Les Chenouis du berbère « Ichenwiyen » population berbère d'Algérie d'environ 30 000 personnes habitent le Mont Chenoua qui surplombe la ville de Tipaza à 70 km d'Alger. Le Mont Chénoua, point culminant du Sahel algérois, est la limite orientale d'une région berbérophone qui s'étale de Bou Ismaïl (40 km à l'ouest d'Alger) jusqu'à Ténès (200 km à l'ouest d'Alger).
"j'ai quitté mon chenoua" :-)
Rachid Taha - Ya Rayah (Live)
Le Mont Chenoua, le mont oublié !
On me dit fou de retourner là-bas Là-bas dans ma montagne bien aimée Ne comprendront-ils donc pas Que demeurer sourd me torture ?
Et pourtant je suis retourné Là-bas dans ma montagne bien aimée Immortelle dans sa force profonde Tranquille adorant les cieux Acceuillant des vents farouches Quii soufflent sur son front l'écho de quelques âmes volées
On me dit fou de retourner là-bas Là-bas dans ma montagne bien aimée Ne sauront-ils donc jamais Que dans son sein Je couve mon nid ?
Le soleil frappait fort, l'orsque qu'enfin l'échine grisâtre du Mont Chenoua apparut la pleine bleue était là, majestueuse berçant ses vagues qui se retiraient en signe de révérences saluant le bienvenu. J'eu l'impression de renaître par cette bouffée d'air marin que venait me présenter la reine des mers... Ma montagne tout lâ-haut m'attendait. Dans mon silence je vivais mon Chenoua brisé... Murmures dans la plainte noyée dans les débris du silence des temples C'est l'âme de l'infant martyre qui revient bercer le crépuscule Il revient frémissant, plus doux que jamais de son printemps envolé... Une grande obscursité couvrit la montagne.
Revenez oh ! souvenirs
Revenez à moi
Comme lorsque nous étions enfants
Comme lorsque pieds nus sur les galets
Nous cherchions les petits coquillages enfouis dans l'eau
Quand nous essayions de nos petites mains
d'attraper les petits poissons
Revenez oh ! souvenirs
Revenez à mloi
Réveiller ce bonheur de la nuit tombante
Quand nous chantions le soir
Les étoiles éparpillées sur nos têtes
Tels des papillons en fête...
Sur ma prairie bleue je reviendrai tu sais Je reviendrai un jour l'orsque mon âge aura blanchi mes cheveux Je reviendrai marcher tout le long de tes rives Comme au temps ou mes jambes me faisaient voler.
''Ô brise vois-tu qui monte vers nous ?
C'est l'ami qui reviens près de nous
Et sur sa colline aimée se courbent les oliviers
Il erre candide sur l'étendue des ruines
Il revient à chaque lune éblouir les Dieux''
La terre a bougé, basculant les entrailles des mers
La mer a grondé une nuit crachant sa solitude
La mer a pleuré sur le Mont chenoua
L'oubli de ceux qui ne sont pas revenus.
S'abreuver de ses coquilles et de son eau salée...
A l'occasion de la saison culturelle "Djazaïr, une Année de l'Algérie en France", Olivier BARROT présente le livre de l'écrivain et romancière algérienne Assia DJEBAR "La Femme sans sépulture". Ce roman est un hommage à Zoulikha, une héroïne de la guerre d'Algérie. Couverture du livre "La femme sans sépulture" avec photo couleur d'un tableau non identifiée.
L’érosion de l’hégémonie occidentale s’étend au Liban où la population subit la menace israélienne depuis des décennies et vit au rythme des massacres à Gaza. Elle s’indigne largement du blanc-seing offert à Israël par Washington et ses alliés. Les discours critiques essaiment à présent au sein des couches sociales les plus « occidentalisées » de ce pays et touchent aussi la France.
Avec la présence de 250 000 réfugiés et la posture de « résistance » affichée par le Hezbollah depuis trois décennies, la cause palestinienne a souvent été instrumentalisée au Liban. Cependant, les enquêtes montrent que, depuis octobre 2023, elle fait l’objet d’une solidarité plus consensuelle. D’après le Centre arabe de recherche et d’études politiques (Carep), basé au Qatar et fondé par Azmi Bishara, le pourcentage « de Libanais estimant que la question palestinienne concerne tous les arabes et n’est pas simplement une cause palestinienne » est passé de 60 % l’année dernière à 84 % en janvier 20241. Comme l’analyse son directeur Mohamed Al-Masri,
les atrocités qui sont commises à Gaza, la réaction d’Israël qui refuse un cessez-le-feu tout comme des puissances occidentales, ont fait converger les Libanais par-delà leurs caractéristiques socioéconomiques et confessionnelles. L’opinion publique libanaise s’aligne sur celle des autres pays arabes en ce qui concerne le regard porté sur les pouvoirs occidentaux.
LE SOUVENIR DE CHIRAC ET VILLEPIN
En effet, le soutien sans grande réserve des pays occidentaux engendre une certaine désillusion chez les Libanais, alors que 89 % d’entre eux s’avouent affectés psychologiquement par la guerre à Gaza2. L’hypocrisie des tenants de l’ordre international qui s’indignent de la violence envers certains pour la légitimer à l’égard des Palestiniens entraîne colère et déception. Pour Steven Ghoul, mécanicien automobile vivant à Roumieh, « la vision que j’avais de la politique occidentale a complètement changé. Leur seule ligne politique est la protection d’Israël ». Nawal, commerçante libanaise de soixante ans installée à Paris, assure : « Pour nous, l’Occident, c’était les lois, les droits de l’homme, la démocratie… »
Or, « le génocide en cours à Gaza a révélé les limites de certaines valeurs telle que la liberté d’expression », observe Rana Sukarieh, professeure de sociologie à l’université américaine de Beyrouth (AUB) et spécialiste des mouvements de solidarité avec la Palestine. En témoigne la répression contre le soutien au peuple palestinien dans les rues, les universités et les médias. Rana Sukarieh précise :
Par conséquent, se développe chez les Libanais une critique accrue à l’encontre de la complicité occidentale avec le génocide et le colonialisme, ainsi que de l’hypocrisie de cette liberté d’expression sélective. Ceux qui étaient apolitiques, ou qui ne se faisaient pas entendre, sont devenus plus virulents dans leurs critiques.
L’écrasante majorité (97 %) des Libanais jugent « mauvaise » la réponse américaine au conflit. Pour 80 %, leur opinion sur la politique des États-Unis est devenue plus négative qu’avant octobre 20233.
L’Allemagne et la France cristallisent aussi les critiques. Certains attendaient davantage de Paris qui, il y a moins de vingt ans, se distinguait encore avec sa « politique arabe ». « Avant, je défendais la France, mais elle a perdu toute crédibilité vis-à-vis de ses valeurs », assène Nawal. Tony, consultant financier de 37 ans, avoue « être déçu par le comportement des élites françaises, leur double standard, et leur soumission à un État qui mène des actions génocidaires ». Même sentiment chez Ounsi Daif, franco-libanais travaillant pour une organisation environnementale :
Malgré ma conscience des intérêts économiques, géopolitiques, qui guident l’action des grandes puissances, demeurait en moi un reste inconscient de pensée selon laquelle Villepin, Chirac, étaient des personnalités dont les avis n’étaient pas exclusivement déterminés par les intérêts politiques et financiers. Mais à présent, c’est une claque monumentale. Il n’y a même pas un fond d’humanité ou de légalisme. Le peu de confiance que j’avais dans un système de valeur s’est complètement évanoui.
Ces remises en cause dépassent la simple réflexion et débordent sur la vie personnelle, entrainant parfois disputes familiales et ruptures amicales. Bien des Libanais interrogés témoignent de leur relecture du passé et de la déconstruction des récits hégémoniques qui tendent à propager une vision du monde occidentalisant les droits humains.
L’ANCRAGE D’ISRAËL DANS UN ORDRE COLONIAL
Ces témoignages convergent pour inscrire la politique d’Israël dans un ordre colonial qui « légitime » les massacres à Gaza, une « violence prétendument nécessaire » qui a fait de l’Occident la force dominante du système international. Ainsi, au sein de franges intellectuelles et militantes, le combat de la Palestine s’inscrit dans un continuum de luttes mondiales contre l’impérialisme telle que la résistance algérienne, les luttes autochtones ou le combat contre l’apartheid en Afrique du Sud. Youssef, monteur et réalisateur, conçoit « ce qui se passe à Gaza comme la confrontation à un projet européen, colonial et impérialiste, inscrit dans une longue histoire de l’oppression ». Hadi, étudiant de 20 ans, ajoute :
Le Liban lui-même, en tant qu’entité dans ses frontières délimitées, est une idée de l’Occident, une entité créée par la colonisation. Nous devons décoloniser nos esprits et nos territoires du Nord global, construire un imaginaire politique de solidarité entre les peuples.
La dépendance militaire et économique du pays est remise en cause. Youssef prend l’exemple de Nestlé qui a racheté la marque d’eau minérale libanaise Sohat : « Il s’accapare des ressources pour les revendre à prix fort, ce qui va conduire à des pénuries et à la pollution des sols ».
Ces discours ont trouvé écho dans les pages du premier quotidien francophone de la région L’Orient-le-Jour. Dans une tribune du 20 janvier, l’ancien diplomate égyptien Mohamed El-Baradei, prix Nobel de la paix affirme :
Une rupture imminente se profile entre l’Occident et le monde arabo-musulman [qui] a perdu confiance dans les normes occidentales qu’il perçoit : droit international et institutions mondiales, droits de l’homme et valeurs démocratiques.
Et dans un article commentaire paru le 27 avril, la journaliste franco-syro-libanaise Soulayma Mardam Bey dénonce la « criminalisation » du soutien à la cause palestinienne considéré comme une « apologie du terrorisme », répétant qu’il y a « quelque chose de pourri au royaume de France »4.
Néanmoins, ces critiques ne conduisent pas à se réfugier dans le camp opposé et ne se transforment pas en alignement sur des pays comme l’Iran. La perte par l’Occident du monopole de la raison morale peut s’opérer au bénéfice d’États comme le Brésil ou l’Afrique du Sud, dont l’initiative portée à la Cour internationale de Justice (CIJ) est célébrée sans illusion. Beaucoup pensent comme Lina, employée d’une ONG : « C’est un beau symbole de voir un pays du Sud global prendre la parole, tenir des pays occidentaux pour responsable, toutefois je doute que ça mène quelque part ».
Dans un tout autre registre, depuis une décennie déjà, la Russie a pu consolider son image auprès d’une partie de la population libanaise favorable au régime syrien, du fait de son intervention militaire visant à soutenir ce dernier (aux côtés du Hezbollah). Depuis les frappes israéliennes à Gaza, la propagande pro-russe s’est même amplifiée5.
MCDONALD’S ET STARBUCKS À COURT DE CLIENTS
Ces prises de distance s’accompagnent d’un boycott des biens issus de sociétés épinglées par la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) et identifiés grâce à l’application No Thanks. Quoique moins prononcé qu’en Jordanie ou aux Émirats arabes unis (EAU), le mouvement prend de l’ampleur. Rana Sukarieh assure :
On peut observer une progression certaine de [ces] pratiques à l’encontre de compagnies américaines ou connues pour leur complicité avec le colonialisme israélien. Prenez McDonald’s ou Starbucks : certains établissements sont désormais vides.
La volonté de consommer des produits estampillés libanais fait son chemin, défi difficile dans un pays où 80 à 90 % des biens consommés sont importés. Ainsi, l’entreprise de soda, Cedars Premium, voit son chiffre d’affaires augmenter depuis octobre, car elle approvisionne les restaurants de Beyrouth qui remplacent Pepsi et Coca-Cola par des produits alternatifs tels que Jalloul et Zee Cola. Des Libanais relatent leurs recherches pour modifier leur mode de consommation : ils évitent des objets aussi variés que les films de Hollywood, les shampoings l’Oréal et Pantene, ou certaines marques de vêtements.
Pour les gérants du restaurant Mezyan, institution mythique au cœur du quartier de Hamra, l’actualité n’a fait qu’accélérer un processus de promotion de produits libanais engagé depuis des années, notamment en raison de la crise. De l’autre côté de la rue, sur les murs de la librairie Barzakh, sont étalés des posters appelant au boycott avec le QR code permettant de se renseigner sur l’origine des produits. Toutefois, Mansour Aziz, co-gérant des deux lieux estime que « le boycott est un signe de solidarité, mais concrètement ça peut se révéler très compliqué. Pour de nombreux produits, seule une très faible part provient de sociétés occidentales ou israéliennes complices ». Il a tenté de convaincre d’autres commerces de délaisser les produits occidentaux au profit d’une production locale, sans succès.
Cette grammaire d’action vise aussi certains médias européens accusés d’une couverture « criminelle du génocide ». Pour certains franco-libanais comme Nawal, la mobilisation passe par le refus de voter dans l’Hexagone afin de « ne plus être complice ».
UNE ATTITUDE PARTERNALISTE
Si, comme dans les autres pays arabes de la région, les réseaux sociaux représentent la matrice privilégiée de la contestation, des rassemblements prospèrent également dans les rues. « Le 7 octobre a engendré une vague de mobilisations anti coloniales », témoigne Hadi, lui-même actif au sein d’un syndicat étudiant. Elles ne ciblent pas les autorités libanaises car elles n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël contrairement à des États comme le Maroc dont la normalisation des liens avec celui-ci est au cœur des critiques. Les manifestations visent les symboles du pouvoir occidental.
Le 17 octobre, alors que débutent les bombardements israéliens sur l’hôpital Al-Ahli Al-Arabi, les cortèges se dirigent spontanément vers les ambassades des États-Unis et de la France, mais aussi vers celles de l’Allemagne et de l’Union européenne. Des manifestants ont affiché des slogans de solidarité palestinienne lors d’une rencontre entre la ministre des affaires étrangères allemande Annalena Baerbock et son homologue Abdallah Abou Habib. Les rassemblements sont régulièrement organisés par des syndicats, des militants d’associations, et des partis de gauche et regroupent quelques dizaines ou centaines de personnes selon les jours. Ils sont réprimés par les forces de sécurité intérieure et par l’armée, ainsi que par les services de sécurité de l’ambassade américaine, avec mesures de détention préventive, arrestations et interrogatoires.
Par ailleurs, s’exacerbe un sentiment de frustration à l’égard de l’attitude paternaliste des institutions occidentales, tendant à imposer leurs « solutions » au pays et à monopoliser des activités que les organisations libanaises, qui connaissent mieux le terrain, pourraient mener à bien. Hadi a participé à la perturbation d’événements organisés par la Fondation Konrad-Adenauer à l’université Saint-Joseph.
Le 8 mars 2024, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le bureau d’ONU Femmes dans le quartier de Sin El-Fil à Beyrouth, pour dénoncer le silence de l’agence sur les massacres perpétrés par Israël à Gaza et cet « outil au service d’intérêts impérialistes, blancs, libéraux et capitalistes [qui] contribue à l’oppression, à l’agression et au meurtre des femmes à Gaza et en Palestine ». Pour les Libanais recevant des salaires de la part de ces organisations qui « parlent le langage de l’oppresseur », cette situation entraîne des « contradictions émotionnelles », s’épanche Lina.
Même son de cloche du côté de la culture, souvent dépendante de financements européens. Active dans le secteur du cinéma, Nour confie qu’elle ressent
toute cette énergie qui vient du monde arabe. Cela renforce ce sentiment d’appartenir à une nation qui se révolte, qui se réveille. On fait quand même partie d’un continent auquel on tourne complètement le dos. On ne regarde que ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée !
Dalia, photographe très critique du Western gaze6 qui sévit dans son milieu professionnel, affirme qu’elle « veut adresser [ses] messages au Liban, pas à l’Occident ».
D’autres artistes ont quitté des collectifs américains tel que Women Photograph ou Diversify Photo en raison de leur absence de solidarité avec la Palestine, tandis qu’un mouvement timide de boycott des manifestations culturelles européennes s’est esquissé pendant l’hiver, visant notamment le festival du film de la Berlinale. « Plutôt que d’attendre qu’ils nous excluent, c’est nous qui décidons de ne plus y aller », conclut Nour.
CLOTHILDE FACON-SALELLES
Chercheuse en science politique à l’université d’Anvers, docteure en sociologie, spécialisée sur le Liban.
SÉGOLÈNE RAGU
Photojournaliste franco-libanaise, basée à Beyrouth.
René Knégévitch a 24 ans quand, en tant qu'appelé du contingent, il est envoyé de l'autre côté de la Méditerranée. Aujourd'hui âgé de 89 ans, il n’a pas oublié les terribles scènes dont il a été témoin.
"Encore maintenant, je fais des cauchemars. Demandez à ma femme ! La nuit, je me réveille en sursaut. J’ai sauté du lit et j’ai renversé la table de chevet, je suis à terre. Je ne supporte pas non plus les pétards. Soixante ans après, les souvenirs de ce que j'ai vécu en Algérie sont profondément ancrés en moi.
En janvier 1959, je débarque en bateau avec 600 autres jeunes. Je suis là sans vouloir l’être. J’ai 24 ans, j’enseigne dans un collège rural de la Sarthe. Adhérant au Parti communiste et à la Fédération de l’Éducation nationale, je suis également membre du Mouvement de la paix. J'ai participé à des manifestations contre les "opérations guerrières" menées de l’autre côté de la Méditerranée. Mes prises de position sont connues de la hiérarchie militaire, ce qui m’empêche d’obtenir le rang d’officier. Je suis donc affecté comme secrétaire-comptable à la base française d’Aflou dans le djebel Amour, une région montagneuse à l'intérieur du pays. Les conditions de vie sont spartiates. Nous sommes une trentaine entassés dans un baraquement en planches. L’hiver, il fait très froid. Les températures descendent à -12°C. L’été, nous vivons dans une fournaise poussiéreuse. Les odeurs sont insupportables".
La torture est pratiquée par le 2e bureau
"J’apprends très rapidement que la torture est pratiquée par le 2e bureau. L’un de mes camarades y est affecté. Je lui demande d’y assister. Cela peut sembler étrange, mais pour moi, il est vital d'en être témoin pour l’écrire et le raconter. Au total, j’ai vu deux personnes se faire torturer. Je me rappelle bien cette femme débusquée par des soldats lors d’une patrouille. Dans une pièce dédiée, elle est déshabillée, puis tabassée. Ensuite, elle est suspendue au-dessus d’un kanoun, une sorte de brasero, jusqu’à être brûlée. Le lendemain, quand je demande de ses nouvelles, on m’apprend qu’elle est "sous le chêne", c’est-à-dire morte. Je n’ai jamais su qui elle était".
Des détenus jetés d'un hélicoptère
"J’ai aussi été le témoin d’autres crimes abominables. Les geôles du camp militaire sont souvent pleines. Alors, le colonel demande qu’on prépare un hélicoptère. Une quinzaine de détenus, réputés être les plus dangereux, sont amenés dans l’appareil, encadrés par deux appelés. Quand l’engin est assez haut et survole les crêtes rocheuses, ordre est donné d’ouvrir la porte latérale et de jeter les prisonniers. Le soir, le champagne coule au mess.
Je vis dans un environnement hostile, raciste. Les habitants sont les victimes quotidiennes d’insultes et de violences gratuites. Même les harkis, qui se battent pourtant pour la France, sont considérés comme des sous-hommes. J’enrage. Une nouvelle fois, je vois tout, je note tout".
Des habitants en haillons et sous-alimentés
"Heureusement, je ne vis pas qu’enfermé dans cette situation infernale. Pour les besoins de mon poste, il faut que je me rende régulièrement à Aflou. Ces sorties sont pour moi l’occasion de découvrir un peuple et de m’y faire des amis. Aflou est alors un gros bourg de 5000 habitants. Je noue des relations avec les fellahs, les Israélites, les commerçants et même le maire. Le thé, les gâteaux, les brochettes d’agneau facilitent les conversations. J’en profite pour prendre des diapositives. Je visite aussi les petits villages de la région. Il y a cette mechta (hameau) appelé le "Village Nègre". 800 personnes y vivent à l’écart de tout, dans des conditions déplorables. Il faut imaginer des gourbis au sol de terre battue, des rues poussiéreuses et un seul point d’eau. Les habitants portent des haillons et sont sous-alimentés. L’armée interdit qu’on s’y rende. À chacune de mes visites avec mon ami Keller, je suis entouré d’une nuée d’enfants. Quand j'ai publié en 2020 Quand il neigeait sur le djebel Amour… (éd. Amalthée) qui reprend mon journal de l’époque, l’une de ces petites filles et son frère m’ont écrit. Nous nous sommes revus. Mon livre a aussi été l’occasion pour d’autres Algériens de revenir vers moi après tant d’années. C’est formidable. Je ne pourrai jamais oublier cette période de ma vie".
Raconter l'horreur de la guerre d'Algérie
"Après deux ans, en décembre 1961, je rentre en France. Je reprends quasiment tout de suite mon métier de professeur. Je retrouve en classe de 3e les petits élèves de 6e que j’avais dû laisser bien malgré moi. Leur présence me réconforte et m’aide à panser mes plaies. Tout de suite, je décide d’alerter l’opinion sur ce qui se passe en Algérie. Je donne des conférences pour le Mouvement de la paix de la Sarthe. Je réalise aujourd’hui que raconter la réalité monstrueuse de cette guerre m’a aidé."
En guerre pour la liberté
L’Algérie occupe une place à part dans l’Empire colonial français. En novembre 1954, une insurrection débute pour l’indépendance. Dès 1956, des appelés du contingent sont envoyés se battre. La torture va être employée par l’armée française au cours d’"interrogatoires renforcés". Le Front de libération nationale (FLN) pose des bombes qui font de nombreuses victimes. En juin 1958, le général de Gaulle est rappelé au pouvoir. Après des années de terrible conflit, les accords d’Évian, signés en 1962, conduisent à l’indépendance du pays. Au total, 1,3 million de soldats français ont traversé la Méditerranée entre 1955 et 1962, et 27 700 d’entre eux sont morts. Ils sont 400 000 civils et combattants algériens à avoir péri. Un million d’Européens d’Algérie, les pieds-noirs, ont dû quitter leur terre natale.
René Knégévitch est né en 1934. D'abord professeur de Lettres classiques, il exerce ensuite le métier de principal de collège, dans la Sarthe et en Haute-Vienne. Marié, père de deux enfants, il a aussi été militant syndical.
Professeur de Lettres, né à La Courtine, René Knégévitch a été quelques années Principal du collège d’Eymoutiers. En 1959 et 1960, appelé sursitaire, il est affecté à un régiment d’artillerie au bourg d’Aflou, dans le Djebel Amour, massif de l’extrême sud-oranais. Militant de gauche, anticolonialiste, il part avec l’intention d’observer, de comprendre, en dépit de « l’étau militaire et [de] la perte de [sa] liberté d’expression ».
Le livre est fait d’une partie des notes, remaniées, extraites du carnet qu’il a tenu au jour le jour (et dissimulé sous son matelas), durant les 24 mois de son service en Algérie. Tel quel, il constitue un double témoignage historique : sur les faits et gestes de l’armée française et les souffrances endurées par le peuple algérien, d’une part, sur l’expérience traumatisante, jamais complètement guérie, qu’un jeune homme instruit a faite de ce qu’il appelle « la sauvagerie de l’Homme », d’autre part. En exergue du livre est placée une phrase de l’écrivain italien Curzio Malaparte : « Je ne savais pas qu’une guerre n’a jamais de fin pour ceux qui se sont battus. »
L’auteur a pris soin d’introduire son récit par une quinzaine de pages qui rappellent avec précision le contexte historique et politique de l’époque, alors qu’officiellement on a parlé pendant un certain temps d’« événements » pour évoquer cette guerre. Il cite quelques chiffres glaçants : 24300 conscrits français tués, sans compter les invalides, blessés, traumatisés psychologiquement et jamais soignés ; un million de morts sur une population de 8 400 000 habitants arabes…
Avec un arrière-plan psychologique d’ennui, de dégoût, de honte, de mauvaise conscience et d’interrogations sur le rôle qu’on l’oblige à tenir en dépit de ses convictions anticolonialistes, avec tout autant la peur quasi permanente de mourir avant d’être libéré de ses obligations militaires, René Knégévitch raconte la routine et l’inconfort du quotidien, le chaud, le froid (« quand il neigeait… »), les convois sur la piste avec la crainte toujours présente des embuscades, le « crapahut » épuisant dans la montagne, les gardes nocturnes angoissantes derrière les barbelés du poste, les accrochages avec les maquisards du FLN et leur cortège d’horreurs. Si le niveau d’instruction de l’auteur en fait un « intellectuel » mal vu de certains de ses supérieurs, il lui permet néanmoins d’assurer des tâches administratives : « Secrétaire de jour. Soldat de jour et de nuit ». C’est ainsi qu’il découvrira en s’occupant de la comptabilité de l’unité que plusieurs officiers et sous-officiers de carrière détournent à leur profit la paye de harkis fictifs, inventés pour les besoins de la cause…
L’auteur, en dépit du réconfort trouvé auprès de quelques camarades partageant ses idées, est toujours guetté par le désespoir. Cependant, il garde la volonté de témoigner sur ce qu’il voit en Algérie, et qu’il énumère un jour où il répond à un sous-officier qui accusait les enseignants d’inciter les jeunes à détester l’Armée : « Ecoutez, mon adjudant, vous qui êtes chrétien, comment pouvez-vous approuver ce qui se passe ici : les corvées de bois [exécutions sommaires], les tortures, les représailles, les vols, les viols ? ».
Ce livre a le mérite rare de rompre le silence dans lequel se sont enfermés depuis quarante ans la grande majorité des anciens appelés en Algérie, marqués par l’expérience définitivement traumatisante qu’ils ont vécue là-bas. René Knégévitch conclut lucidement sur la nécessité que s’ouvrent aussi, de l’autre côté de la Méditerranée, les archives de cette guerre, à la faveur d’un renouveau démocratique. Il aspire à « la fraternité partagée afin de réparer les déchirures persistantes des hommes », il souhaite que puissent se « cicatriser les blessures des mémoires ».
Daniel Couégnas
Pourquoi si tard ?
Voici la réponse de René Knégévitch (3.12.2020)
«J’ai passé, sans aucun regret, le plus clair de ma vie à assumer des charges politiques, syndicales et associatives. Alors, mon temps libre ! Je pensais que la plongée dans mon carnet de route, les diapos et documents de 1959 et 60 (échappés au contrôle) serait douloureuse. Je redoutais qu’une marée sans fin ne me ramenât sur ce coin de terre algérienne que j’ai tant aimé, et où j’ai vu tant de violences.... (finalement) une confession à l’hiver de ma vie … curieusement, l’écriture du manuscrit n’a pas déclenché la souffrance envisagée. J’avais l’impression de ne plus être l’acteur des faits, mais un observateur à distance, échappant à la violence des affects d’alors ».
ais un observateur à distance, échappant à la violence des affects d’alors ».
Intervention de René Knégévitch lors de notre assemblée générale annuelle du 19 septembre 2019 à La Courtine pour présenter son livre "Quand il neigeait sur le Djebel Amour"
La tragédie que vit Gaza est toujours d’actualité. Après plus de 20 ans après le titre du Silence des mosquées, Pierre de Gaza, les civils ne cessent d’être affamés, tués et privés de leurs dignités. Une dignité que chaque humain devrait avoir comme un droit impossible à bafouer.
Le mot califat circule à Hambourg. C’est ce qu’on appelle un compte à rebours… où il n’est guère question de grand remplacement mais de guerre de succession… Au suivant chantait la chanson pour nous suggérer que ceux qui étaient derrière veulent nous passer devant ! Parce qu’ils n’ont pas les mêmes valeurs que nous.Qui sont-ils ? Qui sommes-nous ? Ils ne sont pas avec nous, donc ils sont contre nous.Que font-ils chez nous ?A vouloir vivre comme s’ils étaient chez eux… à dévaloriser nos valeurs en y mettant le feu… même à sciences-Pô, ils ont cherché à nous faire la peau.Ils prétendent que nos lumières n’ont rien de lumineux. Elles font du bruit, mais ça sonne creux. Il est clair qu’elles n’éclairent plus personne en imposant l’oubli de Dieu. C’est laïc et tragique en même temps. Parce qu’il n’y a plus de référent, de référent absolu. Les islamistes sont partout. Avec ou sans atouts, ils sont entrain de mettre tout sens dessus-dessous. Ce n’est plus un secret : aucun de nos décrets n’en saurait venir à bout. Ils sont venus, bien ou mal venus, nous dire que dans notre vision du monde : rien ne tient debout… c’est du moins, ce qu’ils se disent de nous : que même si nous avons nos raisons d’être fous, nous n’avons aucune raison de nous en prendre à ceux qui ne sont pas comme nous.
Alors que la Jordanie est intervenue pour protéger Israël contre les drones et les missiles iraniens, dans la nuit du 14 avril, des défilés quotidiens de soutien à Gaza ont marqué la seconde moitié du mois de ramadan à Amman et les étudiants de toutes les universités s’apprêtent à se mobiliser ce mardi 30 avril. Les manifestants, durement réprimés, dénoncent l’ambivalence de la position des autorités qui tentent de reprendre la main.
Le ciel d’Amman la tranquille s’est embrasé. Dans la nuit du 14 avril 2024,les habitants de la capitale jordanienne ont été témoins d’un spectacle inhabituel, dans cette cité réputée pour son calme. Des dizaines de drones et de missiles iraniens sont venus rompre la torpeur de la ville, avant d’être interceptés par les forces armées jordaniennes, sous les yeux ébahis des citadins.
Après une journée de balbutiements, les autorités jordaniennes ont reconnu leur responsabilité dans la défense d’Israël, par la voix du ministre des affaires étrangères, Ayman Safadi, interrogé par CNN, le 15 avril.
Les projectiles qui violent notre espace aérien constituent une menace pour la Jordanie, et nous avons fait ce qu’il fallait pour neutraliser cette menace. Et permettez-moi d’être très clair : nous ferons la même chose, quelle que soit la provenance de ces drones, d’Israël, d’Iran ou de n’importe où ailleurs. Notre priorité est de protéger la Jordanie1.
Cet épisode se déroule dans un contexte déjà tendu pour la monarchie hachémite, qui abrite des bases militaires britanniques, françaises et états-uniennes notamment. Déjà fin janvier, l’attaque mortelle d’un avant-poste américain dans le nord-est du pays par une milice Kataeb Hezbollah irakienne soutenue par l’Iran avait fait craindre une escalade régionale.
L’embarras des autorités à reconnaitre leur rôle dans cette nuit de tension souligne l’ambiguïté de la position de la monarchie sur la guerre à Gaza entre d’un côté, le soutien affiché aux Gazaouis et de l’autre, le respect de l’accord de paix avec Israël2. Oscillant entre circonspection, déception et compréhension, la rue jordanienne est relativement divisée sur l’action des forces armées dans la nuit du 14 avril.
« SOUS COUVERT DE DÉFENDRE LE TERRITOIRE NATIONAL, LES AUTORITÉS PROTÈGENT ISRAËL ».
Selon Abdel Rahman, un coiffeur dans la trentaine, « la Jordanie a défendu son territoire cette nuit-là ». Même son de cloche chez Leila qui se présente comme une jeune web-designeuse : « un geste logique pour tout pays qui se sent menacé ». De nombreux témoignages soulignent l’impuissance de la Jordanie, embarquée dans un conflit qui la dépasse. Pieds et poings liés aux décisions de ses alliés américains et israéliens, Amman n’aurait pas son mot à dire.
Pourtant un discours critique vis-à-vis de cette interception semble l’emporter. Aux yeux de Mohamed, chauffeur de taxi en âge d’être retraité, le gouvernement a agi tel un « traitre » en défendant Israël, oubliant ainsi ses obligations morales de soutien aux Palestiniens. Tout comme ce fringant travailleur du secteur banquier, Chérif, qui considère : « La Jordanie a fait une erreur en tentant de stopper les frappes iraniennes. Nous aurions dû laisser Israéliens et Iraniens se battre, car tous deux méritent d’être frappés ». Abondant dans le sens de ses concitoyens, Farah dénonce l’hypocrisie des autorités qui, « sous couvert de défendre le territoire national, protègent Israël ».
Cette polémique vient s’inscrire dans un contexte de mobilisations populaires quotidiennes en faveur de Gaza et d’appels au cessez-le-feu. Parallèlement, les manifestants n’épargnent pas le pouvoir et exigent une position plus ferme à l’égard d’Israël. Les manifestations du ramadan mettent en évidence les contradictions de la position jordanienne. Les protestataires rassemblés au niveau de la mosquée Al-Kabouti, non loin de l’ambassade israélienne, scandent :
Ô lâches gouvernements arabes ! Au nom des sans-voix, nous protestons contre le pont terrestre. Le pont terrestre est une trahison. Nous aussi, nous sommes aux côtés de Gaza. Nous sommes assiégés.
Des informations, démenties par le gouvernement, font état de l’établissement d’un corridor à travers la Jordanie et par lequel les pays arabes du Golfe contourneraient le blocus des Houthis à l’encontre des navires israéliens en acheminant par camions des produits vers Israël.
Depuis le 18 mars et le début du siège de l’hôpital Al-Shifa par l’armée israélienne, des rassemblements organisés par le Forum national pour la solidarité avec la résistance et le mouvement Ataharrak contre la normalisation, rassemblent entre 3 000 et 5 000 personnes tous les soirs dans le quartier de Rabbié, au centre de la capitale.
Ces derniers condamnent le génocide en cours à Gaza, et appellent au cessez-le-feu que rend encore plus urgent la perspective d’une offensive israélienne sur Rafah. D’autant que la population jordanienne est composée en grande majorité de réfugiés palestiniens (entre 60 et 70 %), arrivés au lendemain de la Nakba puis dans la foulée de la guerre de 1967. Bien qu’intégrés à la population et disposant de documents d’identité jordaniens, à l’inverse des réfugiés palestiniens établis au Liban ou en Syrie, ils n’en oublient pas pour autant leurs racines, comme en témoigne la présence de nombreux keffieh et autres drapeaux palestiniens dans le cortège.
Outre un cessez-le-feu, les manifestants réclament la fermeture définitive de l’ambassade israélienne à Amman. Bien que celle-ci ait été vidée de son personnel en octobre 2023, et que l’ambassadeur jordanien en Israël ait été rappelé le mois suivant en guise de protestation, des rumeurs de reprise de l’activité du complexe diplomatique israélien font craindre ce que les manifestants perçoivent comme une énième trahison du royaume hachémite à l’égard de la cause palestinienne.
Ce n’est pas la seule demande, comme nous l’explique Ahmed3 : « Nous demandons la fermeture du pont terrestre qui passe par la Jordanie pour alimenter les sionistes en marchandises ». Autres exigences : « Mettre fin à la normalisation avec Tel-Aviv, annuler le traité de paix avec Israël et l’accord sur le gaz, et enfin stopper les exportations de légumes jordaniens vers ce pays ».
De même, les manifestants rejettent catégoriquement tout éventuel élargissement des accords énergétiques entre les deux pays. En 2023, la Jordanie, frappée par un stress hydrique inquiétant, a formellement demandé à son voisin de lui fournir de l’eau en échange d’énergie. Toutefois, le ministre des affaires étrangères déclarait le 16 novembre 2023 : « Nous ne signerons pas cet accord. Pouvez-vous imaginer un ministre jordanien assis à côté d’un ministre israélien pour signer un accord eau contre électricité, alors qu’Israël continue de tuer des enfants à Gaza4 ».
La réévaluation des relations de la monarchie avec les États-Unis, à la lumière de son indéfectible soutien à Israël, fait également partie des demandes des manifestants. Les deux pays sont liés par des traités qui assurent à la Jordanie le versement annuel d’une aide économique et militaire de 1,45 milliard de dollars jusqu’en 2029.
DE NOMBREUSES ARRESTATIONS
Bien que pacifiques, les manifestations se terminent souvent par une répression violente. Selon une stratégie assez classique d’encerclement, les forces de l’ordre forment un cordon qui entoure les militants, puis les poussent en dehors de la place Al-Kalouti afin d’écourter les rassemblements.
Parallèlement, les autorités ont procédé à de nombreuses arrestations de journalistes, de manifestants et de personnalités politiques. Le Centre d’études sur les droits humains d’Amman (ACHRS) dénombre pas moins de 116 arrestations depuis le 18 mars 2024. Dans un communiqué publié le 3 avril, il dénonce :
la répression des manifestations pacifiques, exhortant le gouvernement à autoriser des rassemblements sûrs, légitimes et pacifiques, conformément aux droits civils des citoyens tels que garantis par la Constitution, ainsi que par le droit humanitaire international5.
Reporters sans frontières a également fait état de « pressions croissantes envers les journalistes couvrant les manifestations contre la guerre à Gaza ».
Dans une interview télévisée à la chaine étatique Al-Mamlaka, Ayman Safadi a tenté de se dépêtrer des contradictions.
Entre le droit constitutionnel de manifester pacifiquement et le devoir constitutionnel du gouvernement et des institutions de l’État de faire respecter la loi, il y a de la place pour une complémentarité entre les positions officielles et populaires.
En marge des manifestations, de nombreux militants ont été arrêtés en vertu des dispositions de la récente « loi cyber » en application depuis septembre 2023. Cette dernière criminalise de nombreuses activités en ligne et limite fortement la liberté d’expression, au nom de l’unité nationale. C’est sur son fondement que près d’un millier d’individus ont été arrêtés depuis le 7 octobre, pour des publications critiquant la politique du gouvernement vis-à-vis d’Israël ou encensant le Hamas. Parmi eux, deux membres du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) en Jordanie.
Les symboles palestiniens ont progressivement été bannis des rassemblements, à commencer par le drapeau suivi, quelques jours plus tard par... le keffieh.
Les autorités jordaniennes ont blâmé l’appel de Khaled Mechaal, membre du bureau politique du Hamas en exil, fin mars, à descendre dans la rue, notamment en Jordanie, en Égypte, en Algérie et au Maroc, pour protester contre l’occupation israélienne. Elles ont accusé « les dirigeants du mouvement islamique à Amman de se coordonner avec les dirigeants du Hamas à l’étranger afin d’entraîner le public jordanien dans la guerre à Gaza ». Une enquête officielle a été ouverte sur ce que les autorités qualifient « d’appels exhortant le public jordanien à s’engager dans une escalade contre son propre gouvernement ».
De leur côté, les protestataires continuent à s’époumoner et à dresser les louanges du mouvement islamique. « Que la voix d’Amman se fasse entendre »,« Nous faisons partie du déluge6. Que chaque traître et collaborateur l’entende », ou encore « Avec le Hamas pour la libération », entend-t-on dans les manifestations. Le pouvoir craint une instrumentalisation de ces mouvements par la population palestinienne et leur détournement à des fins idéologiques. Par ailleurs, la commission des affaires étrangères de la chambre basse du Parlement a publié une note dans laquelle elle rejette « toute tentative menée par un petit groupe infiltré, qui cherche à saboter et à saper l’unité nationale ».
Ces mises en garde font écho aux déclarations du porte-parole de la milice irakienne pro-Iran Kataeb Hezbollah qui, après l’attaque israélienne contre le consulat iranien en Syrie, a menacé d’armer 12 000 combattants jordaniens pour combattre Israël. Cette menace a été suivie par des déclarations d’éminents dirigeants du Hamas soulignant l’importance des manifestations en Jordanie. Abou Hamza, porte-parole du mouvement du Djihad islamique palestinien, a également dédié un message de soutien aux manifestants d’Al-Kalouti.
AGITER LE MENACE DE LA DÉSTABILISATION PROVOQUÉE PAR L’ÉTRANGER
La couverture médiatique des manifestations constitue une caisse de résonance des lignes de fracture régionale. Des médias tels que Sky News Arabia ou Al-Arabiya ont abordé les manifestations en donnant la parole à de nombreux invités critiquant les rassemblements, présentant ceux-ci comme des manœuvres de l’Iran qui aurait conspiré avec les Frères musulmans et le Hamas pour semer la confusion au sein du royaume hachémite.
Dans la même veine, un membre du Conseil national palestinien, Oussama Al-Ali, affilié au Fatah, a qualifié les manifestants Jordaniens de « vaches arriérées », alimentant ainsi le narratif hostile au Hamas, à l’Iran et aux Frères musulmans.
L’accent mis sur la thèse de la tentative de déstabilisation jordanienne marque un changement de ton eu égard à la couverture antérieure des grands médias du Golfe, qui étaient plus hésitants à critiquer le Hamas jusqu’à récemment.
Le soutien aux Palestiniens de Gaza est une question extrêmement sensible dans le pays, en raison de l’émotion qu’elle véhicule au sein de la population jordanienne et de l’attention médiatique qu’elle génère. Dès lors, une répression excessivement violente des manifestations parait difficilement envisageable. D’où la nécessité d’alimenter la thèse d’une tentative de déstabilisation par des forces extérieures, Hamas et Iran en tête. La sempiternelle menace à l’unité nationale devient donc une véritable raison d’État.
Ces manifestations soulignent néanmoins les contradictions et ambiguïtés de la position jordanienne dans le conflit en cours. La monarchie hachémite est certes engoncée dans une équation manifestement insoluble, entre la nature intrinsèquement pro-palestinienne de son opinion d’une part, et ses impératifs stratégiques et économiques d’autre part. Mais la hausse des tensions régionales expose le royaume au risque de se retrouver du mauvais côté de l’Histoire.
La monarchie hachémite marche sur des œufs, et le ministre des affaires étrangères a tenté le 15 avril 2024, tant bien que mal, de réconcilier les souhaits populaires et les nécessités du pouvoir.
La position officielle et la position populaire concernant la question palestinienne sont les mêmes, et il n’y a aucune différence entre les deux. Le peuple exprime sa colère face aux crimes commis contre les Palestiniens à travers des manifestations, et le gouvernement l’exprime à travers des actions et des efforts politiques et diplomatiques7.
À cet égard, l’attaque iranienne de la nuit du 14 avril, apparaît comme une aubaine pour le régime jordanien. Elle donne corps à ladite « menace » iranienne de déstabilisation de la région et donc du royaume, servant ainsi de prétexte à la répression des manifestations.
C’est le sujet de l’heure en France qui découvre stupéfaite l’exode inverse de ses cadres musulmans alors qu’elle déploie des moyens colossaux pour lutter contre l’immigration notamment en provenance du Maghreb.
Las des stigmatisations et des discriminations notamment à l’emploi, beaucoup de cadres musulmans songent à s’expatrier, ou l’ont déjà fait.
Dans un contexte de montée de l’extrême-droite et de libération de la parole raciste, les musulmans sont parfois contraints au choix douloureux de tout quitter pour retourner vers leur pays d’origine comme l’Algérie ou d’autres destinations, comme les pays du Golfe, le Royaume-Uni, le Canada, La Suisse ou l’Allemagne…
Le phénomène n’est pas encore quantifié en France, mais selon les chercheurs Julien Talpin, Olivier Esteves, et Alice Picard qui viennent de publier un livre au titre évocateur « La France tu l’aimes mais tu la quittes », les départs se compteraient en milliers, « voire par dizaines de milliers ».
En attendant les politiques, les médias et les chercheurs français commencent à se pencher sur le phénomène qui fait perdre à la France ses meilleurs cadres musulmans dans un contexte mondial marqué par une compétition entre les pays développés comme le Canada et l’Allemagne pour attirer les compétences afin de répondre aux besoins de leurs économies.
L’occasion pour les langues de se délier. Beaucoup de musulmans qui ont en tête l’idée de changer de pays ou qui sont déjà ailleurs, témoignent, en gardant l’anonymat dans la plupart des cas pour des raisons évidentes.
Farid* était « bien installé » en France grâce à son statut de cadre commercial. Ce qui ne l’a pas empêché de s’exiler en Suisse voisine.
« J’ai décidé de quitter la France durant les élections présidentielles de 2022, à cause des polémiques nauséabondes entre Éric Zemmour, le Rassemblement national, sans parler des Républicains. J’avais l’impression que tous les maux de la France étaient de notre (musulmans) faute », raconte-t-il à TSA.
« La France, tu l’aimes ou tu la quittes ». Cette sentence, prêtée à tort ou à raison à l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, est devenue le slogan des racistes de tout bord en France.
« Quand Sarkozy a dit « La France tu l’aimes ou tu la quittes », j’ai décidé de quitter la France et je ne le regrette pas », confie Lina* à TSA, cadre dans un grand groupe dans un pays voisin de la France. « Je ne pouvais pas rester dans un pays où la stigmatisation des musulmans est le programme électoral d’une partie de la classe politique. C’est insupportable », raconte-t-elle.
L’acharnement d’une partie de la classe politique et de certains médias sur l’islam et les musulmans a fini par déboucher sur une tout autre situation, « la France, tu l’aimes mais tu la quittes ».
C’est d’ailleurs le titre d’un livre qui vient de sortir vendredi en France sur le phénomène de la fuite des cerveaux musulmans. Il s’agit d’une enquête menée par trois sociologues, dont Julien Talpin, à travers un échantillon de 1000 personnes et 140 entretiens approfondis.
Farid s’est installé en Suisse où il a trouvé un travail conforme à ses compétences. En termes d’embauche et d’avancement, il n’y a pas photo avec ce qui se passe en France. La preuve, le cadre d’origine algérienne est passé directeur commercial « en peu de temps » alors qu’en France, dit-il, « c’est effectivement plus difficile pour les personnes issues de l’immigration ».
Farid est parti seul, sans sa femme, qui est aussi cadre dans le domaine pharmaceutique, et son fils. Une année et demi après, il assure qu’il « ne regrette rien ». Bien au contraire. Et c’est pour cela que sa famille s’apprête à le rejoindre « définitivement » dès l’été prochain. Pour cette famille, comme beaucoup d’autres d’origine musulmane, c’est « adieu la France ».
S’il dit se sentir bien en Suisse, c’est que le problème n’est pas dans l’incompatibilité de sa culture musulmane avec les valeurs occidentales, comme on l’entend souvent en France depuis quelques années. La Suisse aussi est de culture occidentale. Cette réalité a été rappelée par le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, dans un récent billet publié dans le journal Le Monde.
Témoignages de cadres musulmans
qui quittent la France
« Il est troublant de constater que les pays accueillant ces exilés français sont majoritairement imprégnés de culture occidentale et majoritairement chrétienne comme la Grande Bretagne », a écrit le recteur, lui-même d’origine algérienne, tout en déplorant « une perte immense pour la France en termes de talents, de compétences et de contributions ».
Farid confirme que le perdant dans cette équation ce ne sont pas les « exilés » qui finissent toujours par trouver mieux ailleurs, mais bien le pays, la France, qu’ils quittent.
« En fait, la France risque de perdre les meilleurs, ceux qui parlent plusieurs langues, ceux qui ont des compétences, et de garder les moins bons. Les compétences optent pour le Canada, les harragas pour l’Espagne et la France », analyse Karim, cadre dans une grande entreprise en France. Soit l’exact inverse de la politique des visas appliquée par la France aux demandeurs maghrébins.
« En tirant dans le tas pour soi-disant réduire l’immigration notamment d’origine musulmane, les extrémistes de tout bord ont fini par cibler tous les musulmans y compris ceux qui sont Français », analyse un chef d’entreprise qui veut rester anonyme. En réalité, le problème de l’extrême-droite en France est l’islam comme le proclame Éric Zemmour.
« L’Islam n’est pas compatible avec la République », répète celui qui est souvent invité sur les plateaux TV pour répandre sa théorie sur le grand remplacement.
Même l’ancien premier ministre Alain Juppé a posé une question similaire, sans être affirmatif comme le polémiste d’extrême-droite.
« Est-ce qu’il y a une forme d’islam qui est compatible avec la République ? Je veux encore le croire. Parce que si la réponse est non à cette question, cela veut dire qu’il y a 4 à 5 millions de Français musulmans qui n’ont pas la place chez nous », a dit cette figure de la droite le 22 octobre sur la radio communautaire Radio J, soit deux semaines après l’éclatement de la guerre à Gaza qui a cristallisé les débats sur la place de l’islam en France .
« Il y a une fuite des cerveaux, on se prive de talents », s’alarme dans le Parisien Mariam Khattab, spécialiste en ressources humaines au cabinet de recrutement Mozaïk RH.
« Les discriminations, le racisme sont à l’origine d’un gigantesque gaspillage humain et de perte de talents », déplore pour sa part sur X, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
Outre ceux rapportés dans l’enquête sociologique qui vient de paraître, de nombreux témoignages sont cités ces derniers jours dans les médias français. Ils sont tous aussi poignants les uns que les autres et décrivent une atmosphère invivable en France.
Antoine Léaument, député LFI, a assuré sur LCP que de nombreux compatriotes qui n’ont pas sa « couleur de peau » viennent le voir pour lui dire ceci : « L’ambiance est tellement nauséabonde que j’ai envie de quitter mon pays ».
Sur RMC, un auditeur a témoigné au téléphone qu’il à dû changer son prénom musulman pour un autre à consonance chrétienne, Grégoire, pour pouvoir le porter sans subir de discriminations dans la société française. « C’est le rapport aux gens qui est insupportable. Si vous voulez évoluer dans le boulot, il ne faut pas être musulman », a-t-il dit.
« On a ce sentiment d’oppression constante », a assuré pour sa part à France Info, Myriam, 25 ans et bac+5 en ressources humaines. La jeune femme dit qu’elle va partir parce qu’elle ne se sent plus à sa place en France. Elle a choisi une destination très lointaine, le Japon, où son voile « ne suscitera pas de réaction ».
Mehdi, 25 ans également et multi diplômé en gestion de patrimoine, assure qu’il ne regarde plus la télévision à cause de ce qu’il entend sur les musulmans et les immigrés à chaque fois qu’il y a un fait divers.
« En France, si vous faites le Ramadan, on vous regarde mal, si vous ne mangez pas de viande de porc, on vous regarde mal, si vous ne buvez pas d’alcool, on vous regarde mal », résume un chef d’entreprise dont les parents sont d’origine algérienne.
*Les prénoms ont été changés
Après avoir visionné cette vidéo, cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter des témoignages de musulmans de France et ce sera pire lorsque la peste brune aura, peut-être, pris le pouvoir en 2027 ? Dommage mon médecin traitant décédé était musulman, il m'a suivi médicalement pendant 40 ans de ma vie et je l’aimais bien, mais lui aussi ne supportait plus les haineux islamophobes.
La presse en a fait état, il s’agit d’un phénomène important auquel on assiste. De plus en plus nombreux sont les cadres de confession musulmane mais Français qui quittent notre pays pour s’installer dans des pays voisins, Suisse, Royaume Uni, Allemagne, ou plus lointains, tels le Canada ou les pays du Golfe. A l’origine de leur démarche il y a l’islamophobie qui s’est développée chez nous et le moindre fait divers fait ressurgir une forme de racisme faisant l’amalgame entre islam et terrorisme.
Un ouvrage sur le sujet vient de paraître. Il a pour titre « La France tu l’aimes mais tu la quittes ». Il répond à un slogan de l’extrême droite repris par la droite conventionnelle qui est « La France, tu l’aimes ou tu la quittes ».
Ce sont les conséquences du racisme et de la xénophobie qui se sont développés chez nous. Cela a pu se produire en l’absence d’analyse de ce qui est en cause dans la crise socio-économique insupportable que nous subissons. Le musulman, particulièrement s’il est Maghrébin, est désigné comme bouc émissaire devant le constat que tout va mal.
Les témoignages concordent. Celui qui ne mange pas de porc, ne boit pas d’alcool, fait le ramadan, et pis encore celle qui porte le voile, sont accablés de tous les maux. La laïcité, valeur fondatrice de notre République, n’est nullement respectée et comme les actions terroristes se réclament de l’islam, la confusion est à son comble.
L’impact sur notre économie du départ de ces cadres qui ont un rôle important dans notre société n’est pas négligeable. Cet exil de gens, le plus souvent Français, compétents affaiblit notre pays.
Il me rappelle la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685 par Louis XIV. Elle avait vu l’exode de protestants français en Prusse où ils avaient fait bénéficier le pays d’accueil de leurs compétences professionnelles. Même qu’à la demande de l’ambassadeur de France au roi de Prusse de ce qui ferait plaisir à sa majesté de la part de Louis XIV le souverain prussien avait répondu « Un autre Révocation de l’Edit de Nantes » !
Ainsi l’islamophobie est non seulement un problème humain mais a une incidence sur notre activité dans divers domaines qui conditionnent le fonctionnement de notre société.
Et pourtant ils ont tant donné des deux côtés de la rive. Je pense à un ancien voisin de quartier. Actuellement directeur du laboratoire français de rayonnement synchrotron (lumière émise par des électrons à haute énergie), le Lure (Laboratoire pour l’utilisation du rayonnement électromagnétique) qui regroupe 400 chercheurs, Abderrahmane Tadjeddine, un physicien de carrière, est aussi un homme modeste et simple qui pose un regard généreux sur son pays d’origine. En somme, rien d’étonnant pour ce fils de nomade originaire de El Bayadh (ex Geryville)! Arrivé en France au milieu des années 60 pour y préparer l’Ecole normale, il s’y installe et s’y fraye une carrière de physicien. A sa passion pour la physique, s’ajoute sa passion pour le pays. Un casse-tête ? Non… Avec des collègues algériens, il inventera le trait d’union entre les deux passions. Et c’est une collaboration scientifique entre Algériens et Français qui se construit au fil des ans, dès 1978. Une expérience fabuleuse à faire absolument connaître et à multiplier…
ui ce sera ma conclusion : Si la majorité des Français avaient les valeurs dont disposent Mme Danielle Mérian, les cadres musulmans ne quitteraient pas la France.
Au moment où en France la fachosphère se déchaîne en faisant monter le racisme anti musulmans, cette fachosphère qui a comme maîtres à penser les Le Pen, Ménard et surtout Zemmour, ce dernier songeant à déporter 5 millions de musulmans français, ceci il l’avait écrit en 2014 dans le quotidien italien "Corriere della Sera", le «polémiste» de droite extrême envisageant ainsi une manière radicale de stopper un «grand remplacement» fantasmé… Eh bien je vais vous rappeler une tragédie, d’une part, et une grande dame d’autre part…
« Madame Danielle Mérian, vous êtes la voix de la France que j’aime, vous êtes à des années lumière des Le Pen, Ménard, Zemmour et bien d'autres et de toute la fachosphère »
Michel DANDELOT
Son discours de résilience sur BFMTV a ému de nombreux internautes qui se mobilisent pour lui offrir des fleurs.
Elle était venue apporter des fleurs à proximité du Bataclan en hommage aux victimes des attentats du vendredi 13 novembre 2015. Refusant les amalgames et humanistes, ses mots ont touché de nombreux internautes et spectateurs.
"C’est très important d’apporter des fleurs à nos morts, c'est très important de lire plusieurs fois le livre d'Hemingway Paris est une fête. Nous sommes une civilisation très ancienne et nous porterons au plus haut nos valeurs. […] Nous fraterniserons avec les 5 millions de musulmans qui exercent leur religion librement et gentiment et nous nous battrons contre les 10.000 barbares qui tuent, soi-disant au nom d’Allah", a simplement témoigné Danielle auprès de BFMTV.
Les mots réconfortants de cette avocate parisienne ont été largement partagés sur les réseaux sociaux, accompagnés de mots d'amour même pour certains.
"La petite mamie et ses paroles sur BFM, on en veut des comme ça tous les jours", a tweeté une certaine lili. "J'arrêterai jamais de regarder la vidéo de la mamie interviewée par BFM, elle est si mignonne", a partagé @ImMaureenCrow.
Par micheldandelot1 dans Accueil le 28 Avril 2024 à 07:49
Une Chanson arabe traduite en français sur la nostalgie et les contes d’antan. Contes qu'on se racontait autrefois autour d'un feu, au pied du lit, en famille dans de petite et moyenne communautés. Contes qui véhiculaient des valeurs communes et qui nous liaient les uns aux autres dans quelque chose de plus grand que son petit nombril. Contes et manières de conter qui disparaissent avec la modernité, le fun et l'individualisme triomphant d'une société industrielle et consumériste... Bon Voyage !
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