S’il est un moment bien oublié de l’histoire de la guerre de Libération nationale, c’est assurément l’action menée par la cellule FLN d’Es-Sénia (Oran) contre un avion d’Air France qui effectuait la liaison entre Oran et Paris.
J’exprime ici toute ma reconnaissance à Mohamed Fréha qui, il y a quelques années déjà, avait attiré mon attention sur cet événement, alors hors champ historique, personne n’en avait fait mention. En effet, ni le récit national, ni les historiens, ni les journalistes n’ont évoqué «l’explosion en plein vol d’un avion commercial d’Air France !». Mohamed FREHA est bien le seul. Dans son ouvrage J’ai fait un choix, (Editions Dar el Gharb 2019, tome 2) il lui consacre sept pages. Ses principales sources étaient la mémoire des acteurs encore en vie, celle des parents des chouhada et la presse d’Oran de l’époque, (L’Echo d’Oran en particulier). Les archives du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile), Fonds : Enquête sur les accidents et incidents aériens de 1931 à 1967 et plus précisément le dossier Accidents matériels de 1957 intitulé à proximité de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Armagnac (F-BAVH) 19 décembre 1957, conservées aux Archives nationales de France, ne sont pas encore consultables. Qu’en est-il des archives de la Gendarmerie française ? Qu’en est-il de celles de la Justice civile et militaire là-bas dont celles des Tribunaux permanents des forces armées (TFPA). Et ici ? Et chez nous ? Il reste à retrouver et travailler les minutes du procès.
C’est ainsi que le jeudi 19 décembre 1957, à 14 heures, affrété par Air France, un quadrimoteur « Armagnac SE » numéro 2010, immatriculé F-BAVH appartenant à la Société auxiliaire de gérance et transports aériens (SAGETA), avait quitté l’aéroport d’Oran-Es-Sénia pour Paris qu’il devait atteindre vers 20 heures. A 18 heures 15, il fut brusquement détourné vers Lyon alors qu’il survolait Clermont-Ferrand. Une déflagration venait de se produire à l’arrière de l’avion au niveau du compartiment toilettes. Selon le témoignage d’un passager, la vue des stewards et hôtesses de l’air, qui couraient dans l’allée centrale vers la queue de l’appareil avec des extincteurs à la main, inspira un moment d’inquiétude. Le vol se poursuivit normalement malgré une coupure d’électricité et la baisse soudaine de la température dans la cabine.
Un petit travail de recherches nous apprend que l’aéronef, l’Armagnac SE, avait une excellente réputation de robustesse. Il était le plus grand avion de transport français jamais construit à ce jour et avait la réputation d’avoir «servi à de très nombreux vols entre Paris et Saïgon (actuellement Ho-Chi-Minh-Ville) lors de la guerre d’Indochine, principalement dans le rapatriement des blessés et des prisonniers». A-t-il été repéré et choisi pour cela ?
Il n’en demeure pas moins que le commandant de bord décida alors de se poser à l’aéroport de Lyon-Bron, rapporte le journaliste du Monde (édition datée du 21 décembre 1957). Toujours selon le commandant de bord : «La robustesse légendaire de l’Armagnac nous a sauvés, car d’autres appareils dont la queue est plus fine auraient certainement souffert davantage ». Une photographie montre bien cette brèche de deux mètres carrés.
Débarqués, les passagers comprennent qu’ils ne sont pas à Orly et l’un d’entre eux remarque une « grande bâche qui recouvre le flanc droit du fuselage ». Ils apprennent qu’ils sont à Lyon et qu’il y avait eu une explosion dans l’arrière de l’avion. Ils sont tous interrogés par les enquêteurs de la police de l’Air. L’hypothèse d’un accident technique est écartée et celle d’une action (un attentat, disent-ils) du FLN s’impose, ce qui provoque l’intervention des agents du SDECE. Et pour cause, c’est bien une bombe qui avait explosé.
Mais il y avait aussi le fait que cet avion transportait 96 passagers et membres d’équipage parmi lesquels 67 étaient des militaires de tous grades, venus en France pour les fêtes de Noël. L’enquête reprend à l’aéroport d’Es-Sénia qui se trouvait, à cette époque encore, au sein d’une base de l’armée de l’Air. Elle est confiée dans un premier temps à la gendarmerie d’Es-Sénia et s’oriente vers le personnel civil algérien, femmes de ménage comprises. Mais les soupçons se portent vers les bagagistes qui étaient dans leur grande majorité des Algériens. Elle aboutit à la découverte d’une cellule FLN à Es-Sénia à laquelle appartenaient, entre autres, des bagagistes.
Dans son récit construit sur la base des témoignages, Mohamed Fréha nous donne des noms et un narratif assez détaillé de l’action de ces militants. Le chef de l’Organisation urbaine FLN d’Oran avait transmis à un membre de la cellule dormante d’Es-Sénia, un ordre du chef de Région. Ils devront exécuter «une action armée spectaculaire.» Lors d’une réunion, le 15 décembre, la décision fut prise de «détruire un avion de ligne en plein vol». Mais il fallait «trouver une personne insoupçonnable de préférence avec un faciès européen». Ce fut un Européen, Frédéric Ségura, militant du Parti communiste, bagagiste à l’aéroport. Mohamed Fréha nous donne six noms des membres de la cellule auxquels il ajoute un septième, Frédéric Ségura. Madame Kheira Saad Hachemi, fille d’Amar Saad Hachemi el Mhadji, condamné à mort et exécuté pour cette affaire, nous donne treize noms dont celui de F. Ségura et présente un autre comme étant le chef du réseau. Ce dernier n’est pas cité par Mohamed Fréha.
Lorsque les militants du réseau avaient été arrêtés l’un après l’autre suite à des dénonciations obtenues après de lourdes tortures, Frédéric Ségura, qui avait placé la bombe, est torturé et achevé dans les locaux de la gendarmerie. Selon un policier algérien présent lors de l’interrogatoire, Ségura n’avait donné aucun nom. «Je suis responsable de mes actes !» avait-il déclaré à ses tortionnaires du SDECE. Son corps n’a jamais été retrouvé. Après l’indépendance, le statut de martyr lui fut certes reconnu, mais son sacrifice n’est inscrit nulle part dans l’espace public d’Es-Sénia. Rien non plus sur cette action. La mémoire est impitoyable quand elle est courte et qu’elle laisse la place à l’oubli. Quant au chef de la cellule, Lakhdar Ould Abdelkader, il aurait trouvé la mort au maquis.
Lors du procès, fin mai 1958, Amar Saad Hachemi el Mhadji, gardien de nuit à l’aéroport, fut condamné à mort et guillotiné le 26 juin 1958. Il avait introduit la bombe, crime impardonnable. Dehiba Ghanem, l’artificier, qui avait fabriqué la bombe artisanale, fut condamné à la prison à perpétuité. Les quatre autres impliqués, Kermane Ali, Bahi Kouider, Zerga Hadj et Salah Mokneche, furent condamnés à de lourdes peines de prison. Quant aux quatre autres, la justice a condamné trois à des peines légères et en a acquitté un. Non seulement ils étaient dans l’ignorance de ce qui leur était demandé (transporter la bombe ou la cacher dans leur local) mais de plus ils n’étaient pas membres de la cellule FLN. Des questions restent en suspens faute d’avoir accès aux archives : l’avion a-t-il été choisi à dessein, à savoir le fait qu’il transportait des militaires ? L’objectif était-il vraiment de donner la mort aux passagers ? Sur cette question, Mohamed Fréha rapporte que, réprimandé par sa hiérarchie, l’artificier répondit : « Non seulement que le dosage n’était pas conforme à la formule, mais également la poudre utilisée était corrompue par l’humidité».
Pourtant, Le correspondant du Monde à Lyon avait alors écrit : «Des dernières portes de la cabine jusqu’à la cloison étanche, le parquet était éventré. Il s’en fallait d’une dizaine de centimètres que les gouvernes n’eussent été touchées, ce qui eut entraîné la perte du quadrimoteur». Enfin et curieusement, le passager avait conclu son témoignage en établissant un lien avec un autre événement survenu une année plus tôt: «Réagissant à la piraterie de la «France coloniale» le 22 octobre 1956, lorsqu’un avion civil qui conduisait Ahmed Ben Bella du Maroc à la Tunisie, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf est détourné par les forces armées françaises, le FLN voulait une réciprocité spectaculaire».
Spectaculaire ? C’est bien ce qu’avait demandé le chef FLN de la Région. L’action le fut et à un point tel qu’aujourd’hui rares sont ceux qui croient qu’elle a vraiment eu lieu. Il est triste de constater que cette opération qui a causé la mort de deux militants : Frédéric Ségura et Amar Saad Hachemi, n’est inscrite ni dans notre récit national ni dans la mémoire locale. Il nous faut visiter le musée créé par Mohamed Fréha au boulevard Emir Abdelkader à Oran pour y trouver des traces. Ces martyrs et leurs frères du réseau d’Es-Sénia méritent la reconnaissance de la Nation. Peut-être alors que leurs frères d’Es-Sénia et d’Oran leur rendront hommage à leur tour. Inch’a Allah !
par Fouad Soufi
Sous-directeur à la DG des Archives Nationales à la retraite - Ancien chercheur associé au CRASC Oran
Israël devrait tirer une leçon et prendre exemple de l’indépendance de l’Algérie, d’après un professeur de l’Université de Columbia située à New York aux États-Unis d’Amérique. Dzair Daily vous livre davantage de détails à cet égard, dans son édition du mercredi 17 août 2022.
Le colonisateur français, rappelons-le, a causé une destruction majeure et à très grande échelle d’un pays entier, « l’Algérie ». Le colon a en effet semé le chaos pendant plusieurs décennies. Toutefois, à proprement dit, tel un phœnix, l’Algérie a pu renaître de ses cendres, et sortir du fond du gouffre, son histoire doit servir d’exemple, particulièrement à Israël, selon un professeur américain.
Durant près d’un siècle et demi, la France a tenté par tous les moyens d’inculquer sa culture en un peuple, dit « Indigène ». Son ultime but était de dérouter le peuple autochtone en portant atteinte à ses mœurs et à ses coutumes. Les hostilités qu’ont vécues les Algériens par le régime colonial français sont incontestables. Il est question de ce que rapporte le site Web Middle East Eye.
Dans le même contexte, cette guerre génocidaire française a duré de 1954 à 1962. Il aurait fallu à plus d’un million et demi de martyrs de se sacrifier durant ces 7 ans. Voilà ce qu’a coûté cette guerre de libération. Il sied de dire que sans ce combat, on n’aurait jamais songé à respirer une Algérie libre et indépendante. Cela, après plus d’un siècle et demi.
Joseph Massad : la guerre d’Algérie est une clé pour tout peuple opprimé
Par ailleurs, le professeur Joseph Massad, de l’université de Columbia, à New York, évoque la cause israëlo-palestinienne. Étant donné que l’histoire politique et intellectuelle arabo-moderne est son domaine, Joseph estime que la Palestine pourrait suivre la voie de ses confrères algériens. Il s’agit là de ce que rapporte la même source.
Le professeur américain fait également nuance à une probable guerre de libération en Palestine. Puisque l’Algérie a élevé sa voix dans la sphère internationale après plus d’un siècle et demi. Rien n’empêche la Palestine de continuer à se battre contre le peule israélien, pour sa liberté.
Joseph conclut ses propos en incitant Israël à méditer l’impressionnante histoire de la guerre d’Algérie. Il ajoute à cet effet : « Les dirigeants israéliens devraient tirer les leçons de la victoire du peuple algérien contre l’oppression coloniale ».
Kritli, dit Si Ben Youcef, enfant de la ville de Guerouaou (nord de Blida), a joué un rôle actif dans les préparatifs du déclenchement de la Révolution à travers la mise en place d'une unité de fabrication de bombes, d'explosifs et de poudre noire (baroud), ont affirmé dans leurs témoignages ses anciens compagnons de lutte.
Si Ben Youcef, qui n'avait ménagé aucun effort au cours des préparatifs de la Révolution, a contribué à la mise sur pied d'un centre de fabrication de poudre à canon, de bombes et d'explosifs, convaincu qu'il fallait répondre au colonisateur français dans la seule langue qu'il comprend, celle des armes, selon les témoignages de 18 moudjahidine relevant de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), rapportés dans un document conjointement établi et dont une copie a été obtenue par l'APS.
Le rôle de Mokhtar Kritli ne s'est pas limité aux préparatifs de la Révolution, puisque dès le déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954, il avait exécuté, dans la région de la Mitidja qui était sous son contrôle direct, plusieurs opérations armées contre les forces coloniales.
Les moudjahidine Ahmed Bouchaib, M'hamed Fettal, Mustapha Aid, Boualem Kanoun, Abdelkader Rabah, Slimane Tayeb, Boualem Boukaraa, Boualem Bouregaa, Abdelkader Khali, Ahmed Belhouan, Kadour Maskri, Mahfoud Aoucha et Mahmoud Aissa El-Bey, ainsi que Mohamed El-Amraoui,
Mohamed Hmidouch, Omar Abderrahmane, Mohamed Messari et Tayeb Barzali, attestent de ce rôle dans le document-témoignage élaboré conjointement.
De son côté, le militant Omar Azzi a confirmé dans son témoignage au moudjahid Mahfoud Slimane, rapporté dans la série de livres "Héros de Blida, d'après les témoignages des compagnons de lutte et des familles des martyrs", que Si Ben Youcef avait organisé les premières opérations au déclenchement de la Révolution dans la nuit du 1er novembre 1954 et avait fait partie du groupe ayant attaqué le centre téléphonique de Boufarik.
Avant le déclenchement de la Révolution, Si Ben Youssef était le responsable de l'organisation pour la région de la Mitidja où il avait mis en place les premières compagnies et groupes de Fidaï de Blida et sa banlieue. Il s'est consacré au recrutement et à la formation des moudjahidine dont certains sont devenus de grands chefs de guerre et se sont investis corps et âme dans la guerre de libération nationale.
Parmi les chefs qui étaient sous ses ordres, figurent Souidani Boudjemâa, Si Zoubir, Boualem Nemdil, Hocine Doudou et Ali Barzali, Ali Ben Karban, Boualem Kanoun, Mohamed Mellah et Mustapha Si Djeha.
Une lutte acharnée pour déjouer les plans coloniaux
Avant la Révolution, Si Ben Youcef était responsable de la Kasma de Soumâa à la même période où le maire de ce village, le colonel Astier, conseiller du gouverneur général d'Alger, tentait de faire de l'Algérien un être sans volonté destiné à servir le colonialisme. Une démarche d'asservissement contre laquelle s'était insurgé Si Ben Youcef en déjouant tous les plans du colonel Astier visant à pousser l'Algérien à se soumettre au colonialisme.
Mokhtar Kritli qui s'était dressé contre les méthodes coloniales d'asservissement du peuple algérien, organisait des meetings dans les douars, les forêts et les maisons, dévoilant les visées du colonialisme et du maire et appelant les intellectuels et les militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) de Blida et d'Alger à animer des conférences et à organiser des débats avec des militants afin de relever leur niveau politique et idéologique.
Ces militants, grâce au plan de Si Ben Youcef, avaient réussi à déjouer les plans du colonisateur, réduisant les partisans de la politique coloniale à un petit groupe ne dépassant pas les dix individus rassemblés autour du colonel Astier.
Parallèlement, les jeunes de Soumâa, Bouinan et Boufarik avaient rallié le parti (MTLD),faisant de la Kasma de cette région un exemple à suivre au niveau national et ce, malgré la politique d'oppression pratiquée par le colonialisme qui n'a jamais accepté qu'une organisation aussi forte soit créée au cœur de la Mitidja.
Le moudjahid Mohamed Meftah, compagnon d'armes de Mokhtar Kritli, a indiqué, lors d'une émission radiophonique, que Si Ben Youcef portait la cause algérienne dans son cœur. Il avait organisé plusieurs meetings auxquels participaient des militants qui n'étaient pas rattachés à sa Kasma, ainsi que des responsables au niveau national, dont la réunion de Sidi El Mehdi en 1950, celle de Guerouaou en 1951 et Oued El Khemis en 1952 dans le but d'insuffler l'esprit patriotique dans le cœur des combattants en préparation de la Révolution.
Selon le document co-rédigé par les 18 moudjahidine, Si Ben Youssef a été le premier moudjahid que les forces coloniales ont à tout prix cherché à arrêter dès le déclenchement de la guerre (1er novembre 1954), mais en vain, grâce à sa vigilance constante.
Il avait également contribué à étendre l'Organisation en dehors de la Mitidja, grâce à ses relations solides et avec toutes les parties du Centre. Il avait contacté le Chahid Tayeb Djoughlali dans le zone de Beni Yakoub (Médéa) qui s'était chargé d'étendre l'organisation à tous les quartiers de la ville, puis les militants de Miliana et d'El Khemiss (Ain Defla), alors que le Chahid Alili (Si
el Baghdadi) avait été chargé de prendre attache avec les militants de la région de Chlef, l'Ouarsenis et du Dahra.
Le 18 août 1956, alors qu'il se rendait de la Mitidja à Sebaghania (aux environs de Hammam Malouane) pour prendre part au Congrès de la Soummam, Si Ben Youcef est tombé en martyr surpris par une opération militaire.
Mort au champ d'honneur, la région de Blida avait perdu l'un de ses dirigeants les plus méritants qui s'était investi au péril de sa vie à la Révolution et contribué à son élargissement vers d'autres régions.
Et pour que nul n'oublie le patriotisme et le sacrifice suprême de ce Chahid pour la cause nationale, son nom a été donné à l'une des plus grandes rues de la ville des roses et à de nombreux établissements scolaires ainsi qu'à des quartiers. Un mémorial a également été érigé à sa mémoire dans sa ville natale, Guerouaou.(APS)
La célébration de la Journée nationale de la poésie s’étalera sur trois jours. Ce programme organisé par l’Union algérienne des arts et de la culture (UAAC) débute aujourd’hui et se poursuivra jusqu’à jeudi, annoncent les organisateurs.
La célébration de cette journée, coïncidant avec le 45e anniversaire de la disparition du poète de la Révolution algérienne Moufdi Zakaria, sera une occasion pour rendre hommage à ce grand poète et porte-voix de la Révolution algérienne, en reconnaissance du rôle de ce militant et grand moudjahid qui a fait entendre la voix de la Révolution de par le monde et dont les poèmes déclament les valeurs du combat, de la résistance et de la lutte contre le colonialisme français et mettent en valeur la personnalité et l’identité nationales. Organisée en collaboration avec la Fondation «Moufdi-Zakaria» et dans le cadre du programme des festivités commémorant le 60e anniversaire de l’indépendance, la Journée nationale de la poésie propose un riche programme. Des lectures poétiques et des interventions sont au programme de cet évènement, ainsi que la distinction de la Fondation «Moufdi-Zakaria» pour son rôle dans la collecte de la production poétique du poète comportant ses études, conférences et articles de presse, et pour faire connaître aussi son génie poétique et son combat contre le colonialisme français auprès des jeunes générations, selon les organisateurs. D’autres distinctions sont prévues également en l’honneur des poètes Adem Fathi, Habiba Mohamadi, Mounira Saada Khelkhal, le traducteur et chercheur Mohamed Arezki Ferad et le poète mauritanien Cheikh Abou Chadja. Le volet littéraire de la manifestation porte sur l’organisation d’une conférence sur le thème «La révolution algérienne, source d’inspiration des poètes du monde entier», et ce, au niveau du village des artistes à Zeralda. La conférence verra une série d’interventions sur «Les stations phares de la vie de Moufdi Zakaria», «Fondation Moufdi-Zakaria, réalisations et défis», «La révolution algérienne dans la poésie irakienne», «La révolution algérienne dans la poésie saoudienne», «La révolution algérienne dans la poésie arabe» et «Les dimensions politiques et artistiques du chant révolutionnaire». Lors de la clôture de cette manifestation, il sera procédé à l’annonce des lauréats d’un concours de poésie. Moufdi Zakaria, de son vrai nom Zakaria Cheikh, né le 12 juin 1908 à Beni Yezguen (Ghardaïa), a poursuivi ses études à Annaba avant de se rendre en Tunisie pour rejoindre l’école el-Khaldounia et l’université «Zeytouna» avant de regagner l’Algérie en 1926. Il consacra la majorité de son œuvre au mouvement national, notamment dans ses recueils poétiques «La flamme sacrée», «Sous l’ombre des oliviers», «A l’inspiration de l’Atlas», outre son Iliade sur l’Algérie composée de 1 001 vers et l’hymne national «Qassaman». Moufdi Zakaria est décédé le 17 août 1977.
Le tabou des "disparus" de la guerre d'Algérie "n'a cessé de hanter les mémoires blessées de la guerre d'Algérie" estime l'historien Benjamin Stora. Dans son rapport remis en janvier 2021 à Emmanuel Macron, il relève l'urgence de travailler sur la mémoire de ces milliers de "disparus". Comme le mathématicien Maurice Audin, ils ont été arrêtés à leur domicile par les forces de l'ordre françaises durant la guerre d'indépendance algérienne. Depuis, leurs familles ont perdu leur trace. Plus de 60 ans après, elles ne cessent de rechercher les corps de leurs proches dans l'espoir de faire enfin leur deuil".
Josette et Maurice Audin : En hommage aux disparus de la guerre d’Algérie
Le mois de février aura marqué l’histoire de la famille Audin, Maurice et Josette son épouse. Maurice Audin, né le 14 février 1932 à Béja (Tunisie), est un mathématicien français. Assistant à l’université d’Alger, il est membre du Parti communiste algérien et militant de l’indépendance algérienne. Il est déclaré mort le 21 juin 1957 à Alger.
Le jeune homme était assistant en mathématiques à la faculté d’Alger, adhérant du Parti communiste algérien (PCA) et militant anticolonialiste. Il a 25 ans quand les militaires viennent l’arrêter, le mardi 11 juin 1957, à 23 heures, dans son appartement de la rue Flaubert, au cœur du quartier du Champ-de-Manœuvre, à Alger. En 1957, Josette Audin et son mari vivent à Alger et sont âgés respectivement de 26 et 25 ans. Le couple a trois enfants, une petite fille de 3 ans et demi et deux petits garçons de vingt mois, et un mois. Tous deux sont membres du Parti communiste algérien qui, à cette époque, est engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. «Depuis le début de l’année 1957 les parachutistes font régner la terreur, ils se promènent dans les villes, arrêtent les passants, ceux naturellement qui sont suspects, c’est-à-dire les Algériens, pas les Européens, et tout le monde sait que le jour ils paradent auprès des filles et que la nuit ils font leur sale boulot», (témoignage de Josette Audin dans une émission «Le monde en soi», le 3 novembre 2001.)
C’est dans ce contexte que tous deux mènent des activités clandestines au sein du parti. En parallèle, le mathématicien est assistant à la faculté des sciences d’Alger. Sa thèse est presque aboutie lorsqu’il est arrêté dans la nuit du 11 juin 1957. (Elle sera finalement soutenue «in absentia» à la Sorbonne, six mois après sa disparition, par son directeur de thèse René de Possel.)
Josette son épouse s’inquiète auprès des soldats venus l’arrêter, et leur demande quand son époux va revenir. L’un des militaires lui répond : «S’il est raisonnable, il sera de retour ici dans une heure.». Maurice Audin est conduit dans un immeuble en construction d’El-Biar, sur les hauteurs de la ville, transformé en centre de détention par l’armée française. Torturé à mort, exécuté, il n’en est jamais revenu. Le 1er juillet 1957, vingt jours après l’arrestation, un lieutenant-colonel tente de faire croire à Josette Audin que son mari s’est évadé lors d’un transfert. Alors, elle dépose plainte contre X pour homicide volontaire.
Les parachutistes et le scénario fiction
Josette Audin n’a même pas pu voir la dépouille de son mari : «Peut-être parce qu’il était européen, universitaire, les militaires ont essayé d’inventer une histoire. Les parachutistes de Bigeard ont imaginé un scénario de Maurice Audin s’enfuyant, s’étant échappé d’entre leurs mains. Evidemment, c’était complètement improbable, impossible. Non seulement ils ont torturé jusqu’à la mort, mais en plus, le fait de faire disparaître les gens participait à la terreur qu’ils faisaient régner sur la ville».
L’épouse du mathématicien témoigne être restée quatre jours en compagnie de parachutistes et de policiers (qui restaient à son domicile), n’ayant autre chose à faire que se ronger les sangs : «A cette époque on savait que les gens qui étaient arrêtés étaient automatiquement torturés, donc forcément, je ne pensais qu’à ça, qu’il était certainement torturé.» Elle assiste le lendemain à l’arrestation du journaliste Henri Alleg, ami de Maurice Audin, venu à leur domicile : « Il s’était présenté chez nous. Il a essayé de faire croire qu’il était là pour renouveler l’assurance de mon mari mais les parachutistes n’ont pas été dupes. Ils ont téléphoné au lieutenant Charbonnier qui est venu très vite le chercher.»
Josette Audin, morte samedi 2 février 2019, s’était battue toute sa vie pour que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans la disparition de son mari, le mathématicien Maurice Audin, pendant la guerre d’Algérie. Elle aura passé la majorité de sa vie à tenter de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de son mari, Maurice Audin.
La dernière fois où elle reçut des journalistes, c’était à la mi-décembre 2019. Il lui a été demandé ce qu’elle avait emporté, en 1966, quand elle avait quitté l’Algérie pour rejoindre la France, en passant par le Maroc et l’Espagne, avec ses trois enfants. Comme souvent, Josette Audin avait d’abord répondu par un silence. Puis elle avait lâché six mots, pas un de plus. « J’ai pris les choses importantes, les livres et les photos. » Les livres qui avaient traversé la Méditerranée étaient encore-là, un demi-siècle plus tard, dans la bibliothèque de son salon, perché au cinquième étage d’un immeuble blanc de Bagnolet, en banlieue parisienne. Lieu qui est situé dans le Bassin parisien, dans la région Île-de-France, limitrophe de Paris, ce qui change énormément du Champ-de-Manœuvre où vécurent les époux Audin et où sont nés leurs enfants. Avec les livres, il y avait les photos aussi, les rares portraits en noir et blanc, visage resté à jamais enfantin, de son mari Maurice Audin. Le combat de toute sa vie. A cette époque, Josette, 26 ans, était là. Leurs trois enfants, Michèle, 3 ans, Louis, 1 an et demi, et Pierre, 1 mois, aussi. Sans Josette, a l’habitude de dire sa fille Michèle, mathématicienne, il n’y aurait pas eu d’affaire Audin.
Pierre Audin, fils de Maurice et de Josette, mathématicien comme son père, est auteur de nombreux ouvrages, dont «Une vie brève» (Gallimard), un livre très émouvant sur son père.
L’épouse éplorée participe à la création d’un Comité Maurice Audin. Elle va inlassablement sonner à toutes les portes, celles des avocats, des journalistes, des militants des droits de l’homme, des politiques, pour faire éclater la vérité sur la disparition de son mari. Elle qui, le 15 février prochain, aurait dû avoir 88 ans, aura été veuve très jeune. Elle aura aussi connu une enfance un peu grise, de celles que raconte Albert Camus dans son roman autobiographique et inachevé, «le Premier homme». Elle est née et a grandi à Bab-el-Oued, le quartier algérois des Européens les plus modestes. Avant de disparaître, et dans un souffle, elle avait murmuré : « Tous les militaires impliqués dans l’affaire Audin sont morts tranquillement ou vont bientôt mourir sans avoir dit ce qu’ils avaient fait de Maurice Audin ».
Josette Audin est morte il y a un an jour pour jour, sans savoir comment a été tué son mari. Et c’est une tristesse supplémentaire pour tous ceux qui l’ont connue.
Comme Josette, c’est un devoir important que de participer à faire connaître les ressorts de l’affaire de l’assassinat de Maurice Audin, aujourd’hui établi, ainsi que celle des disparus de la guerre d’indépendance algérienne. Cet acte de l’Histoire devrait s’inscrire dans la perspective du droit à la vérité, mais aussi du devoir de mémoire, qui en est le corollaire.
Outre un intérêt personnel de nombre de militants de sa génération, l’histoire de la disparition de Maurice Audin, et la dénonciation de la guerre en Algérie par cette affaire, nous tous Algériens et parents de disparus sommes intéressés par la question de la réparation des injustices subies par le passé, même si rien ne répare jamais vraiment la souffrance causée aux proches d’un disparu. Dans le cas de Maurice Audin comme dans tous les autres, il manque toujours la vérité sur les circonstances de sa mort.
Emmanuel Macron président de la République française avait choisi de reconnaître enfin la responsabilité de l’Etat dans la mort du mathématicien français communiste, enlevé chez lui à Alger par des parachutistes dans la nuit du 11 juin 1957, et jamais reparu. L’Elysée avait reconnu que Maurice Audin était « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France », annonçant « l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens ».
Comme Maurice Audin, des milliers d’Algériens disparaîtront du fait des forces de l’ordre françaises pendant la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron a promis l’ouverture des archives pour sortir leur trace du brouillard du récit officiel et du refoulé. Historiens et familles l’attendent encore. Un an a passé depuis ces mots d’Emmanuel Macron chez Josette Audin. Entre-temps, la veuve de Maurice Audin est décédée à l’âge de 87 ans, le 2 février dernier. Et aucune décision n’est venue prolonger cet engagement présidentiel à « encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d’Algérie, civils et militaires ». En un an, aucune circulaire n’a pulvérisé le verrou sur ces archives.
Combien de temps devons-nous attendre encore pour arriver à la vérité ? Quand l’Etat français donnera-t-il cette fameuse dérogation qui donnera accès à ces archives ? Ces fameuses dérogations supposent encore que les documents auxquels on donnerait accès soient déclassifiés par l’autorité qui les a produits (ou en tous cas, l’institution qui en est l’héritière). C’est-à-dire que cela implique que le secret de la défense français soit levé, au coup par coup, pièce par pièce, avec l’aval des autorités concernées.
Autrement dit, un verrou puissant… et un verrou qui entrave drastiquement l’accès à autant de fonds d’archives susceptibles de crever un silence obstiné.
L'association Génération Harkis, dont le siège est à Valras-Plage, a déposé plainte auprès du procureur de Béziers pour diffamation, après la diffusion sur TikTok d'une vidéo.
INFO MÉTROPOLITAIN/ L’association Génération Harkis et leurs amis, présidée par Mohamed Djafour, dont le siège est à Valras-Plage, dans l’Hérault, a saisi d’une plainte le procureur de la République de Béziers pour diffamation, après la diffusion d’une vidéo sur la télé du site TikTok où les Harkis sont accusés de « traîtres ».
« Je confirme cette information, mais, je préfère ne pas en dire plus, l’avocate de notre association qui est du barreau de Béziers a bien déposé plainte le 5 août dernier auprès du procureur de la République, nous avons formellement identifié celui qui a mis en ligne cette vidéo, toujours visible ce lundi sur la TV de TikTok, le procureur de Béziers dispose donc de so
n identité et de son adresse, en région parisienne », révèle ce lundi Mohamed Djafour à Métropolitain.
Dans cette vidéo, le suspect visé dans la plainte apparait sur les lieux du Mémorial national du Camp de Rivesaltes, au nord de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, a l’occasion des cérémonies organisées le week-end du 1er et 2 juillet derniers, lors du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, auquel toutes les associations harkis et pieds-noirs, ainsi qu’un représentant de l’Armée française ont participé.
« Cet événement a rendu hommage aux 20 000 Harkis qui ont transité dans « ce camp de la honte », où ils ont vécu dans des conditions déplorables; ils ont assisté au décès de nombreux algériens, surtout des enfant morts de froid et de malnutrition enterrés sur place sans sépulture », rappelle Mohamed Djafour.
Que s’est-il passé début juillet à Rivesaltes? Lors de ce moment d’hommages et de retrouvailles, un individu a pénétré dans le Mémorial avec l’intention de provoquer et de qualifier les Harkis de « traître » avec la prononciation en langue arabe dans une vidéo avec en arrière fond la musique et le chant de l’hymne révolutionnaire algérien. Il a ajouté qu’il ne « faut jamais trahir son pays, surtout l’Algérie. »
« Cette intrusion dans un lieu de mémoire historique en vue d’insulter les Harkis, soldats de l’armée française est scandaleuse et inacceptable par un individu qui se dit « franco-algérien » né en France et dont les parents ont tout fait pour demander leur naturalisation française. Cet acte est similaire a l’introduction d’une personne antisémite dans un mémorial de la Shoah, qui insulte les juifs sur fond de musique et de chant militaire allemand », dénonce le président de Génération Harkis.
Le contenu du texte de l’auteur de cette vidéo TikTok met en ébullition la grande famille des harkis et des pieds-noirs : « Salam à tous, je suis dans un camp, vous savez un camp mémorial des harkis, qui se trouve à Perpignan dans le Sud. J’ai fait une vidéo pour le soixantième ou les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie contre le …où est ce qu’ils vivaient les harkis. Je suis venu ici pour leur montrer que faut jamais trahir son pays, surtout l’Algérie. Ne trahissez jamais l’Algérie. Mais avant de partir, j’ai accroché ça, en l’occurrence le maillot de l’equipe nationale algérienne de football aux couleurs du drapeau de l’Algérie. J’ai accroché le maillot de l’Algérie, voilà, dans un camp de harkis. N’oubliez jamais, c’est notre pays l’Algérie, c’est un grand pays. N’oubliez pas les gens qui sont morts pour l’Algérie, n’oubliez pas l’histoire. Ici je suis dans un camp de harkis, où est ce qu’ils les ont accueillis la France. »
En 1954, Hélène et Fernand Iveton tombent amoureux. Avec lui elle part pour Alger, découvre sa beauté et l'attachement que Fernand porte à son pays. Alors que l'Algérie et la France se déchirent, leur vie bascule. L'histoire vraie du combat d'un couple pour la liberté.
• Titre original : De nos frères blessés • Support testé : Blu-ray • Genre : drame, biopic • Année : 2020 • Réalisation : Hélier Cisterne • Casting : Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade, Marc Brunet, Thomas Ducasse, Jeanne Carré, Raphaël Thiéry, Yoann Zimmer • Durée : 1 h 34 mn 13 • Format vidéo : 16/9 • Format ciné : 1,85/1 • Sous-titrage : français • Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français • Bonus : commentaire audio de Hélier Cisterne - Dehors, premier court métrage de Hélier Cisterne (2002, 27 mn 27) - bande annonce (1 mn 49) • Éditeur : Diaphana Editions Video
Commentaire artistique
En 2016, l'ouvrage « De nos frères blessés » de Joseph Andras reçoit le prix Goncourt du premier roman. Cet ouvrage est consacré à Fernand Iveton, militant communiste rallié au FLN, qui sera le seul européen parmi les 198 prisonniers guillotinés de la guerre d’Algérie. Il a été exécuté le 11 février 1956 à la suite du jugement expéditif rendu par le tribunal militaire d’Alger présidé par le juge Roynard. Torturé dès son arrestation Fernand Iveton n’a pu compter pour sa défense que sur deux avocats commis d’office. Son recours en grâce est rejeté par le président René Coty après l’avis négatif du garde des Sceaux François Mitterrand (qui abolira la peine de mort en 1981 !) et du président du conseil Guy Mollet. Le prix Goncourt raconte sous forme de fiction le destin de cet homme et de son entourage, notamment sa femme Hélène et son ami Henri, en s’appuyant sur l’ouvrage de référence de Jean-Luc Einaudi « Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton » (1986) basé sur le témoignage d’Hélène Iveton. Cette histoire forte mais romancée sur un sujet ultrasensible, voire tabou, concernant les exactions françaises durant la guerre d’Algérie a suscité deux adaptations, l’une pour le théâtre en 2018, l’autre pour le cinéma en 2022 avec le film De nos frères blessés. Le scénario est écrit par Katell Quillévéré et Hélier Cisterne, ce dernier étant par ailleurs le réalisateur. Ce biopic fidèle et évocateur a pu compter sur l’engagement de deux excellents interprètes : Vicky Krieps et Vincent Lacoste qui jouent Hélène et Fernand. L’ami et militant Henri Maillot est incarné par Yoann Zimmer, Pascal Iveton par Marc Brunet et Jacqueline Gerroudj par Myriam Ajar. Si cet excellent casting sert admirablement un récit intense, entrecoupé de flash-backs, De nos frères blessés doit une part de son intensité à la qualité de sa reconstitution : tourné en partie à Alger, le film possède une superbe photographie avec travellings et plans-séquence signée d’Hichame Alaoulé qui met en valeur le soin apporté aux décors et aux costumes. Histoire extraordinaire d’un homme ordinaire qui croyait en ses convictions politiques et qui a toujours clamé (sans qu’on ne l’écoute) n’avoir voulu provoquer que des dégâts matériels, De nos frères blessés prolonge avec exemplarité le souhait du romancier : rendre justice et saluer la mémoire du militant. Sous sa forme filmique, l’engagement constant du personnage, sa rencontre avec sa future épouse Hélène et leur passion réciproque, réunit tous les ingrédients d’un grand film politique qui ne craint pas de soulever le voile sur des turpitudes historiques longtemps dissimulées (la face cachée de la république dirigée par la gauche…). Il accomplit un joli travail de mémoire sur cet ouvrier tourneur presque oublié dans les méandres de la guerre d’Algérie, même si son cas fut dénoncé, entre autre, par Jean-Paul Sartre (« Nous sommes tous des assassins », 1958). Le film, sans négliger le contexte et les faits, qui sont souvent dépeints avec une subtilité exemplaire (cf. communismes au pouvoir, clivages dans le conflit algérien, etc.), propose une vision plus intime de cet anti-héros en s’attachant au couple. Le portrait d’Hélène compte autant que celui du militant. Dans un registre peu ordinaire, Vincent Lacoste incarne avec sincérité la banalité de son personnage, mais c’est Vicky Krieps qui capte l’attention et s’impose grâce à son jeu mêlant douceur et engagement. De nos frères blessés est un film passionnant qui interroge ponctuellement sur la complexité des relations franco-algérienne et qui n’esquive pas les zones d’ombre d’une période trouble de notre histoire. On peut regretter le parti pris cinématographique de privilégier principalement les relations du couple au détriment des faits contextualisés et de ne pas posséder l'âpreté du film La Question (1977) de Laurent Heynemann. Quoi qu’il en soit, De nos frères blessés mérite d’être vu pour son indéniable intérêt historique et pour Fernand Iveton, personnage longtemps oublié des livres d’histoire. Édifiant.
Commentaire technique
Image : copie HD, superbe définition et excellent piqué sur les détails, texture argentique fine et régulière (tourné en Super 35 mm), gestion naturaliste du contraste, image lumineuse, basse lumière avec du détail dans les ombres, noirs soutenus, étalonnage typé et colorimétrie réaliste aux teintes naturelles nuancées
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances (rue, tribunal) et la musique suggestive d’Emile Sornin, spatialisation naturaliste aux effets surrounds immersifs et naturels (prison, usine, salle du tribunal), LFE efficace
CHLEF - Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, a indiqué samedi à Chlef que la commémoration du 177e anniversaire des enfumades de Sebih, où plus de 2.000 chouhada ont péri, était une halte pour "se remémorer les sacrifices consentis par les chouhada au service de la patrie".
Devant la grotte où le colonisateur français a perpétré, un funeste 12 août 1845, un génocide faisant périr par le feu plus de 2.000 chouhada, le ministre a affirmé que la commémoration de l’anniversaire des enfumades de Sebih, un génocide de plus qui s’ajoute à la longue liste des crimes coloniaux perpétrés en Algérie durant la période des résistances populaires, était une halte pour "rappeler à la jeunesse actuelle les sacrifices consentis par les chouhada au service de la patrie".
"Aujourd'hui, nous nous remémorons les chouhada qui ont péri dans les enfumades de Sebih, car il est du devoir des Algériens d’honorer la mémoire de ces héros, qui ont été exterminés par le feu pour avoir soutenu les résistances populaires de l’Emir Abdelkader et de Cherif Boumaza", a soutenu M. Rebiga.
Cette grotte étant un "témoin vivant de l'histoire de la région", un mémorial ou une fresque immortalisant cet événement historique y sera érigé(e) en coordination avec les autorités de la wilaya, a-t-il annoncé.
A une question de la presse concernant les dossiers liés à la mémoire nationale, notamment celui de la récupération des crânes des chouhada, le ministre a fait savoir que "le travail se poursuit au niveau des hautes commissions mises en place dans son département ministériel en toute objectivité et selon une démarche scientifique".
En marge de sa visite dans la wilaya de Chlef, le ministre a rendu visite au moudjahid Sebai Abdelkader, dit Hadj Redouane, à Aïn Merane, et s’est recueilli à la mémoire des chouhada au cimetière de la même commune.
Le ministre a, par ailleurs, assisté aux travaux d’une conférence sur les enfumades de Sebih et écouté des propositions concernant le mémorial devant immortaliser le tragique événement.
Les enfumades de Sebih à Chlef, un crime colonial ancré dans la Mémoire collective
CHLEF - Les deux enfumades de Sebih, perpétrées à Debboussa, une région située entre les communes de Sobha et Ain Mrane (Nord-ouest de Chlef), figurent parmi les plus grands massacres et crimes contre l'humanité que la Mémoire collective retiendra à jamais et qui entachent irrémédiablement le passé de la France coloniale en Algérie, notamment durant la période de la résistance populaire.
Pour venir à bout de la résistance dans la région de la Dahra, menée par l'Emir Abdelkader et Cheikh Boumaâza, la France coloniale n’a pas hésité à perpétrer durant deux années consécutives (1844 et 1845) de véritables génocides, dont les enfumades d'aout 1854 qui ont exterminé près de 1.500 personnes, brûlées vives dans la grotte de Chaâbet Lebiar, dans la région de Debboussa, commune d'Ain Mrane. Un crime de plus qui s’ajoute à la longue liste des crimes coloniaux perpétrés en Algérie.
"Si le colonialisme est déjà un crime en soi, puisqu’il repose sur une occupation injustifiée, puis une colonisation et un expansionnisme rejeté par tout le peuple algérien, dont les tribus de la région de la Dahra à Chlef et Mostaganem, ces enfumades constituent le summum de la barbarie du colonialisme, qui voulait ainsi punir les indigènes pour leur refus de se soumettre à l’ordre colonial", a estimé Mohamed Belil, professeur d'histoire moderne et contemporaine à l'université Ibn Khaldoun de Tiaret.
Soulignant l’échec cuisant de l'occupant dans la "dissimulation de ses crimes contre l'humanité", cet universitaire a cité pour preuve les correspondances de responsables et dirigeants français qui ont révélé "leur atrocité et brutalité, au grand jour".
Il a cité notamment la correspondance du Maréchal Bugeaud au colonel Pelissier dans laquelle il lui intimait l’ordre de poursuivre les membres de la tribu des Ouled Riah, dans les montagnes de la Dahra à Mostaganem, et de les enfumer, comme l'avait fait Cavaignac, en juin 1844, avec la tribu Sebih d’Ain Mrane.
En effet, la région de la Dahra, s’étendant d’Orléans ville (Chlef, actuellement), à l'Est, jusqu'à Mostaganem à l'Ouest, était devenue difficile à mâter par les forces d'occupation, en raison de la résistance menée par l'Emir Abdelkader et Cheikh Boumaâza, au point où le colonialisme n’a pas trouvé mieux que la politique de la terre brûlée et des exterminations collectives, en procédant pour la 2ème fois, durant la période du 12 au 16 août 1845, à un siège de la tribu Sebih pour la pousser à se retrancher vers l'une des grottes de la région, comme expliqué par M.Belil.
Une autre correspondance envoyée par Saint-Arnaud à son frère raconte comment les soldats français (dirigés par lui), dénués de toute humanité, ont assiégé les membres de la tribu Sebih à l'intérieur d'une grotte, dont ils ont bloqué toutes les issues, au nombre de cinq, avant d’y mettre le feu et de les brûler vifs.
Des massacres nécessitant une divulgation de leurs faits et une documentation
Selon des sources françaises, ces enfumades ont fait 500 victimes, un chiffre majoré par les chercheurs. Les sources locales appuyées par des chercheurs en histoire de la région font état de plus de 1.500 personnes tuées. Sachant que le colonisateur français a tenté par tous les moyens de dissimuler ces crimes et de les jeter dans les méandres de l’oubli. D’où le besoin pressant pour accorder l’intérêt nécessaire à ces événements historiques, à travers des recherches universitaires susceptibles de dévoiler tous leurs secrets.
Un fait corroboré par le responsable de la section locale de l'Académie de la Mémoire algérienne, Mohamed Bachouchi, qui a souligné l'importance de "documenter et de recueillir les témoignages fondés concernant les faits et les circonstances de ces enfumades, qui ont coûté la vie à des milliers d'habitants de la région".
Il a signalé, à ce titre, le lancement par son organisation d’une opération de recherche et de collecte de documents historiques sur ces événements, tout en prenant contact avec des chercheurs en histoire, pour réunir des données et informations sur ce génocide commis par le colonisateur français, ceci d'autant plus que la majorité des sources historiques actuellement disponibles, à ce sujet, sont françaises.
Les habitants de la région espèrent, pour leur part, une action de réhabilitation au profit de cette grotte, témoin des crimes de la France coloniale contre les algériens et l'humanité en général, pour en faire une destination historique pour les chercheurs et autres visiteurs de la région.
"Ce site est doté d’une symbolique immense pour les habitants de la région, qui y voient le reflet du sacrifice et de la résistance de la tribu de Sebih devant l’oppression coloniale", a estimé Ahmed Deghmouche, un habitant de la région, qui a appelé à la réalisation d’une stèle commémorative en leur honneur, ou au moins, une fresque murale pour perpétuer le combat de cette région dans la Mémoire collective et l'histoire en général.
Natif de Tiaret, Jacques Pradel réside aujourd’hui dans l’Est marseillais. Après une vie de militant débutée en 1968, ce chercheur retraité du CNRS se bat pour faire connaître une autre mémoire des rapatriés.
Sourire facile sous son épaisse moustache blanche, Jacques Pradel a gardé de sa naissance outre Méditerranée un sens certain de l’accueil. Sur sa table, un plat de tomates et un pichet estampillé Cristal Limiñana attendent ses hôtes à l’ombre d’un figuier. De quoi étancher la soif et rafraîchir une mémoire remontant à plus d’un demi-siècle.
Né en 1944 à Tiaret, capitale antique des Rostémides assoupie depuis bien longtemps au temps de la colonisation, il y conserve tous ses souvenirs de jeunesse. Issu d’une « famille de colons », il a reçu de son ancêtre chassé du Tarn par la misère en 1849 son prénom, Jacques, commun à tous les premiers-nés mâles de la famille. « Moi je suis Jacques V », s’amuse-t-il avant de narrer l’essor progressif des propriétés des Pradel. Dans les années trente, elles s’étendaient sur 5 000 hectares. « Mon père a été élevé dans l’opulence mais a fait des mauvaises affaires, si bien qu’à l’Indépendance, il ne nous restait pas grand chose », confie-t-il.
Le sang sur les trottoirs d’Oran
De son enfance, il retient avant tout sa bande de copains. Ouadah Kaïli, un musulman, Samuel Selam, un juif parti en Israël à l’Indépendance et Jacques Deloche dont le père ouvrier gazier peinait à subvenir aux besoins de sa famille. Pas un paradis perdu mais l’image d’une Algérie plurielle qui aurait peut-être pu advenir. Un mélange qui tranche avec ses années d’internat au lycée Lamoricière d’Oran. « Je n’ai pas souvenir d’avoir eu un arabe dans ma classe, pas même un fils de notable », témoigne Jacques Pradel.
L’orage de la guerre gronde de plus en plus fort et les souvenirs du rapatrié s’assombrissent. Peu de temps après la rentrée de janvier 1962, son lycée est fermé. Avec d’autres élèves, le jeune homme demeure encore trois semaines dans son internat. Une période difficile à évoquer : « Je me souviens des cadavres d’Algériens abattus par l’OAS parce qu’ils se trouvaient du mauvais côté de la rue. Je me vois encore éviter de marcher dans les flaques de sang ». Ses sentiments confusément pro-Algérie française en prennent un coup. Autre scène indélébile : une voiture siglée OAS entre rue de Mostaganem, une des artères les plus fréquentées d’Oran. « Ils ont éjecté un type du véhicule dans la foule en disant : "il faut le liquider". Il a été lynché », raconte Jacques Pradel. Pétrifié par « toute cette horreur », il voit dans le massacre d’européens du 5 juillet 1962 à Oran « une sorte de vengeance » aveugle, une forme d’aboutissement de la spirale de la violence, « même si elle ne peut tout expliquer ».
Avant cela en février 1962, il rentre en car à Tiaret. L’atmosphère y a radicalement changé. Trois gamins arabes lui sautent dessus. « J’étais bagarreur, je n’ai pas eu de mal à les maîtriser. Mais j’ai vu mon ami Ouadah Kaïli non loin. Il n’a pas bougé. Ni pour me défendre, ni pour les aider. J’ai compris que plus rien ne serait comme avant », rapporte Jacques Pradel.
Peu de temps après un bruit court à Tiaret selon lequel l’OAS chercherait à enrôler des jeunes pour un maquis dans le Ouarsenis, un massif montagneux. Immédiatement son père l’expédie direction la métropole. « Il n’aidait pas ouvertement le FLN mais s’est occupé en secret de la femme et des enfants d’un commerçant devenu responsable de l’ALN », a-t-il appris par la suite. « Mes parents étaient foncièrement anti racistes », se remémore-t-il. Le car qui le conduit à Oran suit une ligne « neutre » entre quartiers arabes et européens. Lorsque ses occupants musulmans en descendent, le car qui poursuit sa route reçoit des pierres.
Jacques Pradel parvient à prendre un avion destination Marignane. « Je n’avais rien. Je suis allé à Paris en stop rejoindre mes soeurs et mes grands parents maternels ». Trou noir. Hébergé dans une chambre de bonne, il y reste sonné plusieurs semaines sans sortir.
Lorsque le code de la nationalité mis en place par Ben Bella proscrit la double nationalité en 1963, son père fait le choix de la métropole et achète une ferme dans le Berry. « La pluie ne cessait de tomber », se souvient-il. Une fois le bac en poche, autre ambiance : direction la fac d’Orsay et la cité universitaire de Bures-sur-Yvette. « Il y avait le bâtiment A avec les étudiants d’Île-de-France et le bâtiment B avec les gens du Sud, les arabes, les juifs et les pieds-noirs. » Un état de fait qui l’éveille à la politique. « Mais l’ambiance était formidable, comme en Algérie, je me suis toujours senti à ma place parmi les métèques », sourit-il
Il rejoint le CNRS et s’installe en 1977 dans l’Est de Marseille où il réside toujours.
S’adressant aux héritiers de l’OAS :
« Ca suffit, ne parlez plus
en notre nom »
Travaillé par son origine pied-noire, il retourne en Algérie avec un frère et un cousin en 2006-2007. Et lorsque les nostalgiques de l’OAS inaugurent à Perpignan leur « mur des disparus » sur lequel figure le nom de Gaston Donnat, anti colonialiste d’Algérie, c’est le déclic. « Des pieds-noirs progressistes de toute la France ont décidé de se regrouper pour dire "ça suffit, ne parlez plus en notre nom" », et nous avons fondé l’association.
Contre-manifestations, initiatives pour l’amitié franco-algérienne, voyages de l’autre côté de la Méditerranée, l’association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA) ne chôme pas. Elle inaugurera en décembre à Marseille une première rencontre autour des livres d’expression française édités en Algérie mais introuvables en France.
Investi parallèlement dans les différentes expériences de la gauche alternative, Jacques Pradel participe au Collectif anti libéral de Marseille Est (Calme) qui s’inscrit désormais dans le Front de gauche à travers sa troisième composante «Ensemble !». Et comme depuis plusieurs années, il organisera en septembre avec ses amis du Calme un... Méchoui républicain. On ne se refait pas.
BLIDA- Le chahid Djilali Bounaâma, dit "Si Mohamed" et surnommé "Le lion de l'Ouarsenis", est, de l'avis de la famille révolutionnaire de la wilaya IV historique, un des plus grands chefs militaires qui furent à la tête de cette wilaya, soulignant que le chahid avait tenu tête au colonisateur français grâce à ses qualités militaires et politiques indéniables.
Dans un entretien accordé à l'APS à l'occasion du 61e anniversaire de sa mort au combat, le moudjahid Mahmoud Aïssa El-Bey, frère du chahid Khaled Aïssa El-Bey, tombé au champ d'honneur à l'âge de 20 ans aux côtés du colonel Djilali Bounaâma, a affirmé que ce dernier avait veillé à assurer une formation qualitative sur le plan militaire, politique ou diplomatique à tous les moudjahidine, notamment ceux ayant souhaité rejoindre les rangs du Front de libération nationale.
Le Moudjahid El-Bey (84 ans) a précisé que Si Mohamed, né en 1926, était convaincu que seul une action militaire, politique et diplomatique combinée pouvait mener à l'indépendance de l'Algérie.
Il a, par ailleurs, indiqué que l'endroit où étaient enterrés son frère Khaled Aïssa, Djilali Bounaâma et tous les chouhada qui étaient avec eux n'a pas été révélé par les autorités françaises, regrettant qu'il soit à ce jour inconnu.
Contacté par l'APS, le moudjahid et ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN) dans la région de Blida, Si Maâmar Djgaguen, a affirmé que Djilali Bounaâma était "un homme vaillant et courageux, un patriote loyal et un véritable leader".
Djilali Bounaâma a pris les rênes de la wilaya IV historique dans des circonstances "difficiles" et dès sa nomination à la tête de cette dernière, il a mis au point un plan pour la formation de moudjahidine capables de mener des missions à l'étranger, et, un mois après sa mise en œuvre, les chefs de la wilaya ont reçu des armes d'Allemagne, d'Italie et de Tchécoslovaquie, a-t-il dit.
Le moudjahid a ajouté que Djilali Bounaâma vouait un grand respect aux intellectuels qu'il n'hésitait pas à consulter pour l'écriture des tracts et des lettres adressées à l'opinion publique, soulignant que le chahid avait joué un "rôle majeur" dans l'internationalisation de la cause algérienne à travers ses contacts avec des journalistes étrangers.
Un chef militaire et un homme politique chevronné
Le Lion de l'Ouarsenis a fait de la wilaya IV historique une forteresse infranchissable pour le colonisateur français, et forma après avoir accédé au grade d'officier militaire, des unités de frappe contre l'ennemi sur toutes les frontières de la wilaya.
Avant de rejoindre la lutte armée, il adhéra au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) puis à l'Organisation spéciale (OS).
Il demeure actif dans le domaine politique et organise, en 1951, la grève générale des mineurs qui durera cinq jours, sachant que les conditions sociales difficiles de sa famille l'avait contraint à quitter, très jeune, les bancs de l'école pour travailler dans une mine.
Dès le déclenchement de la Guerre de libération, Si Djillali Bounaâma a rejoint les rangs du Front de libération et fut promu, en 1957, Commandant de la zone III dans la Wilaya IV historique.
Une Année après, il fut désigné au Conseil de la Wilaya IV en tant que chef militaire aux côtés de Si M'hamed Bouguerra.
A la mort de Si M'hamed Bouguerra, tombé au champ d'honneur, le colonel Djillali Bounaâma a continué, avec Si Salah, à gérer l'administration de la wilaya IV historique.
Par la suite, il organisa des opérations militaires qui ont fait subir au colonisateur français de grandes pertes matérielles et humaines, et choisit la ville de Blida, le cœur de la Mitidja, pour y installer le poste de commandement de cette wilaya.
Même après l'assassinat de ses parents, l'arrestation de son frère aîné, et la démolition de leur maison familiale par l'armée française en guise de représailles, Si Mohamed poursuivra son combat pour la liberté et l'indépendance de l'Algérie, jusqu'à sa mort au champ d'honneur le 8 août 1961, l'armée française ayant repéré son poste de commandement.
Le colonel est tombé au champ d'honneur aux côtés de Khaled Aissa Bey, Abdelkader Ouadel et Mustapha Naïmi suite à de violents affrontements contre l'unité militaire spéciale venue de l'île de Corse spécialement pour l'assassiner, alors que Mohamed Teguia et Mohamed Boumehdi fûrent arrêtés.
Djillali Bounaâma, un homme politique chevronné, a contribué à l'organisation des manifestations du 11 décembre 1960 à Alger qui relevait, alors, de la wilaya IV, aux côtés de moudjahidine désignés pour assurer le contrôle de cette opération.
En 2016, une statue en bronze érigée à son effigie a été dévoilée sur l'esplanade de Bab Dzaïr au centre ville de Blida, à l'occasion du 55e anniversaire de sa mort.
Menace de récession économique qui s’approche à grands pas, mauvaise gestion des effets du Covid-19, envolée des prix alimentaires et énergétiques, scandales à la pelle (Uber Files et Mckinsey) perte du méga-vente des sous-marins à l’Australie, chassée du Mali, perte d’influence dans plusieurs pays africains, la France est-t-elle mal gérée?
Apparemment oui, si on se réfère au déficit de 100 milliards d’euros prévu en 2022, annonciateur d’une imminente récession financière et économique, sécheresse annonciatrice de pénurie d’eau dans plusieurs départements français, et d’effets dévastateurs sur la production de plusieurs produits agricoles, et qui s’ajoute à un rude hiver qui se profile dans le sillage du conflit ukrainien et les représailles de Moscou sur les sanctions économiques imposées par l’Union Européenne, applaudies par Macron et son ministre de l’économie Bruno Le Maire qui avait prophétisé un effondrement de l’économie russe.
Que reste-t-il de l’arrogance française ?
Compte tenu de l’évolution que connaît le monde dans le sens d’un nouvel ordre mondial multipolaire, les dirigeants français manquant de vision et de visibilité continue de baigner dans le rôle de girouettes de l’OTAN et son patron Oncle Sam et de tenir une attitude belliqueuse et néocoloniale lorsqu’il s’agit des anciennes colonies. Aujourd’hui, la France récolte les fruits de sa politique néocoloniale en Afrique et plusieurs régions du monde dont les populations n’hésitent plus à exprimer leur hostilité à la France.
L’exemple algérien
L’après 12 décembre 2019 et l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Etat Algérien ont été fatals aux desseins français dont les dirigeants s’étaient habitués à dicter leur vision à El Issaba qui ne se soucie guère des intérêts suprêmes du pays, focalisant uniquement sur la prédation et le transfert illégal des richesses des Algériens vers d’autres cieux dont celui de la France. Aujourd’hui, face aux décisions courageuses prises par les hauts dirigeants du pays, en matière de diversification des relations économiques, et d’assoir la souveraineté synonyme de dignité nationale et de sauvegarde de serment et legs de nos glorieux martyrs, l’ancien colon réactive sa 5ème colonne, qui passe à la vitesse supérieure en matière de dénigrement des acquis enregistrés par l’Algérie depuis cette date du 12 décembre. Il n’est pas surprenant de voir les larbins de la néocolonisation, soutenu par l’Establishment français et les nostalgiques du paradis perdu et de l’Algérie Française se manifester en faisant de la publicité sur certains acteurs de la colonisation comme Yves Saint Laurent ou Albert Camus. La 5ème colonne s’active aujourd’hui à saborder les grands projets du siècle, initiés par l’Etat Algérien, comme le mégaprojet du port d’El Hamdania, la Transsaharienne, la Dorsale Transsaharienne, le gazoduc TSGP reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, et qui s’ajoutent à une prochaine adhésion au BRICS et au redéploiement de la diplomatie algérienne qui commence à porter ses fruits, via le retour de l’Algérie sur la scène internationale, comme Etat-pivot et acteur incontournable dans le règlement des conflits régionaux et la promotion de la paix dans les quatre coins de la planète.
L’argument fallacieux des visas
Pour caresser les émotions et la fibre des algériens, les autorités françaises brandissent à chaque fois l’argument des visas et de la liberté de circulation de nos compatriotes, sachant que l’ancien occupant est resté 132 ans sans faire de visa.
D’ailleurs, ce n’est pas surprenant de lire sur le site TSA.com les déclarations du Consul Général de France à Alger Marc Sédille , le diplomate qui adore le caricaturiste caricaturé Ali Dilem et qui s’apprête à quitter l’Algérie après deux passages dans notre pays, de 2012 à 2015 (comme adjoint), puis de 2018 à 2022, comme consul général. TSA n’a pas tari d’éloge sur le diplomate français qui aurait délivré plus de 400 000 visas aux Algériens chaque année. Un chiffre fantaisiste si on se réfère aux restrictions du Covid-19 et la fermeture des espaces aériens. TSA aurait aussi dû nous révéler l’argent pris par la chancellerie pour les demandes de visa rejetées. Pour ce qui est des déclarations Marc Sédille, au sujet des tractations avec le Conseil du renouveau économique algérien, CREA concernant la mobilité des hommes d’affaires algériens, les résultats sont connus d’avance comme c’était le cas avec le FCE d’Ali Haddad, ou la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) dirigée par Samy Agli, qui n’a pas hésité à dérouler le tapis rouge à Kamel Amellal, cofondateur du site anti-algérien Chouf Chouf et acteur du premier choix de la Loi Avia, initiée par Macron pour neutraliser les voix hostiles à l’impérialisme et sionisme.
Priorité à la révision de l’accord d’association avec l’Union Européenne
Le président de la république Abdelmadjid Tebboune avait souligné que l’exercice en cours sera, l’année de l’économie par excellence. L’adoption récente du Code d’investissement, devrait inciter nos opérateurs à se mobiliser davantage sur les intérêts suprêmes du pays, revigoré par les acquis de ces dernières années et d’une conjoncture internationale favorable, incitant à conclure des partenariats avec d’autres pays que la France, qui n’apportera rien à l’Algérie. Les exemples n’en manquent pas, la France considère l’Algérie comme un marché et jamais un partenaire. Le développement économique de l’Algérie est lié à sa profondeur africaine, l’accord d’association avec l’Union Européenne a lésé les intérêts algériens, s’entêter à poursuivre cette logique, est un suicide et crime à la fois à l’égard du Peuple Algérien et ses énormes sacrifices.
C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron serait attendu fin août en Algérie
Les relations algéro-françaises, qui ont connu une période de fortes turbulences en 2021, devraient connaître un nouveau départ avec la prochaine visite du président français Emmanuel Macron en Algérie.
L’invitation à Macron a été lancée par son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, dans la lettre de félicitations qu’il lui a envoyée le 25 avril dernier au lendemain de sa réélection pour un second mandat présidentiel.
Emmanuel Macron a répondu favorablement à l’invitation de son homologue algérien dans un message qu’il lui a adressé à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet dernier.
« En réponse à votre invitation, je serai heureux de venir en Algérie prochainement pour lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, construit en confiance et dans le respect mutuel de nos souverainetés », a écrit Macron dans son message au président algérien.
Si le principe d’une visite de Macron en Algérie a été acté par les échanges entre les présidents qui entretiennent de bonnes relations, il restait à fixer la date de la venue du président français.
Selon nos informations, c’est chose faite. Le président Macron, dont ce sera la première visite depuis l’élection de Tebboune en décembre 20219, est attendu fin août en Algérie, probablement le 25.
Le président français devrait effectuer un déplacement d’une journée en Algérie pour acter le réchauffement des relations entre les deux pays, discuter de certains sujets comme la mémoire, l’économie, l’émigration, et pour éventuellement préparer le terrain, à une visite d’Etat de trois jours.
L’année 2021 particulièrement difficile entre l’Algérie et la France, avec des tensions qui ont atteint leur pic à l’automne dernier suite aux déclarations controversées faites fin septembre 2021 par Macron sur le système politique algérien et l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830.
Questions qui fâchent
Avant ces déclarations qui ont mécontenté Alger, le gouvernement français a réduit drastiquement le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, officiellement à cause du refus de l’Algérie de délivrer les laissez-passer aux clandestins algériens frappés d’une obligation de quitter le territoire français. En riposte, Alger avait notamment interdit aux avions militaires français de l’opération Barkhane de survoler son territoire, et rappelé son ambassadeur à Paris qui n’a repris son poste qu’en janvier 2022.
Les relations entre les deux pays, ont commencé alors à se réchauffer, sans reprendre leurs cours normal, en raison de la persistance des différends liés à la mémoire, les restrictions sur les visas aux ressortissants algériens, le rapatriement des clandestins algériens qui font l’objet d’une décision d’expulsion en France, la présence des entreprises françaises en Algérie.
Dans ce contexte, la visite d’une délégation du Medef (patronat français) conduite par son président Geoffroy Roux de Bézieux, fin mai en Algérie, a été un échec total, puisque les patrons français sont repartis sans la moindre avancée dans les discussions sur la reprise des liens économiques entre les deux pays.
A ces dossiers classiques s’ajoutent d’autres questions qui fâchent comme l’extradition d’opposants, de blogueurs ou d’activistes algériens, recherchés par la justice algérienne.
En octobre 2021, alors que les relations franco-algériennes étaient plongées dans un froid glacial, le président Abdelmadjid Tebboune a exigé de la France d’extrader le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) Ferhat Mehenni.
Le MAK a été classé organisation terroriste en Algérie ainsi que le Mouvement islamiste Rachad.
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