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Hachemi Zouaï, ancien commissaire de police impliqué dans l'affaire de
détournement de 32 milliards de dinars de la banque BNA, une vaste
escroquerie connue sous le nom de l'affaire Achour Abderrahmane, a été
arrêté, mercredi 10 juin dans la matinée, à Annaba.
Selon nos
informations, M. Zouaï, ancien chef de sûreté de la wilaya de Tipaza,
faisait l'objet d'un mandat d'amener délivré par la justice. En
décembre 2008, il avait été laissé en liberté provisoire par le juge
d'instruction mais il aurait refusé de répondre aux dernières
convocations de la justice. Il devrait en effet être jugé le 18 juin
par la cour criminel d'Alger, en compagnie du principal accusé dans
cette affaire, Achour Abderrahmane, et de plusieurs autres personnes
impliquées dans ce scandale, l'un des plus importants de l'histoire du
pays.
Hachemi Zouaï est notamment poursuivi pour avoir rédigé
de faux documents et falsifié un rapport de police pour protéger le
principal accusé dans l'affaire, Achour Abderrahmane, qui était sous le
coup d'une procédure d'extradition depuis le Maroc. Plusieurs autres
officiers de police seront jugés pour les mêmes faits.
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Par ratiba bouadma , le 10/06/2009
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Détournement de 3200 milliards de centimes
Beaucoup d’énigmes lors de la comparution de Achour Abderrahmane
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Lorsque
Achour Abderrahmane, le principal accusé, dans l’affaire du
détournement de 3200 milliards de centimes, de la Banque Nationale
d’Algérie, est rentré dans la salle d’audience, l’inquiétude se lisait
sur son visage ; il était, debout, à côté de l’ancien chef de sûreté de
la wilaya de Tipaza, Zouaoui Hachemi.
La défense avait demandé un complément d’enquête, aussitôt refusé, pour
identifier celui qui a envoyé un fax de la sûreté de la wilaya de
Tipaza, au bureau de M. Mohamed Sbih, à l’hôpital de la police, les
« glycines », à Alger. Le tribunal criminel avait tranché sur la
question relative à l’usage de faux, dans le rapport de police, au
profit de Achour Abderrahmane et entre l’affaire principale relative au
détournement, par l’accusé, de 3200 milliards de centimes. Ce procès
initialement programmé, au niveau de la cour d’Alger, se déroulera,
finalement, à Abane Ramdane. L’ouverture de la séance a été houleuse et
était caractérisée par des débats intenses, sur l’accord d’extradition
de 1963, entre le Maroc et l’Algérie, dont la teneur a été essentielle
dans la décision du président du tribunal, refusant la demande de la
défense.
Selon le président, l’accord d’extradition porte
sur « le jugement de l’affaire pour laquelle la demande a été faite et
toutes ces conséquences » ; la défense soutient que le tribunal n’était
pas, en vertu de la teneur de cet accord, de juger son client, dans
l’affaire de l’usage du faux, du rapport de la police ».
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15-06-2009
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CORRUPTION, BLANCHIMENT D’ARGENT ET ENRICHISSEMENT ILLICITE
Des milliards de dinars détournés
L’état semble décidé à combattre la corruption sous
toutes ses formes. Plusieurs dossiers en rapport avec les malversations
font la une des journaux.
Des chiffres et des maux. 120 milliards de
centimes, 3000 milliards de centimes, 3200 milliards de centimes, 5200
milliards de centimes. Ce n’est pas une suite numérique. Ce n’est pas
le montant du transfert de «Galactiques». Ce sont les montants
détournés et dont la presse se fait l’écho. Les scandales financiers se
suivent et se ressemblent. La victime: le Trésor public et par ricochet
le pauvre contribuable, devenu la vache à traire. Jamais l’Algérie n’a
connu autant de scandales financiers et détournements que ces temps-ci.
Le dernier en date concerne l’arrestation, mercredi passé, de l’ex-chef
de sûreté de wilaya d’Oran et de Tipaza en son domicile à Annaba par la
police suivant un mandat d’arrêt émanant de la chambre d’accusation
près le tribunal d’Alger. Il est retenu à l’encontre de H.Z, impliqué
dans l’affaire de la Banque nationale d’Algérie (BNA) au même titre que
32 autres personnes dont deux femmes, la dilapidation de deniers
publics occasionnant un préjudice de 3200 milliards de centimes à la
BNA, abus d’influence, faux et usage de faux mais surtout corruption.
En outre, il est reproché à Hachemi Z, qui a occupé, rappelons-le, le
poste de chef de la police judiciaire à Annaba durant les années 90,
d’avoir, contre une forte somme d’argent, établi un faux document à
Abderrahmene Achour pour le blanchir des charges criminelles retenues à
son encontre par les instances judiciaires. Ce scandale n’est pas
unique pour cette wilaya devenue plaque tournante des affaires
scabreuses. Avec cette arrestation, c’est un maillon d’une chaîne ayant
ses ramifications à des centaines de kilomètres du lieu du crime qui
tombe. Le microcosme annabi tremble. Cette arrestation risque d’avoir
un effet boule de neige. En effet, d’autres interpellations sont à
prévoir dans les prochains jours, apprend-on de sources sûres. Les
affaires de scandales se multiplient et se ressemblent à Annaba, avec
comme facteur commun, l’atteinte aux biens de l’Etat. Le cas de la
Grand Smity Works, une société indienne de droit algérien, spécialisée
dans la récupération, le traitement et la vente de ferraille massive à
Arcelor Mittal, est un autre exemple. Dans cette affaire, les trois
principaux mis en cause, dont un Indien, ont été condamnés en fin mai
dernier par le tribunal d’El Hadjar à 3 ans de prison ferme. Ils
étaient poursuivis pour faux et usage de faux, bénéfices d’indus
avantages ayant causé un préjudice de plus de 5200 milliards de
centimes au complexe sidérurgique d’El Hadjar. L’autre scandale ayant
éclaboussé la wilaya a trait à la Shree International, versée dans les
déchets ferreux et dont le directeur général en fuite en Angleterre,
serait à l’origine d’un préjudice financier estimé à quelque 120
milliards de centimes causé au complexe sidérurgique. Même procédé,
mêmes effets que ceux de la WSG. Dans cette affaire, est impliqué un
opérateur économique versé dans la récupération et l’exportation des
déchets ferreux et non ferreux. Il est également le vice-président de
l’Assemblée populaire de la wilaya de Annaba et président d’honneur de
l’équipe phare de la même ville, à savoir l’USM Annaba. Poursuivi pour
blanchiment d’argent, corruption et enrichissement illicite, il est
actuellement mis sous mandat dépôt. Les atteintes à l’intérêt du pays
semblent devenir une tradition au sein des entreprises sous-traitantes.
Au
stade où vont les choses, les comptes du fleuron industriel de la
capitale de l’acier risquent de fondre, d’autant que le président du
comité de participation de l’entreprise d’ArcelorMittal, M. S, est en
détention pour mauvaise gestion des fonds sociaux, enrichissement et
détournement. Ainsi Annaba vit au rythme de la corruption, du
blanchiment d’argent et de l’enrichissement illicite. La Coquette n’est
pas la seule à être un point de mire des services de la brigade des
finances. Tlemcen, Oran (port et aéroport), Alger (port et aéroport),
Annaba et Béjaïa sont également dans le viseur. L’affaire des 900
millions d’euros transférés illégalement en Espagne n’a pas livré tous
ses secrets, au même titre que l’affaire d’Algérie Poste où 1300
milliards de centimes ont été dilapidés dans des imprimeries «fictives».
Peut-être que le procès programmé pour le 28 juin en cours lèvera-t-il
le voile sur une partie de ces énigmatiques détournements.
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Wahida BAHRI
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