.
:- )
LE VRAI ALI lAPOINTE :
.
Rédigé le 27/01/2024 à 21:45 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
.
Rédigé le 21/12/2023 à 06:38 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 20/12/2023 à 10:37 dans Cherchell, France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 19/12/2023 à 14:46 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
La scène aurait été impensable il n’y a pas si longtemps : des députés et des partisans de l’extrême droite, pour certains compagnons de route du Groupe union défense (GUD), défilant aux côtés de groupes extrémistes juifs comme la Ligue de défense juive (LDJ) et le Bétar, dans la « marche contre l’antisémitisme » du 12 novembre à Paris. Au même moment, une partie de la gauche, qui a accepté de servir de caution à cette manifestation, se faisait huer.
En quelques semaines, les autorités françaises, aidées par nombre de forces politiques et de médias, ont levé le dernier obstacle à la « normalisation » de l’extrême droite dans l’espace politique, en tolérant, voire en se félicitant de la participation du Rassemblement national (RN) et de Reconquête à la marche du 12 novembre contre l’antisémitisme. La haine des juifs n’est donc plus liée aux héritiers du Front national — parti cofondé par un ancien Waffen SS — qui continuent à affirmer que Jean-Marie Le Pen n’est pas antisémite.
Cet antisémitisme n’aurait aucun lien non plus avec Reconquête, dont le dirigeant Éric Zemmour va répétant, malgré ses condamnations, que le maréchal Pétain aurait « sauvé les juifs français ». Désormais, ce racisme se manifesterait notamment par « la désertion de la France insoumise » selon Dov Alfon, directeur de Libération, pour qui « la participation du Rassemblement national à la marche civique » serait simplement « gênante » (sic). Et pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, des participant·es à cette marche ont, contrairement à ce qu’ont affirmé nombre de médias, arboré des drapeaux israéliens, entérinant ainsi la confusion — trop fréquente, trop systématique, trop dangereuse — entre Israël et les juifs. Un geste qui s’inscrit dans la droite ligne de la volonté déjà affichée par le président Emmanuel Macron en juillet 2017, lors de la commémoration de la Rafle du Vel’ d’Hiv’ aux côtés de Benyamin Nétanyahou, de faire d’Israël le dépositaire de la lutte contre l’antisémitisme à travers le monde.
Car l’exemple est venu de haut. Le gouvernement d’Emmanuel Macron, celui-là même qui affirmait que Philippe Pétain fut « un grand soldat », souhaitait commémorer la naissance de Charles Maurras, défenseur de l’antisémitisme d’État. Quant au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, il a écrit un livre pour expliquer que Napoléon Bonaparte « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaines de milliers de juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations »1.
Pour le RN, le processus de blanchiment a commencé en 2011 : Marine Le Pen affirmait alors le soutien de son parti à Israël, tandis que Louis Aliot, son compagnon et numéro 2 de ce qui s’appelait encore le Front national, se rendait à Tel-Aviv et dans les colonies pour tenter d’y séduire l’électorat français. De quoi faire oublier l’ardoise du père et rassurer les autorités israéliennes qui, depuis plusieurs années, ne cachent pas leurs accointances avec ces sionistes antisémites, dont le populiste hongrois Victor Orban est un des chefs de file. Récemment, Israël a ouvert un dialogue avec le parti Alliance pour l’unité des Roumains, qui glorifie Ion Antonescu, le leader du pays pendant la seconde guerre mondiale. Il avait collaboré avec les nazis et porte la responsabilité de la mort de 400 000 juifs2. De l’Autriche à la Pologne, Nétanyahou ne compte plus ses alliés d’extrême droite, néofascistes, souvent négationnistes, voire nostalgiques du IIIe Reich.
La classe dirigeante israélienne ne fait en réalité que perpétuer ainsi une tradition qui remonte au temps des pères fondateurs du sionisme : trouver dans les antisémites européens des alliés à leur entreprise, et qui se prolonge à la faveur de la « convergence coloniale ». L’universitaire israélien Benjamin Beit-Hallahmi écrivait, à propos de l’alliance entre son pays et l’Afrique du Sud de l’apartheid dans les années 1960 — 1980, dont le parti au pouvoir depuis 1948 avait eu des sympathies pour l’Allemagne nazie :
On peut détester les juifs et aimer les Israéliens, parce que, quelque part, les Israéliens ne sont pas juifs. Les Israéliens sont des colons et des combattants, comme les Afrikaners3.
Ainsi, trouver des accommodements avec l’antisémitisme européen est depuis longtemps le choix des dirigeants israéliens qui ne s’intéressent à la lutte contre ce racisme que pour faire taire les critiques de leur gouvernement, à l’image de Nétanyahou qui qualifie d’« antisémite » toute velléité de la Cour pénale internationale (CPI) ou de l’ONU d’enquêter sur les crimes de guerre commis par l’armée israélienne. Le journaliste Amir Tibon de Haaretz raconte à quel point cette alliance « est une priorité des forces religieuses de droite en Israël, qui proposent aux nationalistes européens un marché : Israël vous donnera un sceau d’approbation (certains l’ont cyniquement décrit comme un "certificat casher"), et en retour vous soutiendrez les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée »4. On retrouve la même stratégie à l’égard des États-Unis, quand Nétanyahou ferme les yeux sur l’entourage antisémite de Donald Trump, sur l’idéologie des fondamentalistes chrétiens — le lobby pro-israélien le plus puissant à Washington qui le soutient, ou quand il reçoit le patron de X (ex-Twitter) Elon Musk à Jérusalem, quelques jours après avoir cautionné un tweet antisémite de ce dernier. Si le milliardaire américain s’est finalement excusé, sa plateforme a vu augmenter de 60 % les tweets antisémites depuis qu’il en a pris le contrôle.
C’est précisément autour de la « convergence coloniale » que s’articule le « nouvel antisémitisme » contre lequel marchent, côte à côte, les partis dits républicains et ceux de l’extrême droite. Ses deux cibles ? La gauche décoloniale d’une part, celle qui refuse la hiérarchie des racismes, qui n’en dénonce pas un (l’antisémitisme) pour nier l’existence de l’autre (l’islamophobie), et les musulman·es dans leur ensemble, qu’on appelait hier encore « les Arabes », et dont les aîné·es marchaient il y a 40 ans déjà contre le racisme d’État. Cette gauche qui a refusé de blanchir le RN est diabolisée, qualifiée d’antisémite à la moindre critique contre Israël, tandis que le ministre de l’intérieur, avant d’être rappelé à l’ordre par les tribunaux, interdit à plusieurs reprises aux soutiens des victimes palestiniennes de manifester ou de se rassembler, au nom de la lutte contre l’antisémitisme.
C’est que les Israéliens comme les dirigeants d’extrême droite européens perçoivent les musulman·es comme l’ennemi principal. Le génocide en cours à Gaza sert de catalyseur à cette stratégie. Autour de la défense d’Israël se rencontrent la fachosphère et les soutiens de cet État, tous deux mobilisant l’imaginaire de la « guerre de civilisations » à l’œuvre depuis le 11 septembre 2001. Aux déclarations belliqueuses et eschatologiques de Nétanyahou, parlant d’une bataille du « peuple de la lumière » contre « le peuple des ténèbres » répondent en écho les propos de Gilles-William Goldnadel dans Le Figaro évoquant « la bataille finale » entre « l’être occidental, sa culture paisible et démocratique » et « l’Orient ». Entre la réalité coloniale en Palestine occupée et celle, fantasmée, d’un « ensauvagement » des banlieues (musulmanes, évidemment) dont « les petits blancs » seraient les premières victimes, il n’y a qu’un pas, qu’une partie de plus en plus large de la classe politique franchit allègrement. Des parallèles que relève le journaliste Daniel Schneidermann dans un tweet du 30 novembre :
Civilisés contre barbares : j’ai parfois l’impression qu’on me raconte des histoires comparables quand on me parle de Gaza et quand on me parle de Crépol5.
C’est ainsi que le sénateur Stéphane Ravier, membre de Reconquête, peut déclarer au Sénat le 11 octobre lors d’une séance de questions au gouvernement :
Ces Frères musulmans qui vivent parmi nous à cause de la folle politique d’immigration que vous tous avez soutenue ici, mes chers collègues, par faiblesse ou par conviction, il faut les traiter comme en Israël : par une réplique radicale et impitoyable.
Ainsi, l’ennemi intérieur est là, hier juif, aujourd’hui musulman. Gagné lui aussi par la rhétorique électoraliste de l’extrême droite, le gouvernement français a décidé de faire de la lutte contre l’immigration sa « grande cause », et tente désespérément d’obtenir le soutien des Républicains que rien ne sépare, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, du Rassemblement national. « Aujourd’hui, il y a une volonté d’accord », a déclaré à ce propos la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Depuis son arrivée à la présidence, Macron a transformé — ou plutôt poursuivi la transformation — de la laïcité de 1905 en laïcité punitive contre les musulman·es. Il a agité le spectre du séparatisme en faisant tout pour que les musulman·es français·es ne se sentent pas chez eux sur notre territoire. Si les actes antisémites ont été, à juste titre, dénoncés, aucune parole publique ne s’est élevée contre le déferlement de propos ouvertement arabophobes et islamophobes, voire les incitations au meurtre et à la violence, sur les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux, y compris contre des journalistes musulman·es.
Ce deux poids deux mesures, l’immobilisme de la France et de l’Union européenne devant le génocide en cours à Gaza et le déchaînement de violence islamophobe institutionnelle n’auront qu’une conséquence : creuser le fossé de plus en plus large non seulement entre les pays du Nord et du Sud — et notamment entre la France et le Maghreb —, rendant performatif le discours du « choc des civilisations », mais également au sein même de nos sociétés. La stigmatisation permanente d’une partie de nos concitoyen·nes et des immigré·es, en plus du musellement de toute voix critique à l’encontre de Tel-Aviv n’auront qu’un seul effet : nourrir une colère qui se transformera en haine, et viendra s’abattre aveuglément dans les rues de nos villes.
ALAIN GRESH > SARRA GRIRA
https://orientxxi.info/magazine/antisemitisme-l-extreme-droite-blanchie-par-son-soutien-a-israel,6952
.
Rédigé le 19/12/2023 à 03:38 dans France, Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Marseille est la deuxième ville de France, mais elle est aussi un peu algérienne par la composante de sa population. Les liens forts entre l’Algérie et la cité phocéenne ont été réitérés à l’occasion d’une visite de courtoisie effectuée dans la ville par l’ambassadeur d’Algérie en France.
Samedi 16 décembre, Saïd Moussi, en poste en France depuis juillet 2022, était à Marseille dans le cadre d’une visite de courtoisie. Il a été reçu par le maire socialiste Benoît Payan qui, selon les comptes-rendus de la presse locale, n’a pas manqué d’éloges sur la relation entre sa ville et l’Algérie.
Séparée de l’Algérie par la Méditerranée sur environ 700 kilomètres, Marseille a toujours été l’une des plus importantes destinations de l’émigration algérienne. Aujourd’hui, sur ses 860 000 habitants, 150 000 sont Algériens. C’est la deuxième concentration des Algériens en France après Paris et sa région.
À l’issue de sa rencontre avec l’ambassadeur d’Algérie au palais du Pharo, le monument emblématique de Marseille, Benoît Payan a rappelé l’histoire singulière entre la ville et les Algériens qui ont grandement contribué à faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.
« Marseille a été reconstruite, en partie, par des Algériens »
Le maire a en effet reconnu, dans des propos repris par La Provence, que Marseille « a été reconstruite, en partie, par des Algériens » après la Guerre. C’est une ville, a-t-il dit, « constituée de femmes et d’hommes qui portent une histoire et une identité singulière, belle et forte à la fois ».
« On sait ce que veut dire tout ça », a assuré le maire de Marseille qui a par ailleurs reconnu que quand on est français ou marseillais, « on a des choses à apprendre de l’Algérie ». Car, a-t-il expliqué, il y a en Algérie « une excellence universitaire, un entrepreneuriat et une manière d’être extrêmement sensible qui fait honneur à notre ville, car il y a beaucoup de Franco-Algériens et beaucoup de Marseillais issus de la communauté algérienne ».
Pour décrire les liens forts entre l’Algérie et sa ville, M. Payan n’a pas hésité à qualifier Marseille de « plus grande ville algérienne en France » parce qu’elle est « fabriquée » de cette histoire commune.
Évoquant plus globalement la relation bilatérale entre l’Algérie et la France, le maire de Marseille a indiqué que « la France doit regarder son passé de manière très claire et, aussi, son avenir qui passe par une coopération et des liens forts avec l’Algérie ».
L’ambassadeur Saïd Moussi s’est dit pour sa part « très touché » par l’accueil qui lui a été réservé et par la vision de son hôte de « cette belle Méditerranée que nous avons en partage » et de la communauté algérienne de Marseille. « La ville d’Alger vous attend prochainement » a-t-il dit à Benoît Payan.
Le maire de Marseille est l’une des rares personnalités politiques à s’exprimer positivement sur la relation franco-algérienne dans un contexte marqué par la montée de l’extrême droite en France
et de polémiques récurrentes sur l’immigration algérienne et l’accord de 1968.
Par: Sonia Lyes
https://www.tsa-algerie.com/france-algerie-les-mots-forts-du-maire-de-marseille/
https://www.dailymotion.com/video/x8qmuc1
.
Rédigé le 17/12/2023 à 14:16 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
La Communauté de communes de la Veyle a commandé la réalisation d'un film documentaire sur les appelés de la guerre d'Algérie sur le territoire. 17 témoins ont été interviewés fin d'année 2021.
.
Rédigé le 15/12/2023 à 21:05 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
De Gaulle, du haut du balcon du gouvernement général d'Alger, les bras en V, lance à la foule qui exulte : "Je vous ai compris". De Gaulle a été rappelé au pouvoir après la révolte des Français d'Algérie le 13 mai. Son cri laisse croire qu'il est résolu à conserver l'Algérie française et créera d'amères désillusions parmi les colons d'Algérie. Les accords d'Evian qui mettront fin à la guerre d'Algérie seront signés le 18 mars 1962.
.
Rédigé le 15/12/2023 à 19:49 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
SERMENT
.
Je jure sur la raison de ma fille attachée
hurlant au passage des avions
Je jure sur la patience de ma mère
Dans l' attente de son enfant perdu dans l' exode
Je jure sur la bonté d Ali Boumendjel
Et le front large de Maurice Audin
Mes frères mes espoirs brisés en plein élan
Je jure sur les rêves généreux de ben M' Hidi et d' Inal
Je jure sur le silence des villages surpris
Ensevelis à l' aube sans larmes sans prières
Je jure sur les horizons élargis de mes rivages
A mesure que la plaie s' approfondit hérissée de larmes
Je jure sur la sagesse des moudjahidines maîtres de la nuit
Je jure sur la certitude du jour happé par
la nuit transfigurée par l' aurore,
Je jure sur les vagues déchaînées de mes tourments
Je jure sur la colère qui ,embellit nos femmes
Je jure sur la haine et la foi qui entretiennent la flamme
Que nous n' avons pas de haine contre le peuple français.
Bachir HADJ ALI
ALGER le 15 décembre 1960.
Né le 9 décembre 1920 à la Casbah d’Alger, mort à Alger le 9 mai 1991 ; technicien aux PTT à Alger puis permanent de la direction du PCA, membre du Comité central en 1947 et du Bureau politique en 1949, premier responsable du PCA en Algérie pendant la guerre de libération ; après l’indépendance secrétaire général du PCA non reconnu ; participe à la formation de l’opposition clandestine (ORP) après le coup d’État du 19 juin 1965 ; torturé, détenu, maintenant son activité poétique et de commentateur d’histoire de la musique.
« Mon grand père, paysan pauvre, a fui la Kabylie, pourchassé par les gendarmes (il était au début de ce siècle dans une troupe de « rebelles » dirigée à l’époque par un nommé Arezki el Bachir condamné à mort par les Français) » écrit Bachir Hadj Ali, en juillet 1966, dans une de ses lettres d’emprisonné, adressée à sa chère Safia, son épouse bien aimée, Lucie Larribère* (Lettres à Lucette. 1965-1966, éditions RSM, Alger, 2002). Pour le poète communiste, toute l’histoire est récit patriotique.
Les Numides sont ses ancêtres qui ont fondé en Espagne l’Andalousie ; il dit appartenir à la tribu des Beni Hammad, au-delà de la forêt d’Ibarazen, là-bas du côté d’Azeffoun, le Port-Gueydon colonial sur la côte de Grande Kabylie. Il a grandi bercé par les chansons kabyles de sa grand-mère mais racontant des légendes orientales. Ses parents s’étaient installés pauvrement à la Casbah d’Alger ; ils vivent encore auprès de Lucie Larribère quand il écrit ses lettres de prison, souhaitant que l’on dise à sa mère que « son fils n’a pas failli à l’honneur des ancêtres ». Il parle de ses sœurs dont l’une, Dahboucha, a épousé le vétéran communiste Mahmoud Lathrache*.
Dans son enfance, Bachir Hadj Ali a été atteint d’ostéomyélite de la jambe gauche ce qui lui vaudra des souffrances pour plus tard. À six ans, il fréquente l’école indigène Sarrouy, l’école française en avant de la Casbah, qui rassemble des "indigènes musulmans" de tout Alger. Le jeudi et le dimanche, les jours sans école française, il va réciter les sourates à l’école coranique voisine. Il appartient ensuite aux Scouts musulmans. À dix-sept ans, à la veille d’entrer à l’École normale d’instituteurs, il abandonne les études pour aider son père qui venait de perdre un emploi, et entre comme technicien aux PTT. C’est dans ce milieu de la Grande Poste d’Alger que des collègues lui font découvrir le communisme ; il ne cessera plus de lire les brochures publiées en français par le parti communiste et les classiques du marxisme soviétique.
Il devient membre du PCA en août 1945 ; il est chargé d’assurer la présidence pour l’Algérois des comités d’amnistie qui défendent les victimes de la répression qui a sévi après le 8 Mai 1945 ; c’est une façon pour les communistes de rattraper leur condamnation du « complot nationaliste » de Mai 1945. Très vite, il gravit les échelons dans l’encadrement du parti. En juillet 1946, il est invité à participer au comité central élargi après la conférence du Parti qui procède, au détriment d’Amar Ouzegane*, à la rectification de la ligne suivie par le PCA en 1945 et relance l’ouverture vers les partis algériens. Il est élu au bureau régional du PCA d’Alger. À la fin de la même année, il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire du PCA, Liberté. Au congrès de Maison Carrée (El-Harrach, banlieue d’Alger), il entre officiellement au CC (fin 1947-début 1948). En 1949 après le congrès d’Hussein Dey, il devient secrétaire du parti et membre du Bureau politique. Ayant son bureau au siège du parti, il est le camarade arabo-berbère témoignant de l’algérianisation du PCA.
Effectivement, avec un discours se réclamant du peuple algérien déshérité, il impulse les luttes menées à l’intérieur, celles des petits paysans dans la région de Tlemcen en 1949, et à répétition, celles des dockers du port d’Oran. Aussi est-il à plusieurs reprises déféré devant les tribunaux pour atteinte à la sûreté de l’État. Le parti communiste est son lieu de vie. Certes il a une famille par un premier mariage dans le cercle kabyle et quatre enfants à charge, deux garçons, deux filles : Youssef, Smaïl, Meryem, Nadjia.
Il va gagner encore en noblesse dans les références fondatrices du communisme en Algérie par la rencontre puis l’exemplarité de couple mixte avec Lucie Larribère*. Elle est la nièce de Camille Larribère*, un des premiers propagateurs en Oranie, et fille du docteur Jean-Marie Larribère* dont la clinique à Oran est la providence des femmes algériennes ; sa sœur Suzanne est également médecin et militante ; celle-ci épouse le dirigeant communiste marocain Abdelkrim Ben Abdallah, assassiné au moment de l’indépendance du Maroc (voir volume Maroc).
Installée à Alger, la militante de famille, Lucie Larribère* rencontre le dirigeant communiste, figure algérienne du PCA, poète et intellectuel communiste voué à la connaissance de la musique andalouse ; leur rencontre daterait de juillet 1947. Comme ils sont nés tous deux le même jour de la même année 1920, c’est Lucie Larribère* qui est chargée, en public communiste, de porter le bouquet et de fêter le trentième anniversaire du dirigeant du parti. Ils militent ensemble et notamment manifestent et sont arrêtés ensemble devant la prison Barberousse (Serkadji) à la Casbah dans le rassemblement de soutien, en 1952, aux prisonniers nationalistes de l’OS (l’organisation clandestine paramilitaire du PPA) qui reviennent du tribunal de Blida. Un poème de Kateb Yacine célèbre « Lucie à la veste rouge ».
Déjà mariée à un professeur communiste dont elle a deux enfants : Jean et Pierre Manaranche qui ont donc la pleine citoyenneté française et la conserveront, elle épouse Bachir Hadj-Ali devant le cadi. Tous ces enfants et les parents de l’un et de l’autre se retrouveront à la maison de Lucie Larribère à Oran où, géographe de formation, Lucie Larribère est professeur d’histoire et géographie au lycée. Lourde charge quand Bachir Hadj Ali connaît la clandestinité et plus tard la prison, mais échange et soutien de couple et de famille intenses jusqu’au terme de ce compagnonnage militant.
Le lieu d’existence est celui des relations mixtes communistes, de cette micro-société, minoritaire et souvent clandestine, faite de camaraderie de parti entre Européens et Musulmans, d’une Algérie algérienne progressiste, nouvelle Andalousie se réclamant de l’arabisme mais mêlé de légendaire berbère et ne retenant de la civilisation musulmane et de l’enseignement français que la part des lumières. Le poète Bachir Hadj-Ali se fait le chantre de cette Andalousie qui se confond avec l’avenir socialiste de l’Algérie. Déjà dans son œuvre, le mot de référence est progrès, qui est aussi le titre de la revue intellectuelle du PCA qui publie ses textes repris éventuellement par la revue du PCF, la Nouvelle critique.
Ce qui est propre à Bachir Hadj-Ali, c’est de conjoindre les différentes sources, dans un patriotisme de continuité du peuple algérien. Les donatistes, chrétiens en dissidence dans l’empire romain chrétien, chantent un "grégorien algérien" (avant que la musique grégorienne des ordres monastiques au service du pape n’existe), les Numides portent la "culture arabo-musulmane" dans les vallées des Pyrénées des ancêtres Larribère (par extrapolation du Cid et de la chanson de Roland) ; Barberousse, Baba Aroudj, le militaire et pirate de l’expansion du sultanat turc conduit la « résistance » de l’Algérie contre les Espagnols ; les instruments de musique andalous sont algériens, et son oreille, très éveillée et cultivée, reconnaît la tradition pluriséculaire du chant d’un muezzin algérien qui a certes le bénéfice d’être de l’école de Blida. Le fond de doctrine communiste toujours présent dans ses lettres de prison de 1966, repose sur la croyance que le développement par le socialisme est la voie certaine pour « s’arracher du retard économique, social culturel ».
À la veille du 1er novembre 1954, Bachir Hadj-Ali, condamné à une peine de prison, entre dans la clandestinité. Il ne devait en sortir qu’après l’indépendance en juillet 1962. Avec Sadek Hadjerès*, il est ainsi un des dirigeants clandestins qui assurent la continuité de la participation communiste à la guerre de libération en veillant à préserver l’autonomie d’orientation du PCA, en 1955-1956, par la mise en place d’une organisation propre : « les combattants de la libération » ; le « maquis rouge » reçoit des armes du camion enlevé dans l’opération menée par la désertion de l’aspirant Henri Maillot*.
Non sans faire valoir un apport en armes pour une ALN en manque, en mai-juin 1956, Sadek Hadjerès* et Bachir Hadj-Ali entrent en négociation au nom du PCA avec le FLN représenté par Ramdane Abane* et Benyoussef Ben Khedda*, qui demandent bien des armes mais tergiversent et refusent de reconnaître la présence communiste en tant que parti. L’aspirant Maillot est exécuté par l’armée française (6 juin) et tué en même temps Maurice Laban* ; le périlleux maquis des Combattants de la libération dans l’Ouarsenis est démantelé. Pour un PCA en état critique, les accords conclus début juillet acceptent le ralliement des maquisards à l’ALN et l’entrée individuelle des militants communistes. En dehors donc du FLN, le PCA refuse de se dissoudre. On comprend que la plateforme du congrès de la Soummam du FLN, à l’automne, ne ménage pas le Parti communiste ni la CGT pour sa dépendance.
Dans cette suite de repliements et de raidissement du PCA, y compris par rapport au PCF qui vote les pouvoirs spéciaux pour l’Algérie en mars 1956, la mise en examen et en cause du communisme stalinien après le XXe congrès du parti soviétique de février 1956 et les soulèvements à l’Est, ne comptent pas. La croyance est renouvelée dans la vérité scientifique du « marxisme soviétique ».
Alors que Larbi Bouhali* représente le PCA à l’extérieur, et d’abord auprès des partis du camp socialiste, Bachir Hadj Ali est donc premier responsable communiste de l’intérieur dans ces années de guerre de libération. Ni Bachir Hadj Ali, ni Sadek Hadjerès n’ont quitté l’Algérie ; ils échappent à la répression et à l’arrestation ; ils passent de cache en cache, accueillis chez des militants plus anonymes, des sympathisants, des chrétiens progressistes comme le couple Bachir Hadj-Ali et Lucie Larribère dans la famille de Pierre Mathieu. Plus particulièrement, Bachir Hadj-Ali veille à la sortie de la presse clandestine : le journal El-Houriya et la revue théorique : Réalités algériennes et marxisme, des tracts, des journaux régionaux. Il ne cesse d’écrire des poèmes accompagnés de dessins ; il célèbre notamment les manifestations populaires de la Casbah d’Alger en décembre 1960 (Chants pour le 11 décembre).
À l’indépendance, Bachir Hadj-Ali est désigné comme premier secrétaire du parti. Après l’interdiction du PCA en novembre 1962 par le gouvernement de Ben Bella, sous une certaine tolérance, il maintient la direction et l’activité du PCA. Il fait des périples en URSS et en pays socialistes, et renoue les contacts avec les responsables du PCF. En 1963, il donne une conférence mémorable et très souvent pillée sur la musique algérienne à la salle officielle au pied de l’ancien Gouvernement général devenu Palais du gouvernement et rebaptisée salle Ibn Khaldoun, et répète ses interventions dans les villes algériennes. Il participe à la création de l’Union des écrivains algériens.
Il apparaît à la fois comme le poète communiste national, le spécialiste de musique andalouse (et de musique européenne classique), et le porteur de la nouvelle doctrine du « marxisme soviétique », celle des voies non capitalistes du développement et des spécificités nationales dans la construction du socialisme. Sa position est exposée dans un texte de conférence plusieurs fois repris en 1963-1964 : Qu’est-ce qu’un révolutionnaire algérien ? Ce communisme nationaliste suit l’évolution du FLN et de l’UGTA en 1964-1965 (Charte d’Alger, congrès de l’UGTA). Il soutient les accords de rapprochement entre FLN et PCF et prépare des numéros spéciaux des revues communistes pour célébrer la marche au socialisme qu’annoncent les engagements de Ben Bella en faveur d’un socialisme national, dit aussi arabe comme en Égypte, et spécifique.
Le coup d’État du 19 juin 1965 du colonel Boumédienne met tout par terre. Bachir Hadj-Ali et les dirigeants communistes sont recherchés par les forces de la sécurité militaire. Par exception rare de renoncement à un parti communiste maintenu comme tel, une part des dirigeants communistes participe avec les opposants venant de la gauche du FLN (Mohammed Harbi,*, Hocine Zahouane* notamment), à la création de l’Organisation de la résistance populaire (ORP). Arrêté le 20 septembre 1965, Bachir Hadj-Ali est soumis à d’atroces tortures, celles dites du casque allemand qui, par suite d’un traumatisme crânien, le rendront sujet aux vertiges, dont il porte témoignage dans L’arbitraire (qui sera republié accompagné des Chants pour les nuits de septembre).
Commence pour lui et ses compagnons : Ahmed Abbad*, Mohammed Harbi*, Mourad Lamoudi*, Hocine Zahouane*…, une longue période de détention à la prison de Lambèse, puis au secret à Annaba, et ensuite à Dréan. Pendant son emprisonnement, il figure comme appartenant à la direction de l’organisation communiste reconstituée sous le nom de Parti de l’Avant-garde socialiste (PAGS). En novembre 1968, il est assigné à résidence d’abord à Saïda puis à Aïn-Sefra, dans le Sud oranais. En 1970, la mesure d’assignation est levée, mais il reste interdit de séjour dans quatre grandes villes d’Algérie : Oran, Alger, Constantine, Annaba.
Sous censure et ne comprenant donc aucune remarque politique, ses lettres de prison (Lettres à Lucette, op. cit.) traduisent sa sensibilité littéraire et musicale en laissant voir plus encore l’intériorisation de la formation communiste qui s’est attachée à l’idéal progressiste d’une Algérie algérienne. Les lectures et les références culturelles sont celles que partagent les intellectuels communistes, de Nazim Hikmet à Pablo Neruda, mais sous horizon français plus encore : Paul Eluard, et en premier : Louis Aragon, et aussi les chansons de Jean Ferrat. La passion du malouf est la touche propre maghrébine, mais qui se projette andalouse algérienne. L’arabisme classique est cultivé par survalorisation d’option politique. Le patriotisme et le socialisme sont de sentiment dans l’exaltation de la permanence du peuple.
Libéré officiellement en 1974, Bachir Hadj-Ali réduit ses activités au domaine poétique et de connaissance musicale ; il fait des conférences, participe à des colloques et séminaires, soutient l’expérience théâtrale d’Abdelkader Alloula. Les souffrances endurées et les séquelles des sévices, la détérioration physique qui gagne, le font entrer après 1980 « dans une nuit de plus en plus opaque ». Il meurt à Alger le 9 mai 1991, cinq jours après son ami Mohamed Khadda*, dont le tableau Le Supplicié sert de frontispice à la réédition de L’Arbitraire (1968).
Rédigé le 15/12/2023 à 09:13 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 14/12/2023 à 19:55 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
"L’aviation française a, le samedi 8 février (1958),
bombardé le village tunisien de Sakhiet-Sidi-Youssef,
détruisant, entre autres, des camions de la Croix-Rouge et faisant 72 morts.
Les journaux.
On en avait vu passer toute une bande, naguère venus de l’autre côté, de ces garçons
Qui montaient à leur DCA, maigres et d’une gaîté sombre comme le métal de leurs canons.
Mohamed, quinze ans, les avait dévisagés un à un,
Puis, d’une voix pas trop haute, à Ali son copain :
« Non, dit-il, ça n’est pas juste.
Ceux-là d’Algérie, ils sont nos frères, c’est entendu,
Et puissent-ils bientôt redevenir libres comme nous autres.
Mais ils ne devraient pas comme ici, non ils ne devraient pas
Tirer de chez nous contre les avions en patrouille au-dessus de la terre algérienne. »
Le soleil dur donnait la fièvre au bled d’hiver.
Sakhiet-Sidi-Youssef, ses maisons blanches, son minaret, était là et pas là, formes mangées par la lumière.
« Si ceux du FLN, dit Ali, t’entendaient parler comme cela, je ne donnerais pas cher de ta peau. »
Mohamed se taisait, regardant,
Beaux comme de beaux petits chevreaux,
Aussi rapides que des gazelles,
Des gosses, tout près d’eux, qui se poursuivaient avec des rires.
Des gosses du village, et plusieurs c’étaient leurs frères.
« Ce n’est pas à ma peau que je pense, fit Mohamed, c’est à eux »,
Et de la main il montrait les beaux petits chevreaux à deux jambes,
Les beaux petits chevreaux aux yeux d’hommes.
« Mohamed, la liberté… »
« La liberté, Ali, ça ne s’achète pas avec la peau des gosses.
Tu sais bien que la frontière est tout près,
Qu’un jour ou l’autre, quand ils en auront marre d’être canardés d’ici,
Ils viendront nous tirer dessus, et ils ne demanderont pas
Si c’est la DCA qui en prend pour son grade
Ou bien nous les paysans, toi, moi, les enfants, les vieillards et les femmes.
Tout comme toi, Ali, j’aime mon peuple
Et ce peuple d’à côté, le même,
Et notre langue arabe.
Mais cette abominable guerre… »
« Tu ne vas pas défendre, les Français, quand même ! »
« Ali, ne dis pas de bêtises, ne parle pas comme la radio.
Je ne défends pas les Français, mais je sais qu’il est aussi parmi eux des hommes.
Plus loin, là-bas du côté où le soleil se couche, au, Maroc,
Là-bas, tout là-bas, quand ils en avaient leur claque
Ou du roumi
Ou du sultan
Ou du pacha,
Ils partaient, comme ils disaient — non, même qu’ils disaient : ils entraient en dissidence.
Pourquoi qu’on n’en fait pas autant ?
Pourquoi est-ce que nous refuserions cette vérité : que, parmi tous les gars venus de l’autre côté de la mer,
Il y en a beaucoup qui le voudraient de tout leur cœur, y entrer en dissidence,
Pour ne plus faire aveuglément tout cela qu’on leur commande,
Pour rester des hommes. »
« Ça nous fait une belle jambe », s’exclame Ali, et il ne peut s’empêcher de ricaner.
« Moque-toi, Ali, moque-toi tant que tu veux, mais ce mot-là,
Mais cette chose-là
La dissidence,
L’intérieure, je veux dire,
Celle qui refuse de maudire et l’œil pour l’œil et dent pour dent,
Ah plus les crimes se succèdent et plus, frère Ali, j’en suis sûr,
Elle est pour tous
Pour eux, pour nous.
Le moyen, l’unique, de naître à nous-mêmes.
La fidélité à notre peuple, frère, ah bien sûr,
Et leur appartenance au leur, ah bien sûr aussi.
Mais si l’appartenance,
Si la fidélité
Se change en folie, en massacre aveugle,
Alors, frère, non. Ou plutôt : oui, oui justement :
Dissidence. »
Ali souffrait.
Parce qu’il aimait bien Mohamed.
Mais il n’aimait pas cette pensée-là.
Et il allait le lui crier, mais, le devançant, Mohamed :
« La haine, tu le sais bien, toi aussi, la haine,
Elle ne peut semer que la haine.
Et toi aussi tu le sais bien que c’est seulement,
Oui, frère Ali, que c’est le seul amour… »
Jamais.
Jamais Ali ne devait connaître la fin de la phrase de Mohamed son camarade.
Sur la terre toute sèche et caillouteuse où le sang et des lambeaux de chair ont giclé,
Mohamed désormais n’est plus qu’un pauvre cadavre sans face.
Il y avait eu ce bruit terrible en haut du ciel, auquel ni l’un ni l’autre n’avaient voulu prêter attention,
Puis la chute de la bombe française. Cadeau de la civilisation.
Ali à présent est tout seul.
Il ne pleure pas.
Il regarde.
Tuer, oui tuer, venger son ami,
L’ami ce pauvre fou qui parlait de l’amour.
Est-ce qu’on en a parlé de l’amour — Ali en a souvent entendu raconter l’horreur par un de ses oncles qui y était —
Après Guernica ?
Si seulement il pouvait se battre !
Mais en même temps que cette colère qui fait tout à la fois et du bien et du mal,
Une honte, au plus profond, une honte immense tout à coup l’envahit comme un vertige qui serait une nausée.
Car à cent pas il vient de voir les petits chevreaux aux yeux d’hommes,
Les petits d’hommes aux yeux de chevreaux,
Tous ensemble couchés eux aussi dans l’irréparable de la mort.
Une honte pour les roumis qui ont fait cela,
Et d’être un homme.
Et il a beau s’en défendre, vouloir — ah ! s’il le pouvait — la faire taire en lui-même,
C’est malgré lui comme s’il entendait encore la voix de celui qui vient de mourir :
« Frère Ali, la haine,
Elle ne peut semer que la haine. »
Et dans le silence de son cœur Ali qui pleure enfin :
« Oh quand donc, sanglote-t-il à lèvres closes,
Quand donc, chez les forcenés d’en face comme chez nous —
Et dire que sa pauvre bouche en parlait il n’y a pas encore un quart d’heure —
Quand donc, pour nous arracher, finalement à tous ces cauchemars dont aucun n’est ni le vrai pays ni la vraie liberté ;
Oui, quand sera-t-il possible de clamer à tous ce mot qu’il me disait
Et que je refusais d’entendre,
Ce mot de honte apparente et de seule dignité réelle,
Ce mot que je lui reprends maintenant, son héritage,
Et que je crie à la face des hommes et du ciel :
Dissidence ! »"
11 février 1958
Fontol
https://www.lezardes-et-murmures.com/2020/05/bombardement-de-sakiet-sidi-youssef.html
,
Rédigé le 12/12/2023 à 23:11 dans France, Guerre d'Algérie, Poésie/Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires récents