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Rédigé le 16/11/2023 à 21:02 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 16/11/2023 à 20:27 dans Camus | Lien permanent | Commentaires (0)
Le 30 juin, deux policiers de cette unité d’élite, déployée pour contenir les émeutes, ont tiré au LBD sur un homme de 22 ans, qui a perdu l’usage de son œil gauche. À l’issue de leur garde à vue, ils ont été laissés libres, sans contrôle judiciaire.
ÀÀl’issue de leur garde à vue, deux agents du Raid ont été mis en examen par un juge d’instruction marseillais pour des « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique », a indiqué le parquet de Marseille à Mediapart et à Libération, jeudi 16 novembre.
Ces policiers, laissés libres sans être soumis à un contrôle judiciaire, sont soupçonnés d’avoir éborgné Abdelkarim Y., un jeune Algérien de 22 ans, qui a reçu une munition de LBD en plein visage le 30 juin. Son nez a été cassé et il a perdu l’usage de son œil gauche, malgré trois opérations chirurgicales.
Une information judiciaire, ouverte le 12 août, vise à faire la lumière sur ces faits. Une expertise sur les images de vidéosurveillance disponibles remise aux juges mi-octobre indique que deux policiers du Raid ont tiré à la même seconde, alors qu’ils se trouvaient à 53 mètres de la victime.
L’expert constate que « les images ne permettent pas de déterminer lequel des deux tirs est susceptible d’avoir atteint » Abdelkarim Y., puisqu’ils ne sont séparés que de 320 millièmes de seconde. Même en faisant défiler la scène image par image, « les projectiles ne sont pas visibles sur les enregistrements ». Abdelkarim Y., habillé en noir, était en train de courir lorsqu’il a été touché, sans qu’aucune image ne le montre en train de commettre une infraction.
Le lendemain des faits, le cousin germain d’Abdelkarim Y., Mohamed Bendriss, est mort d’une crise cardiaque, toujours en centre-ville de Marseille, après avoir reçu un impact de LBD en pleine poitrine alors qu’il circulait à scooter. Dans cette affaire, trois policiers du Raid ont été mis en examen pour « coups mortels » le 10 août.
Le Raid, spécialisé dans les prises d’otages et autres interventions particulièrement sensibles, n’a pas été conçu pour assurer des missions de maintien de l’ordre. Il a été déployé en centre-ville de Marseille sur décision de Gérald Darmanin, pour contenir les émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk, à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Camille Polloni
16 novembre 2023 à 17h14
https://www.mediapart.fr/journal/france/161123/marseille-deux-policiers-du-raid-mis-en-examen-pour-l-eborgnement-d-abdelkarim-y
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Rédigé le 16/11/2023 à 20:18 dans Violences policières | Lien permanent | Commentaires (0)
Pédiatre à la retraite, Adel a été évacué de Gaza début novembre et est rentré il y a dix jours à Paris. Auprès de Mediapart, il témoigne des bombardements israéliens incessants, de la mort qui est partout, de son ressentiment à l’égard de la France « qui ne condamne pas les crimes commis ».
« Les« Les bombes tombaient autour de nous, les cris. À chaque fois, je me disais, la prochaine fois, ce sera notre maison qui sera touchée. » Adel*, 74 ans, est rentré dimanche 5 novembre à Paris, après avoir été évacué de la bande de Gaza vers l’Égypte. Il a retrouvé ses enfants, Lina et Shadi*, que nous avions rencontrés le 28 octobre à Paris. Ce soir-là, ils tentaient de joindre leur père alors que l’offensive militaire d’Israël s’était intensifiée. Les communications coupées, ils avaient essayé d’avoir des nouvelles auprès du ministère des affaires étrangères. En vain.
Parti en septembre pour fêter le mariage de l’un de ses neveux, Adel avait décidé de profiter de sa retraite « pour retourner à Gaza » où vivent ses sœurs et ses cousins. « La dernière fois que j’y suis allé, c’était il y a dix ans. Mais le passage des frontières entre Gaza et l’Égypte est très compliqué. À l’époque, j’étais resté bloqué plus d’un mois », explique-t-il.
Cinq jours après son retour, nous le retrouvons à son domicile en banlieue parisienne avec sa fille Lina. Nous avons quelques heures devant nous avant qu’Adel ne retourne à Roissy auprès des familles franco-palestiniennes qui, pour certaines sans attache en France, sont en attente de logement du ministère des affaires étrangères. Il doit leur apporter notamment des médicaments et les aider « parce qu’elles manquent de tout ».
Arrivé en France en 1983, Adel y a poursuivi ses études de médecine, se spécialisant « en pédiatrie, à l’hôpital Necker à Paris ». Aujourd’hui, n’étant plus en activité, « [il] n’avai[t] pas la préoccupation de rentrer pour [s]es patients », explique-t-il.
Lorsque les bombardements ont commencé, il était dans la maison familiale, située dans un quartier résidentiel de la ville de Gaza. « Un des voisins a été prévenu par les services secrets israéliens que sa maison allait être bombardée. C’est ainsi qu’ils procèdent parfois. Ils téléphonent et s’adressent à la personne en l’appelant par son prénom. » Le voisin a alors averti les habitants du quartier. « Je suis parti en pensant revenir. Je n’ai pris que mon passeport. Il était aux alentours de 16 heures », poursuit Adel, fixant ses mains à l’évocation de ce moment. Quelques heures plus tard, il apprenait que sa maison, elle aussi, avait été bombardée.
À ses côtés, Lina, sa fille, tête baissée et regard rivé sur le sol, écoute attentivement le récit de son père. Il est toujours resté « évasif pour [les] protéger », commente-t-elle, rappelant que même lorsqu’il manquait « d’eau et de nourriture, il [leur] disait que ça allait ». Attendri, par ces mots, Adel lance un sourire à sa fille.
« J’étais en danger de mort, mais j’étais très inquiet pour ma famille, leur angoisse, leur attente. Je voyais la mort autour de moi et je savais que si c’était mon tour, je ne pourrais pas les serrer contre moi. » Malgré tout, à chacun de leurs échanges téléphoniques, Adel tente de ne rien laisser transparaître. Pas de « mots d’adieu, de déclarations comme si c’étaient les dernières ». « Je devais leur assurer que j’allais les retrouver », explique-t-il avec pudeur. « C’est la force de mon père qu’il nous a transmise, ajoute Lina, ne pas faiblir ou faire part de nos émotions. »
De tempérament « calme », Adel explique : « J’ai l’habitude de prendre sur moi-même si je suis inquiet, je le garde pour moi. Je soigne des enfants et je n’ai pas le droit de leur transmettre mes craintes, mais je dois au contraire les rassurer. » Précepte qu’il a d’ailleurs appliqué dans « la maison à Rafah où [ils ont] pu trouver refuge en quittant la ville de Gaza » : « On entendait les bombes tomber parfois près de nous mais je rassurais les enfants autant que je pouvais. »
Le manque d’eau, de nourriture et de sommeil crée des conditions de vie difficilement descriptibles.
Le 13 octobre, il a en effet rejoint le sud de la bande de Gaza et trouvé refuge dans la maison d’un ami. « J’ai appelé le consulat de France à Jérusalem qui m’a dit d’aller à la frontière avec l’Égypte qui serait ouverte à 9 heures du matin. J’y ai passé la journée avec d’autres binationaux. Mais à la nuit tombée, nous avons dû retourner dans les abris. »
Dans le logement « prévu pour une famille, [ils étaient] trente personnes, cinq familles », précise Adel. « On pouvait trouver du pain [au début] dans les boulangeries mais au fil des jours, les queues sont devenues de plus en plus longues. Parfois on attendait une heure, et quand on arrivait, il ne restait rien. Alors nous l’avons fait nous-mêmes. » Adel montre alors des photos d’hommes et de femmes autour d’un four construit avec « les dalles d’une terrasse ».
Aux bombardements incessants « se rajoutaient les nouvelles quotidiennes de décès de proches. Le manque d’eau, de nourriture et de sommeil crée des conditions de vie difficilement descriptibles. Certains sont pris de panique, de vomissements, de diarrhées ». « Et nous n’avions pas la possibilité de nous laver, pas le strict nécessaire d’hygiène », ajoute-t-il. À cette évocation, sa fille Lina tressaille.
« Imaginez-vous, du moins essayez, vous êtes les uns sur les autres. Vous essayez d’avoir des nouvelles de vos proches lorsque, à côté de vous, vous entendez qu’une femme vient de perdre son frère et ses neveux » ; à ces mots, Adel reprend son souffle. Quelques jours avant d’être évacué, il a perdu son cousin.
« Il s’appelait Ahmed. Il est mort avec sa femme Hana, et leurs deux enfants, Nadia, qui avait 15 ans, et Siham, 8 ans. Leur ferme a été bombardée. Quelques semaines avant, on fêtait nos retrouvailles chez eux, autour d’un thé et de gâteaux avec les enfants. »
Au chagrin se mêle la colère. Adel ne parvient pas à comprendre comment « les pays européens, les États-Unis, les pays arabes laissent des civils se faire tuer, mourir, coupés de tout comme des bestiaux qu’on laisse crever ? C’est un crime et un crime qui est organisé. Comment peut-on accepter que des enfants soient tués ? Comment peut-on accepter de couper à deux millions de personnes l’eau, la nourriture et de les bombarder ? ».
Pour prêter assistance, Adel s’est rendu dans l’hôpital de Rafah. « En France, quand un enfant meurt à l’hôpital, malgré tous nos efforts, on a un sentiment d’échec. À Gaza, j’ai vu des enfants mourir sans pouvoir rien faire pour eux. Un enfant qui a une hémorragie et qui est condamné parce qu’on ne peut pas le prendre en charge, on assiste impuissant à sa mort. Il est là encore vivant, il pleure et dans un quart d’heure, il sera parmi les morts. C’est horrible. »
À cet instant, Adel hausse le ton, se redresse et nous interpelle. « Dans l’hôpital où je suis allé, il y avait des problèmes d’électricité. Dites-vous que pour certains patients, c’est la mort. Faute de produit d’anesthésie suffisant, des choix sont faits. Pour les points de suture, on fait sans et on réserve l’anesthésie pour les actes très importants. Mais là encore, parfois le patient reçoit la moitié d’une dose. C’est mieux que rien. Il souffre mais pas trop. Voilà à quoi nous sommes réduits. Je ne sais pas si on peut encore parler d’humanité. »
« Les images me hantent. Depuis que je suis rentré, je suis toujours là-bas. Je ne dors pas. Je vis en décalé. Chaque soir, je les revois. Chaque soir, je revois les corps alignés, je revois des enfants mourants. Qu’ont-ils fait ces enfants pour être tués ? L’humanité est-elle à ce point sauvage ? Je n’arrive pas à comprendre. Qu’ont fait ces familles qui souhaitaient seulement vivre ? Qu’ont-elles fait ? Mais pour moi, ce ne sont pas des “dommages collatéraux” comme on le dit. Il s’agit d’un acte génocidaire », dit Adel, accablé.
Ayant subi une opération du cœur, Adel avait eu « la précaution de partir avec plus de médicaments que nécessaire » : « Et le consulat a pu également m’en faire parvenir. C’est une chance. Parce que sans cela, mon cœur n’aurait pas tenu. » Le soir du 28 octobre, lorsque Israël a massivement bombardé Gaza, « [ils se sont] retrouvés coupés du monde, de toute communication ». « J’ai pensé au pire. Dans les moments de long silence, nous avions peur d’une attaque chimique ou terrestre. Finalement, le bruit des bombes était parfois plus rassurant. »
« Mon heure n’est pas venue mais elle était proche », soupire-t-il. Quelques jours plus tard, à la nouvelle des premières évacuations des ressortissants étrangers et binationaux, Adel appelle le consulat. Mais le 1er novembre, lorsqu’il prend connaissance de la liste des personnes évacuées, « tout s’est effondré » : « Vu mon état de santé, je pensais être parmi les premiers. Mais il s’agissait, pour les Français, du personnel des ONG, et j’ai pensé qu’ils les sauvaient et ensuite qu’ils nous laisseraient enfermés et mourir. »
Ces moments d’attente ont été « très durs » : « Avec, en plus, la culpabilité de partir et de laisser mes proches. C’est pour cela que je témoigne sous couvert d’anonymat, parce que je veux pouvoir les retrouver un jour et pour cela je ne veux pas être blacklisté par l’Égypte pour y retourner. »
Les images tournent dans ma tête. Je n’ai pas retrouvé la vie normale.
Puis vint le soulagement. Le 3 novembre, le consulat l’appelle. « Soyez demain à 8 heures à la frontière, m’ont-ils dit. » Et d’ajouter qu’une fois passé côté égyptien : « Je sais à ce moment-là que je suis vivant et que je vais le rester. » Vers 16 heures, les autorités égyptiennes tamponnent son passeport. « C’était un deuxième soulagement parce que l’Égypte peut mettre parfois deux mois à vous autoriser à partir. »
Les familles figurant sur la liste arrivent au fur et à mesure dans le bus affrété par le consulat de France. « À 20 heures, le bus est parti. Il y avait des barrages de l’armée égyptienne tout le long du trajet qui a duré toute la nuit. Pour faire 500 kilomètres, on a passé plus de 20 heures en car. On est arrivés à 8 heures à l’hôtel, le samedi 4 novembre. »
Arrivé à l’hôtel, Adel chute dans la salle de bains. « J’ai trois points de suture sous l’œil, sourit-il, le corps lâche avec les nerfs. » Lina, qui est agronome, avait « pour projet de partir vivre à Gaza ». La famille avait émis un temps le souhait de s’y installer. « Mais il ne faut plus y penser », clôt son père.
Adel regarde les photos sur son téléphone. « Là, ce sont des photos de mes enfants lorsqu’ils étaient venus à Gaza, en 1995, je pense. Lina avait 5 ans. Ils se baignent. Ces photos étaient dans la maison qui a été bombardée. » Lina se tourne alors vers son père, émue : « C’est bien que tu aies pris ces photos. Elles resteront, elles, avec nous. »
Aujourd’hui, Adel scrute chaque image de la télévision afin de vérifier s’il n’y reconnaît pas certains de ses proches dont il est sans nouvelles. « Je ne suis pas vraiment là. Je suis toujours là-bas. Les images tournent dans ma tête. Je n’ai pas retrouvé la vie normale », répète-t-il.
En France, on est montré du doigt comme des terroristes.
« C’est l’histoire de ma vie, soupire Adel qui porte le même prénom que son père, mort sous les bombardements de l’armée israélienne dans les années 1950. C’est à lui que je pensais lorsque j’entendais les bombes tomber. » Depuis son retour, il se sent « trahi par la France qui ne condamne pas fermement ces crimes commis » : « On est montré du doigt comme des terroristes. »
À ces mots, sa fille Lina lui explique qu’elle a été agressée avec sa mère dans un commerce par une femme. « Parce que nous expliquions la situation à Gaza et que nous critiquions Nétanyahou. C’était lorsque tu étais à Gaza, papa. Et lorsqu’on a porté plainte au commissariat, ils ont dit qu’il ne fallait pas s’étonner, en sous-entendant que nous étions des terroristes. »
Adel, qui ignorait tout de cette agression, prend alors sa fille dans ses bras. « On a peur de parler désormais et on nous demande sans cesse de nous justifier pour dire que nous ne sommes pas des terroristes. » Dépitée, Lina ajoute qu’à son travail, il lui a été demandé si elle avait « des amis juifs » : « C’est fou qu’on me demande cela. Mais j’en arrive à penser que désormais certains mouvements juifs pour la paix sont plus audibles que nous pour nous défendre. On nous a tout enlevé, jusqu’à faire taire nos voix. »
Au lendemain de notre rencontre, le samedi 11 novembre, Adel a appris le décès d’un autre cousin, Bachir. « Il traversait à pied un barrage de l’armée israélienne, un rond-point qui sépare le nord et le sud de la ville. L’armée s’est mise à tirer, et son fils et son épouse ont pu fuir mais pas lui. Il avait la soixantaine mais était malade et marchait avec une canne. C’était un cousin très proche que j’avais vu quelques jours avant le début des bombardements. »
Quelques jours plus tard, sur les réseaux sociaux, Adel et ses enfants ont découvert des photos qui auraient été diffusées, selon les proches du défunt, par l’armée israélienne montrant des soldats aider Bachir à traverser. « C’est la petite-fille de Bachir qui a trouvé ces photos sur les réseaux sociaux. C’est de la propagande insupportable. Une autre photo dont on ne connaît pas l’origine a circulé ensuite le montrant mort au sol avec du sang dans le dos qui laisse penser à des impacts de balles, explique le fils d’Adel, Shadi. Nous n’avons plus de nouvelles de son épouse et de son fils depuis. »
Pascale Pascariello
16 novembre 2023 à 08h54
https://www.mediapart.fr/journal/international/161123/adel-franco-palestinien-rechappe-de-gaza-dans-ma-tete-je-suis-toujours-la-bas
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Rédigé le 16/11/2023 à 20:06 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
L’armée israélienne poursuivait jeudi ses opérations dans le principal hôpital de Gaza. La résidence du chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, dans le camp de réfugiés d’Al-Shati, a été attaquée.
LeLe directeur de l’hôpital Al-Shifa à Gaza, cible d’une opération de l’armée israélienne depuis la veille, a fait une déclaration à la presse jeudi 16 novembre, décrivant les conditions de l’hôpital, selon des propos rapportés par la BBC. Muhammad Abu Salmiya a affirmé que l’établissement est désormais à court d’oxygène et d’eau : « Les conditions sont tragiques et les personnes présentes dans l’hôpital crient de soif. »
Toujours selon la BBC, le directeur a expliqué que des chars encerclent l’hôpital, des drones le survolent et des soldats israéliens se déplacent à l’intérieur, en particulier dans le service des urgences. Selon lui, les troupes israéliennes ont fait sauter la principale conduite d’eau d’Al-Shifa.
« Les opérations de sniping se poursuivent, personne ne peut se déplacer d’un bâtiment à l’autre, et nous avons perdu la communication avec nos collègues », a encore indiqué Muhammad Abu Salmiya, précisant que les forces israéliennes ont retiré certains corps de l’hôpital, où quatre patients sous dialyse sont actuellement dans un état critique.
Dans la matinée, un témoin oculaire à Al-Shifa avait déclaré, toujours à la BBC, que les forces armées israéliennes exerçaient un « contrôle total » de l’hôpital et qu’il n’y avait pas de tirs à l’intérieur de l’enceinte.
De son côté, le ministère de la santé de l’administration du Hamas dans la bande de Gaza a affirmé jeudi matin, dans un bref communiqué en arabe, que l’armée israélienne avait déployé des bulldozers à l’hôpital Al-Shifa : « Des bulldozers israéliens ont détruit certaines parties de l’entrée sud » de l’hôpital.
« Ce soir, nous menons une opération ciblée dans l’hôpital Al-Shifa. Nous continuons d’aller de l’avant », avait annoncé mercredi soir le major-général Yaron Finkelman, chargé des opérations israéliennes dans la bande de Gaza, sur la chaîne Telegram de l’armée israélienne.
L’armée israélienne a attaqué, dans la nuit de mercredi à jeudi, la maison du chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, dans le camp de réfugié·es d’Al-Shati, au nord de Gaza. Selon le communiqué de l’armée, diffusé sur X, la maison, qui était inhabitée, servait de base terroriste et de lieu de réunion pour les hauts responsables du Hamas.
L’armée a également rapporté que les soldats israéliens opérant dans le camp de réfugié·es ont localisé et détruit un stock d’armes appartenant à la force navale du Hamas. Les forces armées ont également attaqué le personnel du Hamas et trouvé d’autres armes, notamment des ceintures explosives et des missiles RPG.
Sortant du silence pour la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mercredi à des « pauses et des couloirs humanitaires » dans la bande de Gaza.
La résolution, rédigée par Malte, adoptée par douze voix « pour » et trois abstentions (États-Unis, Royaume-Uni, Russie), « appelle à des pauses et à des couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisant » pour permettre d’apporter une aide humanitaire aux civils de Gaza.
Cette formulation soulève la question du nombre de jours qui serait considéré comme « suffisant ». Une précédente version du texte vue par l’Agence France-Presse (AFP) réclamait une pause initiale de cinq jours consécutifs dans les 24 heures suivant l’adoption de la résolution.
« Il faut que ce soit suffisamment long pour nous permettre de mobiliser les ressources une fois que nous aurons suffisamment de carburant, pour apporter à la population ce dont elle a besoin », a commenté mercredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, refusant de donner plus de détails. En général, les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, ce qui n’empêche pas certains pays de les ignorer.
La présente résolution, qui insiste à presque tous les paragraphes sur la situation des enfants, « exige que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, surtout concernant la protection des civils, en particulier des enfants ».
Elle « appelle » également à la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, en particulier les enfants », sans condamner l’attaque sanglante du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1 200 morts selon les autorités israéliennes.
Le Conseil de sécurité avait tenté en vain de réagir d’une seule voix, après l’attaque du Hamas et le pilonnage de Gaza en représailles par Israël, des bombardements qui ont désormais fait au moins 11 500 morts, dont 4 710 enfants, selon le ministère de la santé du Hamas.
« Je sais que nous sommes tous déçus de l’inaction du Conseil ces quarante derniers jours », a commenté mercredi avant le vote l’ambassadeur chinois Zhang Jun.
Exposant au grand jour ses divisions de longue date sur le dossier israélo-palestinien, le Conseil avait rejeté coup sur coup en octobre quatre projets de résolution, rejets marqués notamment par des veto russe et chinois d’un côté, américain de l’autre, sur des textes concurrents.
L’armée israélienne a annoncé jeudi la mort de trois nouveaux soldats dans les combats dans la bande de Gaza, portant à 51 le total de ses militaires tués depuis le début de la guerre avec le Hamas.
L’armée israélienne avait annoncé en début de matinée jeudi que le cap de 50 soldats tués avait été atteint, avant d’en ajouter un 51e, mort mercredi dans le nord de la bande de Gaza. Le capitaine Shlomo Ben Nun était âgé de 22 ans.
La police israélienne a annoncé jeudi avoir « neutralisé » trois assaillants après une « fusillade » près d’un barrage de sécurité reliant Jérusalem à la Cisjordanie occupée, les secours israéliens faisant état de « quatre blessés par balles », dont « un homme d’environ 20 ans dans un état critique ». Deux autres personnes ont été légèrement blessées. Tous les blessés étaient membres des services de sécurité. Un journaliste de l’AFP sur place a entendu des rafales nourries de tirs à l’arme automatique au niveau de ce check-point.
De son côté, la police israélienne assure que « trois terroristes arrivés en voiture depuis la Cisjordanie ont tiré sur les forces de sécurité » avant d’être « neutralisés ».
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, plus de 190 Palestiniens ont été tués par des colons et des soldats israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la santé.
L’armée israélienne y multiplie les raids et les incursions, assurant répondre à une « augmentation significative des attaques terroristes » en Cisjordanie, avec « plus de 550 tentatives d’attentat depuis le début de la guerre ».
Le président américain Joe Biden s’est dit mercredi « relativement optimiste » quant à une prochaine libération d’otages détenu·es par le Hamas et a assuré avoir demandé à Israël d’être « extrêmement prudent » dans la conduite de ses opérations dans le principal hôpital de Gaza.
« Je ne veux pas m’avancer car je ne sais pas ce qui s’est passé au cours des quatre dernières heures, mais nous avons bénéficié d’une grande coopération de la part des Qataris », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre en Californie avec le président chinois Xi Jinping.
Évoquant la « pause que les Israéliens ont acceptée », il s’est ensuite interrompu et a dit : « Je vais m’arrêter [...] Mais je suis relativement optimiste. » Le Qatar est un médiateur clé dans les négociations sur la libération des otages aux mains du Hamas. Environ 240 personnes ont été enlevées le jour de l’attaque du Hamas, le 7 octobre, selon les autorités israéliennes.
Interrogé par ailleurs sur les opérations menées par l’armée israélienne dans le principal hôpital de Gaza, Joe Biden a répondu : « Nous avons discuté de la nécessité pour eux d’être extrêmement prudents. » « L’idée qu’ils [Israël – ndlr] vont simplement s’arrêter et ne rien faire n’est pas réaliste. Il ne s’agit pas d’un tapis de bombes. C’est différent. Ils vont dans les tunnels, ils vont à l’hôpital », a encore affirmé Joe Biden. « Ils apportent également des couveuses. Ils apportent d’autres moyens d’aider les gens à l’hôpital », a-t-il ajouté.
Plus tôt mercredi, la Maison-Blanche avait dit n’avoir pas « donné de feu vert aux opérations autour de l’hôpital Al-Shifa ». « Nous avons toujours été très clairs avec nos partenaires israéliens sur l’importance de minimiser les pertes civiles », a dit le porte-parole John Kirby.
Washington, qui fournit une importante aide militaire à Israël, apporte un soutien sans faille à son allié depuis l’attaque du 7 octobre, disant qu’il a le devoir et l’obligation de se défendre contre le Hamas, tout en s’inquiétant du nombre élevé de Palestinien·nes tué·es.
La rédaction de Mediapart
16 novembre 2023 à 09h42
https://www.mediapart.fr/journal/international/161123/le-fil-du-jour-le-directeur-de-l-hopital-al-shifa-gaza-decrit-des-conditions-tragiques
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Rédigé le 16/11/2023 à 19:55 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Chaque nuit ou presque, deux mois durant, Jean-Marie Le Pen se rend au domicile d’un « suspect », accompagné d’une escouade de parachutistes. Ses victimes, quand elles ont survécu, ou leurs proches, ont témoigné au fil des années des tortures subies. Rappel.
Les récits dont on va lire une synthèse sont ceux de victimes et/ou de témoins oculaires. Ils sont tirés du périodique Résistance algérienne (1957), cité par Hafid Keramane dans La Pacification (1960) et Vérité-Liberté (1962), du Canard enchaîné (1984), de Libération (1985), du film de René Vautier À propos de… l’autre détail (1985), du livre de Hamid Bousselham Torturés par Le Pen (2000), du journal Le Monde (2002), du livre de Florence Beaugé Algérie, une guerre sans gloire (2005) et enfin du film de José Bourgarel, La Question : Le Pen et la torture (2007).
Presque tous leurs auteurs ont témoigné plusieurs fois, sans varier, et sont venus le faire en France sous serment lors de multiples procès intentés par Jean-Marie Le Pen dans les années 1980, 1990 et 2000.
Le quotidien de l’officier opérant comme Le Pen au niveau d’une section durant la « bataille d’Alger » nous est connu. Chaque nuit ou presque, sur la base d’un renseignement obtenu d’un interrogatoire réalisé par lui ou par d’autres, ou encore d’une fiche des Renseignements généraux, il se rend au domicile d’un « suspect », accompagné d’une escouade de parachutistes.
Puis il se livre, souvent accompagné d’un mouchard cagoulé (un bou shkara, disent les Algériens), à une « arrestation » qui a tout d’un enlèvement et dont bien des familles algériennes ont conservé le souvenir : entrée au domicile avec une violence ostentatoire, brutalités et insultes à l’égard des proches, fréquents saccages des lieux souvent accompagnés de vols, absence d’explications sur le motif de l’arrestation comme sur le lieu de détention du « suspect ».
La famille n’a généralement plus aucune nouvelle, pendant quelques mois ou des années, parfois pour toujours.
Telle fut la routine du lieutenant Le Pen. C’est ce que disent de façon circonstanciée et parfaitement crédible plusieurs témoins directs, principalement des victimes de ses « interrogatoires ». Ils dessinent la chronologie et la géographie, nécessairement partielles mais parfaitement cohérentes avec ce que nous savons par ailleurs, des agissements de Le Pen à Alger.
Lorsqu’il a tenté de les réfuter, Le Pen a prétendu qu’il n’avait pu intervenir dans tous les lieux où ils affirment l’avoir vu opérer, car beaucoup étaient hors de « son secteur ». C’est faux. Des secteurs d’occupation d’Alger sont en effet répartis entre les différents régiments de la 10e division parachutiste. Mais la plus grande souplesse dans l’action leur est recommandée, au nom de l’efficacité. La recherche de « suspects » les conduit nécessairement à faire preuve d’une grande mobilité et à mener des raids dans toute la ville.
Deux vastes et belles villas algéroises réquisitionnées, dotées de grands jardins, servent de centres de « tri » principaux au 1er REP de Le Pen, c’est-à-dire qu’on y enferme des « suspects » pour les interroger : la villa Sésini, PC du régiment, et la villa Les Roses à El Biar, où cantonne l’unité de Le Pen. La caserne de Fort-L’Empereur, également située sur les hauteurs de la ville, est aussi utilisée à cette fin. Mais les unités engagées se partagent au gré des besoins des dizaines d’autres centres de torture disséminés dans la ville et sa périphérie, où ils s’échangent fréquemment les « suspects ».
Selon Le Pen, les accusations de torture à domicile portées contre lui par certains témoins seraient invraisemblables. Il n’en est rien. Les parachutistes subissent alors de la part de leur commandement une forte pression pour faire à tout prix du chiffre. Et l’interrogatoire doit être réalisé au plus vite, si possible sur-le-champ, pour empêcher d’éventuels complices dénoncés d’avoir le temps de s’enfuir.
En janvier 1957, l’armée quadrille les quartiers algériens et y multiplie les démonstrations de sa puissance, tout entière mobilisée sur un objectif : empêcher le succès de la grève générale de huit jours annoncée par le Front de libération nationale (FLN), en dissuadant la population d’y participer. Déclenchée le 28 janvier, violemment réprimée, la grève est pourtant massivement suivie, mais elle fournit aux militaires parmi les grévistes de nouveaux « suspects » à interroger.
Si plusieurs témoins ont eu affaire à Le Pen durant les mois de février et mars 1957, il faut noter qu’aucun ne dit l’avoir croisé en janvier. En effet, le député est alors rentré « en permission » à Paris durant une quinzaine de jours, afin d’y faire campagne lors d’une législative partielle.
Nous retrouvons donc Le Pen pour la première fois dans la nuit du 2 au 3 février, veille du dernier jour de la grève, dans trois récits recueillis en avril 2002 par la journaliste du Monde Florence Beaugé.
Au soir du 2 février, Le Pen et ses hommes font tout d’abord violemment irruption au 5 impasse de la Grenade, dans la Casbah. Les hommes sont interrogés sur place, devant tous les présents. Abdelkader Ammour, 19 ans, est l’un d’eux. Dénudé, il est immédiatement soumis à la torture, selon les procédés déjà très normés en usage au sein de l’armée française, souvent appris en Indochine et qui ont été décrits par d’innombrables témoins, algériens ou non. Ils ne nécessitent qu’un équipement très sommaire – une source d’électricité et d’eau – et, en théorie, ne laissent que peu de traces physiologiques, à la différence d’autres procédés tels que le « chalumeau », le nerf de bœuf, la suspension ou encore la bouteille destinée au viol, qui sont toutefois aussi parfois utilisés par les militaires.
D’abord, des électrodes sont placées sur ses seins et son sexe. Puis il doit ingérer de force de grandes quantités d’eau sale. C’est Le Pen, assis sur lui, qui commande la torture. Une voisine, Saliha Meziane, dont le mari fait partie des torturés dans cette maison, raconte à la journaliste que les hommes suppliciés hurlaient « comme des loups ». Le viol d’une femme de la maison est rapporté.
À ce moment, les habitant·es de la maison ignorent le vrai nom du lieutenant qui dirige l’opération. Ses hommes ne l’appellent en effet que par un pseudonyme : « lieutenant Marco ». Quelques semaines plus tard, comme d’autres de ses victimes, ils découvriront son identité en le reconnaissant sur une photo publiée dans la presse d’Algérie. On l’y voit en effet décoré de la croix de la Valeur militaire par le général Massu, à la villa Sésini.
Durant la même nuit, « Marco » apparaît quelques centaines de mètres plus loin, au 33 rue N’Fissa, chez les Merouane. Et à nouveau un plus loin, au 3 rue Ben-Ali, toujours dans la Casbah, chez les Amara.
Chez les Merouane, il cherche deux des fils, Ali et Boualem. Leur frère Mustapha est interrogé par Le Pen : ingestion d’eau sale, puis torture au moyen d’un sommier métallique électrifié par ses soins. Enfin, pistolet sur la tempe, il subit un simulacre d’exécution. Le lendemain, il est conduit, de même que son père Mohamed, à la caserne de Fort-L’Empereur où se trouvent de nombreux détenus en cours d’interrogatoire. Le Pen l’y torture à nouveau, de même que son père. Après quelques semaines, ce dernier et quatre autres prisonniers, selon Mustapha Merouane, sont exécutés et leur corps sans doute « brûlé ».
Au petit matin, chez les Amara, Le Pen cherche Ali, dit Allilou. Comme il est absent, Mohamed, 18 ans, et Saïd, 24 ans, sont embarqués à Fort-L’Empereur, où Saïd est torturé, au point, dit son jeune frère à Florence Beaugé, d’être « méconnaissable ». Ils y côtoient de nombreux détenus, tous torturés. Saïd Amara disparaîtra, donné comme « abattu le 13 mars » par un document militaire archivé.
Peu après, à un moment qu’il situe « à la fin de la grève », donc au début de février, Mohamed Abdellaoui, 27 ans, ouvrier chez Bastos, a lui aussi rencontré Le Pen et ses hommes. Il l’a également raconté à Florence Beaugé en 2002. Pris chez lui au 4 rue du Sphinx, dans la Casbah, il est conduit à la caserne de Fort-L’Empereur et enfermé avec d’autres. Puis un soldat l’interpelle en des termes pour lui incompréhensibles à ce moment : « Abdellaoui, le député t’attend à l’Assemblée. » Dans un bureau, l’attendent ceux que les détenus appellent les « patrons » : le lieutenant Le Pen et le commandant Aussaresses. Ils cherchent un responsable important du FLN. Abdellaoui est torturé à l’eau et à l’électricité par Le Pen et Aussaresses.
Le 10 février, le lieutenant Le Pen et ses hommes défoncent la porte d’Ahmed Korichi et le conduisent à la villa Les Roses. Torturé à l’électricité sous les ordres de Le Pen, il y reste dix-sept jours. Il ira témoigner à Paris en mars 1985 au procès intenté par Le Pen au Canard enchaîné.
Dans un témoignage publié par Libération en 1985, Makhlouf Abdelbaki affirme quant à lui avoir été arrêté le 22 février, conduit dans un lieu dont il est le seul à faire mention et qu’il définit de façon imprécise comme « un camp à Sidi Ferruch ». Il dit y avoir été longuement torturé sous les ordres de Le Pen.
Au cours du même mois de février, sans que la date exacte ne nous soit connue, Boukhalfa Hadj, agent municipal, maître d’hôtel du maire d’Alger Jacques Chevallier, reçoit lui aussi en pleine nuit la visite de l’escadron de Le Pen. Le maire d’Alger, ancien ministre de la défense, est un « libéral ». Il a des relations avec des nationalistes et les « paras » veulent savoir qui lui rend visite.
Sous la direction de Le Pen, Boukhalfa est torturé à l’électricité, à l’eau, on lui enfonce les yeux dans les orbites, ce qui le laissera quasi aveugle, et on lui casse les doigts. En 1966, Jacques Chevallier lui fournit un certificat dans lequel il identifie formellement Le Pen comme le lieutenant responsable de ces actes. On entend et on voit Boukhalfa dans un film de René Vautier diffusé au procès du Canard enchaîné. On peut aussi y voir ledit certificat, reproduit par Lionel Duroy dans Libération et authentifié.
Le même cinéaste militant a, dans les années 1980, enregistré le témoignage d’Ali Rouchaï, dit Dahmane. Sa torture par Le Pen a été dénoncée par le périodique clandestin du FLN Résistance algérienne dès juin 1957. Arrêté sur son lieu de travail « le 21 ou le 22 février », il est conduit à la villa Les Roses par Le Pen. Après trois jours de tortures selon les procédés en vigueur, désespéré et craignant de parler, il se tranche la gorge avec un tesson de bouteille. À l’hôpital où on le fait soigner, les paras harcèlent le médecin pour le reprendre. Ce qu’ils font après près d’un mois, pour le torturer à nouveau.
René Vautier a aussi filmé Mohamed Louli, 30 ans au moment des faits. C’est chez lui, à Notre-Dame d’Afrique, que Le Pen et ses hommes l’ont pris, dans la nuit du 23 au 24 février. À la villa Les Roses, en présence de Le Pen et du capitaine Martin, il est torturé à l’eau. Puis, en compagnie d’autres détenus, il creuse des « tombeaux » dans le jardin. Les militaires y « stockent » les détenus en attente d’« exploitation ». Ils le font aussi, nous le verrons, à la villa Sésini.
Malika Rahal et moi-même avons vu, en novembre 2022, dans la cave d’une ferme coloniale servant à la torture, la ferme Perrin, de semblables installations. Louli ajoute qu’entre deux séances de torture, Le Pen fait des sermons, des « séances de politique », dit-il. Il dit encore avoir vu quatre détenus mourir de la torture et un autre abattu.
Lakhdari Khelifa, 34 ans, est ouvrier chez Job et syndicaliste de l’UGTA, l’Union générale des travailleurs algériens, syndicat indépendantiste affilié au FLN. « Un soir de février », raconte-t-il à René Vautier, il tombe dans un guet-apens dans la boutique d’un tailleur auquel il rend visite, rue Montaigne. Il est conduit par le lieutenant Le Pen à la villa Les Roses, où ce dernier le torture à l’électricité. Il note : « Le Pen, c’était un parleur, il faisait de la psychologie : “Pourquoi vous faites la guerre, qu’est-ce qui vous manque en Algérie ? Moi, je suis un député, je suis venu ici pour la pacification.” » À la villa Les Roses, il côtoie de nombreux détenus torturés, dont Ali Rouchaï.
Le 1er mars, Le Pen et ses hommes sont à nouveau dans la Casbah. Ils pénètrent au 7 rue des Abencérages, chez les Moulay. Ils y cherchent Ali Bahriz, le frère de Mme Moulay. Du fait d’une ressemblance physique, ils se saisissent par erreur, comme cela arrive souvent, de son frère Rachid. Ils le conduisent dans un immeuble d’El Biar, celui où Ali Boumendjel sera bientôt « suicidé » et où seront notamment torturés Maurice Audin et Henri Alleg, puis à Fort-L’Empereur. Ayant compris leur erreur, ils reviennent le lendemain avec Rachid, ensanglanté.
Son beau-frère, Ahmed Moulay, est alors interrogé. Son fils, Mohamed Chérif Moulay, alors âgé de 12 ans, raconte à Florence Beaugé comment toute la famille assiste, terrorisée, au long supplice d’Ahmed Moulay. À l’ingestion forcée d’eau souillée va succéder l’électricité. Moulay est électricien et les paras l’emportent dans son atelier. Puis un para s’écrie : « Mon lieutenant, il est mort ! » Le corps, rhabillé, est déposé dans la rue. Retentit alors le bruit d’une rafale de mitraillette.
Quand sa femme Rania ira demander des comptes au commissariat, elle s’entendra répondre : « Votre mari est mort au cours d’un règlement de comptes entre fellaghas. » Comme la tentative d’évasion ou le suicide, le « règlement de comptes » est l’une des façons fréquemment employées par les militaires pour maquiller une exécution sommaire. Mohamed Chérif Moulay est l’enfant de 12 ans qui a trouvé chez lui le lendemain le fameux poignard des Jeunesses hitlériennes portant l’inscription « JM Le Pen 1er REP ». Celui-ci, grâce à la détermination de Florence Beaugé, a été produit en 2004 au procès intenté par Le Pen au Monde.
Le 8 mars, à Notre-Dame d’Afrique, le lieutenant Le Pen et ses hommes s’emparent d’Abdenour Yahiaoui, 19 ans, dont ils cherchent le cousin. Les paras sont pressés et commencent à le torturer dans la voiture. À la villa Les Roses, il est mis « au tombeau », procédé qu’il décrit dans les mêmes termes que Mohamed Louli. Le soir, c’est Le Pen qui dirige les tortures, tout en prenant des notes. Yahiaoui indique : « Il nous avait même conviés, si on avait l’occasion de passer à Paris, à demander après M. Le Pen, à l’Assemblée nationale. »
Ces sévices-là firent dès le 1er avril 1957, lendemain de la libération d’Abdenour Yahiaoui, l’objet d’un dépôt de plainte auprès de la police, son père étant lui-même policier. La plainte n’eut, comme tant d’autres, aucune suite judiciaire. Mais un rapport du commissaire principal Gilles adressé au préfet d’Alger fut conservé par Paul Teitgen. Ce haut fonctionnaire à la préfecture d’Alger, horrifié par les méthodes des militaires, le communiqua à l’historien Pierre Vidal-Naquet. Celui-ci le publia en 1962 dans un numéro du périodique Vérité-Liberté, sous le titre « Le Pen : député tortionnaire ».
Enfin, Pierre Vidal-Naquet publia dans le même périodique un autre document : un dossier de la brigade criminelle d’Alger témoignant de ce qui est sans doute la dernière des exactions commises par le lieutenant Le Pen, durant la nuit du 30 au 31 mars 1957, c’est-à-dire quelques heures avant son départ d’Alger. Une plainte a été déposée par Ahmed Bouali ben Ameur, 37 ans, veilleur de nuit à l’hôtel Albert, boulevard Pasteur à Alger. Il y déclare que, vers 2 heures du matin, pour avoir refusé de lui ouvrir l’accès au bar de l’hôtel, il a été frappé, menacé d’une arme puis enlevé par un Jean-Marie Le Pen manifestement ivre, qui l’a conduit à la villa Sésini, l’y a mis brièvement « au tombeau », avant de le libérer en lui enjoignant de « la fermer ».
La plupart des anciens du 1er REP, quant à eux, ont observé jusqu’à ce jour le silence le plus complet. Certains, tel le capitaine Martin, alors supérieur direct de Le Pen à la villa Les Roses, lui-même accusé dans des témoignages d’avoir au moins assisté à la torture, ont tenu à témoigner sous serment lors de procès intentés par Le Pen de la parfaite « correction » de ce dernier à l’égard des « suspects ». Cependant, l’ancien légionnaire hollandais Wilhelmus Waal, qui réceptionnait certains « suspects » à la villa Les Roses pour les conduire à la villa Sésini, déclara à Lionel Duroy, de Libération : « J’ai vu des sadiques, ce qui n’était pas le cas de Le Pen, mais rarement des officiers qui s’engagent de telle façon. Il tapait sur un type qui était déjà bien entamé. Et encore branché à la “gégène”. »
Fabrice Riceputi
27 juillet 2023 à 11h08
https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/270723/alger-1957-la-routine-sanglante-du-lieutenant-marco
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Rédigé le 16/11/2023 à 14:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
les manifestations du 11 novembre demandant un cessez-le-feu immédiat à Gaza et du lendemain protestant contre l’antisémitisme ont distingué deux combats qui, du point de vue de la défense des droits de tous, doivent au contraire être associés. Le rassemblement marquant le 85ème anniversaire du pogrom nazi de la « Nuit de cristal » a montré qu’au contraire ces combats ne sont pas contradictoires.
PAR GILLES MANCERON
https://blogs.mediapart.fr/gilles-manceron
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Rédigé le 16/11/2023 à 14:13 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Je vous présente cet article
pour deux raisons :
D'abord ça me fait un énorme plaisir lorsque la droite et l'extrême droite hurle de rage et de colère !!!
Et puis cela a un rapport à un autre article que j'avais diffusé en 2019 comme vous verrez à la fin.
Michel Dandelot .
ERIC FEFERBERG / AFP Yassine Belattar et Emmanuel Macron photographiés aux Mureaux en mars 2017 (Photo d’illustration).
Auprès du « HuffPost », l’humoriste affirme avoir reçu des menaces de mort depuis la révélation de cet entretien informel.
Prenez une marche contre l’antisémitisme qui a semé la discorde politique, ajoutez le rôle attribué à un humoriste controversé, versez le contexte inflammable de l’importation du conflit israélo-palestinien et obtenez la recette de la polémique éruptive comme en raffole la fachosphère.
Ce mercredi 15 novembre 2023, L’Express révèle que le comédien Yassine Belattar a été reçu à l’Élysée, en amont du refus exprimé par Emmanuel Macron de se rendre à la marche contre l’antisémitisme. Une « troublante visite », titre l’hebdomadaire, qui affirme que l’intéressé a eu un rendez-vous avec deux conseillers élyséens, Bruno Roger-Petit et Frédéric Rose. Une information dont Le HuffPost a eu confirmation.
Toujours selon L’Express, Yassine Belattar aurait alerté sur l’effet que provoquerait la participation du chef de l’État à cette marche. « Attention, leur a-t-il dit en substance, à ne pas commettre l’erreur irréparable qui donnera aux quartiers des raisons de s’enflammer », écrit le magazine. Sitôt l’information dévoilée, la droite et l’extrême droite, qui abhorrent cet artiste condamné à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort courant septembre, ont saisi la balle au bond. Pour s’en prendre à la fois à l’humoriste et à Emmanuel Macron.
Réactions en cascade
Premier à réagir, l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. « C’est donc à Yassine Belattar, “ni Charlie ni Nice" , égérie du CCIF, condamné pour menaces de mort, que l’Élysée a demandé si le président devait marcher contre l’antisémitisme. Pour être avertis que ce serait une ”erreur irréparable”. La honte absolue… », a-t-il réagi sur le réseau social X (ex-Twitter). Puis c’est le fondateur de Reconquête !, Éric Zemmour, qui a remis une pièce dans la machine sur le même réseau social, en partageant un extrait de leur débat sur CNews.
Sénatrice LR, Valérie Boyer a quant à elle demandé un « démenti » à l’Élysée, jugeant ce rendez-vous « lamentable ». En fin d’après-midi, c’est la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale qui a apporté sa pierre à l’édifice. « C’est donc auprès de Yassine Belattar, récemment condamné pour menaces de mort et connu pour ses accointances avec les islamistes, que le chef de l’État prend conseil sur sa participation à la marche contre l’antisémitisme », s’est emportée Marine Le Pen, avant d’interroger : « La République est-elle à ce point fracturée pour que son Président en soit réduit à prendre conseil auprès d’individus aussi dangereux pour la concorde nationale ? »
Entre-temps, des élus Renaissance étaient montés au créneau pour relativiser la portée de l’information de L’Express. « Si vous envisagez, ne serait-ce qu’une seule seconde qu’il en faut si peu pour guider le Président de la République dans ses choix, alors il est à espérer que vous n’accédiez jamais aux pouvoirs », avait répliqué la députée Nadia Hai, en répondant directement à François-Xavier Bellamy.
En outre, il paraît effectivement peu probable que le chef de l’État fonde ses décisions sur la foi d’un seul rendez-vous de ses conseillers. Lors du conseil des ministres ce mercredi 15 novembre, Emmanuel Macron est lui-même revenu sur son absence à la marche contre l’antisémitisme, selon le récit fait au HuffPost par un ministre. « Pendant la marche, je travaillais à la gestion du conflit », a-t-il expliqué devant le gouvernement.
« Je suis là pour servir mon pays »
Contacté par Le HuffPost, le principal concerné, Yassine Belattar, ne cache pas son amertume. « Je ne savais pas que c’était grave, un rebeu qui passe les grilles de l’Élysée », grince-t-il, en s’interrogeant sur le titre choisi par L’Express : « je ne vois pas vraiment en quoi je suis trouble ». L’humoriste confirme avoir été reçu, et avoir livré son appréciation de l’actualité. « Je suis Français, je suis là pour servir mon pays. Quand il va mal, je vais mal », poursuit Yassine Belattar, qui précise avoir tenu un discours « plutôt banal » devant ses interlocuteurs.
« J’ai dit qu’on avait besoin d’idées communes pour apaiser le pays, que la société était en train de s’affaisser. Dit comme ça, c’est un peu enfoncer des portes ouvertes, mais c’est tout ce que j’ai dit », assure le comédien, soucieux des discours « racistes et anti-musulmans » qui peuvent fleurir à l’aune de l’actualité au Proche-Orient.
Abasourdi par les réactions provoquées par ce rendez-vous, Yassine Belattar (qui a déjà travaillé avec Emmanuel Macron) affirme avoir reçu des menaces de mort depuis la révélation de cette rencontre. Raison pour laquelle il ne veut pas trop s’étaler, « pour ne pas nourrir la bête immonde de l’extrême droite ». Avant de constater avec aigreur : « tiens, on me dit que je suis en bandeau sur CNews. Ils me présentent comme le conseiller de Macron ».
Oui Yassine Belattar a déjà travaillé avec Emmanuel Macron
En 2019 Yassine Belattar claque la porte du Conseil présidentiel des villes en pleine polémique sur le voile
L'humoriste avait été nommé dans cette instance qui travaille sur les Banlieues par Emmanuel Macron.
LUDOVIC MARIN VIA GETTY IMAGES
Yassine Belattar et le Conseil présidentiel des villes, c’est terminé. L’humoriste en a fait l’annonce ce jeudi 17 octobre 2019 dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée par Libération. Celui qui avait lancé un “rassemblement pour la dignité” au mois de mars ne s’en cache pas: c’est la gestion par le gouvernement de la polémique lancée par Julien Odoul qui le conduit à claquer la porte.
“Je suis conscient que l’ambiance actuelle dans notre pays n’est pas liée à votre élection mais je suis déçu que certains ministres que vous avez choisis ne supportent même pas l’idée de voir une femme voilée sur le territoire”, écrit le comédien, en référence aux propos de Jean-Michel Blanquer qui avait expliqué que le voile n’était “pas souhaitable” dans le pays.
“Légaliser les musulmans avant la marijuana”
“Cette femme était du bon côté de la loi, elle est mère, elle est libre, le reste n’est qu’agression et jugement moral dont on se passerait bien”, poursuit l’humoriste, qui ajoute: “la France va connaître une mue communautaire et je ne puis me dire que je n’ai pas pu agir pour éviter cela”.
“Douter de notre capacité, en tant que musulmans, à faire la différence entre le bien ou le mal est une blessure qui mettra du temps à cicatriser”, écrit encore Yassine Belattar, précisant plus loin qu’il est “difficile d’accepter pourquoi nous sommes tant haïs”.
Et l’humoriste de donner un conseil au chef de l’État: “Je connais votre talent et votre envie de changement liée à notre génération mais sachez, M. le Président, qu’il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant de légaliser la marijuana”.
Créé par Emmanuel Macron pour alimenter sa réflexion sur les banlieues, le Conseil présidentiel des villes compte “des acteurs économiques, sociaux, culturels et sportifs d’envergure nationale engagés pour les quartiers”, indiquait l’Elysée le jour de son lancement. Parmi ces intervenants, le fondateur du cabinet de recrutement Mozaïk RH, Saïd Hammouche, la cheffe d’orchestre qui promeut la musique classique en banlieue Zahia Ziouani ou le président de l’association “Sport dans la ville” Nicolas Eschermann.
SOURCE : Yassine Belattar à l’Élysée, un rendez-vous qui fait hurler la droite et l’extrême droite (msn.com)
Ami entends-tu le vol noir des corbeaux
en Bourgogne…
Sachez amis musulmans que vous êtes aussi
Français que toutes ces vermines qui souhaiteraient
vous déclarer une guerre civile...
Sachez qu'il y a encore des Français
dont je fais partie
qui n'ont pas oublié que vos ancêtres
ont été incorporés de gré ou de force
dans l'armée française
pendant les première et seconde guerres mondiales
et que beaucoup d'entre eux sont
"Morts pour la France"
Sachez que nous n'avons pas oublié que la France
vous a colonisé pendant 132 ans
et que pendant cette triste période
6 millions de musulmans ont été victimes
Sans oublier votre juste guerre d'indépendance
où 300000 à 1 million 500000 musulmans
selon les sources sont morts.
Amis musulmans la République
doit vous protéger contre toutes ces vermines
d'extrême droite et d'ultra droite
Dijon : un élu RN s'en prend
à une femme voilée
lors du conseil régional
Dijon : un élu RN s'en prend à une femme voilée lors du conseil régional
Julien Odoul, élu RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, et membre du bureau national du Rassemblement national a demandé à une mère accompagnatrice de retirer son voile. Une vidéo a été publiée sur Twitter et est devenue virale.
La scène se passe au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, lors de l'assemblée plénière vendredi 11 octobre à Dijon. L'élu Rassemblement national (RN) Julien Odoul, alors que la séance reprend, interpelle vivement une femme voilée présente dans l'enceinte du conseil régional en tant que mère accompagnatrice, lui demandant de retirer son voile.
La vidéo de cette séquence a été publiée par l'élu sur Twitter et est devenue très rapidement virale. Elle a été vue plus de 800.000 fois. Julien Odoul, par ailleurs membre du bureau national du RN, a justifié sont l'interpellation par respect des "principes laïcs", et a appelé à "la loi de la République" ou encore au règlement du Conseil régional. Les élus du RN ont ensuite quitté la salle, avant de dénoncer dans un communiqué une "provocation islamiste".
Peu après, la présidente PS du conseil régional, Marie-Guite Dufay a répondu que le règlement du conseil régional n'interdisait pas le port du voile au sein de l'hémicycle. Elle a dénoncé dans la soirée un "déferlement de la haine" et condamné des comportements "indignes d'élus de la République", n'excluant pas de "signaler ces faits au Procureur de la République et de porter plainte".
"Je me rends mardi à Belfort pour rencontrer les enfants, leurs enseignantes et accompagnatrices", a-elle ajouté samedi dans un Tweet, dans lequel elle dit s'être entretenue "longuement avec cette maman afin de lui apporter tout (son) soutien".
La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, est également montée au créneau samedi sur Twitter pour défendre la femme voilée. Elle a notamment affirmé que "c'est en humiliant les mères publiquement devant leurs enfants qu'on crée du communautarisme".
CLIQUEZ AUSSI POUR VOIR CETTE VIDEO : https://twitter.com/i/status/1182654779316678657
Merci d'arrêter cette deuxième vidéo à la fin du sujet concerné
Oyez comment le petit fasciste dijonnais Julien Odoul se fait allumer en beauté par un élu “Gauche Unie” !
Merci Jérôme DURAIN
L'élu RN/FN (Rassemblement National/Front National) Julien Odoul, qui s'est fait remarqué en humiliant une femme voilée devant son enfant au Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté, se fait démonter par le jeune élu "Gauche Unie" Jérôme Durain (également sénateur). Julien Odoul se voit notamment reprocher son racisme anti-musulmans et sa conception de la laïcité à géométrie très variable.
Merci Jérôme DURAIN
L'élu RN/FN (Rassemblement National/Front National) Julien Odoul, qui s'est fait remarqué en humiliant une femme voilée devant son enfant au Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté, se fait démonter par le jeune élu "Gauche Unie" Jérôme Durain (également sénateur). Julien Odoul se voit notamment reprocher son racisme anti-musulmans et sa conception de la laïcité à géométrie très variable.
Par micheldandelot1 dans Accueil le 16 Novembre 2023 à 07:07
http://www.micheldandelot1.com/yassine-belattar-a-l-elysee-un-rendez-vous-qui-fait-hurler-la-droite-e-a174392976
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Rédigé le 16/11/2023 à 11:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Livres
Morituri. Roman de Yasmina Khadra. Casbah Editions, Alger 2022, (Réédition «revue et enrichie»), 238 pages, 850 dinars
Voilà donc un roman écrit au lendemain de l'attentat terroriste perpétré au cimetière de Sidi Ali (Mostaganem), le 1er novembre 1994, publié alors en France, en 1996, qui a fait l'objet d'un film (Morituri -«Ceux qui vont mourir»- est un film franco-algérien réalisé par Okacha Touita en 2004 et sorti en France en avril 2007) et qui revient sur le marché national, cette fois-ci, mais en version «revue et enrichie».
Précisions : «pas de corrections d'usage ni de relecture avisée». Voilà un bon sujet (une étude comparative des deux éditions) de thèse qui mettra très certainement en évidence les commentaires et/ou les allusions au développement sociopolitique actuel du pays. Morituri est l'histoire d'un pays où règne l'impunité. Les «requins», tapis à l'ombre des «pouvoirs» réels et/ou profonds, mettent les bouchées doubles pour continuer à profiter de la situation chaotique et prospérer et à régner. Dans une ville où règne le totalitarisme religieux utilisant le terrorisme et le crime, des dignitaires véreux et des affairistes aux mains sales, le commissaire Llob, un bon «flic» estimé et craint, s'obstine à rester intègre et s'oppose à la barbarie.
Ce qui n'est pas sans danger, pour lui-même, pour ses fidèles collaborateurs et aussi pour sa famille. C'est un homme à abattre. Au fil d'une enquête à propos de la disparition de la fille d'un «oligarque» influent, accompagné de son fidèle lieutenant, Llob va mettre les pieds là où il ne faut pas. Les murs vont se dresser devant lui les uns après les autres. On va tenter de le faire taire. Les «accidents» se succèdent autour de lui. Mais il ira jusqu'au bout car il aime son pays, la justice et se refuse à baisser les bras devant l'intégrisme et la corruption. Il ira donc de découverte en découverte, surprenantes pour le lecteur, mais pas pour notre commissaire qui, en fin de parcours, jamais découragé mais totalement «dégoûté» décide de régler le problème (du moins ce qui en est visible et à la portée de son arme) à sa manière. Expéditive, pour lui ! Certainement. Définitive, pour le pays ? Pas sûr.
L'Auteur : Né en janvier 1955 à Kenadsa, élève de l'Ecole des cadets de la Révolution, ancien officier de l' Armée nationale populaire, Yasmina Khadra, de son vrai nom Moulessehoul Mohammed, est, aujourd'hui, un écrivain très connu. Lu dans des dizaines de pays, il est traduit en près de 50 langues. Il a à son actif, plusieurs dizaines d'œuvres. La plupart sont des romans dont certains ont été adaptés au cinéma et au théâtre et même en bandes dessinées. Ceci sans parler des ouvrages (dont des romans policiers) publiés sous pseudonyme au milieu des années 80 et au tout début des années 90, inventant même un personnage fameux, celui du Commissaire Llob. A noter qu'il a co-signé, aussi, des scénarii de films, qu'il a été un certain temps directeur du Centre culturel algérien à Paris et qu'il a même tenté une courte «aventure» politique lors des présidentielles ! Et qu'il a récemment effectué une tournée de promotion du livre (Oran, Tizi Ouzou, Alger).
Extraits : «Le patron se répand derrière son bureau. Dans le luxe ambiant, il a l'air d'un monument. Mais, quand on le regarde de près, c'est juste une énormité foraine qui s'est trompée de chapiteau» (p 18), «Nos maires n'avaient rien à envier aux maires de naguère; ils avaient du goût, de bonnes idées et le souci constant de nous émerveiller avant que la convoitise ne dame le pion à l'intérêt général et que les serments faits à nos morts ne s'effilochent au gré des parjures» (pp 78-79).
Avis : Du San Antonio revisité. Se lit d'un trait. Antidépresseur, bien que je doute que l'humour et les «jeux de mots», qui datent, soient accessibles aux nouveaux jeunes lecteurs.
Citations : «Bergers hier, dignitaires aujourd'hui, les notables de mon pays ont amassé de colossales fortunes, mais ils ne réussiront jamais à dissocier le peuple du cheptel» (p 27), «Une malencontreuse inversion dans les feuillets de l'Histoire rend la société algérienne impropre à l'appréciation» (pp 66-67), «La vraie carrière d'un homme, c'est sa famille. Celui qui a réussi dans la vie est celui-là qui a réussi chez lui. La seule ambition juste et positive est d'être fier à la maison. Le reste, tout le reste -promotion, consécration, gloriole- n'est que tape-à-l'œil, fuite en avant, diversion...» (p 88), «Traditionnellement, dans notre inculture séculaire, le lettré, ça a toujours été l'Autre, l'étranger ou le conquérant. Nous avons gardé de cette différence une rancune tenace. Nous sommes devenus viscéralement allergiques aux intellos. Et chez nous, à l'usure, il arrive que l'on pardonne la faute, jamais la différence» (p 96), «Tout le monde se démerde pour construire un palais pour ses rejetons et personne ne consent à leur bâtir une patrie» (p 133), «Ce n'est pas avec des châteaux de cartes que l'on édifie des civilisations, encore moins sur du sable mouvant» (p 175), «La folie est ce qui échappe au commun des mortels» (p 185), «De tous les peuples, nous sommes les plus radicaux. Chez nous, la modération est un non-sens, un «sous-appétit». C'est pour ça que nous demeurons aussi indomptables que déraisonnables «(p 197), «Ça a du bon la petitesse. Les nains sont les derniers à recevoir les tuiles sur la tête et les premiers à se rendre compte quand la marée monte. En conséquence, ce qu'ils perdent en hauteur, ils le récupèrent en perspective»(p 209).
Les Chants cannibales. Un recueil de nouvelles de Yasmina Khadra. Casbah Editions. Alger 2012. 205 pages, 500 dinars (Voir fiches de lecture concernant les œuvres de Yasmina Khadra in www.almanach-dz.com/Bibliothèque d'almanach)
On peut critiquer Yasmina Khadra, entre autres, pour son caractère insupportable et son «envie» insatiable de succès éditoriaux, mais douter de son talent et de son art ne peut relever que de l'envie et de la jalousie.
Pour sûr ! Ses œuvres, désormais connues à travers le monde, plus que celles de tout autre auteur algérien du même genre littéraire, plus réalistes et modernistes que philosophiques et abscons, parlent pour lui. On aime certaines, on hésite (critique) pour d'autres, mais on n'en rejette aucune. Khadra dialna ! Pour bien apprécier un auteur, il me semble qu'il fait toujours passer par la lecture de ses nouvelles (et, en général, il y en a toujours quelques-unes). Elles sont le reflet de son imagination (que d'histoires !), de son talent (que de «chutes» inattendues !), de son art (que de style !), de son génie (que de pensées et de belles phrases à méditer !). Les nouvelles de Y. Khadra vous font passer par tous les états : l'émotion avec «L'aube du destin» qui décrit la douleur de la maman de Zabana, en phase permanente avec son enfant, le désespoir de l'Artiste qui s'exile à contrecœur, la folie du «repenti», le vide du poète incompris, l'horreur du déshonneur, la magie de la sagesse, la tristesse du marginal harcelé..., un tableau plus que complet, plus que réaliste d'une société qui se décompose d'un côté, mais qui se construit, certes difficilement, par ailleurs.
Avis : Du bon, du vrai, du (trop) fort Khadra
Phrases à méditer : «C'est ça, l'Algérien. C'est une armada sous scellés, des ouragans muselés, des milliers de peines itinérantes, des colères en gestation» (p 81), «Chez nous, les virtuoses se décomposent dans l'indifférence générale. Le talent est un malheur suicidaire» (p 82), «Tu veux savoir ce que j'ai fait de mes vingt ans ? Je les ai confiés à mes aînés et ils ne me les ont pas rendus» (p 198).
par Belkacem Ahcene-Djaballah
Jeudi 16 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5325223
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Rédigé le 16/11/2023 à 00:53 dans Littérature, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
Fallait-il attendre que le chiffre de 700.000 colons atteigne le million, pour finir par voir les Palestiniens entassés dans des réserves similaires à celles des « Peaux Rouges », s'offrant en spectacle à quelques touristes en mal d'exotisme ? Non ! L'humiliation du peuple palestinien et la privation de ses droits n'ont que trop durées ! L'heure est au ras-le-bol que tout être humain normalement constitué ne peut que comprendre aisément, même s'il est affublé d'antisémite par le doigt inquisiteur et accusateur de cet Occident qui s'érige en soutien et en porte-voix du colonialisme sioniste abject qui bafoue impunément le droit international. Comment alors ne pas percevoir cette attitude du deux poids deux mesures, comme une félonie inadmissible et forcément injuste!
Eh bien, oui ! Soixante-quinze ans après la Nekba (catastrophe, en arabe) le peuple palestinien a compris que les politiques conduites à ce jour par ses dirigeants, celle de continuer à « jouer » la carte de la modération prônée depuis feu Yasser Arafat par Mahmoud Abbas et consorts, à la faveur de subsides versés en contrepartie de sa « soumission » aux lois dictées par Israël et ses mentors de l'Occident, avec la neutralité et la complicité bienveillante d'un monde arabo-musulman vassalisé, ne pouvaient plus constituer une solution à ses problèmes essentiels et existenciels. Lassée par les fausses promesses, la lâcheté des pays frères et les tergiversations de leurs dirigeants, une nouvelle génération de jeunes combattants et résistants bien déterminés à recouvrer au prix élevé du martyre, leur dignité de peuple libre et souverain, a fini par prendre le chemin de la guerre totale contre l'occupant sioniste en proclamant que la libération de toute la Palestine ne peut être et ne sera que l'œuvre des Palestiniens eux-mêmes.
De la sorte, ils s'inspirent du choix fait il y a près de 70 ans par les valeureux combattants et combattantes algériens durant la guerre de libération nationale, en cette date fatidique et historique du premier novembre 1954, alors qu'ils ne disposaient que de quelques moyens rudimentaires de combat (fusils de chasse et bombes artisanales), mais d'une volonté d'acier tant ils étaient convaincus de la justesse de leur cause. C'est ce qu'on appelle la détermination, cette fougue guerrière qui transcende la peur de l'autre, aussi puissant soit-il par les nombreux soutiens qu'il reçoit, les armes sophistiquées et la technologie de pointe dont-il dispose !
Ce choix s'est également imposé aux combattants du Hamas et aux autres composantes de la Résistance palestinienne, après qu'ils se soient aperçus qu'il n'y avait rien à attendre de l'arc anti-palestinien allant du Maroc à l'Arabie saoudite en passant par la Jordanie, le Bahreïn, le Soudan et l'Égypte... Tout cela pour dire que ce qui est qualifié par l'Occident et à sa traîne les pays « normalisés » de « terrorisme », n'est en fait, comme le précise à juste titre notre ami Nadir Marouf : « qu'un subterfuge occidental qui transforme la lutte contre la dépossession en Cisjordanie (comme ce fut le cas dans l'Algérie coloniale), en posture antisémite. »
Il estime que l'appel au rassemblement à Paris du 12 novembre 2023 est non seulement ridicule, mais brouille les pistes en voulant faire oublier à l'opinion mondiale qu'il est d'abord et avant tout une invention millénaire de l'Occident chrétien... À ce sujet, il importe aussi de lire l'ouvrage de cet autre ami, ancien ministre et non moins Moudjahed, Mourad Benachenhou, intitulé : « Le sionisme, théologie génocidaire » (Web : www. Mppfactory.com) qui explique que pour les sionistes : « mort ou vif, le Palestinien n'existe pas !» Nous voilà donc définitivement avertis et fixés sur les réelles intentions de l'État suprématiste, raciste et fasciste d'Israël, s'il fallait s'en convaincre à nouveau!
Alors, dites-moi ! N'est-elle donc pas piteuse, cette image de la France officielle représentée par la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat qui en serviteurs zélés des lobbies sionistes va-t-en-guerre, et adoubés par le président français, « sonnent trompettes et battent tambours » pour une marche contre l'antisémitisme, toute honte bue ? Tout ce cirque gaulois de la surenchère n'a dressé son chapiteau à Paris que pour montrer patte blanche et bénéficier des faveurs et bonnes grâces du gouvernement haineux d'extrême droite de Tel-Aviv ! N'est-ce pas honteux ? Nous sommes-là dans une sorte de : « M'as-tu vu que j'ai fait mon devoir envers Israël » ! Comme d'habitude, ces marcheurs ont compris qu'il faille soit se soumettre à la vision des dirigeants israéliens, soit s'abstenir de toute initiative non revêtue de leur aval.
Dans cette atmosphère de suivisme, en véritables « moutons de panurge », les dirigeants occidentaux complices laissent faire l'État sioniste qui viole allègrement depuis plus de 75 années le droit international et l'applique à ses fins stratégiques. Non seulement il s'en moque, mais pousse l'outrecuidance jusqu'à faire taire les voix discordantes traitées de porte-voix et d'adeptes du terrorisme islamiste, de par le fait qu'il dispose d'un blanc-seing de ses obligés qu'il manipule à souhait en leur indiquant la voie à suivre, pour façonner délibérément les esprits de leurs opinions publiques !
Cela veut dire clairement que tout dirigeant français qui accepte sans sourciller ce que veut Israël, est apprécié à Tel-Aviv et dans les médias français aux ordres. Si, au contraire, il se montre prudent, réservé, voire critique, il sera d'office suspecté, malmené, ostracisé et quelquefois détesté comme le sont actuellement, l'ex-Premier ministre Dominique De Villepin, ce politique fidèle à ses convictions d'homme d'État incorruptible et Jean-Luc Mélenchon, ce chef charismatique de La France Insoumise (LFI) bien droit dans ses bottes, qui ne décolère pas en restant égal à lui-même, lui, le tribun distingué qui ne mâche pas ses mots par intime conviction et quoi que cela lui coûte.
Mais dans tout cela, ce qui est le plus inquiétant pour nous, c'est ce silence sidérant « de nos intellectuels » ! Je veux parler principalement de ces larbins du syndrome de l'auto-flagellation à outrance qui ont vendu leurs âmes à l'idéologie sioniste régentant le monde dit « libre » et, pour ce qui les concerne directement, celui de l'édition et des médias qui leur font croire qu'ils appartiennent à la catégorie des écrivains et journalistes « hors-pair », dans leur rôle de supplétifs de la plume soumis aux diktats des lignes éditoriales sionistes de leurs employeurs,eux les esprits colonisés qui ne sont en fait que de sinistres i ndividus sans personnalité, sans honneur ni considération pour leur communauté d'origine. Honte à eux!
Prétendant être l'ami d'Emmanuel Macron pour l'avoir accompagné dans sa visite à Oran et faisant de surcroît la grosse tête en chef de file de cette bande de supplétifs, Kamel Daoud dans sa chronique dans un hebdomadaire de droite en date du 13 octobre 2023, intitulée : « Une défaite pour la cause palestinienne », précise tout de go comme s'il était une voix autorisée et un analyste émérite des stratégies militaires, que : « L'offensive sanglante du Hamas est la confirmation d'un messianisme antijuif. Désormais talibanisée nous dit-il, la cause palestinienne alimente une judéophobie strictement haineuse. » Tout cela est dit bien sûr, pour plaire par excès de zèle à ses commanditaires qui n'en attendaient pas moins de lui.
Quant à nous, nous savons que le vrai terrorisme n'est en fait que celui qui cherche à maintenir les bouches cousues des faiseurs d'opinions lucides et objectifs pour permettre à Israël de continuer sans coup férir à tuer en toute impunité des Palestiniens (femmes, jeunes, enfants et personnes âgées) qui ne demandent qu'à recouvrer leurs droits les plus élémentaires d'êtres humains et à vivre en paix, une fois le sionisme vaincu politiquement ou par la force des armes.
Nous le savons depuis fort longtemps qu'il y a comme une véritable psychose à oser parler sereinement de la cause de la Palestine et du sionisme en France. Nos pseudo-intellectuels qui vivent de leur larbinisme, le savent très bien. Il y a aussi de très fortes pressions dans les milieux politiques, médiatiques et universitaires quand il s'agit de traiter de la situation qui est faite aux Palestiennes et aux Palestiniens en Israël et en Palestine. Même les chefs d'État et de gouvernement qu'ils soient de pays arabes ou de pays occidentaux, ne sont pas à l'abri de ces pressions. C'est la loi du plus fort, me diriez-vous !
Eh bien, non ! Il faut bien que cela change ! Oui, les combattants palestiniens ont raison de s'insurger et de se rebiffer contre l'ordre établi par l'État fantoche de Tel-Aviv et ses mentors ! Il y va de leur honneur et de leur dignité d'hommes et de femmes libres, n'en déplaise à Kamel Daoud, à Boualem Sansal, à Mohamed Sifaoui, et bien d'autres planqués de l'Outre-mer qui ont peur de perdre leur nationalité française octroyée complaisamment dans les années 90, comme si elle était déterminante pour leur survie « littéraire » et/ou matérielle !
À contrario, aussi bien notre talentueux défenseur de l'équipe nationale Youcef Attal que Karim Benzema ont par leurs comportements dignes et humains envers la juste cause palestinienne montré combien ces « intellos » de la gamelle, sans étoffe ni personnalité, paraissent si minables aux côtés de ces deux professionnels de la balle ronde. Ces jeunes footballeurs qui méritent toute notre considération pour avoir su titiller notre fierté, ont su au péril de leurs carrières professionnelles et de leurs intérêts matériels se frayer une place dans l'Histoire. Cette place des gens d'honneur, assumant sans équivoque leur appartenance aux causes justes comme l'ont été de leur vivant, la grande militante et avocate du FLN, Gisèle Halimi et bien d'autres juifs qui ont soutenu vaillamment la Révolution algérienne et la lutte de l'Algérie contre la quatrième puissance militaire de l'époque soutenue par l'OTAN.
Il faut dire que notre problème à nous, peuples arabes, ce n'est pas avec les juifs mais plutôt avec les agents et militants du sionisme nationaliste actuel qui ne cessent d'enfumer le monde d'aujourd'hui et de le tromper par leurs mensonges, leur arrogance et leurs projets hégémonistes particulièrement dans la région du Moyen-Orient ! Oui ! Avec ceux qui n'entrevoient leur avenir qu'à travers l'exécution du projet du « Grand Israël » par la voie du génocide et du nettoyage ethnique, bien évidemment.
Dans un de mes articles paru dans le « Quotidien d'Oran » du 11 octobre 2016 sous le titre : « Trilogie pénalisante pour l'éveil d'une société d'un pays menacé dans son existence » et consacré à la Libye, j'avais précisé que ce projet né d'un fantasme sioniste comprend les territoires de toute la Palestine, l'ensemble du Liban, toute la Jordanie, la moitié de la Syrie, les deux tiers de l'Irak, un tiers de l'Arabie saoudite jusqu'à Médine la Ville sainte et la moitié du Sinaï égyptien.
Ce fantasme est tellement présent dans l'esprit des sionistes qu'il a été imprimé durablement dans une pièce de monnaie de 10 agorot qui montre : Le chandelier juif à sept branches sur fond d'une carte incroyable, celle du « Grand Israël ».
Qu'elle infamie pour ce fantomatique Monde arabe qui a perdu toute sa dignité, au point où un petit État artificiel d'environ neuf millions d'habitants (pas tous sionistes faut-il le préciser pour éviter l'amalgame) cherche à le démanteler, quand bien même soutenu par les États-Unis et les pays occidentaux. Ces derniers en acteurs directs ou indirects se culpabilisent de leur attitude face à la shoah. Cette posture de pays complexés est exploitée à outrance par les sionistes qui ont le sens mercantile et le flair du bon gisement pour leur propagande de peuple malaimé ... Voyez-vous ça ! Nous sommes-là, en plein dans la moral de ce proverbe de chez nous qui dit : « Il m'a frappé et a pleuré ! Il m'a pris de vitesse et s'est plaint !» C'est là, toute la mentalité sioniste ainsi résumée !
Cette paix consignée vous l'aurez remarqué dans cette pièce de monnaie est insultante pour tout le Monde arabe ! Non ! Nous ne sommes pas dupes ! Nous manquons juste d'un peu de courage et de volonté politique pour défendre et restaurer collectivement notre dignité et notre honneur, en tant que peuples de paix que nous avons été tout au long de notre riche Histoire, faite de plusieurs siècles de cohabitation avec les juifs nos « cousins » hébraïques (Isaak et Ismaël étant frères), bien avant l'avènement de l'Islam, sans que nous songions à les chasser ou à les combattre ! Au contraire, celui qui leur avait rouvert les portes de Jérusalem, la ville sacrée pour les trois religions monothéistes, n'est autre que le Grand Salaheddine El Ayoubi qui a tenu tête aux croisés après avoir unifié les Musulmans. Ils nous le rendent bien, ces génocidaires, ces « Chayatine, Nekarin El Khir » ! N'est-ce pas ?
Cette pièce de monnaie est pour ses concepteurs une manière des plus didactiques que l'État sioniste d'Israël a trouvé pour ancrer dans l'imaginaire de sa population d'abord, et celle du reste du monde ensuite, sa volonté planifiée mais maladive, faite d'arrogance expansionniste fantasmée pour créer l'unité du peuple juif au sens le plus large, autour de ce rêve mythique en utilisant face aux Occidentaux, le chantage de l'antisémitisme et de la haine d'Israël, sans craindre l'overdose. Cela devrait se faire bien évidemment au détriment des intérêts actuels et futurs des peuples arabes du Moyen-Orient devenus des « moutons noirs », déjà domestiqués et avilis par la politique distillée par un certain Lawrence d'Arabie qui a réussi à leur inculquer le plaisir de la léthargie, de l'immobilisme et du suivisme, pour ne pas dire de l'aplaventrisme... Ces peuples sont alors tombés dans un sommeil profond à la limite de l'état comateux !
Voilà comment les stratèges sionistes israéliens en illusionnistes sont arrivés à faire d'un acte de pure agression et de spoliation des terres de Palestine au mépris du droit international, un rêve partagé par le plus grand nombre de sionistes en Israël et dans le monde. Il faut dire que l'État sioniste d'Israël tient sa force du soutien que lui apportent l'Amérique du Nord et l'Occident sous la houlette de la diaspora juive avec à sa tête la Fondation Rothschild, du nom de ce maître de la finance mondiale et roi des juifs.
Nous aurons alors compris à nos dépens que le changement attendu par les néoconservateurs du Pentagone et de la Maison Blanche (même si la répartition de la population israélienne sur tous les territoires arabes visés relève le l'impossibilité mathématique et du leurre), doit l'être au profit du seul État hébreu, érigé entité virtuelle et en appendice satanique de l'Occident source de pagaille, d'inégalités et d'injustice à travers le monde, au moment où les peuples arabes tenus par le ventre, par des dirigeants et gouvernants corrompus, autocrates, illégitimes et ayant surtout peur de perdre leurs intérêts matériels et moraux. Ils roupillent d'un sommeil profond entretenu à dessein, par lâcheté! Oui ! Ce n'est pas cette poignée de sionistes qui est forte ! C'est les dirigeants arabes corrompus et lâches, pratiquant le musèlement de leurs peuples qui sont faibles !! Ils finiront sans aucun doute dans les poubelles de l'Histoire !
par Abdelkader Khelil
Jeudi 16 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5325218
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Rédigé le 16/11/2023 à 00:24 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
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