Pour mettre fin à ces crimes de guerre, le Secrétaire Général de l’ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat en Palestine. Cela lui vaut d’être insulté par plusieurs officiels israéliens. Pour la première fois de son mandat, le 6 décembre 2023, il invoque l’article 99 de la Charte des Nations Unies. Ainsi, il attire l’attention du Conseil de Sécurité, afin que celui-ci prenne position. Fidèles soutiens et complices isolés de Benjamin Netanyahou, les États-Unis votent contre une résolution exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, la libération des otages et l’accès humanitaire aux Gazaouis ce 8 décembre 2023. À cause des nord-américains, le projet de résolution est ainsi rejeté, contre l’avis de plus de cent États.
Il n’y aura pas de paix possible au Proche-Orient hors de la solution à deux États, hors d’une solution politique. Le préalable à celle-ci est un cessez-le-feu immédiat. L’Histoire jugera tous ceux qui, par leurs paroles ou par leurs silences, ont soutenu ces crimes de guerre et auront empêché qu’advienne une solution politique à cette guerre.
Plus de 17 400 morts et 1,9 million de civils
déplacés : à Gaza, le nettoyage ethnique continue
en toute impunité
« La situation humanitaire est catastrophique. On a un flot continu de patients blessés, traumatisés, fracturés, démembrés, brûlés, qui arrive en permanence à l’Hôpital. […] Ce qui est frappant, c’est la quantité d’enfants blessés, brûlés, des fois en petits morceaux », raconte sur BFMTV un chirurgien de Médecins sans frontières, de retour de Gaza. Un bouleversant témoignage. Sur place, au moins 63 journalistes et 101 membres de l’ONU ont été tués. Plus de 17 000 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont 4 000 femmes et 7 000 enfants. Des dizaines de milliers de personnes sont blessées ou disparues sous les décombres. 1,9 million de civils ont été déplacés.
« Ces chiffres ne font qu’augmenter de jour en jour », pointe le Secrétaire Général des Nations Unies face au Conseil de Sécurité. Les attaques de l’armée israélienne, qu’elles soient terrestres, aériennes ou maritimes, « ont frappé 339 installations d’éducation, 26 hôpitaux, 56 centres de soins, 88 mosquées et 3 églises. Plus de 60% des logements à Gaza ont été détruits ou endommagés ! », alerte Antonio Guterres. À Gaza, l’horreur est quotidienne. Elle est le résultat des crimes de guerre de l’armée israélienne, menés en toute impunité.
« Nous sommes proches
de l’heure la plus sombre
de l’humanité », pour l’OMS
Les alertes se multiplient et se ressemblent. L’ONU, l’OMS, la Croix Rouge, l’UNICEF… De très nombreuses organisations internationales appellent à une solution politique à ce conflit. L’horreur à Gaza est largement documentée. Les témoignages sont nombreux. Sur place, « les gens meurent faute de soin, les gens meurent faute d’alimentation, les gens meurent faute d’eau potable », explique le porte-parole de la Croix Rouge en France sur France 24. « Je manque de mots pour décrire les horreurs qui frappent les enfants ici », se confesse le porte-parole de l’UNICEF James Edler. Philippe Lazzarini, commissaire général de (UNRWA), décrit Gaza comme « l’enfer sur terre ».
Prise de parole de la présidente de la Croix Rouge en anglais, sous-titrée en français
Fait rare pour être souligné : la présidente du Comité International de la Croix Rouge, Mirjana Spoljaric, prend la parole le 4 décembre 2023 et dénonce les souffrances intolérables des Palestiniens. « Ce que j’ai vu, c’est au-delà de tout ce quelqu’un pourrait décrire. Ce qui m’a choqué le plus, ce sont les enfants avec des blessures atroces et en même temps ayant perdu leurs parents, avec plus personne pour s’occuper d’eux », déclare-t-elle face caméra. « [Des gens que j’ai rencontrés] ont perdu une main ou un pied parce qu’ils n’ont pas pu être traités au sein de l’hôpital dans lequel ils sont arrivés en premier », raconte Mirjana spoljaric.
Solennelle, elle appelle à une désescalade et à trouver rapidement une solution politique. Une prise de position qui lui a valu d’être menacée en direct par une journaliste sur la chaine israélienne I24News (« Venez [en Israël], vous serez reçue. Bien, on ne sait pas, heureusement que ça ne dépend pas de moi ! »).
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres
saisit le Conseil de Sécurité
les officiels israéliens l’insultent
« Je viens d’invoquer l’article 99 de la Charte des Nations Unies – pour la première fois depuis mon mandat de Secrétaire général. Face au risque grave d’effondrement du système humanitaire à Gaza, j’exhorte le Conseil à contribuer à éviter une catastrophe humanitaire et à appeler à un cessez-le-feu humanitaire », écrit le Secrétaire Général de l’ONU sur son compte Twitter ce 6 décembre 2023.
Ce fameux article 99 lui donne le droit d’attirer « l’attention du Conseil de sécurité sur toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Très vite après le 7 octobre, jour des crimes de guerre du Hamas menés sur le sol israélien, les Nations Unies appellent à la paix et au cessez-le-feu permanent en Palestine. Une position qui n’a pas bougé d’un iota depuis.
La défense de la désescalade et de la paix vaut à Antonio Guterres de subir les foudres d’officiels israéliens, dès le 24 octobre dernier. Lors d’une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, M. Guterres déclare qu’il est « important de reconnaître également que les attaques du Hamas ne se sont pas produites hors de tout contexte ». Des propos considérés comme « choquants » par l’ambassadeur israélien à l’ONU Gilad Erdan, qui le somme de « démissionner immédiatement ». Benny Gantz, un des ministres du cabinet de Guerre de benjamin Netanyahou qualifie à l’époque le Secrétaire Général de l’ONU « d’apologiste du terrorisme ».
Visiblement fou de rage, le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen estime que « le mandat de Guterres constitue un danger pour la paix mondiale ». « Sa demande d’activation de l’article 99 [de la Charte de l’ONU] et l’appel à un cessez-le-feu à Gaza constituent un soutien au groupe terroriste du Hamas », déclare-t-il sur Twitter.
Aucune demi-mesure n’est possible pour l’extrême droite israélienne au pouvoir. Pour elle, si l’on ne reprend pas exactement ses mots, on est suspect. Pour elle, si on pleure tous les morts et qu’on appelle à la paix et au cessez-le-feu permanent, on est complices du Hamas. Voilà ce que les actuels dirigeants israéliens n’ont pas compris : il n’y a pas de paix possible au Proche-Orient hors de la solution à deux États.
Au Conseil de Sécurité, les États-Unis votent contre
le cessez-le-feu permanent et protègent leur allié
Benjamin Netanyahou
Et à la fin, les États-Unis votent en faveur de la poursuite de la guerre. Suite à l’activation de l’article 99 de la Charte des Nations Unies par Antonio Guterres, le Conseil de Sécurité de l’ONU se réunit le vendredi 8 décembre. Un projet de résolution exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, la libération des otages et l’accès humanitaire aux Gazaouis est présenté. Celui-ci recueille alors 13 voix en sa faveur, une contre (États-Unis) et une abstention (Royaume-Uni). Par ce vote, ceux qui se sentent toujours être le « gendarme du monde », apportent tout leur soutien à leur allié, Benjamin Netanyahou.
En votant contre un cessez-le-feu en Palestine, les nord-américains laissent le gouvernement d’Israël mener un nettoyage ethnique, en toute impunité. À noter que, depuis les années 1970, les États-Unis ont le plus utilisé leur droit de veto, en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le plus souvent, pour bloquer des décisions jugées trop critiques vis-à-vis de l’État hébreu. Le représentant américain critique une résolution soi-disant « décorrélée de la réalité », alors que les États-Unis « privilégient une diplomatie qui sauve des vies », selon lui (Le Monde). Comment prétendre sauver des vies en votant contre un cessez-le-feu immédiat et permanent ?
Avec l’appui des nord-américains, Israël entraine son peuple dans une guerre sans fin en organisant méthodiquement un nettoyage ethnique à Gaza. En dépit de toutes les alertes de l’ONU, de l’OMS, de l’UNICEF, de Médecins Sans Frontières, de la Croix Rouge, de dizaines d’autres organisations internationales et du soutien d’une centaine de pays à ce projet de résolution, les États-Unis laissent faire. L’urgence est au cessez-le-feu permanent et aux solutions diplomatiques, pas à la poursuite de la guerre. L’Histoire jugera tous ceux qui, par leurs paroles ou par leurs silences, ont soutenu ces crimes de guerre.
Par Nadim Février
Par micheldandelot1 dans Accueil le 13 Décembre 2023 à 09:43
Conflit israélo-palestinien : "L'État d'Israël est aussi une organisation terroriste", affirme La cheffe de groupe des communistes Sofie Merckx "Je veux bien dire que le Hamas est terroriste, mais l'État d'Israël est aussi une organisation terroriste", a-t-elle déclaré.
Sofie, Médecin du peuple : « En médecine générale, on suit les gens du berceau au tombeau. On les accompagne vraiment tout au long de la vie. »
Le monde n'oubliera pas les crimes commis en Palestine et le deux poids deux mesures de notre pays. Sofie Merckx, notre cheffe de groupe à la Chambre, appelle le parlement à se prononcer pour un cessez-le-feu immédiat et des sanctions.
Par micheldandelot1 dans Accueil le 14 Décembre 2023 à 10:30
Des centaines de personnes ont été tuées et blessées, hier, lors des bombardements sionistes sur différentes zones de la bande de Ghaza. Selon le ministère de la Santé, le bilan de la journée de mercredi (avant 15h GMT), était de «196 martyrs et 499 blessés». La même source a indiqué «qu'un grand nombre de victimes se trouvent encore sous les décombres», ajoutant que le bilan de l'agression sioniste contre Ghaza s'est élevé, jusqu'à hier, à «18.608 martyrs et 50.594 blessés».
La situation des hôpitaux de Ghaza, ceux du nord en particulier, après plus de 9 semaines de bombardements, est catastrophique. Le nord de la bande de Ghaza est depuis hier «sans aucun service médical», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf Al-Qudra.
«Les forces d'occupation ont ouvert le feu (mardi, ndlr) sur un certain nombre de membres du personnel médical de l'hôpital Kamal Adwan' (nord de Ghaza). L'hôpital baptiste est complètement plein et ne peut fournir aucun service médical», a déclaré, hier, Ashraf Al-Qudra, annonçant que «le nord de la bande de Ghaza est désormais totalement dépourvu de services médicaux». «Des centaines de malades et de blessés ont besoin de soins médicaux et nous ne pouvons pas les leur fournir. L'occupation contrôle les quantités de l'aide médicale et le départ des patients pour se faire soigner à l'étranger», a-t-il ajouté.
Mardi, les forces d'occupation ont arrêté le directeur de l'hôpital Kamel Adwan', et «l'ont emmené vers une destination inconnue», après avoir pris d'assaut l'hôpital et arrêté le personnel médical, indique la même source.
La situation des hôpitaux dans le nord de Ghaza était prévisible depuis plusieurs semaines. L'argument avancé depuis le début de l'agression par l'entité sioniste, est que «les combattants du Hamas se cachaient dans les sous-sols des structures de santé à Ghaza», un argument admis sans discussion par les alliés occidentaux de l'entité sioniste, pour justifier le bombardement des hôpitaux, n'est même plus répété. Les mises en scène foireuses n'ayant servi à ramener aucune preuve, Israël continue de bombarder les hôpitaux, d'arrêter leurs personnels, de les tuer par balles, sans même s'encombrer d'explications. Le silence des «bienpensants» lui est toujours assuré.
Les vaccins pour enfants complètement épuisés à Ghaza
En bombardant les civils dans les rues et les maisons, en ciblant particulièrement les écoles et les hôpitaux, en procédant à des arrestations de personnels médicaux, d'interdiction de l'approvisionnement en eau, en électricité, en médicaments et en dispositifs médicaux, l'occupant israélien fait de Ghaza l'endroit le plus dangereux au monde.
A ce tableau macabre, il faut savoir que depuis hier, les vaccins pour enfants sont complètement épuisés. Selon le ministère de la Santé à Ghaza, cette situation «aura des répercussions catastrophiques sur la santé des enfants et sur la propagation des maladies, en particulier parmi les personnes déplacées dans des centres d'hébergement surpeuplés».
Hier, un enfant a été tué «d'une balle dans la tête» tirée par un des soldats d'une troupe sioniste dans une attaque contre un centre d'hébergement à Khan Younes. Plusieurs martyrs sont tombés, hier, et des blessés dans un bombardement contre l'école Abu Hussein', affiliée à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui héberge des personnes déplacées dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza.
Le bombardement qui a visé l'école Al Daraj' de l'UNRWA), à l'est de la ville de Gaza, a fait plusieurs martyrs et blessés. Deux autres martyrs sont tombés lors d'un raid israélien contre une maison à Deir al-Balah, dans le centre de la bande.
Hier aussi, Ghaza a perdu le 87e journaliste tombé en martyr dans un bombardement, a annoncé le Bureau des médias du gouvernement à Ghaza.
400 enfants blessés seront transférés en Algérie
L'Algérie accueillera un groupe de 400 enfants de Ghaza, souffrant de diverses blessures suite aux bombardements sionistes contre les civils palestiniens, afin de recevoir un traitement médical d'urgence, a annoncé mardi l'APS citant une «source officielle». La même source a ajouté que ces enfants seront pris en charge dans des hôpitaux civils et militaires à Alger, Oran et Constantine.
Par ailleurs, 68 malades et blessés, dont des enfants, sont arrivés mardi en Turquie en provenance de la bande de Ghaza pour être soignés dans les hôpitaux turcs. «Les 68 patients sont arrivés avec leurs 61 compagnons dans un avion du ministère turc de la Défense qui a décollé de l'aéroport d'Al-Arish en Égypte», selon Al Jazeera. Le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, qui était à l'aéroport à leur arrivée, a précisé qu'il s'agit de «37 nourrissons et enfants et de 31 adultes». Jusqu'à mardi, la Turquie a reçu, avec ce nouveau groupe, 182 patients, soit au total 359 personnes en comptant leurs accompagnateurs. Parmi ces blessés, «deux sont décédés» et «six autres sont dans les unités de soins intensifs», a ajouté M. Koca.
Plus de 10 soldats sionistes tués et 21 blessés
Les combats au sol, lors de la journée de mercredi, ont fait au moins une dizaine de morts parmi les troupes israéliennes.
Selon CNN, citant une source militaire, «7 soldats israéliens, dont le commandant du 13e bataillon de la brigade Golani, ont été tués (hier)» lors de combats dans la région d'Al-Shujaiya au nord de la bande de Ghaza.
Quelques heures plus tard, l'armée israélienne annonce la mort de deux soldats supplémentaires et du commandant de la brigade Yiftah avec grade de colonel, portant ainsi à 10 le bilan des soldats et officiers tués, uniquement, dans les batailles d'Al Shujaiya. Selon Al Jazeera, le journal Yedioth Ahronoth, citant des sources militaires, «les combats à Al-Shujaiya sont très sanglants» et qu'il est «impossible de détruire le bataillon des Brigades Azzeddine Al-Qassam' (dans ce quartier du nord de Ghaza) par des bombardements aériens». L'armée sioniste a annoncé que 21 de ses soldats ont été blessés à Ghaza en 24 heures.
Ce qui est en train de se passer à Gaza est un crime contre toute l’Humanité
Après quelques jours de trêve, les bombardements, attaques militaires par voies terrestres, aériennes et maritimes ont immédiatement repris avec plus d’intensité qu’avant la trêve. L’armée israélienne vise maintenant le Sud, là où des centaines de milliers de personnes ont été obligées de se réfugier. En tout, 1,9 million de personnes ont été déplacées.
C’est une guerre atroce et criminelle entreprise par l’Etat d’Israël contre la population palestinienne de Gaza. Les 18.000 morts, dont plus de 70% de femmes et d’enfants, les 49.000 blessés, les milliers de disparus, les familles anéanties, les 75 journalistes tués sont autant de vies, de personnalités, de visages dont il faut rappeler le souvenir. Nous condamnons les arrestations massives indiscriminées dans la population de Gaza, elles sont menées dans conditions inhumaines et dégradantes.
C’est une guerre qui vise à vider Gaza de sa population par n’importe quel moyen. Les crimes commis le 7 octobre ne peuvent justifier une telle attaque contre toute une population et ses infrastructures vitales.
Des rapporteurs de l’ONU évoquent « un risque de génocide »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, a activé l’article 99 pour alerter d’une catastrophe humanitaire « aux conséquences irréversibles pour les Palestiniens dans leur ensemble et pour la paix et la sécurité dans la région ». Nous dénonçons le veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité du 8 décembre qui a mis en échec la résolution exigeant un cessez- le- feu.
Ce veto est un permis de massacrer délivré
à Netanyahou
En Cisjordanie, sous état de siège, la population palestinienne subit les attaques conjuguées de l’armée et des colons, qui ont fait plus de 260 morts depuis le 7 octobre. Plusieurs communautés ont été chassées de leurs terres, les cultures palestiniennes sont prises pour cible. Nous dénonçons ce processus de nettoyage ethnique. Les arrestations de masse, extrêmement violentes, touchent toute la population, hommes, femmes et enfants.
Nous exigeons un cessez-le-feu total et permanent pour la Bande de Gaza, l’arrêt définitif des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations.
Nous exigeons l’entrée immédiate et sans restriction de l’aide humanitaire d’urgence et la levée durable du blocus de la bande de Gaza.
Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions inhumaines. 150 prisonniers ont été libérés pendant la trêve. Mais depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a procédé à plus de 3 000 arrestations en Cisjordanie occupée y compris à Jérusalem-Est.
Nous demandons la libération des otages civils israéliens.
Nous demandons la protection de la population palestinienne de Cisjordanie y compris à Jérusalem-Est
Nous exigeons que la France et l’Union européenne s’engagent activement et sans ambiguïté pour le cessez-le-feu, y compris par des sanctions contre l’État d’Israël et en arrêtant immédiatement toute coopération militaire et sécuritaire.
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, et notamment de son droit à l’autodétermination. Elle implique l’arrêt de la colonisation et la fin de l’occupation israélienne, ainsi que le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU, y compris la résolution 194 qui prévoit le droit au retour des réfugiés.
Cessez-le feu total, immédiat et permanent !
Arrêt définitif des bombardements et des déplacements forcés de la population !
Levée immédiate, complète et durable du blocus de Gaza !
Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
Nous appelons à manifester, se rassembler partout en France sur les bases de cet appel.
ÀParis, nous appelons à une manifestation dimanche 17 décembre à 14h – Place de la République
Paris, le 12 décembre 2023
Membres du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens signataires de l’appel
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – AILES Femmes du Maroc – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération générale du Travail (CGT) – Droit-Solidarité – Ensemble! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire – Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Forum Palestine Citoyenneté – La Confédération paysanne – La Courneuve-Palestine – La France Insoumise (LFI) – le Mouvement de la Paix – les Femmes en noir (FEN) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) –Sortir du colonialisme – Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES/FSU) – Union des communistes libertaires (UCL) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) -Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union Syndicale Lycéenne (USL) – Union syndicale Solidaires
Avec le soutien de :
APPEL-ÉGALITE – Dernière rénovation – Fédération des Associations de Solidarité avec Tou·te·s les Immigré·e·s (FASTI) – Gauche Démocratique et Sociale – Gauche éco-socialiste – Le Mouvement des mères isolées – Le mouvement National lycéen – Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) – Révolution écologique pour le vivant
Par micheldandelot1 dans Accueil le 14 Décembre 2023 à 12:53
À la fin du 19e siècle, la Palestine constituait une province du vaste Empire ottoman, qui comptait environ 350 000 personnes de langue arabe. Largement majoritaires, en particulier dans les zones rurales et les déserts, les musulmanEs vivaient en très bonne entente avec les minorités religieuses, essentiellement concentrées à Jérusalem. Celles-ci étaient constituées de juifEs (environ 8 % de la population palestinienne) et de chrétienEs, qui représentaient environ 12 % des PalestinienEs et s’organisaient en une multitude d’églises de rites différents (grec, arménien, copte, égyptien, latin, éthiopien).
Le sionisme : un projet colonial de destruction des Arabes de Palestine
Cet équilibre traditionnel fut remis en cause par la montée en Europe de l’antisémitisme. Alors que les pogroms se multipliaient à l’est de l’Europe dans les années 1890, un petit groupe de nationalistes appela les juifs d’Europe à émigrer en Palestine, dans l’objectif de recréer le royaume mythique de Salomon. Des dizaines de milliers de juifs, venuEs surtout de Russie et de Pologne, s’installèrent à Sion, autrement dit à Jérusalem. Ils bénéficiaient alors de la sympathie des puissances européennes, en particulier de l’Angleterre qui, dans le contexte du dépeçage de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale, s’était vue reconnaître en 1920 un protectorat sur la Palestine.
Dans les années d’après-guerre, le développement en Europe de régimes antisémites assura le succès du sionisme, en suscitant une nouvelle vague d’émigration en Palestine, qui permit aux juifs de représenter environ 30 % de la population palestinienne dès 1939. D’origine européenne, ces émigréEs disposaient de richesses qui leur permirent d’accaparer les terres. Dépossédée, la population arabe se trouvait sous la menace du sionisme, autrement dit de la création d’un État juif sur ses terres historiques. Dès 1929, les populations arabes menèrent des pogroms antijuifs, qui firent une centaine de morts, avant qu’à partir de 1935 n’éclate une révolte générale. En difficulté, les Anglais réprimèrent férocement la révolte arabe, tout en essayant en vain de limiter l’émigration juive.
La Nakba
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les milices juives estimèrent qu’il était temps de faire aboutir leur projet d’État juif, en multipliant les attentats contre les Anglais et les Arabes. La situation devenant incontrôlable, les Britanniques annoncèrent en 1947 qu’ils souhaitaient mettre un terme à leur domination en Palestine. L’ONU et les quatre puissances qui la dominaient alors (USA, URSS, Angleterre et France) décidèrent de partager la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs, l’autre pour les Arabes, tandis que Jérusalem se voyait dotée d’un statut international. Ce plan, qui dépossédait les Arabes de plus de la moitié de la Palestine suscita, leur colère : les agressions et les massacres se multiplièrent, avant de dégénérer en une véritable guerre, au cours de laquelle les milices juives prirent le dessus. Elles expulsèrent une grande partie des populations arabes dans les territoires qu’elles occupaient, donnant ainsi naissance à la « Nakba » (la Catastrophe).
En 1949, lorsque les combats s’arrêtèrent, le nouvel État d’Israël englobait 78 % de la Palestine historique. La grande majorité de la population arabe avait été contrainte à l’exil, dans les camps de réfugiéEs qui s’ouvrirent en grand nombre, en Égypte, en Syrie ou au Liban, tandis que leurs propriétés étaient confisquées et redistribuées à des émigrants juifs. Les rares terres palestiniennes restées sous le contrôle des Arabes furent envahies par les États voisins : la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est, fut occupée par la Transjordanie, qui donna ainsi naissance à la Jordanie, tandis que la petite bande de Gaza était occupée par l’armée égyptienne.
À la conquête de la Palestine
L’État d’Israël était ainsi né d’une guerre de conquête, qui l’avait conduit en dehors du droit international à conquérir un vaste territoire et à en éliminer la grande majorité de sa population. L’acceptation par les grandes puissances de ce crime originel en entraîna bien vite de nombreux autres : en 1967, l’État d’Israël envahissait la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, s’emparant de toute la Palestine, et occupait aussi les étendues désertiques du Golan syrien et du Sinaï égyptien. L’ONU se refusa à reconnaître ces annexions et toute une série de résolutions ordonnèrent à Israël d’évacuer ces « territoires occupés ». Dans le contexte de la guerre froide, les États-Unis parvinrent toutefois à assurer l’impunité totale de l’État d’Israël, qui constituait un fidèle allié.
Ainsi protégé, le gouvernement israélien effectua un nouveau pas, en annexant Jérusalem-Est. Il installa aussi les nouveaux émigrantEs dans les territoires occupés, créant ainsi des colonies juives au sein des territoires arabes. La montée en puissance des mouvements de résistance palestinienne, regroupés dans l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), leurs actions, militaires et non-militaires, soutenues par la solidarité internationale, amenèrent les États-Unis à imposer une paix en Palestine, au lendemain de la guerre du Golfe. En 1993, les accords d’Oslo contraignirent Israël, en échange de sa reconnaissance par l’OLP, à accepter la future mise en place d’un État palestinien, autorisant dans l’immédiat l’OLP à administrer les villes de Gaza et de Jéricho et les territoires environnants.
Le projet criminel du « Grand Israël »
L’arrivée au pouvoir en 2001 d’Ariel Sharon, un militaire ultra-nationaliste, mit définitivement fin au processus de paix. Entamant une dérive de plus en plus droitière, les gouvernements israéliens travaillaient ouvertement à la mise en place d’un « Grand Israël », autrement dit d’un État juif qui s’étendrait jusqu’au Jourdain. Limitant drastiquement les marges d’action de l’autorité palestinienne en Cisjordanie, qui perdit rapidement tout crédit, l’État d’Israël y amplifia sa politique d’implantation de colonies juives. Évoquant de plus en plus clairement leur volonté d’annexer tout ou partie de la Cisjordanie, les IsraélienEs y enfermèrent les populations palestiniennes dans de petites enclaves séparées par de hauts murs. Cette politique de création de bantoustans palestiniens trouva son apogée dans la bande de Gaza, que les IsraélienEs évacuèrent en 2005, pour enfermer la population dans ce vaste camp à ciel ouvert de seulement 360 km2.
L’ONU a plusieurs fois pris acte de l’avancée de la colonisation. En 2016, le Conseil de sécurité avait réaffirmé qu’il ne reconnaîtrait « aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations »1. Le 12 février dernier, le Conseil de sécurité exprimait sa « consternation face à l’annonce par Israël de la poursuite de la construction et de l’expansion de colonies de peuplement et de la “légalisation” des avant-postes de colonies »2 et s’inquiétait de la situation des PalestinienEs.
L’attaque du 7 octobre 2023 constitue une aubaine pour le gouvernement d’extrême droite qui dirige Israël, une possibilité d’effectuer un nouveau pas vers son projet de création d’un « Grand Israël ». Dans la mesure où l’État d’Israël se définit comme « l’État-nation du peuple juif », ce projet, qui constitue l’aboutissement de la logique sioniste, ne peut passer que par l’éradication physique, la subordination absolue ou encore l’enfermement des populations arabes de Palestine. Seule la résistance du peuple palestinien et le soutien que peuvent lui apporter tous les peuples du monde peuvent empêcher cette nouvelle étape annoncée de l’ethnocide palestinien.
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