants de Fouka, se sont au contraire attachés à leur terre - enfin par un maintien de la petite propriété, Fouka est resté très morcelé ".

Mahelma un des 3 " villages de Bugeaud ", se faisait remarquer lui aussi par quelques faits. Ce petit village à eu 2 églises, l'une dans un vestige à demi ruiné du camp des zouaves de 1835, l'autre érigée en 1875 au sein du cimetière des zouaves. Il possédait encore au moment de l'exode une vingtaine de maisons appelées " maison Bugeaud ". Quant à son plan il était de forme trapézoïdale alors que la plupart des autres centres pieds noirs étaient rectangulaires (celui de Rogigo était carré).

Enfin signalons que d'une famille de modestes colons de Mahelma est issu Joseph Serda. Cet ingénieur agronome s'installa dans le Constantinois, il se hissa au ter rang de l'agriculture bônoise, il fut à l'origine de la constitution des coopératives, il succéda comme député de Constantine (2ème circonscription) à Gaston Thomson qui détient encore la palme de la longévité parlementaire (54 ans et 320 jours) !

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