S’il est un moment bien oublié de l’histoire de la guerre de Libération nationale, c’est assurément l’action menée par la cellule FLN d’Es-Sénia (Oran) contre un avion d’Air France qui effectuait la liaison entre Oran et Paris.
J’exprime ici toute ma reconnaissance à Mohamed Fréha qui, il y a quelques années déjà, avait attiré mon attention sur cet événement, alors hors champ historique, personne n’en avait fait mention. En effet, ni le récit national, ni les historiens, ni les journalistes n’ont évoqué «l’explosion en plein vol d’un avion commercial d’Air France !». Mohamed FREHA est bien le seul. Dans son ouvrage J’ai fait un choix, (Editions Dar el Gharb 2019, tome 2) il lui consacre sept pages. Ses principales sources étaient la mémoire des acteurs encore en vie, celle des parents des chouhada et la presse d’Oran de l’époque, (L’Echo d’Oran en particulier). Les archives du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile), Fonds : Enquête sur les accidents et incidents aériens de 1931 à 1967 et plus précisément le dossier Accidents matériels de 1957 intitulé à proximité de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Armagnac (F-BAVH) 19 décembre 1957, conservées aux Archives nationales de France, ne sont pas encore consultables. Qu’en est-il des archives de la Gendarmerie française ? Qu’en est-il de celles de la Justice civile et militaire là-bas dont celles des Tribunaux permanents des forces armées (TFPA). Et ici ? Et chez nous ? Il reste à retrouver et travailler les minutes du procès.
C’est ainsi que le jeudi 19 décembre 1957, à 14 heures, affrété par Air France, un quadrimoteur « Armagnac SE » numéro 2010, immatriculé F-BAVH appartenant à la Société auxiliaire de gérance et transports aériens (SAGETA), avait quitté l’aéroport d’Oran-Es-Sénia pour Paris qu’il devait atteindre vers 20 heures. A 18 heures 15, il fut brusquement détourné vers Lyon alors qu’il survolait Clermont-Ferrand. Une déflagration venait de se produire à l’arrière de l’avion au niveau du compartiment toilettes. Selon le témoignage d’un passager, la vue des stewards et hôtesses de l’air, qui couraient dans l’allée centrale vers la queue de l’appareil avec des extincteurs à la main, inspira un moment d’inquiétude. Le vol se poursuivit normalement malgré une coupure d’électricité et la baisse soudaine de la température dans la cabine.
Un petit travail de recherches nous apprend que l’aéronef, l’Armagnac SE, avait une excellente réputation de robustesse. Il était le plus grand avion de transport français jamais construit à ce jour et avait la réputation d’avoir «servi à de très nombreux vols entre Paris et Saïgon (actuellement Ho-Chi-Minh-Ville) lors de la guerre d’Indochine, principalement dans le rapatriement des blessés et des prisonniers». A-t-il été repéré et choisi pour cela ?
Il n’en demeure pas moins que le commandant de bord décida alors de se poser à l’aéroport de Lyon-Bron, rapporte le journaliste du Monde (édition datée du 21 décembre 1957). Toujours selon le commandant de bord : «La robustesse légendaire de l’Armagnac nous a sauvés, car d’autres appareils dont la queue est plus fine auraient certainement souffert davantage ». Une photographie montre bien cette brèche de deux mètres carrés.
Débarqués, les passagers comprennent qu’ils ne sont pas à Orly et l’un d’entre eux remarque une « grande bâche qui recouvre le flanc droit du fuselage ». Ils apprennent qu’ils sont à Lyon et qu’il y avait eu une explosion dans l’arrière de l’avion. Ils sont tous interrogés par les enquêteurs de la police de l’Air. L’hypothèse d’un accident technique est écartée et celle d’une action (un attentat, disent-ils) du FLN s’impose, ce qui provoque l’intervention des agents du SDECE. Et pour cause, c’est bien une bombe qui avait explosé.
Mais il y avait aussi le fait que cet avion transportait 96 passagers et membres d’équipage parmi lesquels 67 étaient des militaires de tous grades, venus en France pour les fêtes de Noël. L’enquête reprend à l’aéroport d’Es-Sénia qui se trouvait, à cette époque encore, au sein d’une base de l’armée de l’Air. Elle est confiée dans un premier temps à la gendarmerie d’Es-Sénia et s’oriente vers le personnel civil algérien, femmes de ménage comprises. Mais les soupçons se portent vers les bagagistes qui étaient dans leur grande majorité des Algériens. Elle aboutit à la découverte d’une cellule FLN à Es-Sénia à laquelle appartenaient, entre autres, des bagagistes.
Dans son récit construit sur la base des témoignages, Mohamed Fréha nous donne des noms et un narratif assez détaillé de l’action de ces militants. Le chef de l’Organisation urbaine FLN d’Oran avait transmis à un membre de la cellule dormante d’Es-Sénia, un ordre du chef de Région. Ils devront exécuter «une action armée spectaculaire.» Lors d’une réunion, le 15 décembre, la décision fut prise de «détruire un avion de ligne en plein vol». Mais il fallait «trouver une personne insoupçonnable de préférence avec un faciès européen». Ce fut un Européen, Frédéric Ségura, militant du Parti communiste, bagagiste à l’aéroport. Mohamed Fréha nous donne six noms des membres de la cellule auxquels il ajoute un septième, Frédéric Ségura. Madame Kheira Saad Hachemi, fille d’Amar Saad Hachemi el Mhadji, condamné à mort et exécuté pour cette affaire, nous donne treize noms dont celui de F. Ségura et présente un autre comme étant le chef du réseau. Ce dernier n’est pas cité par Mohamed Fréha.
Lorsque les militants du réseau avaient été arrêtés l’un après l’autre suite à des dénonciations obtenues après de lourdes tortures, Frédéric Ségura, qui avait placé la bombe, est torturé et achevé dans les locaux de la gendarmerie. Selon un policier algérien présent lors de l’interrogatoire, Ségura n’avait donné aucun nom. «Je suis responsable de mes actes !» avait-il déclaré à ses tortionnaires du SDECE. Son corps n’a jamais été retrouvé. Après l’indépendance, le statut de martyr lui fut certes reconnu, mais son sacrifice n’est inscrit nulle part dans l’espace public d’Es-Sénia. Rien non plus sur cette action. La mémoire est impitoyable quand elle est courte et qu’elle laisse la place à l’oubli. Quant au chef de la cellule, Lakhdar Ould Abdelkader, il aurait trouvé la mort au maquis.
Lors du procès, fin mai 1958, Amar Saad Hachemi el Mhadji, gardien de nuit à l’aéroport, fut condamné à mort et guillotiné le 26 juin 1958. Il avait introduit la bombe, crime impardonnable. Dehiba Ghanem, l’artificier, qui avait fabriqué la bombe artisanale, fut condamné à la prison à perpétuité. Les quatre autres impliqués, Kermane Ali, Bahi Kouider, Zerga Hadj et Salah Mokneche, furent condamnés à de lourdes peines de prison. Quant aux quatre autres, la justice a condamné trois à des peines légères et en a acquitté un. Non seulement ils étaient dans l’ignorance de ce qui leur était demandé (transporter la bombe ou la cacher dans leur local) mais de plus ils n’étaient pas membres de la cellule FLN. Des questions restent en suspens faute d’avoir accès aux archives : l’avion a-t-il été choisi à dessein, à savoir le fait qu’il transportait des militaires ? L’objectif était-il vraiment de donner la mort aux passagers ? Sur cette question, Mohamed Fréha rapporte que, réprimandé par sa hiérarchie, l’artificier répondit : « Non seulement que le dosage n’était pas conforme à la formule, mais également la poudre utilisée était corrompue par l’humidité».
Pourtant, Le correspondant du Monde à Lyon avait alors écrit : «Des dernières portes de la cabine jusqu’à la cloison étanche, le parquet était éventré. Il s’en fallait d’une dizaine de centimètres que les gouvernes n’eussent été touchées, ce qui eut entraîné la perte du quadrimoteur». Enfin et curieusement, le passager avait conclu son témoignage en établissant un lien avec un autre événement survenu une année plus tôt: «Réagissant à la piraterie de la «France coloniale» le 22 octobre 1956, lorsqu’un avion civil qui conduisait Ahmed Ben Bella du Maroc à la Tunisie, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf est détourné par les forces armées françaises, le FLN voulait une réciprocité spectaculaire».
Spectaculaire ? C’est bien ce qu’avait demandé le chef FLN de la Région. L’action le fut et à un point tel qu’aujourd’hui rares sont ceux qui croient qu’elle a vraiment eu lieu. Il est triste de constater que cette opération qui a causé la mort de deux militants : Frédéric Ségura et Amar Saad Hachemi, n’est inscrite ni dans notre récit national ni dans la mémoire locale. Il nous faut visiter le musée créé par Mohamed Fréha au boulevard Emir Abdelkader à Oran pour y trouver des traces. Ces martyrs et leurs frères du réseau d’Es-Sénia méritent la reconnaissance de la Nation. Peut-être alors que leurs frères d’Es-Sénia et d’Oran leur rendront hommage à leur tour. Inch’a Allah !
par Fouad Soufi
Sous-directeur à la DG des Archives Nationales à la retraite - Ancien chercheur associé au CRASC Oran
Le souvenir Français de Masevaux a réalisé une compilation de souvenirs de 26 anciens combattants, « Nos vies en Algérie, 54-62… », afin de rappeler les tragédies de ce conflit et d’y sensibiliser la nouvelle génération. L’Ami hebdo est l’un des soutiens de cet ouvrage.
«
Il y a eu 170 morts de 8h à 17h. J’étais mitrailleur de half-track, et j’ai été un moment remplacé par un légionnaire. Quand je suis revenu, il avait reçu une balle dans la tête », raconte avec gravité l’un des «anciens » présents à l’école maternelle de Sentheim pour la présentation du livre mémoire du Souvenir Français de Masevaux. «Mon Lieutenant, c’était un De Dietrich. C’était un Monsieur. Un jour, il a acheté un fennec, prétendument jeune, mais qui avait plein de poils gris. Je lui ai alors dit qu’il s’était fait avoir, et lui refusait de l’admettre. Alors un jour, j’ai fait passer l’animal à travers un tuyau de poêle, comme ça on était tous d’accord : le fennec n’avait plus un seul poil gris », ajoute un second en rigolant. Dans la salle, une trentaine de « biffins » (fantassins), de « tringlots » (logistique), de « graisseux » (matériel), « d’artoches » (artilleurs), de « basanes » (cavaliers), de « cuistots», accompagnés de leurs familles.
Les uns ont combattu ensemble ou se sont croisés au gré de la vie quotidienne dans les bases, les autres ont appris à se connaître au travers des histoires versées dans cet intéressant recueil. A Claude Iltis, fantassin au 15-3, répondaient ainsi Auguste Jenn, transmetteur, et André Reitzer, du matériel. A François Zimmermann, des troupes du génie, faisait face Constant Lehmann, cavalier blindé. A côté d’André Schwob, artilleur, était assis Bernard Behra, ancien responsable de l’ordinaire. «L’Alsaco des cuisines.» Tous ont des histoires, tantôt drôles, tantôt tragiques, mais toutes sont représentatives d’une période de l’Histoire. « Il nous a semblé important de rassembler tous ces souvenirs, ces tranches de vie, afin de les transmettre à la prochaine génération. Je rappelle d’ailleurs que le général Zeller, l’un des putschistes, avait des attaches dans la vallée de Masevaux », lance en préambule Antoine Ehret, président du comité local du Souvenir Français. Rappelant à la fois l’épineuse question de la fin officielle du conflit et du cessez-le-feu, que les terroristes du FLN n’avaient pas respecté, le président évoque aussi l’enjeu mémoriel que constitue ce conflit qui n’a jamais vraiment été soldé. «Le gouvernement de l’Algérie entretient une guerre imaginaire », ajoute le président, précisant que cela empêche selon lui une véritable réconciliation, au contraire du lien franco-allemand qui a réussi à surmonter les épreuves de la guerre et les rancunes. C’est ce qui rend ce livre aussi indispensable. Alors que la part de jeunes issus de l’immigration, notamment nord-africaine, ne cesse de croître au sein de la société française, ce livre constitue donc une autopsie d’un drame et un plaidoyer pour l’avenir, une invitation à aller de l’avant. Dans l’assistance, Jean Lindecker représente par exemple son frère, jeune soldat qui avait été assassiné en Algérie après le cessez-le-feu. Il aspire pourtant aujourd’hui à la paix.
En parallèle, les professeurs et élèves du lycée Vogt de Masevaux et les étudiants du lycée Gutenberg de Illkirch-Graffenstaden ont réalisé, pour les uns des vidéos, pour les autres la maquette de l’ouvrage proprement dit. Une démarche empreinte de transmission intergénérationnelle qui a particulièrement marqué les participants. « N’hésitez pas, si vous avez des enfants ou des petits enfants qui savent se servir de Word, à leur dicter vos souvenirs ou à leur demander de vous aider à les écrire. Ça va être de beaux moments. Le Souvenir Français pourra peut-être à l’avenir faire un autre livre ! », conclut Antoine Ehret, avec probablement un soupçon d’idée derrière la tête.
Daniel Vérin, jeune instituteur français d’Algérie, prend fait et cause en 1954 pour la Révolution algérienne et s‘engage dans le Front de Libération Nationale (FLN), puis dans l’Armée de Libération Nationale (ALN). Daniel, devenu Ali, est, à la fin de la guerre, en 1962, citoyen algérien.
Il part en tant qu’étudiant boursier aux Etats-Unis mais se voit refuser son retour au pays par l’administration algérienne de l’époque. Il obtient la nationalité américaine en1969. Condamné par la France, il ne sera reconnu moudjahid, combattant de la Révolution Algérienne, qu’en 2004.
Durant la guerre civile espagnole, la communauté d’origine ibérique à Oran était divisée et la moitié s’était déclarée ouvertement en faveur de Franco. Mais presque tous se confondront dans le paysage colonial français et donc forcément et globalement à l’encontre de l’intérêt des Algériens.
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Dans quelle mesure la présence des Espagnols en Algérie, particulièrement en Oranie, a-t-elle influencé la position des autorités ou des grands courants politiques en Espagne concernant la guerre d’Algérie ?
C’est, d’une certaine façon, à cette question que devait répondre l’historien Eloy Martin Corrales. Celui-ci est intervenu à Oran via une conférence intitulée «L’Espagne face à l’Indépendance de l’Algérie» et donnée à l’Institut Cervantès dans le cadre des Journées littéraires d’Oran organisées cette année autour de la journée du 5 Juillet, mais pour célébrer le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Indépendance, le 1er Novembre 1954.
A ce moment précis, c’est-à-dire entre 1954 et 1962, le régime franquiste a vu sa position changer à maintes reprises au gré des intérêts et des jeux d’influence du moment et à comparer certaines attitudes à ceux du «trumpisme» et son slogan de l’«America first». Une façon de voir les choses et un point de vue espagnol pour expliquer une position loin d’être homogène, mais qui rend compte aussi des enjeux géostratégiques et des marchandages menés avec la France rivale.
Dans un premier temps, le régime franquiste était plutôt favorable aux Algériens, et c’était dans le cadre global de la continuité du rapprochement avec les pays musulmans (signature d’accords économiques et voyage du ministre des affaires étrangères au Proche-Orient) en adoptant même la thèse du droit à l’autodétermination, une politique de substitution, considèrent certains face à l’isolement voté à l’ONU par le conseil de sécurité en 1946.
Le paradoxe est évident du fait que l’Espagne franquiste est elle aussi expansionniste. L’historien rappelle à juste titre la revendication par l’Espagne au tout début des années 1940, donc en plein Seconde Guerre mondiale, des territoires de l’Oranie en plus de la totalité du Maroc, dont l’ouvrage Reivendicaciones de España (revendications espagnoles) de José Maria de Areilza et Fernando Maria Castiella publié en 1941 fait écho.
Le lien avec Oran et dans une moindre mesure Sidi Bel Abbès est établi du fait qu’une forte population espagnole s’y était déjà installée depuis longtemps et dont beaucoup ont adhéré au projet, mais la guerre de «reconquête» de cette partie de l’Algérie n’a finalement pas eu lieu avec l’entrée en scène des Américains et leur débarquement en Afrique du Nord en 1942. Ici l’idée était aussi que Franco ne voulait pas que l’expansion française n’encercle son pays par le Sud.
Plus tard, après le déclenchement de la guerre d’Indépendance, le projet ayant déjà échoué, le soutien aux Algériens était d’autant plus possible qu’il n’y avait pas à proprement parler de présence coloniale (au sens strict du terme) espagnole en Algérie.
«Il y avait surtout une présence au Maroc mais pas en Algérie», précise l’historien, rappelant la guerre coloniale menée contre le royaume chérifien ntre 1859 et 1860. Néanmoins, concernant le Maroc, la colonisation espagnole se limite à la petite partie septentrionale et à la province d’Ifni au Sud (restituée en 1969).
De manière générale, en Afrique et au XXe siècle, l’Espagne n’est présente que dans les Iles canaries, la Guinée équatoriale (jusqu’en 1968) et le Sahara occidental (jusqu’en 1975). «Entre 1954 et 1958, la rhétorique anticoloniale, prônée par le régime de Franco, était concomitante à un sentiment antifrançais qui a prévalu à cette époque», explique Martin Corrales rappelant l’aide, même indirecte, apportée au FLN, ce qui a fortement inquiété la France coloniale.
Néanmoins, cette attitude a commencé à fléchir à partir de 1957 lorsque les jeux d’alliances ont fini par prendre le-dessus sur les principes défendus au départ. Le régime franquiste est devenu plus critique envers le FLN au point d’imposer des restrictions aux actions des nationalistes algériens. En contre-partie, on avait espéré que la France fasse de même avec les réfugiés politiques espagnols, très critiques envers le régime.
Peu à peu, un rapprochement s’effectue avec Charles de Gaulle. Pour l’historien, la création de l’OAS en février 1961 à Madrid, donc sur le sol ibérique, marque une phase d’ambigüité mais qui sera vite refermée suite à la tentative d’attentat contre de Gaulle et qui se soldera par l’arrestation par les autorités espagnoles des éléments de la branche locale de cette organisation. A partir de là, l’option liée à la fin de la colonisation en Algérie est devenue évidente et, précise-t-il, dès décembre 1962, une mission diplomatique a été envoyée à Alger pour établir des relations et reconnaitre l’Etat algérien.
Concernant les forces politiques, l’historien note une ambigüité du parti socialiste (PSOE) par opposition, malgré quelques critiques, au soutien permanent et depuis le début du parti communiste (PCE) et des anarchistes du CNT (Confédération nationale du travail, organisation anarco-syndicaliste) à la cause algérienne. Martin Corrales estime que le soutien des communistes n’a pas été suivi de faits concrets car, à ce moment-là, les regards étaient tournés vers l’Europe de l’Est, vers des pays comme la Tchécoslovaquie, etc.
Une présentation d’un ensemble d’ouvrages espagnols se rapportant soit à la guerre d’Algérie proprement dite, soit à l’écho que celle-ci a eu après l’Indépendance a été passée en revue et les publications présentées dans leur diversité incluent la bande dessinée. Au moment de la guerre d’Indépendance, la population d’origine espagnole, concentrée en Oranie, était déjà presque entièrement assimilée à la France.
Après l’indépendance, la majorité a opté, comme l’ensemble des pieds-noirs, pour la métropole, d’autres ont opté pour le pays d’origine, mais globalement, là aussi, rare sont ceux qui ont pris fait et cause pour l’Indépendance de l’Algérie et cela a été le cas notable mais exceptionnel du père Alfred Berenguer, natif d’El Amria (ex-Lourmel) wilaya de Aïn Témouchent, cofondateur du Croissant-Rouge algérien et qui a porté la voix du FLN en Amérique latine, et ce, au grand dam des autorités françaises qui l’avaient d’ailleurs condamné à 10 ans de prison. Il a même été membre de l’Assemblée constituante entre 1962 et 1964.
Il se retire de la vie politique en 1966 pour devenir enseignant au lycée Benzerdjeb de Tlemcen jusqu’en 1972 avant d’être nommé curé de la paroisse du Saint Esprit à Oran, une ville qu’il ne quittera qu’au début des années 1990 Wpour des raisons de sécurité. Un exemple parmi d’autres de descendants espagnols francisés, notamment sa mère mais une exception quand il s’agit de se ranger du bon côté de l’histoire.
Pour remonter le cours des événements, mis à part l’occupation militaire espagnole des côtes algériennes (notamment Oran entre 1505 et 1792 avec un intermède entre 1708 et 1732), la présence des populations espagnoles n’a été effective que durant la colonisation française. La proximité géographique a fait que le gros des migrants se concentre en Oranie et leur condition, de quelque côté qu’on prenne les choses, est loin d’être un fleuve tranquille.
Cet aspect a été pris en compte lors d’une rencontre précédente intitulée «Emigration et exil espagnol en Algérie» animée par Farid Sahbatou, professeur à l’université de Mostaganem et le chercheur espagnol, Juan Ramón Roca, spécialiste de l’émigration espagnole en Algérie. Celui-ci, interrogé par nos soins en marge de la rencontre, estime que «cette émigration massive l’a été pour des raisons économiques ponctuée dès le départ par des périodes où les gens fuyaient les régimes politiques ou les guerres pour trouver refuge et liberté dans l’Oranie.»
Il en est ainsi des conséquences de l’absolutisme du roi Ferdinand VII chassant à partir de 1830 les libéraux pour s’être érigés contre lui ou alors ceux fuyant les guerres de succession survenue juste après.
Mais ce sont surtout, nous apprend-il, les aléas climatiques, sécheresses et inondations persistantes entre 1830 et 1850 qu’a connus le sud de l’Espagne, qui ont poussé nombre de paysans à émigrer vers l’Algérie, accompagnant de fait le projet colonial français. «Au départ, la France voulait coloniser avec ses propres citoyens mais ça n’a pas marché, car ceux qui sont venus, des ouvriers pauvres des villes, n’avaient pas l’habitude de travailler la terre et beaucoup mourraient de maladies ou finissaient par rentrer chez eux.
C’est pour vous dire que les paysans français n’avaient pas de raison de migrer, les campagnes étant riches contrairement aux paysans espagnols touchés par la misère et c’est au point où au départ certains rentraient clandestinement», explique-t-il et d’ajouter : «Les Français les méprisaient, les jugeaient incultes en considérant que ce n’est pas là des gens dont on avait réellement besoin pour développer la colonie, mais ils n’avaient pas le choix, car à l’acceptation des conditions de travail pénibles s’ajoute la connaissance du climat qui n’était pas très différent de celui de leur régions d’origine.»
Ouvriers saisonniers agricoles pour le compte des colons au départ, ils se sont peu à peu résignés à rester sur place, travailler dans les mines, ramener leurs familles, ramasser un peu d’argent et acquérir des terres pour certains. On considère en général qu’ils étaient mieux acceptés par les Algériens, mais l’épisode dit des événements de Saïda, inclus dans la révolte de Cheikh Bouamama à partir de 1881, n’a pas établi de distingo entre les colonisateurs et c’est suite à cela que des milliers d’Espagnols ont fui la région et sont rentrés chez eux.
C’est de manière symbolique que dans le film l’Epopée de Cheikh Bouamama réalisé en 1983 sur la base d’un scénario de Boualem Bessaih que le distinguo a été établi. Une tirade du personnage représentant le chef de la révolte face à un prisonnier espagnol est explicite en disant en substance et de mémoire : «Vous n’êtes que des travailleurs et ce n’est pas après vous qu’on en a mais après le colonialisme français.»
Cette assertion conforte néanmoins l’idée d’une acceptation relative avancée plus haut. En 1882, étant considérés comme indispensables, ils sont revenus en masse et leur nombre est estimé à près de 20 000 par les chercheurs, soit plus que ceux qui sont partis et les afflux étaient tels que la presse coloniale commençait déjà à parler de «péril espagnol».
Commence alors la campagne des naturalisations «forcées» et de l’octroi de la nationalité de fait aux nouveaux-nés sur le territoire algérien, alors sous domination coloniale française.
«Certaines femmes enceintes à 8 mois partaient en Espagne pour ne pas donner leurs enfants à la France. N’empêche, avec le temps tous ont fini par être francisés malgré des traitements qui n’ont pas toujours été égalitaires et même si l’Espagne restait encore dans les cœurs», ajoute Juan Ramón Roca et pour preuve, avec le départ des pieds-noirs d’Algérie, refusant d’aller en France, «beaucoup sont repartis en Espagne à la recherche de racines et de familles lointaines du côté d’Alicante, de Murcia ou d’Almeria».
L’autre épisode concerne les réfugiés espagnols de la fin de la guerre civile remportée par Franco en 1939. «Ils sont près de 15 000 à se réfugier en Algérie notamment à l’ouest du pays, un nombre incomparable aux 500 000 qui ont réussi à franchir les Pyrénées et la frontière terrestre avec la France, mais là aussi, ils ont été parqués par les autorités coloniales dans des camps d’hébergement à Oran et ailleurs dans l’Oranie», indique-t-il à ce sujet et d’ajouter : «Ils avaient dans leur majorité le visa pour le Mexique, mais ce pays ne voulait accueillir que les intellectuels, les autres étaient des civils ouvriers où autres.»
Très peu sont venus par avion, les autres ont embarqué par vagues successives, sans papiers pour certains, dans des bateaux dont l’un d’eux, le célèbre Stantbrook, qui a pris à son bord près de 3000 passagers dont des personnalités républicaines.
Maintenu en rade près du Ravin blanc à Oran durant environ un mois, les passagers déjà agglutinés avaient souffert de la faim et c’étaient des familles notamment d’origine espagnole qui leur ont envoyé de la nourriture jusqu’à leur débarquement et leur internement dans les camps d’hébergement pour éviter le terme concentration, fortement connoté.
Les républicains identifiés comme tels sont envoyés plus loin dans des camps de travail (le gouvernement de Vichy soutenant Franco) et n’ont été libérés qu’après la venue des Américains.
Durant la guerre civile espagnole, la communauté d’origine ibérique à Oran était divisée et la moitié s’était déclarée ouvertement en faveur de Franco. Mais presque tous se confondront dans le paysage colonial français et donc forcément et globalement à l’encontre de l’intérêt des Algériens. Le reste, malgré les exceptions, ne relève en fin de compte que du mythe entretenu par certains encore aujourd’hui.
Dans son livre « Récits d’Algérie » et sur son site, la jeune juriste franco-algérienne recueille la parole des témoins du conflit comme celle de leurs descendants.
Des témoins directs, hommes ou femmes, de la guerre d’Algérie et des descendants de ceux qui l’ont vécue et de ceux qui ont combattu, dans les deux camps. Témoignages, poèmes, lettres… Farah Khodja poursuit un ambitieux projet de recueil des mémoires. La jeune juriste de 25 ans, d’origine algérienne par sa mère, a d’abord fondé un site internet, « plateforme collaborative et intergénérationnelle visant à collecter les récits de la guerre d’indépendance algérienne ».
Son livre, Récits d’Algérie. Témoignages de nos aînés, de la colonisation à l’indépendance, paraît aux éditions Faces Cachées, qui n’ont jamais mieux porté leur nom : ce sont des paroles en voie d’extinction que ce bel ouvrage, illustré par des photos, donnent à lire. Les rappels historiques, des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata le 8 mai 1945, au jour de l’indépendance le 5 juillet 1962, insufflent un supplément de sens à l’ouvrage. Émotion et intelligence caractérisent ce kaléidoscope de fragments de vies où se reflète la complexité des hommes et des époques. Un hommage incarné et essentiel.
Jeune Afrique : Pourquoi avoir lancé le site internet et pourquoi le livre ?
Farah Khodja : J’ai lancé le site internet recitsdalgerie.com en février 2020 afin de faire vivre les mémoires de nos aînés au sujet de la guerre d’indépendance algérienne. Étant moi-même d’origine algérienne, j’ai réalisé assez tardivement, à l’âge de 19 ans, que mon grand-père ne nous parlait jamais de cette partie de sa vie. J’ai alors souhaité apprendre cette histoire à travers ceux qui l’avaient vécue, la génération de mon grand-père. Et j’ai surtout voulu archiver leurs récits avant qu’ils ne disparaissent. Nos aînés s’éteignent trop souvent en emportant notre histoire avec eux. Ne pas collecter leurs mémoires, c’était prendre le risque de les voir disparaitre. Le livre s’inscrit dans cette démarche, il permet de rendre hommage à ces récits précieux et aux témoins qui ont accepté de nous confier leurs mémoires.
Comment avez-vous sélectionné les témoignages ?
Les témoignages sont venus à nous au gré des rencontres et de l’évolution du projet Récits d’Algérie. Dès le lancement, il y a très vite eu un fort engouement autour du projet, ce qui a grandement facilité ce travail de mémoire. J’ai ensuite volontairement fait le choix de ne pas aller à la recherche de témoignages avec des idées préconstruites, en me disant par exemple qu’il faudrait représenter toutes les mémoires de façon exhaustive. J’ai simplement décidé d’écouter les personnes qui acceptaient de nous rencontrer et de témoigner, le seul critère étant celui d’être un témoin direct de la guerre.
Puis au fur et à mesure que le projet avançait, il y avait ce lien intergénérationnel, qui est d’ailleurs l’essence même de Récits d’Algérie, et qui nous a menés à collecter également les souvenirs des enfants et petits-enfants à propos des récits transmis par leurs parents ou grands-parents. Au final, toutes ces rencontres composent une réelle mosaïque de « récits d’Algérie », que l’on retrouve aujourd’hui dans le livre.
Les témoignages, directs ou indirects, prennent plusieurs formes : poèmes, lettres fictives, interviews, récits… Cette liberté dans la forme était-elle prévue ?
Il faut avouer qu’avec Récits d’Algérie, rien n’est jamais prévu ni anticipé ! Nous nous adaptons toujours au format privilégié par les témoins et/ou leurs descendants, à la façon dont ils souhaiteraient transmettre leurs récits. Avant de penser au livre, nous avions déjà énormément de matière, beaucoup de récits qui se baladaient dans nos disques durs, que nous avions archivés sous différentes formes : écrits, audios, vidéos, poèmes… Le livre reflète tout cela.
Il me paraît être essentiel de savoir regarder derrière nous, comprendre notre histoire, savoir d’où l’on vient, pour justement mieux avancer
Certains témoins acceptent d’être filmés, d’autres préfèrent seulement qu’on enregistre leur voix… De même, les auteurs de témoignages indirects (petits-enfants, enfants), ont laissé libre cours à leur créativité. Lina a par exemple souhaité écrire une lettre fictive à son grand-père, Younès a préféré s’exprimer en vers, Ismaël a dressé un portrait écrit de sa grand-mère… C’est vraiment propre à chacun. L’idée est de se dire que chacun peut contribuer à cette transmission mémorielle, à sa façon.
Vous avez commencé le livre par le témoignage de votre propre grand-père. Pourquoi était-ce important ?
C’était une recommandation de l’éditrice, Ouafae Mameche, et l’idée m’a évidemment tout de suite beaucoup parlé. Ce choix permet de donner très vite un sens à la lecture. C’est un moyen de dire au lecteur : « Voilà, on va commencer la lecture des récits avec le silence de mon grand-père. Car c’est le déclencheur de tout le travail de collecte qui va suivre, de tous les témoignages que vous allez lire. » Et puis, comme je le disais, mon grand-père parle très peu de cette période de sa vie. Il est extrêmement pudique sur cela, et c’est le cas de la grande majorité des témoins de la guerre d’indépendance algérienne.
Commencer avec ses « récits silencieux », c’était un moyen de faire prendre conscience au lecteur que ce n’est pas chose commune d’avoir autant de récits. Ceux qui composent le livre (il y en a une vingtaine) ne sont ni banals ni anodins. Nous sommes d’ailleurs le plus souvent amenés à parler des récits que nous avons collectés, il y a également eu plusieurs rencontres qui n’ont finalement pas abouti. Comme je l’écris dans le livre, il faut savoir écouter ces silences et les respecter. Cela permet également d’apprécier davantage le fait de pouvoir apprendre l’histoire à travers ceux qui l’ont vécue.
En parlant de votre grand-père, vous écrivez : « À quoi bon avoir émigré et travaillé si dur toute sa vie si c’est pour vieillir et voir ses petits-enfants raviver les plaies du passé ? Pourquoi faudrait-il parler des horreurs de la guerre à des jeunes qui ont l’avenir devant eux ? N’est-il pas mieux de préserver nos enfants de cette histoire douloureuse ? » Est-ce un paradoxe de voir que certains aînés regardent devant eux quand leurs descendants regardent derrière eux ?
Cette volonté de nos aînés de voir de l’avant, est plutôt, à mon sens, une forme de résilience et de pudeur, par rapport à ce qu’ils ont pu vivre pendant la colonisation, la guerre et même après. Concernant leurs descendants, je pense qu’il en va justement de notre rôle de connaître notre histoire et de la transmettre. Il me parait être essentiel de savoir regarder derrière nous, comprendre notre histoire, savoir d’où l’on vient, pour justement mieux avancer et avoir toutes les clés de compréhension en mains, de notre société contemporaine et son passé.
Avez-vous vous-même appris des choses en faisant le podcast puis le livre ? Si oui, lesquelles ?
J’ai énormément appris, entre le lancement du site internet en 2020 et la sortie du livre en 2022, sur de nombreux plans. Autant pour la collecte de récits que le travail de transmission, les deux sont très humains et permettent de se sentir grandie à chaque rencontre !
Pensez-vous que votre livre sera lu de la même façon en Algérie et en France ?
Je pense plutôt que la façon dont le livre sera lu, c’est-à-dire la façon dont les récits seront reçus, dépendra du degré de sensibilité et de familiarité du lecteur avec cette période de l’histoire, qui est de toute évidence commune aux deux pays. Chaque lecture sera alors évidemment différente en fonction du lecteur, peu importe que ce dernier se situe en Algérie ou en France.
Pensez-vous que la chape de silence sur la guerre d’Algérie est définitivement levée et qu’aujourd’hui, on en parle suffisamment ?
On parle beaucoup plus aujourd’hui de la guerre d’Algérie en France, notamment « grâce » au soixantième anniversaire de l’indépendance qui était au cœur de l’actualité durant toute l’année 2022. Aujourd’hui, le tabou est levé. Mais la transmission des mémoires de la guerre et la connaissance de cette partie de l’histoire sont-elles réellement assurées ?
Récits d’Algérie. Témoignages de nos aînés, de la colonisation à l’indépendance,de Farah Khojda (éd. Faces cachées, 29,90 euros, 292 pages).
Pourquoi l’Algérie est-elle restée à l’écart du Printemps arabe ? Selon Tony Barber, du « Financial Times », la réponse est dans l’exceptionnelle brutalité de son passé colonial.
L’année du Printemps arabe a vu déferler en Afrique du Nord et au Moyen-Orient une vague de troubles sociaux et de révolutions politiques. En Algérie, l’ancien régime, lui, n’a pas vacillé. En février, quelques émeutes ont conduit les autorités à lever l’état d’urgence en vigueur depuis dix-neuf ans. Mais les forces armées et les services de sécurité n’ont ni cédé ni subi de pressions de la part de la communauté internationale. Trois raisons à cela. Tout d’abord, les Algériens gardent un souvenir douloureux du conflit entre le régime et les islamistes radicaux qui a fait au moins 200 000 morts dans les années 1990. Ensuite, la détermination des autorités, depuis cinquante ans, à ne jamais perdre la main, grâce notamment à la manne pétrolière. Enfin, la discrétion de la communauté internationale, en particulier de l’ancienne puissance coloniale française, qui s’est tenue à l’écart.
Ces faits s’enracinent dans les cent trente-deux ans de domination française qui ont culminé avec la guerre d’indépendance (1954-1962). Comme l’écrit Martin Evans : « L’Algérie fut l’un des épisodes les plus longs et les plus difficiles du processus de décolonisation. Cet épisode a été le symbole de la fin des empires européens, un événement crucial qui a contribué à tracer les contours du XXe siècle, qui est intimement lié à d’autres processus clés : l’impact des deux guerres mondiales, la guerre froide, le panarabisme et le mouvement de construction de l’unité de l’Europe de l’Ouest. » La guerre a laissé des cicatrices dans la société française. Elle a entraîné le rapatriement de 1,1 million de colons, dont beaucoup ont adopté le populisme antimigratoire d’extrême droite de Jean-Marie Le Pen. Pendant et après la guerre, beaucoup d’Algériens se sont installés en France et y ont fondé des familles, remodelant l’identité nationale.
Trois nouveaux livres éclairent admirablement les premiers temps du colonialisme français, ainsi que l’animosité entre gouvernants et gouvernés qui a engendré un nationalisme algérien intransigeant, et le processus qui a vu s’effondrer l’ambition française de bâtir une société harmonieuse où colons et natifs auraient cohabité pacifiquement. Un tel espoir était d’ailleurs au cœur de la vision humaine et politique d’Albert Camus. Né en Algérie, cet auteur français y situe certaines de ses meilleures œuvres, comme La Peste et L’Étranger. Hommage vibrant de sa fille Catherine, Albert Camus, solitaire et solidaire rassemble des centaines de photos de l’écrivain. Certaines citations qui les accompagnent rappellent combien il déplorait les violences des dernières années de l’Algérie française. « Je n’ai jamais rien écrit qui ne se rattache, de près ou de loin, à la terre où je suis né. C’est à elle, et à son malheur, que vont toutes mes pensées », déclarait-il en 1957, en recevant le prix Nobel de littérature.
Et pourtant, dix ans avant le début de la guerre, la possibilité que l’Algérie surmonte un jour les haines entre les natifs et leurs gouvernants français était déjà infime. Dans Algeria: France’s Undeclared War (« Algérie : la guerre non déclarée de la France »), Evans décrit les violentes manifestations qui ont eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1945, dans l’Est algérien, où plus de cent colons furent tués : « Une violente confrontation, suivie de démembrements rituels où les organes génitaux étaient coupés et placés dans la bouche des cadavres, les poitrines lacérées, les gorges tranchées et les ventres éviscérés. » Les représailles françaises ne furent pas moins brutales : des milliers d’Algériens furent massacrés. « Désormais, rien ne pouvait redevenir comme avant. L’Algérie rurale avait affronté l’Algérie européenne, et la société était plus polarisée que jamais », observe Evans.
Plus qu’une guerre
Professeur d’histoire à l’Université de Portsmouth, Evans a utilisé des archives déclassées et de nouveaux témoignages pour démêler l’écheveau de l’histoire française et nord-africaine. Il faut ainsi se souvenir que, pour les dirigeants français et la population, l’Algérie n’était pas une simple colonie mais une partie intégrante de la nation. Dès les années 1880, ses structures administratives étaient les mêmes qu’en métropole et il était impensable que la France puisse en être amputée. Mais l’idée que l’Algérie est comme le Languedoc était fictive. Le code de l’indigénat constituait un « ensemble de lois exclusivement répressives qui ne s’appliquaient qu’aux musulmans », écrit Evans. « L’Algérie française était strictement ségrégationniste […]. La séparation politique produisait la séparation physique. Européens, juifs et musulmans habitaient dans des lieux différents et coexistaient sans jamais se mélanger. »
Il a fallu attendre 1999 pour que l’Assemblée nationale française reconnaisse le combat pour l’indépendance comme une guerre. Pendant le conflit, l’État français ne parlait que d’opérations de « pacification » ou de « maintien de l’ordre et de la loi ». Mais il s’agissait d’une guerre – en réalité bien plus qu’une guerre. Jusqu’à ce que la IVe République soit remplacée en 1958 par la présidence de Charles de Gaulle, il s’agissait pour la France d’un combat crucial pour maintenir son rang de puissance mondiale. Humiliée par la défaite et l’occupation nazie entre 1940 et 1944, elle voyait le contrôle de l’Algérie comme la base d’une union franco-africaine qui s’étendrait de Paris aux possessions d’Afrique centrale et occidentale. La victoire aurait permis de renforcer le poids de la France dans l’alliance antisoviétique et de lui donner un atout dans sa compétition avec « l’impérialisme anglo-saxon » de la Grande-Bretagne et des États-Unis.
Cette ambition a été anéantie par l’irréductible engagement du Front de libération nationale (FLN), mais aussi par la barbarie des forces françaises, notamment durant la bataille d’Alger, en 1957. Leurs atrocités ont discrédité la politique de Paris, en particulier auprès de l’opinion modérée en métropole. La torture était si répandue qu’un caporal de la Légion étrangère a admis que « s’il y avait un jour un nouveau tribunal de Nuremberg, nous serions tous jugés coupables ». Le FLN a aussi beaucoup de sang sur les mains. Se considérant comme l’unique représentant du peuple algérien, il a éradiqué toute contestation, au prix de milliers de morts. Evans a touché le nœud du problème en décrivant ce conflit comme une guerre à plusieurs niveaux qui a opposé les Français aux Algériens, le FLN au FLN, le FLN à d’autres Algériens, et des Français à des Français.
Dès 1830, la brutalité a entaché les premières actions de la France en Algérie. Dans son étude sur les deux premières décennies de la domination française, By Sword and Plow (« Par le sabre et la charrue »), Jennifer Sessions, historienne à l’Université de l’Iowa, décrit les terrifiantes « enfumades » : au milieu des années 1840, des Algériens étaient piégés dans des grottes et enfumés à mort par les forces françaises. Pour Sessions, « la conquête militaire a eu un impact démographique dévastateur sur la population autochtone, et la guerre française figure indubitablement au panthéon des “génocides coloniaux” ». Elle calcule ainsi que la population algérienne est passée de 4 millions à la veille de la colonisation à 2,3 millions au milieu des années 1850.
Traumatisme
L’invasion de l’Algérie a été par bien des aspects un effet secondaire des tensions intérieures françaises. En 1830, la monarchie ultraconservatrice des Bourbons était au bord de l’effondrement. « Confrontés à une large opposition populaire et à une forte majorité libérale à la Chambre des députés, le roi Charles X et le président du Conseil ultraroyaliste Jules de Polignac ont conçu l’expédition d’Alger comme une tentative ultime et désespérée de gagner le soutien électoral », écrit Sessions. Le plus tragique est d’avoir vu des penseurs progressistes comme Alexis de Tocqueville, auteur de De la démocratie en Amérique, promouvoir ce colonialisme impérialiste par opposition à celui pratiqué au XVIIIe siècle, qui reposait sur l’esclavage et les monopoles économiques.
Sessions conclut que, la colonisation de l’Algérie étant profondément enracinée, il était presque certain que la décolonisation se ferait dans une extrême violence. « La guerre d’Algérie a accouché de nouveaux régimes sur les deux rives de la Méditerranée, et le traumatisme qu’elle a engendré est au cœur de la culture politique et du débat historique dans les deux États postcoloniaux », écrit-elle. Le peuple algérien voulait son indépendance et il l’a gagnée. Qu’il mérite ou non le régime actuel et combien de temps celui-ci tiendra sont une autre affaire.
Louisa Hanoune, la cheffe du Parti des travailleurs algérien (trotskiste), en mars 2021 à sa sortie de prison, où elle avait été incarcérée dans la foulée du Hirak en 2019. Photo AFP / RYAD KRAMDI
Louisa Hanoune, la cheffe du Parti des travailleurs algérien (trotskiste), qui avait été emprisonnée dans la foulée du mouvement de contestation du Hirak en 2019, a annoncé samedi le retrait de sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Dans un communiqué, Mme Hanoune évoque des « conditions injustes » et un « cadre législatif régressif et antidémocratique ».
Cette annonce intervient après que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé jeudi son intention de briguer un nouveau mandat.
Dans un post sur Facebook, elle a ajouté que son parti ne participerait pas non plus au « processus de vote du 7 septembre », date de l'élection présidentielle anticipée. Elle a dénoncé une « intention d'exclure le Parti des travailleurs de l'élection présidentielle et [...] de bafouer le droit du peuple à choisir librement entre les programmes politiques ».
Mme Hanoune, qui avait été candidate au scrutin présidentiel en 2004, 2009 et 2014, n'a pas fourni d'autres détails, mais indiqué que sa décision était fondée sur des « informations » à sa disposition. Figure de l'opposition algérienne, Louisa Hanoune, avait été incarcérée en mai 2019, en plein Hirak, après avoir été inculpée de « complots » contre l'Etat et l'armée. Elle a été libérée en février 2020 et acquitté en janvier 2021.
M. Tebboune, 78 ans, a déclaré jeudi qu'il briguerait un nouveau mandat en se basant sur « le désir de nombreux partis, organisations politiques et non politiques, et de la jeunesse ». M. Tebboune, qui part favori pour le scrutin, avait remporté la dernière élection, marquée par une forte abstention, avec 58% des voix. Il avait succédé à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019 sous la pression de l'armée et du Hirak, un mouvement de contestation populaire. Ancien premier ministre de M. Bouteflika, M. Tebboune a supervisé la répression du mouvement Hirak qui a mené les manifestations.
Lorsque Jean-Marie Le Pen fonda le Front National en 1972, l'un des commentaires les plus repris sur sa composition fut, en termes à peu près équivalents, « Un ramassis d'anciens vichystes, de nombreuses organisations fascistes et paramilitaires ainsi que de l'OAS (Organisation Armée Secrète) ». À l'heure d'une montée fulgurante des partis d'extrême droite en Europe et la menace d'une prise de pouvoir en France, il est utile de rappeler ce qu'est l'extrême droite et son histoire sombre, particulièrement avec l'OAS.
L'article présent n'a pas pour objectif d'être un traité d'histoire de l'OAS, l'auteur pourrait en prendre leçon auprès de la majorité des lecteurs même si à son âge de 7 ans la mémoire du vécu est à peu près valide et que les faits lui ont été rappelés en histoire des idées politiques.
Pourquoi placer tous les partisans de « l'Algérie française » dans une filiation avec l'extrême droite, un mouvement doctrinaire très ancien ? Après tout, on pourrait considérer que l'OAS est tout simplement une branche extrême, sanglante et hautement condamnable du refus de l'indépendance algérienne qu'exprimait la majorité des Pieds noirs sans qu'ils aient basculé dans la violence armée.
Pour y répondre, impossible d'appréhender ce qu'est l'extrême droite sans évoquer ses racines historiques et l'évolution de ses idées. Autrement on ne pourrait pas comprendre son lien étroit avec les partisans de l'OAS.
La genèse
Tout commence lors de la révolution française de 1789. L'Assemblée s'était divisée en deux positions radicalement opposées. Fallait-il préserver la royauté ou la destituer ?
Ce n'est que plus tard que la sémantique rattachera l'évènement à deux termes en opposition, les conservateurs (en référence avec l'ordre, anciennement monarchique) et les progressistes (par les idées révolutionnaires de la république et de la liberté).
Parfois il y a des terminologies mystérieuses dont l'origine est pourtant stupéfiante de hasard et de simplicité. Les partisans du roi étaient assis à droite et les révolutionnaires hostiles à la royauté, à gauche. Voilà l'origine de la qualification politique de droite et de gauche. Pour la suite de l'histoire, par la radicalisation des premiers leur sera attribué le qualificatif « d'extrême droite » ou « d'ultras ».
Les partisans du roi affirmaient qu'il détenait le « pouvoir spirituel » depuis le sacre de Clovis. Le monarque est donc de droit divin. La noblesse serait détentrice du « pouvoir séculaire » (dans le siècle, en quelque sorte dans la réalité terrestre).
Nous voilà plongés dans les premières racines de l'extrême droite. La France est catholique, non républicaine, antiparlementaire et opposée à la démocratie (puisque l'origine du mal est une assemblée qui se voulait être une représentation de la souveraineté populaire). Quant à la déclaration des droits de l'homme, elle délie le peuple de sa soumission au roi et à la noblesse, donc à Dieu, ce qui représente pour eux un sacrilège.
Bien que l'histoire qui a suivi ait vu de nombreuses ramifications et strates se rajouter avec leur cortège de différents mouvements, en passant par celui de l'OAS, tout démarre à cet instant de rupture. Les bases idéologiques naissent de ce tronc originel, on les retrouvera toujours même si les événements sont de circonstances diverses.
Le développement du terreau idéologique
C'est tout d'abord le nationalisme dont la définition diffère du patriotisme. Alors que ce dernier est l'amour de son pays, ce qui est un fait largement partagé, le nationalisme renvoie à l'idée d'une exaltation de la nation.
Par ses racines chrétiennes et par son vaste empire, la France détiendrait une supériorité « raciale » et des valeurs universelles qu'elle doit assumer dans un rôle de « civilisation » des peuples des territoires coloniaux.
Par cette affirmation de l'extrême droite, elle est raciste et, surtout à l'origine, antisémite. La détestation des juifs trouve sa cause très lointaine dans la trahison de Jésus par le peuple hébreu. Ils sont les pestiférés du monde, avides et pervers. Quant à la détestation des musulmans, elle apparait dès le moyen âge avec ce qui était considéré être une menace contre les lieux saints chrétiens et qui avait provoqué les croisades. Puis à l'heure actuelle par le fantasme du « grand remplacement » que nous explique Eric Zemmour qui descend de Jeanne d'Arc dans l'arbre généalogique familial.
Pour cette raison l'extrême droite est toujours « suprémaciste » en affirmant la supériorité de la race pure, celle des blancs chrétiens.
Ainsi, l'extrême droite lutte avec constance contre toute cause qui entraîne la défaite de la puissance, militaire, coloniale et civilisationnelle. Raison pour laquelle elle réapparait fortement lors des défaites militaires comme celle de 1870contre les Prussiens, d'autres suivront.
Puis, en corolaire, elle refuse le déclin culturel et économique, son discours est toujours fondé par une France qui serait assiégée par des ennemis de toute part. L'extrême droite sera anti dreyfusarde pour la menace juive, boulangiste et poujadiste pour le populisme et anti musulmane pour la menace contre les racines chrétiennes, nous l'avons déjà dit, et ainsi de suite.
Pour tout cela, il faut deux conditions. Tout d'abord un solide ordre moral (catholique), policier et militaire, des pouvoirs hérités de la souveraineté du roi nommés régaliens (encore cette racine monarchique).
Puis le culte de l'homme fort en leader, celui qui protège et permet de redonner à la France son prestige, l'obsession de l'extrême droite. Soit la résurgence de l'image de la puissance du roi (encore !)et par conséquent la détestation du parlementarisme et de la démocratie, cause du désordre, comme le furent le comportement et les idées de l'assemblée des révolutionnaires.
Pour conclure ce rapide exposé, précisons que tous les partis et gouvernements de l'extrême droite dans le monde ont les mêmes bases idéologiques.
Arriva la guerre d'Algérie
La perte du territoire colonial de la France ne pouvait être meilleur réceptacle pour attiser l'extrême droite dont nous venons de rappeler le socle idéologique. Tout y est, les conditions troubles et la revendication nationaliste, l'affirmation de la supériorité des racines françaises, la mission civilisatrice, la défense du territoire hérité d'un passé colonial puissant et noble ainsi que le racisme en défense des valeurs chrétiennes.
Il faut rappeler que la France venait de connaître en 1954 une grande humiliation après sa défaite à DienBien Phu au Vietnam qui, justement, avait revendiqué son indépendance. C'est en concordance de temps avec le début de la même revendication armée pour l'indépendance de l'Algérie. On comprend que dans cette atmosphère, les militaires et leurs officiers ainsi qu'une partie de la population française d'Algérie tombe progressivement dans les réactions historiques de l'extrême droite.
L'OAS est bien l'une des filles de l'extrême droite française, il n'y a aucun doute à ce sujet. Les anciens de l'OAS comme leurs partisans ne se privèrent d'ailleurs jamais par la suite de le revendiquer.
Lorsque le général de Gaulle annonce en 1960 un référendum pour l'indépendance de l'Algérie, le moment était venu pour les ultras de l'Algérie française de passer au combat armé. La création de l'OAS fut le 11 février 1961 par des activistes d'extrême droite exilés à Madrid, dont les plus connus sont Pierre Lagaillarde, Jean-Jacques Susini et les généraux Salan et Jouhaud qui les rejoindront
Il n'en fallut pas plus pour que quatre généraux, dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, fomentent un putsch militaire pour maintenir l'Algérie française. Après l'échec de celui-ci, les généraux Challe et Zeller se rendirent, mais Salan et Jouhaud passèrent à la clandestinité et prirent la tête de l'OAS. Ainsi, dès 1961, l'OAS regroupe environ un millier d'hommes, déterminés à agir.
Pourquoi la création de l'OAS en Espagne ? Tout simplement parce que le régime fasciste de Franco était au pouvoir, soit un ancien allié des Nazis et de Mussolini. Une telle création ne pouvait en effet s'organiser et en faire sa publicité sur le territoire algérien. Franco leur avait ouvert ses bras pour des raisons évidentes de ses relations très conflictuelles avec les démocraties européennes, dont la France. S'il fallait une preuve supplémentaire que l'OAS se positionnait clairement dans la lignée doctrinaire et historique de l'extrême droite, elle est inscrite dès sa naissance.
Le projet consistait en une politique de terre brûlée par le massacre, la peur et la torture envers une population tétanisée. Dès la signature des accords d'Evian du 18 mars 1962 et l'indépendance du 5 juillet suivant, le terrorisme et les violents attentats de l'OAS ont redoublé pour perpétrer l'innommable.
«L'OAS frappe où elle veut, quand elle veut »fut son slogan en organisant la terreur des « nuits bleues » avec des centaines d'explosions. Voilà ce qu'est l'ancrage historique du parti de Marine Le Pen. Un parti qui revendique sa coupure avec le passé et qui en porte, encore aujourd'hui, les relents par ses idées détestables et par sa légitimation à peine voilée de la cause de l'OAS pour « sauver la patrie et sa civilisation européenne chrétienne ».
Nostalgie des larmes et nostalgie de combat
De nombreux écrits posent la question d'une justification de cette action meurtrière désespérée alors que la cause était définitivement perdue. L'une des réponses est certainement la plus crédible et qui constitue encore une preuve de l'ancrage de l'OAS dans l'histoire de l'extrême droite.
L'objectif aurait été celui de frapper les esprits en terrorisant la population française (en plus des Algériens) qui est condamnée à l'exil pour beaucoup et les inciter à rejoindre les idées fascistes de l'extrême droite pour alimenter sa puissance. Il faut dire que le crédit de l'idéologie d'extrême droite, fasciste, avait pris un gros coup car dix-sept ans seulement s'étaient écoulé sa près sa mise à terre pour sa collaboration avec le régime de Vichy.
Dès l'arrivée en France a fleuri un nombre pléthorique d'organisations et associations pour la mémoire dont celles qui eurent pour objectif une affirmation identitaire et la poursuite du combat.
« J'ai perdu mon pays » dira Enrico Macias et « La France aux français » dira Jean-Marie Le Pen en rétorsion à l'exil des anciens français d'Algérie et à l'arrivée de l'immigration. Si la majorité des anciens Pieds noirs se sont donc réfugiés dans la culture nostalgique, souvent appréciée car teintée du soleil et de l'accent d'Algérie, d'autres n'avaient absolument pas l'intention de solder les comptes de la défaite de l'OAS. Le Front National réussira plus de dix ans après à agréger ces nostalgiques militants de la force et faire de ce parti le plus fidèle héritier de l'OAS. Il est au service du grand projet nationaliste fasciste que partagent tous les partis européens de l'extrême droite.
Marine Le Pen et Jordan Bardella ne peuvent dissimuler l'origine sulfureuse de leur parti d'extrême droite (dont elle refuse d'ailleurs la qualification). L'effort de dédiabolisation ne trompe personne et la cravate des députés et cadres du RN ne peut cacher la couleur noire et l'odeur nauséabonde de l'OAS.
L'Algérie a accédé à l'indépendance le 5 juillet 1962, marquant la fin de plus de 130 ans de colonisation française et une guerre de libération de 8 ans. L'ambiance à ce moment historique était chargée d'émotion et de fierté.
1. Célébrations dans les rues :
Les villes et villages à travers le pays étaient animés par des scènes de joie et d'allégresse. Les rues étaient remplies de foules chantant, dansant et brandissant des drapeaux algériens.
Les feux d'artifice illuminaient le ciel dans de nombreuses régions, symbolisant la victoire et la liberté retrouvée.
2. Discours et déclarations :
Les leaders du Front de Libération Nationale (FLN), qui avaient conduit la lutte pour l'indépendance, prononçaient des discours inspirants. Ils exprimaient leur gratitude envers le peuple algérien pour leur courage et leur détermination, tout en rendant hommage à ceux qui avaient sacrifié leur vie pour la Cause.
3. Symboles de liberté :
Le drapeau algérien, vert et blanc avec un croissant et une étoile rouges, était omniprésent. Il était affiché fièrement sur les bâtiments, les maisons, et les véhicules. Les chants patriotiques et les slogans pour la liberté résonnaient partout.
4. Réactions internationales :
La nouvelle de l'indépendance de l'Algérie était largement couverte par les médias internationaux, et de nombreux pays envoyaient des messages de félicitations. L'indépendance algérienne était vue comme une victoire non seulement pour l'Algérie, mais aussi pour les mouvements de décolonisation à travers le monde.
5. Fêtes et rituels traditionnels :
Dans les communautés locales, des célébrations traditionnelles avaient lieu. Des repas festifs, des danses folkloriques et des cérémonies religieuses marquaient ce moment historique, renforçant le sentiment d'unité nationale.
6. Renouveau national :
L'indépendance n'était pas seulement célébrée comme une victoire politique, mais aussi comme un renouveau culturel et social. Il y avait un sentiment de fierté nationale et un désir de reconstruire le pays sur des bases nouvelles et indépendantes.
7. Mémoire et hommage :
De nombreux Algériens rendaient hommage aux martyrs de la guerre de libération. Des monuments et des mémoriaux étaient érigés pour honorer ceux qui avaient perdu la vie dans la lutte pour l'indépendance.
Ces festivités et célébrations reflétaient, non seulement, la joie de la liberté retrouvée, mais aussi l'aspiration à un avenir meilleur, construit sur les sacrifices et le courage de tout un peuple.
La guerre d'Algérie (1954-1962) reste une période marquante et controversée dans l'histoire contemporaine de la France et de l'Algérie. La victoire du Front de Libération Nationale (FLN) a conduit à l'indépendance de l'Algérie, mais les séquelles de ce conflit sont encore perceptibles aujourd'hui, en particulier dans le discours politique et médiatique français. Voici une analyse des raisons pour lesquelles cette guerre n'est pas pleinement acceptée en France et comment elle influence encore la classe politique française.
1- Mémoire et Histoire
Mémoire Traumatique : La guerre d'Algérie a laissé des cicatrices profondes dans la société française. Pour la France, ce conflit a été une guerre coloniale, marquée par des violences extrêmes, des tortures, et des crimes de guerre. Pour beaucoup de Français, notamment ceux ayant vécu cette période, la guerre représente une période de division et de honte nationale.
Refus de reconnaissance
La France a longtemps hésité à reconnaître officiellement la guerre d'Algérie comme une véritable guerre, préférant utiliser des termes tels que « événements d'Algérie » jusqu'à ce que le terme « guerre » soit officiellement adopté en 1999. Ce refus de reconnaissance a contribué à un sentiment de déni et de non-acceptation des réalités de ce conflit.
2. Utilisation politique de la Mémoire
Rente Mémorielle : La classe politique française utilise souvent la mémoire de la guerre d'Algérie comme un outil dans le débat politique. Cette « rente mémorielle » est utilisée pour mobiliser des électorats spécifiques, notamment les Pieds-noirs, les harkis, leurs descendants et des racistes, qui représentent des groupes de pression influents.
Instrumentalisation électorale
Lors des campagnes électorales, la mémoire de la guerre d'Algérie est souvent ravivée pour des gains politiques. Les candidats peuvent utiliser cette mémoire pour évoquer des thèmes de patriotisme, de souveraineté nationale, ou pour critiquer leurs adversaires. Par exemple, des politiciens peuvent jouer sur le ressentiment des Pieds-noirs, des harkis et des racistes pour obtenir des voix, tout en évitant de confronter les aspects les plus sombres du conflit.
3. Persistance du racisme et de l'islamophobie
Racisme hérité du colonialisme :
Le refus de pleinement accepter la défaite en Algérie est souvent lié à un racisme hérité du colonialisme. La déshumanisation des Algériens pendant la période coloniale continue d'affecter les perceptions contemporaines, alimentant des attitudes racistes et islamophobes en France. Cette dimension raciale du conflit et de ses séquelles est rarement abordée, de manière ouverte, dans le discours public.
Immigration et Stigmatisation
La présence de communautés d'origine algérienne en France est également liée à cette histoire coloniale. Les tensions autour de l'immigration, de l'identité nationale, et de l'Islam en France sont souvent imprégnées des souvenirs de la guerre d'Algérie. La stigmatisation des Français d'origine algérienne peut être vue comme une extension des attitudes colonialistes et une continuation des hostilités du passé.
4. Impact Culturel et Médiatique
Films et Littérature : La guerre d'Algérie est un sujet fréquent dans les films, la littérature, et les documentaires, mais ces représentations sont souvent controversées. Des œuvres comme « La Bataille d'Alger » ou « Hors-la-loi » suscitent des débats passionnés et révèlent les tensions persistantes autour de cette mémoire.
Débat Public
Les médias français jouent un rôle clé dans la manière dont la guerre d'Algérie est perçue et discutée. Des émissions de télévision, des articles de presse et des débats publics abordent régulièrement la question, souvent en lien avec les discussions sur l'identité nationale, la justice historique, et la réconciliation.
Il faut souligner un point crucial concernant la façon dont certains médias et historiens français abordent la mémoire de la colonisation française en Algérie. Voici une analyse approfondie de ces aspects :
1. Déni des Crimes Coloniaux
Narrative Malhonnête
Certains médias et historiens en France continuent, en effet, à minimiser ou à nier les crimes coloniaux commis en Algérie. Cette attitude reflète souvent une réticence à confronter le passé colonial et ses implications, ainsi qu'une volonté de maintenir une image favorable de la colonisation française.
Comparaisons Trompeuses
Il est fréquent que des comparaisons soient faites entre la période coloniale et les défis rencontrés par l'Algérie post-indépendance. Cependant, ces comparaisons omettent souvent de reconnaître le lourd héritage de la guerre d'Algérie sur la société et l'économie algériennes, influencé par la destruction massive, la répression, et les traumatismes infligés pendant la période coloniale.
2. Conséquences de la Guerre d'Algérie
Impact humanitaire
La guerre d'Algérie a eu des conséquences humanitaires dévastatrices pour la population algérienne. Les pratiques telles que la torture, les disparitions forcées, les exécutions sommaires, les centres de regroupement, les camps de concentration, les mines antipersonnel et les conditions inhumaines dans les prisons ont laissé des cicatrices profondes.
Essais nucléaires et autres atrocités
En plus des violences directes, la France a effectué des essais nucléaires dans le Sahara algérien, exposant les populations locales à des risques environnementaux et sanitaires graves. Ces actions ont eu un impact, à long terme, sur la santé et l'environnement dans la région.
3. Héritage post-indépendance
Défis structurels et institutionnels
À l'indépendance, l'Algérie a hérité d'un pays ravagé par la guerre et d'une infrastructure sous-développée. La transition vers l'indépendance a été complexe, exacerbée par la nécessité de reconstruire un État fonctionnel tout en faisant face aux défis économiques et sociaux.
Persistances postcoloniales
Les vestiges du colonialisme français, telles que la domination économique, les relations de pouvoir asymétriques, et les attitudes paternalistes, ont continué d'influencer les relations franco-algériennes et la perception de l'Algérie dans les médias français.
L'analyse des médias et des historiens français révèle une résistance persistante à reconnaître pleinement les crimes coloniaux commis en Algérie, ainsi que leurs conséquences à long terme. Cette attitude contribue à perpétuer un récit biaisé qui minimise les souffrances infligées pendant la période coloniale et qui peut influencer négativement la compréhension publique de l'histoire franco-algérienne. Une révision honnête et critique de cette histoire est essentielle pour une réconciliation authentique et pour construire des relations basées sur la vérité et la justice historique.
Il faut souligner des points essentiels sur la perception et la réception de l'Algérie indépendante par l'état profond français et les médias influencés par les perspectives néocoloniales. Voici une analyse approfondie de ces éléments :
1. Réussites de l'Algérie indépendante
Progrès sociaux et économiques
Depuis son indépendance en 1962, l'Algérie a réalisé plusieurs avancées significatives dans divers secteurs :
Éducation et santé : L'Algérie a investi massivement dans l'Education et les soins de santé, améliorant l'accès à l'Education primaire, secondaire et supérieure ainsi qu'aux services de santé pour sa population.
Infrastructures : Des efforts importants ont été faits pour développer les infrastructures, y compris les routes, les réseaux d'eau potable, et l'électrification des zones rurales.
Reboisement et environnement : Des programmes de reboisement ont été mis en place pour lutter contre la désertification et préserver les ressources naturelles.
Logement social : La construction de logements sociaux a permis d'améliorer les conditions de vie des citoyens, bien que des défis persistent.
Nationalisation des Ressources : L'Algérie a nationalisé ses ressources naturelles, notamment les hydrocarbures, visant à maximiser les bénéfices pour le développement national.
2. Réception par l'État profond français et les médias
Hostilité et réserve
Malgré ces réussites, l'Etat profond français et certains médias continuent souvent à minimiser ou à ignorer les progrès réalisés par l'Algérie indépendante. Cela s'explique par plusieurs facteurs:
Intérêts néocoloniaux : Certains secteurs de l'establishment français ont des intérêts économiques et géopolitiques en Algérie, ce qui peut influencer leur attitude critique envers les politiques nationales algériennes.
Mémoire coloniale : La mémoire de la guerre d'Algérie et de la période coloniale continue de colorer les perceptions françaises, souvent en limitant la reconnaissance des avancées post-indépendance.
3. Ahmed Ben Bella et le Changement politique
Choc pour les médias et les forces néocoloniales
L'élection d'Ahmed Ben Bella comme premier président de l'Algérie en 1963 a représenté un défi significatif pour les forces néocoloniales et pour certains médias français :
Symbole de souveraineté et d'indépendance : Ben Bella, en tant que figure emblématique de la lutte pour l'indépendance, incarnait la volonté de l'Algérie de se libérer du colonialisme et de prendre en mains son destin.
Réactions négatives : Son élection a suscité des réactions hostiles et de la méfiance parmi les cercles conservateurs en France, reflétant les craintes de perturbation des intérêts économiques et politiques établis.
Il faut mettre en lumière un aspect crucial de l'histoire post-indépendance de l'Algérie : la transformation de l'Armée de Libération Nationale (ALN) en Armée Nationale Populaire (ANP) et son rôle crucial dans la stabilité du pays. Voici une analyse approfondie de ces éléments :
1. Transformation de l'ALN en ANP
Contexte historique
L'Armée de Libération Nationale (ALN) était la force armée principale pendant la guerre d'indépendance contre la France. Après l'indépendance en 1962, elle a été réorganisée et est devenue l'Armée Nationale Populaire (ANP), chargée de la défense nationale et de la sécurité intérieure de l'Algérie.
Rôle dans la stabilité post-indépendance
L'ANP a joué un rôle crucial dans la consolidation de la souveraineté algérienne et dans la stabilisation du pays après la guerre d'indépendance. Elle a contribué à éviter une guerre civile potentielle, notamment en contrecarrant les tentatives de déstabilisation menées par l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS) et d'autres groupes partisans de l'Algérie française et en mettant en échec l'agression du Maroc en 1963.
2. Critiques contre l'ANP
Origines des critiques
Malgré son rôle stabilisateur, l'ANP a fait face à des critiques internes et externes pour plusieurs raisons :
Politique et gouvernance : Certains critiques en Algérie et à l'étranger ont remis en question son rôle dans la politique intérieure et son influence sur la gouvernance nationale.
3. Puissance régionale de l'ANP
Évolution militaire
Au fil des décennies, l'ANP est devenue l'une des armées les plus puissantes de la région, non seulement en termes de capacités militaires mais aussi en tant qu'acteur stratégique régional.
Sécurité et stabilité régionales : L'ANP a joué un rôle clé dans la sécurité et la stabilité de l'Algérie, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent dans la région du Sahel et au-delà.
Diplomatie militaire : Ses relations avec d'autres armées nationales et organisations régionales renforcent son influence et sa capacité à jouer un rôle de médiation et de stabilisation dans les conflits régionaux.
Les défis économiques et politiques actuels de l'Algérie, tels qu'exprimés par le Président Abdelmadjid Tebboune, sont d'une importance cruciale pour l'avenir du pays. Voici une analyse de ces défis et des objectifs à atteindre :
1. Diversification économique
Réduction de la dépendance aux Hydrocarbures
L'Economie algérienne est fortement dépendante des hydrocarbures, qui représentent une part importante des revenus de l'État et des exportations. Le Président Tebboune a mis en avant la nécessité de diversifier l'économie pour réduire cette dépendance :
Développement de secteurs non-pétroliers : L'accent est mis sur le développement de secteurs comme l'Agriculture, le Tourisme, les Energies renouvelables et l'Industrie manufacturière pour créer de nouvelles sources de revenus et d'emplois.
Innovation et technologie : Investir dans l'innovation, la recherche et le développement technologique est essentiel pour moderniser l'économie et encourager l'entrepreneuriat.
Reformes Structurelles
Pour réussir cette diversification, des réformes structurelles sont nécessaires :
Amélioration du climat des affaires : Faciliter la création et la croissance des entreprises en réduisant la bureaucratie, en augmentant la transparence et en renforçant la protection des investisseurs.
Infrastructures modernes : Développer des infrastructures modernes et efficaces pour soutenir le Commerce et l'Industrie, y compris les réseaux de Transport et de Communication.
2. Doctrine de Non-alignement
Non-Alignement revisité
L'Algérie a une longue tradition de non-alignement, héritée de sa lutte pour l'indépendance et de sa position géopolitique. Le Président Tebboune vise à renforcer cette doctrine en l'adaptant aux réalités contemporaines :
Indépendance diplomatique : Maintenir une politique étrangère indépendante, basée sur la souveraineté nationale et le refus de l'ingérence étrangère, tout en cherchant à jouer un rôle de médiateur dans les conflits régionaux et internationaux.
Coopération internationale : Promouvoir la coopération Sud-Sud et renforcer les relations avec les pays africains, asiatiques et latino-américains pour diversifier les partenariats économiques et politiques.
3. Émergence d'un Etat démocratique et social
Déclaration du Premier Novembre 1954
La Déclaration du Premier Novembre 1954, qui a marqué le début de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, prônait l'établissement d'un État démocratique et social. Pour réaliser cette vision, plusieurs étapes sont nécessaires :
Réformes politiques : Renforcer les institutions démocratiques, assurer la transparence électorale, et promouvoir la participation citoyenne. Cela inclut la lutte contre la corruption et l'amélioration de la gouvernance.
Justice sociale : Mettre en place des politiques visant à réduire les inégalités et à garantir l'accès aux services de base pour tous les citoyens, y compris l'Education, la Santé et le logement.
État de droit : Garantir le respect des Droits de l'homme, de la liberté d'expression et de la presse, et assurer une justice indépendante et équitable.
Conclusion
Les défis actuels de l'Algérie sous la direction du Président Tebboune sont vastes et complexes, mais ils sont essentiels pour l'avenir du pays. La diversification économique, le renforcement de la doctrine de non-alignement et l'émergence d'un État démocratique et social sont des objectifs ambitieux mais réalisables, ancrés dans les aspirations historiques et les besoins contemporains de l'Algérie. Le succès de ces initiatives dépendra de la volonté politique, de l'engagement citoyen, et de la capacité à mettre en œuvre des réformes profondes et durables.
La société algérienne, entre tradition et modernité
Le 5 juillet 1962 marque un tournant historique pour l'Algérie, symbolisant sa libération du joug colonial et l'avènement de son indépendance. Cette date clé offre une occasion propice pour analyser l'évolution de la société algérienne, en scrutant les périodes avant et après cette charnière de l'histoire du pays. La transition de l'Algérie d'une Nation sous domination à un État souverain a induit des transformations profondes, remodélant son visage culturel, politique, économique et social. Nous visons à explorer ces mutations, pour mieux cerner l'identité nationale algérienne, ses enjeux contemporains et ses aspirations futures. En se penchant sur l'évolution de la société algérienne avant et après 1962, sur la nature et l'ampleur des changements survenus. Par cette comparaison, l'objectif est de réfléchir sur l'existence potentielle de deux sociétés distinctes en Algérie, séparées par l'événement de l'indépendance, et de débattre de la question de l'identité nationale : s'agit-il d'une continuité historique ou d'un renouvellement profond ? Cette analyse permettra de dévoiler les complexes dynamiques qui façonnent aujourd'hui l'Algérie, en quête d'un équilibre entre héritage et innovation.
L'évolution de la société algérienne avant et après l'indépendance représente un ensemble complexe de changements culturels, politiques et sociaux qui ont façonné l'identité de la nation. La période précédant l'indépendance a été caractérisée par une domination coloniale qui a imposé d'importantes contraintes au développement social et économique de l'Algérie. Cette période a été marquée par une stratification rigide de la société, où la population algérienne autochtone était confrontée à une discrimination et à une marginalisation systémique. La lutte pour l'indépendance, alimentée par un désir d'autodétermination et de justice sociale, a conduit à un changement sismique dans la structure sociétale. Après avoir arrachée l'indépendance en 1962, l'Algérie s'est engagée sur la voie de la reconstruction et de la réforme, visant à forger un nouvel ordre social à partir des vestiges de la domination coloniale.
Cette période post-indépendance a été marquée par une fervente poussée vers la modernisation et la construction de l'Etat-Nation, avec des efforts axés sur l'éducation, l'industrialisation et l'établissement d'une économie socialiste. Les initiatives du gouvernement visaient à promouvoir l'égalité et à éradiquer les vestiges des disparités coloniales. Cependant, ces transformations ont également introduit de nouveaux défis, notamment l'instabilité politique et les difficultés économiques, qui ont influencé la trajectoire de la société algérienne. Ainsi, l'évolution de la société algérienne entre la période pré et post-indépendance, reflète un parcours de résilience et de transformation, souligné par la quête continue d'une identité nationale cohérente au milieu des héritages du colonialisme et des défis de la modernité.
La période post-indépendance a marqué le début d'un voyage vers l'établissement d'une identité nationale, la reconstruction des infrastructures du pays et la promotion du développement économique. Un aspect clé de cette transformation a été le passage d'une économie centralisée dominée par les entreprises publiques à une libéralisation et une diversification économiques progressives. Cette transition visait à réduire la dépendance au pétrole et au gaz, qui ont longtemps constitué l'épine dorsale de l'économie algérienne. En outre, des réformes politiques ont été mises en œuvre pour résoudre les problèmes de gouvernance et de démocratie. Bien que le processus ait été marqué par des défis, notamment des périodes de troubles civils et d'instabilité politique, les avancées vers un système multipartite et des amendements constitutionnels ont joué un rôle important dans l'élaboration du discours politique. Sur le plan social, l'Algérie a connu des changements dans le tissu social, avec des améliorations en matière d'éducation et de soins de santé conduisant à une meilleure qualité de vie pour ses citoyens. Cependant, le processus de transformation est en cours, avec la nécessité de réformes supplémentaires et le défi de lutter contre le chômage et les disparités sociales. Les profonds changements intervenus depuis 1962 reflètent la résilience de l'Algérie et sa quête continue de progrès et de développement.
La question de l'identité nationale en Algérie, est au cœur d'un débat complexe entre continuité historique et la quête de changement dans une société dynamique. La richesse culturelle de l'Algérie, façonnée par des siècles d'histoire, de colonisation et de luttes pour l'indépendance, constitue un cadre unique pour l'exploration de son identité nationale. D'une part, la continuité se manifeste à travers le maintien des traditions, des langues, et des pratiques culturelles qui ont résisté au temps et aux influences extérieures. D'autre part, l'émergence de nouvelles générations, armées de perspectives modernes et influencées par la mondialisation, pousse vers un changement et une reconfiguration de l'identité nationale algérienne. Cette tension entre continuité et changement est indicative de la lutte interne pour définir ce qui constitue véritablement l'algérianité dans le contexte contemporain. L'interaction entre les forces de la tradition et les aspirations au renouveau soulève des questions pertinentes sur la manière dont l'Algérie peut harmoniser son passé avec les aspirations futures, sans pour autant perdre son essence unique.
L'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962 a été un tournant décisif, marquant le début d'un processus de transformation et d'évolution qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. La société algérienne, riche de son passé révolutionnaire et de son expérience post-indépendance, est traversée par des tensions entre tradition et modernité, entre héritage révolutionnaire et aspirations contemporaines. Comprendre cette dualité et ces transitions sont essentielles pour appréhender l'identité algérienne dans toute sa complexité, ainsi que pour envisager les voies du futur avec perspicacité et espoir. Il est donc possible d'identifier des différences significatives entre la société algérienne pendant la révolution et celle de l'époque post-indépendance, notamment en termes de valeurs, de structures sociales, de rapports de pouvoir et de dynamiques politiques. Ces différences peuvent refléter l'évolution et les transformations profondes qu'a connues le pays au fil des décennies. Il est important de considérer la société algérienne comme un continuum, où ces deux périodes, notamment en ce qui concerne l'attachement à l'identité nationale, la lutte contre les injustices et les inégalités, ainsi que la défense des valeurs de liberté et de dignité. En fin de compte, la société algérienne est le produit d'une histoire complexe et mouvementée, marquée par des ruptures et des continuités.
I- La société algérienne d'avant l'indépendance :
- Colonisation française : L'Algérie était alors sous domination coloniale française, marquée par l'exploitation des ressources et des populations locales.
La colonisation française de l'Algérie a débuté en 1830 avec la conquête de ce territoire d'Afrique du Nord. Au fil des décennies, la présence française s'est renforcée, notamment à travers la mise en place d'une administration coloniale, l'implantation de colons européens et la confiscation de terres au détriment des populations autochtones.
L'Algérie est devenue une colonie de peuplement où les Français étaient favorisés par rapport aux populations locales. Les terres agricoles ont été exploitées pour le bénéfice des colons, tandis que les Algériens autochtones étaient souvent relégués à des emplois subalternes et mal rémunérés. Sur le plan social, la colonisation a instauré un système de ségrégation raciale, avec des quartiers réservés aux Européens et d'autres aux populations autochtones. Les Algériens étaient soumis à des discriminations, notamment en termes d'accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi.
La résistance à la colonisation s'est intensifiée au fil des ans, menée par des figures telles que l'Emir Abdelkader et les mouvements nationalistes. Cette lutte pour l'indépendance a culminé avec le déclenchement de la guerre d'indépendance en 1954, aboutissant à l'accession à l'indépendance de l'Algérie le 05 juillet 1962.
La période de colonisation française a profondément marqué l'histoire et la société algérienne, laissant des séquelles et des traumatismes dont les effets se font encore ressentir aujourd'hui. La commémoration de l'indépendance est ainsi l'occasion de se souvenir du passé, de rendre hommage à nos chouhadas et nos moudjahiddines pour la liberté et de réfléchir aux défis de la reconstruction nationale.
- Ségrégation et discrimination : Les populations autochtones étaient soumises à des discriminations et à une politique de ségrégation, tant sur le plan social que politique.
Pendant la période de colonisation française en Algérie, les populations autochtones étaient en effet soumises à de sévères discriminations et à une politique de ségrégation à la fois sur le plan social et politique.
1. Ségrégation sociale : Les populations autochtones étaient reléguées à des quartiers spécifiques, appelés les « indigènes », qui étaient souvent des zones surpeuplées et dépourvues d'infrastructures de base. Ces quartiers étaient souvent séparés des quartiers européens, réservés aux colons français, par des barrières physiques ou symboliques.
2. Discrimination économique : Les Algériens autochtones étaient souvent cantonnés à des emplois précaires et mal rémunérés, notamment dans le secteur agricole ou domestique. Les opportunités économiques et d'ascension sociale étaient limitées pour les populations autochtones par rapport aux colons européens, qui bénéficiaient d'un accès privilégié aux ressources et aux emplois mieux rémunérés.
3. Ségrégation politique : Les Algériens étaient exclus de la sphère politique et administrative par les autorités françaises. Ils avaient peu de possibilités de participer à la gouvernance et de faire valoir leurs droits politiques. Les structures politiques et administratives étaient dominées par les intérêts des colons européens, renforçant ainsi les inégalités et les injustices subies par les populations autochtones.
Cette politique de ségrégation et de discrimination a profondément marqué la société algérienne pendant la période coloniale, créant des injustices structurelles et nourrissant un fort sentiment de résistance parmi les populations autochtones. La lutte pour l'indépendance s'est notamment nourrie de cette opposition aux injustices coloniales et a été un moteur essentiel de l'aspiration à l'égalité et à la justice pour tous les Algériens.
- Combat pour l'indépendance : Une résistance s'organise, avec des figures emblématiques telles que l'Emir Abdelkader et les Moudjahiddines (ates) du FLN, pour lutter contre l'occupation coloniale et réclamer l'indépendance.
Pendant la période coloniale en Algérie, la lutte pour l'indépendance s'est organisée progressivement, mobilisant diverses figures emblématiques et mouvements de révolutionnaires.
1. L'Emir Abdelkader : L'Emir Abdelkader est l'une des figures emblématiques de la résistance algérienne à la colonisation française. Il a mené des campagnes de lutte armée contre l'occupant français dans les années 1830-1840, remportant plusieurs victoires militaires et unifiant des tribus autour de lui. Bien que finalement capturé par les Français en 1847, l'Emir Abdelkader est resté une figure de résistance et de lutte pour l'indépendance en Algérie.
2. Le FLN (Front de Libération Nationale) : Le FLN a été créé en novembre 1954 pour mener la lutte armée contre la domination coloniale française. Il a mené une guerre farouche et bravoure contre le colonialisme. Le FLN a également mené des actions de sensibilisation et de mobilisation politique parmi la population algérienne pour soutenir la lutte pour l'indépendance.
3. La guerre d'indépendance : Le déclenchement de la guerre d'indépendance en novembre 1954 marque le début d'une période de lutte armée intense entre le FLN et l'armée française. Cette guerre a été marquée par de nombreux actes de violence et de répression de la part de l'armée française coloniale, avec des conséquences humaines dramatiques pour la population civile.
4. La proclamation de l'indépendance : Après sept années de lutte acharnée, l'Algérie a finalement accédé à l'indépendance le 05 juillet 1962, mettant fin à plus d'un siècle de colonisation française. Cette date est célébrée chaque année comme la Fête de l'Indépendance en Algérie.
La lutte pour l'indépendance de l'Algérie a été un moment cruciale de l'histoire du pays, marqué par la résistance héroïque de nombreux militants et combattants pour la liberté. Cette période a forgé l'identité nationale algérienne et a laissé des cicatrices profondes qui continuent de résonner dans la mémoire collective du peuple algérien.
II- La société algérienne d'après et pendant l'indépendance :
- Construction d'une nation : Après l'indépendance obtenue en 1962, l'Algérie entre dans une phase de reconstruction nationale, visant à édifier un État Républicain Nouveau et à forger une identité algérienne indépendante.
Après l'indépendance obtenue en 1962, l'Algérie a entamé une phase cruciale de construction nationale visant à édifier un État Républicain Nouveau et à forger une identité algérienne indépendante.
1. Construction des institutions : L'Algérie post-indépendance a dû mettre en place de nouvelles institutions politiques, économiques et sociales pour gouverner le pays de manière autonome. Cela a impliqué la rédaction d'une nouvelle constitution, la mise en place de structures administratives et la formation de nouveaux leaders politiques pour diriger le pays.
2. Réforme agraire : Un des premiers défis auxquels l'Algérie indépendante a été confrontée était la question de la réforme agraire. Le gouvernement a entrepris des politiques visant à redistribuer les terres aux agriculteurs locaux, mettant fin au système colonial de grande propriété foncière et favorisant une économie agricole plus équitable et productive.
3. Construction de l'identité nationale : Pour forger une identité nationale indépendante, l'Algérie a promu sa langue, sa culture et son histoire comme des éléments essentiels de son identité. La construction de l'identité est processus important pour renforcer cette identité nationale et unifier la population autour de valeurs communes.
4. Défis socio-économiques : L'Algérie a également dû faire face à des défis socio-économiques importants, tels que la reconstruction des infrastructures détruites pendant la guerre d'indépendance, la lutte contre le chômage et la pauvreté, et la construction d'une économie viable et diversifiée.
5. Affirmation sur la scène internationale : En tant que nouvelle nation indépendante, l'Algérie a cherché à affirmer sa présence sur la scène internationale en défendant les droits des peuples colonisés et en promouvant le mouvement des Non-Alignés. L'Algérie a joué un rôle actif dans les luttes de libération nationale en Afrique et au Moyen-Orient.
La période de construction nationale post-indépendance a été une étape cruciale pour l'Algérie dans la consolidation de son identité nationale et le développement de ses institutions. Cette période a posé les fondations de l'Algérie moderne et a jeté les bases de son avenir en tant qu'État souverain et indépendant.
- Défis et enjeux : La période post-indépendance est marquée par de nombreux défis, tels que la construction d'institutions solides, la gestion des séquelles de la guerre d'indépendance, ainsi que le développement économique et social du pays.
La période post-indépendance de l'Algérie a été marquée par de nombreux défis majeurs, qui ont influencé le développement du pays.
Construction institutionnelle : Après l'indépendance, l'Algérie a dû mettre en place des institutions solides pour gouverner le pays de manière efficace et transparente. Cela a été un défi majeur, car il s'agissait de transformer un système hérité de la colonisation en un système adapté aux besoins et aux aspirations du peuple algérien.
1. Conséquences de la guerre d'indépendance : La guerre d'indépendance a laissé des séquelles profondes sur la société algérienne, en termes de traumatismes individuels et collectifs, de destructions matérielles et de divisions politiques. La période post-indépendance a nécessité des efforts de reconstruction et de réconciliation pour surmonter ces conséquences et construire une société plus unie et pacifiée.
2. Développement économique et social : L'Algérie a été confrontée à des défis importants en matière de développement économique et social, notamment la diversification de son économie, la création d'emplois, la réduction de la pauvreté et des inégalités, et l'amélioration des conditions de vie de la population. Ces défis ont nécessité des politiques publiques efficaces et des investissements dans des secteurs clés tels que l'éducation, la santé et l'infrastructure.
3. Gestion des ressources naturelles : L'Algérie étant riche en ressources naturelles, notamment en hydrocarbures, la gestion de ces ressources a été un enjeu majeur. Il était important pour le pays de mettre en place des politiques de gestion durable de ces ressources afin de garantir leur utilisation efficace et équitable pour le bénéfice de la population.
4. Diversification économique : Pour réduire sa dépendance aux revenus pétroliers et promouvoir un développement économique plus durable, l'Algérie a dû entreprendre des efforts de diversification de son économie en stimulant d'autres secteurs tels que l'agriculture, l'industrie, le tourisme et les services.
En somme, la période post-indépendance de l'Algérie a été marquée par des défis importants et des enjeux complexes, qui ont nécessité des efforts concertés et des stratégies adaptées pour assurer le développement et la stabilité du pays. Ces défis ont contribué à façonner l'Algérie contemporaine et à poser les bases de son avenir en tant que nation souveraine et prospère.
- Évolutions sociétales : Des mutations profondes s'opèrent dans la société algérienne, notamment en termes de droits des femmes, d'accès à l'éducation pour tous, de modernisation des structures économiques, et de développement des infrastructures.
Les évolutions sociétales en Algérie depuis son indépendance ont été significatives et ont contribué à façonner la société algérienne contemporaine.
1. Droits des femmes : Depuis l'indépendance, des progrès ont été réalisés en matière de droits des femmes en Algérie. Des lois ont été adoptées pour garantir l'égalité des sexes et lutter contre les discriminations. Les femmes ont gagné en visibilité dans la sphère publique, occupant des postes politiques, économiques et sociaux importants. Cependant, des défis persistent en matière de violence contre les femmes, à l'emploi, ainsi que de participation politique.
2. Accès à l'éducation pour tous : L'Algérie a réalisé des avancées significatives dans le domaine de l'éducation en garantissant l'accès à l'éducation pour tous les citoyens. L'alphabétisation a progressé et le système éducatif s'est développé pour répondre aux besoins croissants de la population. Cependant, des défis persistent en matière de qualité de l'éducation, d'adéquation avec les besoins du marché du travail et d'égalité des chances pour tous les enfants.
3. Modernisation des structures économiques : L'Algérie a entrepris des réformes économiques pour moderniser ses structures économiques et promouvoir le développement durable. Des politiques ont été mises en place pour encourager l'investissement, diversifier l'économie et stimuler la croissance. Cependant, des défis persistent en matière de corruption, de chômage et de dépendance excessive aux revenus pétroliers.
4. Développement des infrastructures : L'Algérie a investi massivement dans le développement des infrastructures pour répondre aux besoins croissants de sa population. Des projets de construction d'autoroutes, de chemins de fer, de ports, d'aéroports, d'écoles, d'universités , des écoles supérieurs et des centres de recherches, d'hôpitaux et de logements ont été mis en œuvre pour améliorer la qualité de vie des Algériens. Cependant, des défis persistent en matière d'entretien et de modernisation des infrastructures existantes.
En somme, les mutations profondes qui s'opèrent dans la société algérienne depuis son indépendance reflètent une volonté de modernisation, de développement et de progrès. Ces évolutions ont contribué à transformer la société algérienne et à poser les bases d'une nation forte et inclusive, prête à relever les défis du XXIe siècle.
Au 3ème millénaire, la société algérienne est confrontée à de nombreux défis diversifiés qui requièrent des réponses stratégiques et durables. Voici quelques-uns de ces défis et des pistes pour y répondre, s'inspirant de la résilience et de la détermination dont ont fait preuve nos grands-parents pendant la guerre d'Algérie :
1. Défi de la gouvernance et de la démocratie :
- Renforcer les institutions démocratiques, la transparence et la participation citoyenne pour garantir une gouvernance efficace et inclusive.
- S'appuyer sur les leçons du passé en matière de lutte pour les libertés et les droits pour promouvoir une société juste et équitable.
2. Défi économique et social :
- Diversifier l'économie pour réduire la dépendance aux ressources naturelles et créer des opportunités d'emploi pour la jeunesse.
- Investir dans l'éducation, la formation professionnelle et la santé pour garantir le bien-être de la population et favoriser un développement durable.
3. Défi de la diversité culturelle et de l'identité nationale :
- Valoriser la richesse et la diversité des cultures algériennes, en promouvant le dialogue interculturel et la cohabitation pacifique.
- Préserver l'héritage culturel et historique du pays en tant que source d'unité et de fierté nationale.
4. Défi environnemental et climatique :
- Adopter des politiques environnementales ambitieuses pour lutter contre le changement climatique, la désertification et la dégradation des ressources naturelles.
- Sensibiliser la population à l'importance de la protection de l'environnement et encourager des pratiques durables dans tous les secteurs de la société.
- En Algérie, le développement des énergies renouvelables doit occuper une place de plus en plus importante dans la politique énergétique du pays. Grâce à son potentiel solaire important, et aux coups de moins de moins chers. l'Algérie s'est engagée à augmenter sa capacité de production d'énergie verte, notamment à travers des projets solaires et éoliens. Ce secteur est crucial pour diversifier les sources d'énergie du pays, réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et contribuer à la lutte contre le changement climatique.
- En ce qui concerne les terres rares, l'Algérie possède également des réserves significatives de ces minéraux stratégiques qui sont essentiels pour de nombreuses technologies modernes, notamment les téléphones portables, les véhicules électriques et les énergies renouvelables. L'exploitation et la valorisation des terres rares peuvent donc représenter une opportunité économique importante pour le pays, en plus de contribuer à la transition vers une économie plus verte et durable.
Il est crucial que l'Algérie développe une politique équilibrée et responsable en matière d'exploitation des terres rares, en veillant à préserver l'environnement, à garantir des conditions de travail justes pour les travailleurs et à maximiser les retombées économiques pour la population. Il convient également de promouvoir la recherche et l'innovation dans ce domaine, afin de tirer pleinement parti du potentiel des terres rares pour le développement technologique et économique du pays. En exploitant ces ressources de manière durable et responsable, l'Algérie peut renforcer sa position sur la scène internationale, tout en contribuant à la préservation de l'environnement et au bien-être de sa population.
En répondant à ces défis avec courage, détermination et solidarité, à l'image de nos parents et grands-parents pendant la guerre d'Algérie, la société algérienne peut bâtir un avenir meilleur et plus prospère pour les générations futures. En s'appuyant sur les valeurs de justice, d'unité et de résilience qui ont marqué l'histoire du pays, l'Algérie peut relever les défis du 3ème millénaire et continuer à progresser sur la voie de la liberté, du développement et de la dignité.
Conclusion :
Évolution et continuités en Algérie : Réflexions sur le passé et les défis d'avenir
À travers ce parallèle entre la société algérienne d'avant et d'après l'indépendance, nous pouvons constater à la fois les évolutions et les continuités qui ont marqué le pays. La commémoration du 05 juillet 1962 est l'occasion de se souvenir du combat pour la liberté et de réfléchir aux défis et aux perspectives d'avenir de l'Algérie en tant que nation souveraine et indépendante. Nous devons rester dans cette dynamique pour frapper la conscience collective de la société.
1. Évolutions politiques :
- Avant l'indépendance : Lutte contre le colonialisme français et aspirations à l'indépendance nationale.
- Après l'indépendance : Émergence d'un régime politique basé sur le nationalisme, avec des enjeux de démocratie, de gouvernance et de pluralisme politique.
2. Évolutions sociétales :
- Avant l'indépendance : Mouvements de résistance, revendications identitaires et luttes pour la justice sociale.
- Après l'indépendance : Évolutions en matière de droits des femmes, d'éducation, de lutte contre la pauvreté et de promotion de la diversité culturelle.
3. Continuités économiques :
- Avant l'indépendance : Dépendance aux structures économiques coloniales basées sur l'exploitation des ressources naturelles.
- Après l'indépendance : Défis de diversification économique, de lutte contre la corruption et de promotion d'une économie plus inclusive et durable.
4. Continuités socioculturelles :
- Avant l'indépendance : Richesse et diversité des cultures et identités algériennes, marquées par l'héritage berbère, arabe, africain et méditerranéen.
- Après l'indépendance : Valorisation de la diversité culturelle, promotion des langues et traditions locales, et enjeux de dialogue interculturel dans une société en mutation.
En commémorant le 5 juillet 1962, l'Algérie se remémore son passé, ses luttes et ses espoirs, tout en envisageant l'avenir avec lucidité et détermination. Ces exemples concrets mettent en lumière les défis et les perspectives d'avenir de l'Algérie en tant que nation souveraine et indépendante, en soulignant à la fois les progrès accomplis et les enjeux à relever pour un développement durable et équitable. L'importance du 5 juillet 1962 dans la société algérienne ne peut être surestimée. Il devient évident que le 5 juillet 1962 n'a pas été simplement un jalon historique mais un événement charnière qui a déclenché un processus complexe de transformation sociétale, dont les effets continuent de résonner dans la société algérienne contemporaine.
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