Le tribunal criminel d’appel près la Cour d’Alger a prononcé, lundi, dans l’affaire du meurtre de Djamel Bensmail, la peine capitale à l’encontre de 38 accusés, condamnés pour homicide volontaire avec préméditation, torture et incitation à la torture, mise à feu volontaire des cultures ayant entrainé la mort de plusieurs personnes, indique un communiqué du Procureur général près la Cour d’Alger.
« Conformément auxdispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale, le Procureur général près la Cour d’Alger informe l’opinion publique que le tribunal criminel d’appel près ladite Cour avait prononcé, en date du 23 octobre 2023, la peine capitale dans l’affaire du meurtre de Djamel Bensmail à l’encontre de 38 accusés, condamnés pour homicide volontaire avec préméditation, torture et incitation à la torture, mise à feu volontaire des cultures ayant entrainé la mort de plusieurs personnes, création et adhésion à un groupe ou à une organisation s’adonnant à des actes de sabotage, agression contre des agents de la force publique et publication du discours de haine et de discrimination », précise le communiqué.
Dans la même affaire, « six (6) accusés ont été condamnés à une peine de 20 ans de prison et 23 autres à une peine de prison allant de 3 à 10 ans, tandis que 26 autres ont été acquittés », conclut le communiqué.
Plus de 6 068 feux se sont déclarés au Canada depuis début le début de la saison. 1 063 sont encore actifs, dont 686 jugés hors de contrôle. Au total la barre des 16 millions d’hectares brûlés vient d’être franchie. La province du Québec a été la plus durement touchée, dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue.
Le long de la route 117, qui file de Montréal vers le nord du Québec, le décor semble, à première vue, immuable. Des murs d’épinettes vert sombre, ce conifère qui peuple la forêt boréale canadienne, se dressent tels des sentinelles de chaque côté de la voie sur des centaines de kilomètres. Seule fantaisie dans ce spectacle statique, le mouvement des branches, agitées par la brise, des trembles et bouleaux, ces feuillus également présents dans la forêt primaire.
Forêt brûlée par le feu « 344 » au sud-est de Senneterre (Québec, Canada), le 26 août 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Mais, à la sortie du parc de La Vérendrye, la plus grande réserve forestière protégée de l’Abitibi-Témiscamingue, une région située dans l’ouest de la province de Québec, il suffit d’un détour de quelques kilomètres, parcourus sur un chemin forestier cahoteux, pour que surgisse un tout autre paysage. Où que le regard se porte, des monts et des vallons noircis et arasés, des épinettes et des pins gris consumés comme des tiges d’allumette. Des troncs charbonneux gisent à terre. Des énormes blocs de granit rose ont été fracassés sous l’intensité de la chaleur. La blancheur des troncs de bouleaux, intacts, accroche la lumière du soleil de cette fin août : ils sont les seuls rescapés du brasier qui a ravagé la région dans les premiers jours de juin. Trois mois après le passage de l’incendie le plus intense jamais subi, bleuets, fougères, épilobes aux fleurs violettes et feuillus repoussent déjà dans le sol meuble.
Après l’Alberta à l’ouest du Canada début mai, les provinces atlantiques à l’est du pays quelques semaines plus tard et avant que les flammes ne s’emparent de la Colombie-Britannique et des Territoires du Nord-Ouest – forçant encore, ces derniers jours, plusieurs dizaines de milliers de personnes à évacuer leurs habitations –, le Québec a lui aussi vécu une saison des feux hors du commun.
Chacun ici a conservé dans son smartphone les photos de cette saison en enfer – les flammes qui surgissent à l’arrière du chalet, la fumée, « la boucane » dit-on dans la région, qui fait perdre tous les repères, le soleil transformé en disque opaque dans un ciel orange vif, les files de voitures fuyant les brasiers – et les messages affolés échangés avec les proches : « C’est l’apocalypse », écrit un homme à son épouse.
Depuis le mois de mai, 668 incendies ont ravagé plus de cinq millions d’hectares au Québec, soit près d’un tiers de la superficie brûlée à travers tout le Canada.
Les surfaces touchées sont à l’échelle de l’immensité du pays, démesurées. Dans le Grand Nord, le plus grand feu jamais répertorié dans la province, de plus de un million d’hectares, était toujours sous observation fin août. Il a démarré le 27 mai. Mais, exceptionnellement, cette année, les flammes n’ont pas seulement sévi au-delà de la « limite nordique » du territoire, au nord du 50e parallèle, là où la forêt boréale est régulièrement en proie à des feux estivaux. Elles se sont aussi attaquées aux zones dites « de protection intensive », où sont installés de nombreux villages et où la forêt est exploitée par les hommes. C’est 1,5 million d’hectares qui sont partis en fumée sur ces terres habitées, cent fois plus que la moyenne annuelle de ces dix dernières années.
Poissons asphyxiés
Durant cette saison infernale, l’Abitibi-Témiscamingue a été la région la plus durement touchée au sud de la limite nordique. Le brasier le plus important, le feu « 344 » selon la terminologie de la Société de protection des forêts contre le feu (Sopfeu) du Québec, qui attribue à chacun des foyers un numéro, a rasé à lui seul plus de 500 000 hectares – près de cinquante fois la superficie d’une ville comme Paris. Trois mois après s’être déclaré, le « 344 » menace toujours : il est considéré comme maîtrisé, mais pas officiellement éteint. A l’affût de la moindre fumerolle, des hélicoptères survolent la zone sans relâche.
Sur les rives du lac Matchi-Manitou, l’auberge du même nom organisait il y a quelques semaines encore des séjours de pêche pour les amateurs de doré, ce poisson à la chair goûteuse. En quelques heures, le 1er juin, le feu 344 a transformé ses huit chalets en tas de cendres. Le verre des fenêtres a fondu sous la chaleur du brasier, les chaises en métal se sont entortillées sur elles-mêmes. Au milieu d’un amas de charbon, un service d’assiettes en faïence reste miraculeusement intact. Des résidus noirs obscurcissent l’eau, qui vient lécher la plage de sable blanc, désormais désertée.
Le feu, photographié par Eric Paquet, le 1er juin 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
A une vingtaine de kilomètres au nord-ouest, Eric Paquet, propriétaire de la pourvoirie (le nom des auberges de pêche et de chasse au Québec) du lac Guéguen, a vu ce jour-là le ciel virer au rouge et la fumée envahir l’air. « Mon urgence, dès qu’on a reçu l’ordre d’évacuation de la sécurité civile, a été d’aller rechercher les pêcheurs partis sur le lac, inconscients du danger, car ils préfèrent éteindre leur portable pour jouir de leur tranquillité. » Lors de son expédition de secours, Eric Paquet voit flotter à la surface de l’eau, « rendue plus chaude qu’à Miami », les cadavres de poissons asphyxiés. Ce 1er juin, tous ses clients ont été ramenés à bon port, et ses chalets ont échappé aux flammes. Mais après avoir survécu à l’absence de touristes pendant la pandémie de Covid-19, le quinquagénaire, qui a investi 1 million de dollars dans cette auberge en vue d’assurer sa retraite, voit une nouvelle fois sa saison estivale réduite à néant. « Va-t-on revivre des feux de cette intensité ? Oui, c’est écrit. Entre nos hivers de moins en moins rigoureux, et nos étés de plus en plus chauds et précoces, ajouté au phénomène El Niño que nous subissons actuellement, ça pourrait même arriver dès l’année prochaine. Mais où aller installer une nouvelle affaire quand le monde entier subit les mêmes tourments ? », s’interroge-t-il.
Dans la région, le feu 344 est surnommé le « feu de Quévillon », du nom de Lebel-sur-Quévillon, une localité de 2 160 habitants située à 650 kilomètres au nord de Montréal, qui s’est retrouvée au cœur du brasier. Guy Lafrenière, son maire, n’a nul besoin de consulter le petit calendrier posé derrière son bureau pour se souvenir, heure par heure, de ce qu’il a vécu trois mois auparavant. « Le vendredi 2 juin à 16 heures, la sécurité publique m’appelle pour me prévenir qu’un feu s’en vient sur la ville. Elle m’informe qu’il faudra peut-être envisager, sous quarante-huit heures, une évacuation. » Il s’affaire, appelle des bénévoles en renfort. Mais quarante minutes plus tard, nouveau coup de fil. Le ton a changé. « Vous avez trois heures pour partir, c’est un ordre. »
De sa mairie, Guy Lafrenière voit les flammes s’élever, à quatre kilomètres de sa bourgade. Un message d’alerte est lancé sur le groupe Facebook de la municipalité, un camion de pompiers sillonne les rues sirène hurlante, les élus font du porte-à-porte pour presser les habitants de se munir d’une simple valise avec du linge de rechange et de fuir. Dans les six autobus qui emmènent ceux qui n’ont pas de véhicule vers la ville de Senneterre, à une petite centaine de kilomètres au sud, qui va accueillir les réfugiés trente et un jours durant, des enfants pleurent. « C’était effrayant», reconnaît l’édile. Deux avions stationnés à l’aéroport embarquent une dizaine de patients dans les hôpitaux de la région. « A 21 heures, Lebel était une ville fantôme », se souvient-il. Le maire reste seul, avec deux membres de son cabinet et dix-sept pompiers municipaux volontaires, un maigre contingent pour faire face au feu qui approche. En bordure de la ville, l’usine de pâte à papier Nordic Kraft abrite des réservoirs de mazout et des wagons de chlore, prêts à exploser.
L’orage qui s’est déclaré la veille au soir a frappé depuis l’Ontario voisin tout le nord du Québec. Une ligne de foudre a allumé simultanément près de deux cents foyers. La région entière, qui sort d’un printemps inhabituellement chaud et sans eau – « 0,1 millimètre de pluie tombé entre avril et mai, nous n’avions jamais vécu cela », témoigne Guy Lafrenière –, s’enflamme tel un fétu de paille. Seuls les lacs, les cours d’eau et parfois les routes servent de « freins naturels » aux flammes qui se propagent. Le feu saute de cime en cime, projette à des kilomètres à la ronde des tisons incandescents, qui embrasent à leur tour les sols desséchés des forêts. Les ordres d’évacuation s’enchaînent. Au total, 25 000 personnes au Québec devront quitter leur résidence pour quelques heures ou plusieurs semaines.
Aldée Paré et Liliane Dion ont été évacués le 2 juin de leur pavillon, à Lebel-sur-Quévillon (Québec, Canada), le 24 août 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Ce 2 juin, Aldé Paré et Liliane Dion, 81 ans tous les deux, ont abandonné leur dîner qui mijotait sur la gazinière, ils ont sauté dans leur caravane pour se réfugier chez leur fille Hélène, à Senneterre. De retour dans leur pavillon de briques rouges de Lebel-sur-Quévillon, Aldé, droit comme un « i » dans sa chemise violette, assure qu’il se trouve « chanceux » de n’avoir pas perdu sa maison. Mais deux « camps de chasse » du couple, ces petits chalets rudimentaires construits au bord de l’eau, où les Québécois aiment passer leur temps libre pour profiter de la pêche, de la chasse et du bois, sont « passés au feu ».
Les traumatismes laissés par les incendies tiennent parfois à une perte dérisoire. « Une table basse sur laquelle notre fille Geneviève avait laissé son empreinte de pied lorsqu’elle était petite s’est entièrement consumée. Ça peut paraître “niaiseux” mais c’est comme si toute ma vie était concentrée dans cette petite table ronde », s’étouffe Liliane, la voix brisée. « Depuis trois mois, j’ai le sentiment que le feu est entré dans mes poumons, je ne parviens plus à respirer. » Le feu, qui enflamme tous les souvenirs sur son passage, joue parfois des farces. Le chalet de leur fille Hélène Paré, pourtant au cœur de la fournaise, a été épargné. « On se dit que nos aïeux ont veillé sur lui », veut croire la volubile quinquagénaire.
Pas de victime
Malgré le caractère exceptionnel des incendies endurés au Québec cet été, aucune ville n’a été détruite dans la province, et aucune victime n’est à déplorer. Mais aucun feu n’a été éteint non plus par la seule action des pompiers. Marc Waltz, agent de protection de la Sopfeu, a été assigné au « 344 » dès son éclosion. Vingt-quatre jours de travail d’affilée, entrecoupés de nuits courtes et un constat à l’issue de cette épreuve : « Il nous a fallu revoir complètement notre façon d’appréhender le feu. Avec un brasier de 107 kilomètres de long et de 97 kilomètres de large, un périmètre de 2 000 kilomètres et des flammes de quinze mètres de hauteur au-delà des arbres, il était impossible de l’attaquer de front. Le feu est une bête en soi, imprévisible. Nous avons dû nous résoudre à nous mettre en mode défensif. »
Avec, à ses côtés, seulement vingt pompiers disponibles pour protéger Lebel-sur-Quévillon aux premiers jours de juin, quand des hommes étaient déjà déployés à l’est et à l’ouest du territoire autour d’autres localités également menacées, Marc Waltz n’a pu que superviser le défrichage de tranchées coupe-feu à l’aide de volontaires, et installer des systèmes d’arrosage autour de l’usine Nordic Kraft. « Cette usine, c’était mon Fort Alamo. Si elle sautait, toute la ville y passait, se souvient-il. La seule action possible était de ralentir le feu pour sauver des vies et les infrastructures essentielles. »
Marc Waltz, agent de protection, dans le bureau de la Sopfeu, à Val-d’Or (Québec, Canada), le 25 août 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Le Québec ne dispose que de 243 pompiers à temps plein spécialisés dans les feux de forêt. Malgré le renfort exceptionnel de contingents étrangers – quelque 300 pompiers français, espagnols, américains et sud-coréens se sont relayés au fil des jours –, l’agent d’intervention de la Sopfeu estime qu’il aurait fallu multiplier « au moins par dix les effectifs » pour espérer venir à bout de ce feu dantesque. « Avec la chaleur dégagée par les brasiers, on ne pouvait même pas envisager de larguer de l’eau par avion, elle se serait évaporée avant même de toucher le sol », ajoute-t-il. Ce sont la baisse des températures et le retour de la pluie qui, fin juin, ont finalement eu raison de la vigueur des incendies.
Une plante en fleur, près de trois mois après le passage du feu « 344 ». A droite, une tranchée coupe-feu. A Senneterre (Québec, Canada), le 24 août 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Maîtriser les bordures du feu à défaut de l’éteindre, préserver les vies humaines, les pompiers de la Sopfeu estiment avoir accompli leur mission. « Mais ils n’ont pas protégé la forêt », s’insurge Guillaume Côté. Cet entrepreneur forestier de 28 ans a perdu dans le feu de Quévillon deux de ses machines, une abatteuse et un transporteur, ainsi que son « camion garage » avec tous ses outils. Deux millions de dollars (1,4 million d’euros) de pertes sèches, auxquels il faut ajouter le manque à gagner des huit semaines, à raison de 50 000 dollars de revenus hebdomadaires perdus, où il lui a été impossible de repartir « bûcher » dans les bois, tant que le feu était jugé « hors de contrôle » par les autorités. « J’ai ce métier dans le sang, mais je ne sais pas si je m’en relèverai », se désole-t-il, insatisfait de l’aide de 50 millions de dollars (34 millions d’euros) accordée aux entreprises sous forme de prêts remboursables, annoncée le 5 juillet par le gouvernement du Québec.
Renoncer aux lucratives épinettes noires
« Ce qui vient de se passer n’est pas qu’une anomalie, ça va forcément se reproduire. Le gouvernement doit en tirer les leçons, augmenter les effectifs de pompiers, mais aussi aider les entrepreneurs forestiers à survivre », poursuit M. Côté. Lors d’un déplacement le 25 août à Kelowna, en Colombie-Britannique, où un incendie toujours en cours a détruit plus de 200 habitations, le premier ministre, Justin Trudeau, n’a pas fermé la porte à l’idée de créer un service fédéral permanent de lutter contre les feux, pour pallier les ressources limitées des provinces aujourd’hui chargées de la protection des forêts. Sans pour autant proposer d’avancées concrètes.
En Abitibi-Témiscamingue, la destruction de la forêt boréale est vécue comme un traumatisme. Notamment parce que l’industrie forestière, forte de ses quelque 60 000 emplois directs et indirects, est, avec l’activité minière, l’un de ses principaux moteurs économiques de la région. Exploitée de façon intensive depuis le début du XIXe siècle, la forêt fait encore vivre des villes entières.
La priorité ici est moins de s’alarmer de ce puits de carbone qui a libéré dans l’atmosphère plus d’un milliard de tonnes de CO2 depuis début mai (pour l’ensemble des incendies canadiens) ou de s’inquiéter de la fragilisation des écosystèmes forestiers, que de souligner l’urgence à reprendre coupes, récoltes et sciages qui fournissent en bois de construction et en pâte à papier tout le continent nord-américain. « En quelques jours, les incendies ont réduit en cendre des milliers de mètres cubes de bois qui attendaient d’être récoltés », explique Patrick Garneau, directeur régional de Produits forestiers Résolu, l’une des plus grosses entreprises du secteur au Québec. La perte est néanmoins relative pour ce secteur industriel : quand il n’a pas été entièrement consumé, le bois brûlé ne l’est qu’en surface et reste exploitable une fois débarrassé de la suie.
Un chargement de bois brûlé, à l’usine Produits forestiers Résolu, à Senneterre (Québec, Canada), le 23 août 2023. Une fois nettoyé de la suie, ce bois reste exploitable. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Mais les acteurs de la filière bois sont engagés aujourd’hui dans une course contre la montre. Car à peine le feu étouffé, un autre danger guette déjà : le longicorne. Ce coléoptère à la carapace noire et aux longues antennes a profité du printemps pour pondre ses œufs entre le tronc et l’écorce du bois mort. Ses larves, affublées de puissantes mandibules, se nourrissent de la pulpe du bois en creusant des cavités dans les troncs. Depuis juin, la forêt de Quévillon est devenue un immense garde-manger à ciel ouvert pour ces insectes. Quand les abatteuses et excavatrices chargées de débarrasser la forêt de ses stigmates noirs font une pause, quand les énormes trucks de chargement, lourds de quinze tonnes de troncs calcinés, cessent leurs va-et-vient, Denis Dubé, superviseur chez Produits forestiers Résolu, invite à tendre l’oreille. La forêt résonne du « scrouic scrouic » des larves voraces. Pour l’industrie forestière, les trous qu’elles laissent derrière elles font baisser la valeur commerciale des produits. « Nous nous donnons jusqu’à la fin du printemps pour récolter ce bois brûlé, avant d’aller de l’avant en reprenant nos coupes de bois vert », déclare, optimiste, Patrick Garneau.
Denis Dubé, superviseur chez Produits forestiers Résolu, montre un longicorne et les dommages causés sur le bois par les larves de cet insecte, dans la forêt brûlée par le feu « 344 », à Senneterre (Québec, Canada), le 24 août 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Repartir comme avant, vraiment ? En replantant des conifères, alors que ce sont les feuillus qui ont le mieux résisté au feu, qui ont servi de pare-feu efficaces à certaines habitations, et que leurs repousses sont déjà visibles dans les parcelles dévastées ? Le débat sur la régénération de la forêt boréale couve à bas bruit, dans cette région frappée de stupeur par la catastrophe d’ampleur inégalée qu’elle vient de vivre, mais qui ne remet pas en cause sa dépendance au commerce du bois.
Le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, un ancien dirigeant d’entreprise forestière, doit réviser d’ici quelques semaines, à l’intention du gouvernement du Québec, ses recommandations sur les futurs volumes de bois pouvant être récoltés sans accroître la déforestation. Nul ne sait comment il prendra en compte l’année 2023 : comme une année « accidentelle » au vu de l’ampleur des dégâts causés par les incendies, ou comme l’indice de la menace qui pèse désormais sur tout l’écosystème de la forêt canadienne ? Une étude publiée le 22 août dans le cadre du World Weather Attribution (WWA), a démontré que le changement climatique a rendu sept fois plus probable le contexte météorologique de chaleur et de stress hydrique qui a favorisé les incendies au Canada en 2023.
Henri Jacob, le militant écologiste qui a fondé en 2000 Action boréale, une association de défense de la forêt canadienne, subodore déjà que rien ne va changer. Il a passé le mois d’août à baguer des sauvagines, des oiseaux aquatiques sauvages, dans des marais situés dans le périmètre du brasier de Quévillon, afin d’étudier leur migration. « Pour la première fois en vingt-neuf ans, je n’ai vu ni castor ni ours ni orignal ni lynx dans cette zone ravagée par les flammes. »
Atterré par les dégâts majeurs en termes de biodiversité provoqués par ces incendies, il tempête contre l’inertie des gouvernements, fédéral et provincial, à lutter contre le dérèglement climatique. « Nous savions que cela allait se produire, et nous savons que cela se reproduira. Le pire drame, c’est que nous considérons qu’il n’y a pas de drame. » Le septuagénaire à la barbe blanche répète inlassablement ce que le gouvernement du Québec ne veut pas entendre, selon lui, pour ne pas froisser le puissant lobby forestier local : pour assurer la pérennité de la forêt, le moment est venu de renoncer à ne replanter que les lucratives épinettes noires. Elles sont les seules à intéresser l’industrie forestière, mais elles constituent, insiste-t-il, le combustible des futurs feux.
Paysage typique de la forêt boréale, près du lac Guéguen. Des plants d’arbres résineux pour reboiser la forêt brûlée, à la pourvoirie du lac Guéguen. A Val D’Or (Québec, Canada), le 23 août 2023. GUILLAUME SIMONEAU POUR « LE MONDE »
Située à la limite sud du feu 344, la communauté anichinabée (algonquine) de Lac-Simon, une réserve autochtone de 2 500 personnes, a elle aussi dû fuir quelques jours, début juin, la toxicité de l’air. En cette fin d’été, son chef, Lucien Wabanonik, confie « avoir la rage au cœur ». Les populations autochtones ont un attachement ancestral à leurs territoires qui, depuis des millénaires, les approvisionnent en gibier comme en plantes médicinales. « Cela fait des années que les Premières Nations alertent sur la nécessité de protéger tout ce qui constitue le cosmos, l’eau, la terre, les animaux et les hommes. Mais personne ne nous écoute. » Attristé que les hommes aient participé à « abîmer » le précieux écosystème de la forêt boréale, le poumon vert de l’hémisphère Nord, Lucien Wabanonik est sans illusion sur les leçons qu’ils s’apprêtent à en tirer. Le chef anichinabé envisage avec fatalisme un avenir lourd de menaces : « Nous allons payer très cher l’action de l’homme sur le dérèglement du cosmos. »
Par Hélène Jouan (Abitibi-Témiscamingue (Canada), envoyée spéciale)
Publié aujourd’hui à 05h00https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/03/apres-le-feu-344-l-un-des-plus-grands-brasiers-de-l-ete-au-quebec-l-avenir-obscurci-de-la-foret-boreale_6187596_3244.html....
Les feux de forêt qui font rage au Canada depuis début juin impactent énormément les territoires et les communautés autochtones. De grandes parties de leurs terres de chasse et de pêche sont déjà parties en fumée et leur isolement les rend encore plus vulnérables.
Allan Saganash est encore sous le choc des feux de forêt qui ont frappé sa communauté de Waswanipi, à plus de 700 kilomètres au nord de Montréal, au Québec. « J’ai été malade pendant plus de trois semaines. Je toussais et j’ai développé une infection pulmonaire à cause de la fumée. Je suis asthmatique et je fais partie des nombreuses personnes qui ont développé des problèmes pulmonaires à cause des cendres qui sont tombées sur notre communauté », explique cet autochtone de la nation crie.
Au nord de la province et ailleurs dans le pays, un ciel orange enveloppe certaines zones durement touchées par ces feux de forêt que tout le monde voit comme les pires ayant jamais touché le Canada. La communauté crie de Waswanipi se trouve tout près du plus gros feu de forêt jamais connu au Québec. Il continue de dévaster des hectares, laissant derrière lui des paysages de désolation.
Dans la province, la majeure partie des feux de forêt non maîtrisés se trouvaient dans le territoire de la nation crie, dans la région Eeyou Istchee Baie-James, là où réside justement Allan Saganash.
Ailleurs, les communautés de Behchokǫ̀, Dettha et Ndilǫ, dans les Territoires du Nord-Ouest, ont récemment reçu un ordre d’évacuation. Un autre feu se rapproche doucement de la communauté de Kamloops, en Colombie-Britannique. En Alberta, celle d’East Prairie Metis Settlement a vu plusieurs maisons brûler.
Au Canada, les populations autochtones sont les plus touchées par ces incendies. À la mi-août, Services aux Autochtones Canada, le ministère qui s’occupe des dossiers concernant les autochtones, indique que plus de 25 000 membres des Premières Nations ont été évacués et que 74 communautés sont concernées. Les autochtones ne représentent pourtant que 5 % de la population canadienne, mais plus de 42 % des évacuations dues à des incendies de forêt ont eu lieu dans des communautés composées à plus de la moitié d’autochtones, selon Parcs Canada.
Les communautés autochtones ont déjà dû gérer des feux de forêt par le passé, mais l’année 2023 semble marquer un tournant quant à leur intensité.
Un mode de vie menacé
« Dans les 15 dernières années, à cause des feux, on a dû évacuer deux communautés. Cette année, en huit semaines, on a dû évacuer huit des neuf communautés cries du Québec. Certains ont pu être évacués par la route, mais d’autres ont dû être évacués par les airs », indique Mady Gull-Masty, la grande cheffe de la nation crie sur les ondes de CNN.
« On aurait dit qu’un volcan était entré en éruption », assure Allan Saganash en évoquant les cendres qui se sont accumulées sur les toits, dans les véhicules et même sur les lacs.
Les conséquences sont dramatiques pour les autochtones. Ces incendies menacent d’importantes activités culturelles telles que la chasse, la pêche et la cueillette de plantes. La forêt est un pan entier de leur identité et les autochtones estiment qu’ils mettent en péril tout un mode de vie.
Beaucoup de personnes ont déjà perdu leur camp d’été. Allan Saganash confirme : « Nous avons perdu vingt-cinq camps jusqu’à présent. (Les autorités) sont encore en train de faire le décompte. »
Guillaume Proulx, doctorant en géographie culturelle à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, explique que les familles autochtones ont souvent plusieurs camps et petits chalets dans différents endroits du territoire. Il rappelle que c’est la sédentarisation forcée qui les a parquées dans ce qu’on appelle aujourd’hui des réserves, des villages créés artificiellement. Mais le lien avec le territoire se poursuit tant bien que mal, et souvent les non-autochtones n’en comprennent pas l’importance émotionnelle ni matérielle.
« Ils ont leur motoneige, leur tronçonneuse, du matériel forestier… Ça représente beaucoup de dollars qui risquent de partir en fumée », explique encore Guillaume Proulx.
Une stratégie de lutte anti-incendie contestée
Au Québec, la priorité pour la Société de protection des forêts contre le feu (Sopfeu) est de protéger, dans l’ordre, les vies humaines, les infrastructures stratégiques et la forêt. Une stratégie que critique Constant Awashish, grand chef de la nation atikamekw. « La forêt passe en dernier malheureusement. Que les autochtones pensent à la forêt en premier est souvent mal vu. Ça passe parfois pour de la désobéissance civile. Protéger la forêt, c’est protéger la mémoire familiale pour certains autochtones », dit-il.
Un avis que partage Allan Saganash. « La Sopfeu ne s’est pas occupée des incendies isolés, ils les ont laissés brûler et se sont concentrés sur les incendies qui menaçaient les communautés ou les villes voisines », explique-t-il. Ces petits incendies ont finalement « fusionné et sont devenus énormes et incontrôlables », ajoute-t-il.
Constant Awashish explique que plusieurs Atikamekw se sont mobilisés pour protéger eux-mêmes leur camp. « Les camps sont liés à une histoire familiale. Le but est de protéger la mémoire et on ne pouvait pas leur dire d’arrêter », dit-il en expliquant qu’il serait pertinent de former les autochtones à réagir rapidement dans ce genre de situation.
Selon Guillaume Proulx, il existe aussi un enjeu économique. « La Sopfeu laisse brûler la forêt au nord de la forêt exploitée par la foresterie, soit environ au nord du 51e parallèle, donc elle protège aussi ce qui est stratégique pour l’économie de marché », dit-il.
Or la forêt est bien plus que ça pour les autochtones. « La stratégie de la Sopfeu est le résultat d’une perception qui dit que la nature est séparée de l’humain. Mais pour les autochtones, la nature et l’humain sont fortement reliés », poursuit le doctorant.
Mélanie Morin, porte-parole de la Sopfeu, défend la stratégie de l’institution. Elle explique qu’il est important de préserver les installations électriques et les barrages, en plus des habitations. Mais « il est impossible de mettre nos gens sur tout le territoire », se défend-elle. Rien que dans le secteur d’Eeyou Istchee Baie-James, ce sont entre 150 et 200 personnes qui sont mobilisées.
Angoisse et stress de l’évacuation
Les différents ordres d’évacuation donnés à travers tout le pays sont aussi une source de stress et d’angoisse. La priorité est donnée aux personnes âgées, aux enfants et aux plus vulnérables, notamment les résidents souffrant de problèmes respiratoires. Une situation qui entraîne un éclatement des familles, alors qu’elles sont un repère fort pour les autochtones.
En plus, Guillaume Proulx souligne que les communautés cries sont essentiellement anglophones. « Le français est leur troisième langue après le cri et l’anglais, alors c’est compliqué pour eux d’être déplacés dans le sud du Québec, où on parle essentiellement français », explique-t-il. D’autres communautés ne parlent ni français ni anglais.
end ces communautés encore plus vulnérables. Il faut composer avec le fait qu’il n’existe parfois aucune route qui y mène et que l’évacuation ne peut se faire que par avion. Au Québec, il n’y a qu’une seule route principale qui permet de rejoindre le sud de la province : à la mi-août, la route Billy Diamond était fermée sur 200 kilomètres et celle qui mène à la communauté de Wemindji était, quant à elle, totalement fermée.
Dans tout le pays, déjà presque 14 millions d’hectares ont brûlé depuis le début de la saison, soit un cinquième de la surface de la France. Les experts s’accordent à dire que cette saison est deux fois pire que la saison précédente et qu’elle risque de s’étirer jusqu’en septembre.
Au Canada, la capitale des Territoires du Nord-Ouest est menacée par un immense brasier. Sa localisation et le faible réseau routier rendent complexe l’évacuation en cours.
Les habitants de Yellowknife continuent à quitter en toute hâte leur maison, ce vendredi 18 août, contraints et forcés de fuir par un feu qui lorgne sur leur ville, à une quinzaine de kilomètres de là, et qui a déjà détruit plus de 160 000 hectares dans la région.
Les Territoires du Nord-Ouest comptent seulement un peu plus de 40 000 habitants, tout en étant deux fois plus étendus que la France, et la capitale est au cœur d’une région très enclavée. La veille, un responsable local, Mike Westwick, ne cachait pas son inquiétude face à une opération d’évacuation rendue « difficile » par le nombre de personnes à déplacer depuis Yellowknife, via la seule et unique autoroute permettant de se déplacer vers le sud. La maire de la ville, Rebecca Alty, confiait de son côté que cet axe vital était susceptible d’être fermé à tout moment en raison des flammes.
« Nous sommes dans un cul-de-sac »
Bien conscient du danger, Simon Cloutier a pris la route avant même que l’ordre d’évacuation ne soit émis, mercredi 17 août. Avec lui, cinq adultes et quatre chiens. « À Yellowknife, nous sommes dans un cul-de-sac. C’est le principal problème. Et la route pour fuir traverse le feu de forêt. On se disait que si on continuait d’attendre, la circulation allait rendre le trajet encore plus difficile », explique cet agent de développement économique, établi sur place depuis plus de dix ans. Il n’a pas eu tort. Dès mercredi soir, de longues files d’attente se sont formées devant les stations-service ; des conducteurs ont mis quatre heures pour parcourir 20 kilomètres.
Les premiers centres d’accueil des évacués sont situés à plus de 1 000 kilomètres de Yellowknife. Celui de Valleyview, notamment, affiche déjà complet. Simon Cloutier, lui, a mis le cap vers Edmonton, à une quinzaine d’heures de route, où il logera chez des amis. À mi-parcours, il décrit un début de trajet éreintant. « Sur une soixantaine de kilomètres, il y avait des flammes des deux côtés de la route. À un moment, on roulait complètement dans la fumée. Tout le monde toussait. Il fallait avancer à tout prix. » Sur sa route, il a aussi croisé l’incendie qui a ravagé Enterprise, hameau de 120 habitants presque entièrement détruit, où seule une dizaine de maisons subsistent.
Face à la menace d’une fermeture de l’autoroute, certains habitants ont manifesté leur intention de prendre la voie des mers, et de traverser le grand lac des Esclaves, situé au sud de la ville. Mais les autorités leur ont vivement déconseillé de fuir en bateau : trop risqué. Quelques avions commerciaux et militaires ont également été affrétés pour embarquer les personnes fragiles, incapables de prendre la route. Quelque 1 500 d’entre eux ont déjà pu s’extraire ainsi du guêpier.
Isolés par le feu et… par Meta
Les habitants de Yellowknife et leurs proches doivent aussi faire face à un autre obstacle, inattendu mais de taille : un manque d’accès à l’information, extrêmement dommageable en temps de catastrophe. Comme le reste des Canadiens, ils ne peuvent plus lire de contenus d’information via les principaux réseaux sociaux, en raison du bras de fer en cours entre Meta, la maison mère de Facebook, et le Canada.
Ottawa a fait passer un projet de loi qui vise à forcer les géants du numérique à rétribuer chaque média pour le partage de leurs articles sur les plateformes. En représailles, Meta a décidé de bloquer tout partage de contenu médiatique sur Facebook ou Instagram. « D’habitude, si on rate quelque chose d’important, un ami l’aura partagé ; là, on n’a rien, il faut aller sur le site de chaque média, déplore Simon Cloutier. Pour une évacuation, c’est quand même fondamental de savoir rapidement tout ce qui se passe. »
Il lui reste encore quelques heures de route, avant d’atteindre sa destination finale et pouvoir souffler. À Yellowknife, les derniers habitants ont jusqu’à la mi-journée ce vendredi (heure locale) pour déserter leur ville.
Près de 168 000 personnes ont déjà dû être évacuées au Canada depuis le début d’une saison des feux qui bat tous les records et accable ces jours-ci les Territoires-du-Nord-Ouest.
Des résidents de Yellowknife au Canada quittent la ville après qu’un ordre d’évacuation a été donné en raison de la proximité d’un feu de forêt, le 16 août 2023. PAT KANE / REUTERS
Ils ont moins de deux jours pour quitter les lieux. Les 20 000 habitants de Yellowknife, au Canada, ont reçu, mercredi 16 août au soir, l’ordre d’évacuer d’ici vendredi à la mi-journée la principale ville du Grand Nord en raison de l’avancée rapide des feux de forêt.
« Malheureusement, la situation des feux de forêt tourne au pire avec un brasier à l’ouest de Yellowknife qui représente une véritable menace », a déclaré Shane Thompson, ministre de l’environnement des Territoires-du-Nord-Ouest. Près de 168 000 personnes ont dû être évacuées au Canada depuis le début d’une saison des feux qui bat tous les records et accable ces jours-ci les Territoires-du-Nord-Ouest, région nordique, deux fois plus grande que la France métropolitaine, qui compte actuellement 230 feux actifs.
L’armée canadienne déployée
Séparés de plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres, ces villages sont « particulièrement difficiles » à évacuer par voie terrestre, expliquait plus tôt cette semaine Mike Westwick, du service territorial des feux, précisant qu’un contingent de l’armée canadienne était déployé pour faciliter des évacuations aériennes.
« La ville ne fait pas face à un danger immédiat (…), mais sans pluie il se peut que le brasier frappe les environs de la ville ce week-end », a déclaré M. Thompson lors d’une conférence de presse. « Si vous restez jusqu’au week-end vous risquez de vous mettre en danger et de mettre en danger les autres », a-t-il ajouté.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a précisé mercredi que les forces armées étaient toujours déployées pour porter assistance à la population des Territoires-du-Nord-Ouest. « Nous allons continuer de vous fournir les ressources nécessaires » et « apporter toute l’aide possible », a-t-il écrit sur le réseau X (Ex-Twitter).
La province voisine de la Colombie-Britannique, elle aussi durement frappée par les feux de forêt, a enregistré un mercure au-dessus de la barre des 40 °C, une première cette année au Canada, a dit mardi à l’Agence France-Presse le ministère de l’environnement. La ville de Lytton a vu la température atteindre lundi 41,4 °C, deux ans après avoir été ravagée par les flammes dans les jours qui avaient suivi un « dôme de chaleur » inédit avec un record historique de 49,6 °C pour le pays.
Le Canada, qui par sa situation géographique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique.
Béjaïa (Algérie) (AFP) - Des milliers d'hectares de forêts et de cultures détruits, des centaines d'habitations effondrées, des dizaines de sinistrés sans eau et ni électricité: le bilan matériel est lourd après les incendies qui ont ravagé le nord-est de l'Algérie et ont fait au moins 34 morts.
"Nous avons besoin d'aide, de toute l'aide possible, nous avons besoin de vêtements, de matelas, de choses comme ça", a dit à l'AFP un homme rencontré dans un point de ravitaillement à Bejaïa, à 250 km d'Alger, la zone la plus touchée par les feux que les secours ont mis trois jours à éteindre.
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Le ravitaillement et l'aide aux sinistrés commencent à s'organiser, alors que l'eau et l'électricité ont été coupées. Des cellules psychologiques sont mises en place. A Ait Oussalah, près du hameau Toudja, 16 personnes, "soit 10% des habitants", selon des témoins, ont été brûlées vives alors qu'elles tentaient de fuir.
Chaque été, le nord et l'est de l'Algérie sont frappés par des feux de forêt, un phénomène qui s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules.
En août 2022, de gigantesques incendies avaient fait 37 morts dans la région d'El Tarf, dans le nord-est. L'été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies: plus de 90 personnes avaient péri dans le nord, en particulier en Kabylie.
Ces derniers jours, Tahar Chibane, 35 ans, a perdu une bonne partie de sa famille à Ait Oussalah: "Nous avons perdu 99% de nos terres. Il y a eu 16 morts, dont six de la famille Chibane (la sienne) et neuf de la famille Zenoud", a-t-il dit à l'AFP lors de funérailles mercredi dans la localité de Souk El-Dejemaâ.
"Je ne peux pas trouver les mots pour dire l'importance d'une âme, l'âme n'a pas de valeur, nous sommes encore debout mais comment peut-on rester sain d'esprit quand on a perdu d'un seul coup sept ou huit membres de sa famille", a confié à l'AFP Djoudi Zenoud, venu aussi enterrer un proche.
Plus de 1.500 personnes ont dû être évacuées des nombreux villages frappés par les incendies très violents qui ont tout dévasté sur leur passage: maquis et champs cultivés, maisons, magasins, endommageant même des stations balnéaires.
- "C'est notre vie" -
Selon le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, 140 incendies ont été recensés dans 17 préfectures. Outre les pertes humaines, les feux, surtout concentrés dans le nord-est, ont "ravagé de grandes surfaces forestières, de broussailles et d'arbres fruitiers", a dit le ministre sans donner de chiffres.
Des "instructions" ont été données aux autorités locales pour "lancer la constatation des dégâts et des pertes et recenser les sinistrés, afin de les indemniser dans les meilleurs délais", a ajouté le ministre.
Un juge d'instruction a ordonné le placement de 12 mis en cause en détention provisoire, pour leur implication dans le déclenchement des feux de forêt dans plusieurs wilayas, a indiqué jeudi un communiqué du procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed à Alger.
De l'autre côté de la frontière avec la Tunisie, les estimations des dégâts ont également démarré après des feux qui ont touché surtout des zones boisées du nord-ouest près de Tabarka, épargnant la plupart des zones habitées.
"Les 14 incendies dans 7 régions ont été maîtrisés. Entre 10 et 20 habitations ont été endommagées et il y a de grandes destructions de forêts, terrains agricoles et oliviers", a dit à l'AFP jeudi Moez Triaa, porte-parole de la Protection civile, soulignant que les pertes dépasseront les 2.000 hectares détruits l'année précédente.
Un couple avait ouvert en 2019 un "écolodge" dans la forêt au-dessus de Tabarka, qui a entièrement brûlé: "Pour nous, c'est notre vie, la valeur ce n'est pas l'argent mais notre engagement", a expliqué à l'AFP Adel Selmi.
En Algérie, au moins trois témoins ont déploré auprès de l'AFP des retards dans l'intervention des secours et un manque de moyens.
"La population locale a joué un rôle crucial pour éviter l'extension de certains foyers. Nous avons utilisé des seaux en plastique remplis grâce au camion d'un bénévole et nous sommes montés dans la forêt pour lutter contre les flammes", a déclaré un des volontaires, Mohammed Said Omal.
Des milliers d'hectares de forêts et de cultures détruits, des centaines d'habitations effondrées, des dizaines de sinistrés sans eau et ni électricité: le bilan matériel est lourd après les incendies qui ont ravagé le nord-est de l'Algérie et ont fait au moins 34 morts.
"Nous avons besoin d'aide, de toute l'aide possible, nous avons besoin de vêtements, de matelas, de choses comme ça", a dit à l'AFP un homme rencontré dans un point de ravitaillement à Bejaïa, à 250 km d'Alger, la zone la plus touchée par les feux que les secours ont mis trois jours à éteindre.
Le ravitaillement et l'aide aux sinistrés commencent à s'organiser, alors que l'eau et l'électricité ont été coupées. Des cellules psychologiques sont mises en place. A Ait Oussalah, près du hameau Toudja, 16 personnes, "soit 10% des habitants", selon des témoins, ont été brûlées vives alors qu'elles tentaient de fuir.
Chaque été, le nord et l'est de l'Algérie sont frappés par des feux de forêt, un phénomène qui s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules.
En août 2022, de gigantesques incendies avaient fait 37 morts dans la région d'El Tarf, dans le nord-est. L'été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies: plus de 90 personnes avaient péri dans le nord, en particulier en Kabylie.
Ces derniers jours, Tahar Chibane, 35 ans, a perdu une bonne partie de sa famille à Ait Oussalah: "nous avons perdu 99% de nos terres. Il y a eu 16 morts, dont six de la famille Chibane (la sienne) et neuf de la famille Zenoud", a-t-il dit à l'AFP lors de funérailles mercredi dans la localité de Souk El-Dejemaâ.
Incendies dans le nord de l'Algérie / AFP
"Je ne peux pas trouver les mots pour dire l'importance d'une âme, l'âme n'a pas de valeur, nous sommes encore debout mais comment peut-on rester sain d'esprit quand on a perdu d'un seul coup sept ou huit membres de sa famille", a confié à l'AFP Djoudi Zenoud, venu aussi enterrer un proche.
Plus de 1.500 personnes ont dû être évacuées des nombreux villages frappés par les incendies très violents qui ont tout dévasté sur leur passage: maquis et champs cultivés, maisons, magasins, endommageant même des stations balnéaires.
- "C'est notre vie" -
Selon le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, 140 incendies ont été recensés dans 17 préfectures. Outre les pertes humaines, les feux, surtout concentrés dans le nord-est, ont "ravagé de grandes surfaces forestières, de broussailles et d'arbres fruitiers", a dit le ministre sans donner de chiffres.
Des pompiers et des habitants luttent contre un incendie de forêt près de Melloula, dans le nord-ouest de la Tunisie près de la frontière avec l'Algérie, le 24 juillet 2023 / AFP
Des "instructions" ont été données aux autorités locales pour "lancer la constatation des dégâts et des pertes et recenser les sinistrés, afin de les indemniser dans les meilleurs délais", a ajouté le ministre.
De l'autre côté de la frontière avec la Tunisie, les estimations des dégâts ont également démarré après des feux qui ont touché surtout des zones boisées du nord-ouest près de Tabarka, épargnant la plupart des zones habitées.
"Les 14 incendies dans 7 régions ont été maîtrisés. Entre 10 et 20 habitations ont été endommagées et il y a de grandes destructions de forêts, terrains agricoles et oliviers", a dit à l'AFP jeudi Moez Triaa, porte-parole de la Protection civile, soulignant que les pertes dépasseront les 2.000 hectares détruits l'année précédente.
Un couple avait ouvert en 2019 un "écolodge" dans la forêt au-dessus de Tabarka, qui a entièrement brûlé: "Pour nous, c'est notre vie, la valeur ce n'est pas l'argent mais notre engagement", a expliqué à l'AFP Adel Selmi.
En Algérie, au moins trois témoins ont déploré auprès de l'AFP des retards dans l'intervention des secours et un manque de moyens.
"La population locale a joué un rôle crucial pour éviter l'extension de certains foyers. Nous avons utilisé des seaux en plastique remplis grâce au camion d'un bénévole et nous sommes montés dans la forêt pour lutter contre les flammes", a déclaré un des volontaires, Mohammed Said Omal.
Associated Press Des citoyens de Bouira, à une centaine de kilomètres d’Alger, observent les dégâts causés par un incendie de forêt.
Les pompiers en Algérie poursuivent mardi leurs opérations pour éteindre 13 incendies qui ravagent le nord et l’est du pays, la majorité des feux de forêts qui ont fait ces derniers jours au moins 34 morts étant maîtrisés, selon les autorités.
« La protection civile a pu éteindre la majorité des incendies, soit 80 %, après une mobilisation ininterrompue durant la nuit de lundi à mardi », a précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué mardi.
Il reste 13 foyers dans 7 wilayas (préfectures) du nord et de l’est, a ajouté le ministère. Les moyens aériens de lutte anti-incendie aériens et l’amélioration des conditions météorologiques, notamment la baisse des températures qui avaient atteint un pic de 48 degrés dans certaines zones, ont grandement contribué aux progrès des soldats du feu, selon la même source.
Chaque été, le nord et l’est de l’Algérie sont frappés par des feux de forêt, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules.
En Tunisie voisine, dans la zone frontalière de Tabarka, de graves incendies ont également touché une région déjà dévastée par des feux la semaine précédente. Plus de 300 habitants du village de Melloula ont été évacués lundi par voie maritime, d’autres par voie terrestre. D’autres incendies se poursuivaient mardi dans trois zones du nord-ouest (Bizerte, Siliana, Beja).
Depuis dimanche, près de 100 incendies ont touché plus de 15 préfectures en Algérie, surtout celles de Bouira, Jijel et Béjaïa, déjà concernées ces deux dernières années par de graves feux dans lesquels avaient péri près de 130 personnes.
Des soldats se sont retrouvés encerclés par les flammes alors qu’ils étaient évacués de Beni Ksila, dans la zone de Béjaïa, accompagnés d’habitants de hameaux limitrophes. Dix militaires ont péri, selon le ministère de la Défense.
Les incendies ont fait également plus de 80 blessés, parmi lesquels 25 soldats, dans la région de Béjaïa, selon le média local Radio Soummam.
Plus de 1 500 personnes ont dû être évacuées alors que des tornades de feu se rapprochaient de leurs maisons. Des stations balnéaires du littoral prisées des estivants ont également été détruites par les flammes.
Les villages touchés, dont une bonne partie situés dans la région montagneuse de Kabylie, sont très boisés et soumis depuis des semaines à une intense canicule qui a asséché la végétation, rendue vulnérable au moindre départ de feu.
« Je n’ai plus où aller maintenant. Ma maison et celle de mon fils ont été complètement ravagées par les flammes », a témoigné une septuagénaire en pleurs, sur la chaîne Berbère télévision, après avoir perdu sa belle-fille et sa petite fille, à Ait Oussalah, près de Béjaïa.
« Comme un chalumeau »
Des images de médias locaux ont montré des champs et des maquis en feu, des voitures calcinées et des devantures de magasins réduites en cendres. Des témoins ont décrit des langues de feu dévorantes se déclenchant soudainement « comme un chalumeau ».
En août 2022, de gigantesques incendies avaient fait 37 morts dans la région d’El Tarf, dans le Nord-Est. L’été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies : plus de 90 personnes avaient péri dans des feux ayant dévasté le nord, en particulier la Kabylie.
Plus de 8 000 agents de la protection civile et 525 camions ont été mobilisés ainsi qu’un bombardier de grande capacité, et des avions et hélicoptères anti-incendie affrétés récemment.
Le procureur général de Béjaïa a ordonné, selon un communiqué, l’ouverture d’enquêtes préliminaires pour déterminer les causes des incendies et identifier d’éventuels auteurs.
Pour éviter la réédition des deux précédents étés, les autorités avaient sonné la mobilisation au printemps, en se procurant des bombardiers d’eau dont six loués en Amérique du Sud.
Elles avaient aussi aménagé des aires d’atterrissage d’hélicoptères dans 10 préfectures et mobilisé des drones de fabrication locale pour la prévention des incendies.
« Au regard de toutes ces mesures, pourquoi n’a-t-on pas pu éviter la catastrophe ? », s’interroge mardi le site d’information TSA, se demandant « ce qui empêche l’acquisition de Canadairs, en nombre suffisant », pourquoi « les villages en lisière de forêt ne sont-ils pas suffisamment protégés », « qui est responsable de la déforestation » et quelles sont « les responsabilités des habitants et des autorités locales ».
Des arbres et un bus brûlés après un incendie de forêt à El Kala, en Algérie, le 18 août 2022. RAMZI BOUDINA / REUTERS
Au moins 43 personnes ont péri dans les gigantesques incendies qui ont ravagé ces derniers jours les zones forestières et urbaines du nord-est de l'Algérie, selon un nouveau bilan fourni lundi 22 août par la gendarmerie nationale.
La gendarmerie, citée par la radio algérienne, a également annoncé l'arrestation de 13 personnes soupçonnées d'être impliquées dans ces incendies criminels qui ont aussi fait près de 200 blessés, dont beaucoup brûlés grièvement.
Treize suspects
Un précédent bilan faisait état de la mort de 38 personnes dans ces incendies qui ont touché 14 gouvernorats, notamment la région d'El Tarf, dans l'extrême nord-est, près de la frontière avec la Tunisie. Le commandement de la gendarmerie nationale a également indiqué que «le processus d'identification des corps se poursuit», ce qui laisse penser que le bilan pourrait s'alourdir encore.
Treize personnes suspectées d'être impliquées dans les récents incendies ont été interpellées, selon la même source. De son côté, la protection civile a annoncé qu'en 24 heures (du samedi au dimanche), 31 incendies ont été éteints dans différentes régions d'Algérie, après de nouveaux départs de feu.
Mauvaise gestion
Chaque été, le nord algérien est touché par des feux de forêt mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique qui se traduit par des sécheresses et des canicules. Des experts ont aussi pointé du doigt des lacunes dans le dispositif anti-incendies avec un manque de bombardiers d'eau et une mauvaise gestion des forêts.
Samedi, un expert a indiqué à l'AFP qu'environ 10.000 hectares, soit plus de 10% de la superficie du parc national d'El Kala (PNEK) au nord-est de l'Algérie, classé par l'Unesco comme réserve de biodiversité, avaient été détruits par les récents incendies. Dénonçant «une forêt grignotée» à travers l'établissement d'un «dense réseau routier» et de «nouvelles localités» au milieu du parc, l'expert, ancien directeur du PNEK, Rafik Baba Ahmed, s'est dit «très pessimiste» pour son avenir et le maintien de son statut par l'Unesco.
Agence France-Presse Chaque été, le nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant des sécheresses et des canicules.
Plus de 10 % de la superficie d’un parc national du nord-est de l’Algérie classé par l’UNESCO a été détruite par les violents incendies qui ont ravagé ces derniers jours le nord-est de ce pays du Maghreb, a indiqué un expert samedi à l’AFP.
Doté d’un écosystème unique dans le bassin méditerranéen et classé réserve de biosphère par l’Unesco en 1990, « le parc national d’El Kala a vu plus de 10 000 hectares partir en fumée ces derniers jours », a déclaré l’universitaire Rafik Baba Ahmed.
Les gigantesques incendies mercredi et jeudi dans le nord-est de l’Algérie ont fait selon les données officielles 37 morts, tandis que des médias locaux font état d’une 38e victime, un homme de 72 ans à Guelma (est), ainsi que de disparus.
« Au cours des dernières 48 heures, les pompiers sont intervenus sur 51 feux » dans 17 départements, et ils luttent encore contre deux incendies à Tlemcen, dans l’ouest du pays, a indiqué samedi la protection civile algérienne sur son compte Facebook.
Le parc d’El Kala, situé non loin de la ville du même nom, est considéré comme l’un des principaux réservoirs de biodiversité du bassin méditerranéen. D’une superficie totale de près de 80 000 hectares, il abrite plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux, de mammifères et de poissons qui lui confèrent « une richesse biologique exceptionnelle », souligne M. Baba Ahmed, qui a été directeur du parc.
« La Réserve de biosphère d’El Kala abrite une faune aviaire très remarquable, plus de 60 000 oiseaux migrateurs chaque hiver », indique l’Unesco sur son site.
« C’est une mosaïque d’écosystèmes marins, dunaires, lacustres et forestiers, avec sa bande marine riche en coraux, herbiers de posidonies et poissons », ajoute l’organisation de l’ONU.
Chaque été, le nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant des sécheresses et des canicules.
Les incendies ont « de tout temps, à l’une ou l’autre exception près, affecté les massifs du parc », rappelle M. Baba Ahmed. Et d’ajouter : « La forêt ne se reconstitue pas, elle devient éparse et évolue vers un maquis d’arbustes, pour finir en sol nu, voué à l’érosion ».
« L’autre impact des incendies est la raréfaction, pour ne pas dire la disparition d’animaux et de plantes, et on le constate à travers l’emblème de la région, le cerf de Barbarie complètement disparu depuis une vingtaine d’années ou encore le lynx », dit l’universitaire « pessimiste » pour l’avenir du parc.
Car « avec le temps, les incendies affaiblissent la forêt, la rendant vulnérable aux autres agressions comme celles des insectes nuisibles, mais surtout les activités humaines », souligne-t-il.
Outre les dégâts provoqués par les incendies, « les massifs forestiers ont été fragmentés par un dense réseau routier au titre du désenclavement qui a favorisé les constructions éparses et l’apparition de nouvelles localités avec des raccordements d’électricité et de gaz naturel », explique-t-il.
La richesse biologique des zones humides du parc a été « bouleversée notamment par des projets d’aquaculture tel le rempoissonnement par la carpe herbivore qui a eu raison de la végétation aquatique dont se nourrissent les oiseaux, les poissons et d’autres crustacés et mollusques », conclut-il.
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