Comme toutes les guerres, celle que mène Israël contre Gaza coûte extrêmement cher économiquement et la croissance est en chute libre. Toutefois, si elle ne s’effondre pas, c’est grâce à l’aide publique et privée des États-Unis, mais aussi de l’Union européenne qui a poursuivi ses échanges commerciaux comme si de rien n’était. Sans oublier l’Inde et la Chine. Benyamin Netanyahou peut poursuivre tranquillement son génocide des Palestiniens .
L’économie israélienne a enregistré une chute de 21 % du produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre 2023 (comparé à celui de l’année précédente), soit deux fois plus que ne le prévoyait la banque centrale, après le 7 octobre. En février 2024, l’agence américaine Moody’s a pris la décision sans précédent d’abaisser la note de l’État et celle des cinq plus grandes banques commerciales d’Israël.
Les conséquences vont surtout peser sur l’industrie technologique. En temps normal, cette branche emploie un Israélien sur sept et génère environ la moitié des exportations du pays, un cinquième du produit intérieur brut (PIB) et plus d’un quart des recettes de l’impôt sur le revenu. Une performance qui ne peut se maintenir qu’avec un accès aux capitaux étrangers dont le coût de collecte menace d’augmenter.
CHUTE DES INVESTISSEMENTS DANS LA TECH
Depuis la fin de 2022, les investissements dans les hautes technologies n’ont cessé de s’affaisser, et fin 2023, la chute a atteint 20 % par rapport aux chiffres déjà faibles de l’année précédente ; les investissements étrangers ont dégringolé de 29 %1. Les premières données pour 2024 montrent que les flux sont au plus bas depuis neuf ans.
Le modèle de croissance du pays étant lié à ce secteur, de tels résultats posent des problèmes majeurs. D’autant que les projets du premier ministre Benyamin Nétanyahou visant à orienter l’économie vers la production de matières premières, au détriment de ce secteur dont il doute de la loyauté politique, ont été mis à mal. En mars 2024, inquiets des missiles houthis autant que des retombées politiques, l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) et British Petroleum (BP) ont interrompu les discussions concernant l’acquisition prévue de la moitié du principal producteur israélien de gaz naturel, NewMed Energy2.
Tout cela soulève des questions sur la viabilité de l’économie d’Israël et, par conséquent, sur sa capacité à poursuivre son assaut contre Gaza. Déjà les économistes du ministère des finances avaient estimé que les seules manœuvres de Benyamin Nétanyahou pour changer la constitution (et l’opposition que cela suscitait) conduiraient à une amputation de la croissance de 15 à 25 milliards de dollars (14,9 milliards à 18,6 milliards d’euros) par an3. Une étude de la société de conseil américaine RAND a indiqué que les pertes économiques en cas de campagne militaire limitée, mais de longue durée contre la Palestine, s’élèveraient à 400 milliards de dollars (plus de 373 milliards d’euros) sur dix ans4. Selon le ministère des finances, l’opération « Sabre de fer » coûte 269 millions de dollars (plus de 350 millions d’euros) par jour à l’économie — une guerre à l’échelle de la région serait, bien sûr, beaucoup plus onéreuse.
On peut s’interroger sur la capacité de la société israélienne qui vit dans un certain confort matériel à supporter un retour à une économie de guerre comme dans les années 1970 lorsque les dépenses militaires représentaient 30 % du PIB. Même si l’on fait abstraction de cette question, beaucoup d’autres se posent : les réalités économiques peuvent-elles influer sur la voie suivie par les dirigeants politiques et militaires ? Si oui, comment ? Les entreprises étrangères qui contribuent au génocide pourront-elles maintenir leur politique sur une longue période ?
LES SOURCES DE LA RÉSILIENCE À MOYEN TERME
Malgré les vents contraires, il y a peu de raisons de penser que les pressions économiques puissent accélérer la fin de la guerre à court ou moyen terme. Cela tient à l’ampleur des marchés financiers israéliens et aux réserves en devises étrangères, d’une part, ainsi qu’aux relations extérieures de l’État et de l’économie, d’autre part.
1. Des marchés de capitaux profonds et des réserves abondantes
La profondeur des marchés de capitaux israéliens permet à la coalition au pouvoir de financer localement une grande partie de ses projets militaires : cette année environ 70 % des 60 milliards de dollars (55,8 milliards d’euros) des emprunts d’État seront vendus sur les marchés intérieurs et libellés en nouveau shekel israélien (NIS). De plus, comme il y a une forte demande des institutions financières locales, les taux d’intérêt restent peu élevés localement, un peu plus quand il s’agit de bons du Trésor proposés à l’international, mais pas excessivement plus que pour ceux actuellement émis par les États-Unis. De ce fait, au cours des cinq premiers mois de cette année, le ministère israélien des finances a pu emprunter (en vendant des obligations d’État) un total de 67,5 milliards de NIS (16,7 milliards d’euros) sans encourir de lourdes charges de remboursement.
Ainsi, bien que le gouverneur de la Banque d’Israël mette régulièrement en garde contre les emprunts excessifs — et bien que certains indicateurs signalent un malaise sur le marché — Tel-Aviv peut s’endetter sans trop souffrir financièrement, tout au moins pour l’instant. Cela donne aux dirigeants une grande autonomie et cela se répercute sur la guerre.
L’accumulation de réserves de devises étrangères au cours des deux dernières décennies a un effet protecteur similaire. De 27 milliards de dollars (25 milliards d’euros) en 2005, la valeur des réserves détenues par la Banque d’Israël a dépassé les 200 milliards de dollars (186 milliards d’euros) au début 2024. Non seulement ces actifs génèrent des revenus pour l’État, mais ils permettent également à la banque centrale de défendre le shekel sur les marchés des changes5. Ce qui contribue à maintenir l’inflation à un faible niveau, renforçant ainsi la stabilité de l’économie de guerre.
Toutefois, la violence génocidaire de l’armée nécessite des volumes de munitions bien supérieurs à ce que les fabricants nationaux, qui ont réorienté leurs activités vers des produits haut de gamme, sont actuellement capables de produire. Sans les flux incessants d’obus d’artillerie, de missiles, d’ogives et autres, qui proviennent presque tous des États-Unis (ou de caches d’armes leur appartenant prépositionnées en Israël avant cette guerre)6 et d’Allemagne, les campagnes actuelles sur Gaza et le Sud-Liban échoueraient rapidement. De même, sans les clouds fournis par Google et Microsoft ainsi que le partage de données WhatsApp par Meta, on peut être certain que le plan israélien d’assassinats de masse pilotés par l’intelligence artificielle s’effondrerait rapidement.
2. La solidité des relations extérieures
Le deuxième facteur, peut-être le plus important, expliquant la résilience à moyen terme de l’économie israélienne est la solidité de ses relations extérieures. Elles lui apportent des appuis en tout genre : des flux financiers au commerce, en passant par le soutien logistique, sans oublier les armées de réserve de main-d’œuvre, telle la promesse de l’Inde de fournir 50 à 100 000 travailleurs pour remplacer les Palestiniens de Cisjordanie. De quoi, en fin de compte, rendre le génocide israélien possible.
Une vaste constellation d’acteurs américains, publics et privés, soutient actuellement financièrement l’État, l’armée et l’économie. Les flux provenant du gouvernement fédéral demeurent les plus importants. La subvention annuelle du Programme américain de financement militaire à l’étranger — 3,3 milliards de dollars (3,075 milliards d’euros) par an depuis l’administration Obama (2009-2017) — couvre, en général, 15 % de ses dépenses de défense. Comme ces dernières devraient augmenter de près de 15 milliards de dollars (13,95 milliards d’euros) en 2024, la ligne de crédit gratuite du gouvernement américain va considérablement augmenter cette année. En avril dernier, le Congrès américain a voté la loi sur la sécurité nationale accordant 13 milliards de dollars (12 milliards d’euros) d’aide supplémentaire7. Sur cette somme, 5,2 milliards de dollars ont été affectés au réapprovisionnement des systèmes de défense Iron Dome, Iron Beam et David’s Sling, 4,4 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) à la reconstitution des stocks de munitions épuisés et 3,5 milliards de dollars (3, 2 milliards d’euros) aux systèmes d’armes avancés.
ORGANISATIONS AMÉRICAINES POUR BUDGET ISRAÉLIEN
Mais, cela va au-delà. Sur l’ensemble du territoire états-unien, des États, des comtés et même des municipalités sortent également leur carnet de chèques. Le canal de financements est supervisé par la Development Corporation for Israel (DCI), une entité enregistrée aux États-Unis qui agit en tant que courtier local et souscripteur pour le compte du ministère israélien des finances. Depuis 1951, la DCI émet ce que l’on appelle des « obligations israéliennes » sur le marché américain. Bien que rarement connus du public, ces instruments financiers, libellés en dollars et destinés à fournir un soutien général au budget israélien, représentent 12 à 15 % de la dette extérieure totale d’Israël. Ils constituent donc une source substantielle de crédit et de devises fortes pour Tel-Aviv.
Depuis le 7 octobre, la DCI a considérablement accru ces ventes d’obligations, en partie en développant ses partenariats avec une organisation de droite l’American Legislative Exchange Council (ALEC). Au cours des deux dernières décennies, l’ALEC a été l’une des forces les plus influentes dans les coulisses de la politique américaine. Son activité consiste généralement à rédiger des projets de loi sur des sujets allant de l’avortement au mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) puis à diffuser des modèles législatifs auprès de ses alliés dans les assemblées des États, où ils deviennent lois.
Cet automne, l’ALEC a diversifié ses opérations en mobilisant sa Fondation des agents financiers de l’État pour encourager l’achat d’obligations israéliennes par des fonds de pension publics et par les trésoreries des États et des municipalités. Les fruits de ces efforts sont assez stupéfiants : 1,7 milliard de dollars (1,58 milliard d’euros) d’achats d’obligations en six mois seulement. Au-delà de leur valeur matérielle pour Israël, ces achats constituent un engagement important de la part de l’appareil d’État américain dans son ensemble. Les autorités locales comme le gouvernement fédéral se montrent ainsi prêts à investir des sommes significatives dans les entreprises génocidaires d’Israël.
Malheureusement les citoyens et les institutions financières ont la même attitude que les dirigeants. Ils ont, eux aussi, accordé (et/ou facilité) un grand nombre de crédits à Israël depuis le début de sa destruction de Gaza. Certains l’ont fait, au printemps dernier, en achetant près des trois-quarts des obligations dont il vient d’être question. Au lendemain de l’opération « Sabre de fer », des banques américaines ont également organisé des ventes d’obligations privées pour le compte de l’État israélien, dont les rendements n’ont pas été rendus publics.
DE GOLDMAN SACHS À BNP-PARIBAS
Le fait le plus marquant, cependant, a été l’opération menée par Bank of America et Goldman Sachs qui, en mars 2024, ont souscrit à la première vente internationale d’obligations israéliennes post-7 octobre. Aux côtés de la Deutsche Bank et de BNP Paribas, ces financiers sont parvenus à attirer suffisamment d’investisseurs du monde entier pour en faire la plus importante vente de l’histoire d’Israël : près de 7,5 milliards d’euro-obligations8.
Les contributions privées américaines ne s’arrêtent pas là. Si les investissements technologiques sont globalement en retrait, un certain nombre d’entreprises continuent d’injecter des capitaux, malgré le génocide en cours. Ainsi, ces six derniers mois, Nvidia, le leader mondial de la production de puces et de l’intelligence artificielle basé à Santa Clara, a investi des sommes considérables dans l’acquisition d’entreprises israéliennes9. En décembre, fort d’une subvention de 3,2 milliards de dollars (3 milliards d’euros) et d’un taux d’imposition extrêmement réduit (7,5 % au lieu de 23 %), Intel a accepté de construire une nouvelle usine de semi-conducteurs. Un mois plus tard, Palantir Technologies, l’entreprise de modélisation d’intelligence artificielle, a annoncé un nouveau partenariat stratégique avec le ministère israélien de la défense.
L’UNION EUROPÉENNE, BOUÉE DE SAUVETAGE
Comme en témoigne la participation de la Deutsche Bank et de BNP Paribas à l’émission d’euro-obligations, l’Europe joue un rôle non négligeable. La Banque européenne d’investissement, basée à Luxembourg et détenue conjointement par les 27 États membres de l’Union européenne, a maintenu son intention d’injecter 900 millions de dollars (838 millions d’euros) dans l’économie israélienne10. Depuis le 7 octobre, le programme Horizon Europe, principal instrument de financement de la recherche et de l’innovation, a autorisé l’octroi de près d’une centaine de subventions à des entreprises et institutions israéliennes. À plus petite échelle, l’organisation à but non lucratif European Investment council (EIC) a récemment augmenté ses investissements dans les startups israéliennes.
Mais ce sont surtout les échanges de biens et de services qui comptent. Le flux ininterrompu d’exportations vers le marché européen, qui reste son principal partenaire, a joué un rôle essentiel dans l’excédent de 5,1 % de la balance commerciale d’Israël au cours du dernier trimestre 2023. Bien qu’il ait été question dans les capitales européennes de revoir l’accord d’association de l’Union européenne avec Israël, les premières données publiées pour 2024 montrent que celle-ci continue d’importer des produits israéliens : plus de 4,27 milliards d’euros au premier trimestre — une somme qui correspond à peu près à ce qui a été observé ces dernières années et qui sert de bouée de sauvetage à l’économie israélienne.
LES AFFAIRES CONTINUENT AVEC LA CHINE ET L’INDE
Le maintien par Tel-Aviv de relations extérieures (secrètes et ouvertes) avec des économies non occidentales a également renforcé la viabilité de son économie de guerre. Même si elles n’atteignent pas tout à fait les volumes d’avant le 7 octobre, même si elles sont sans aucun doute réduites en raison des interventions des Houthis, qui ont forcé les compagnies maritimes à suspendre le commerce direct, les données communiquées par la Banque d’Israël indiquent que les importations en provenance de Chine sont toujours substantielles : 10 milliards de dollars (9,3 milliards d’euros) au premier trimestre 2024. Elles demeurent l’un des éléments vitaux de l’économie au quotidien, bien que les investissements chinois restent déprimés — en grande partie en raison des pressions exercées par les États-Unis sur Tel-Aviv.
Quant à la contribution de l’Inde, qui importe de grandes quantités d’armes israéliennes et exporte des travailleurs bon marché pour remplir les postes de travail vidés des Palestiniens, elle est loin d’être négligeable. Malgré les difficultés, il est clair que des marchandises sont acheminées en Israël via le Golfe et la Jordanie, approvisionnant les rayons des magasins.
Enfin, il faut tenir compte des relations ambiguës de la Turquie. Bien que le ministère du commerce d’Ankara ait instauré des interdictions progressives sur le commerce avec Israël à partir du début du mois d’avril 2024, il y a des raisons de penser que la mesure ne sera pas totalement appliquée. Dans un premier temps, la politique prévoit un sursis de trois mois permettant aux entreprises d’honorer les commandes existantes par l’intermédiaire de pays tiers. Il est donc peu probable qu’elle provoque un resserrement immédiat de l’offre. Deuxièmement, les liens commerciaux entre les producteurs turcs d’acier et d’aluminium et Israël sont profonds et anciens, la dépendance des premiers à l’égard de ce marché est bien connue. Il ne faut donc pas écarter la possibilité que les fournisseurs turcs trouvent une solution pour livrer des fournitures essentielles non seulement aux entreprises de construction, mais aussi à l’industrie de l’armement — peut-être par le biais d’un transbordement en Slovénie.
Capable de s’appuyer sur des marchés de capitaux importants, des réserves de devises fortes et des relations solides avec des partenaires économiques extérieurs, Israël n’est confronté à aucune limite matérielle immédiate dans la conduite de son génocide. À moins que la politique des partenaires extérieurs en question ne change, Israël sera libre de poursuivre son massacre inadmissible pendant un certain temps encore.
UN ESPOIR À LONG TERME ?
À long terme, plusieurs éléments peuvent jouer contre cette économie de guerre. Parmi eux, la tendance au désinvestissement évoquée précédemment, que les interventions du gouvernement ne parviendront probablement pas à inverser. S’y ajoute une possible augmentation des impôts pour reconstituer les réserves. Mais, peut-être plus important encore, ce sont les tensions sociales que la poursuite du génocide accentuera dans les mois et les années à venir.
Depuis longtemps, le pays figure parmi les plus inégalitaires de l’OCDE11. Des mesures plus sophistiquées estiment actuellement le taux de pauvreté à 27,8 %, avec un tiers des habitants en situation d’insécurité alimentaire. Malgré toute la mythologie qui a entouré la « startup nation », il s’avère en outre que la croissance et les gains de productivité réalisés au cours des deux dernières décennies sont en réalité relativement faibles, la fuite des cerveaux ayant des conséquences.
À ce mélange s’ajoute désormais l’austérité. En effet, après avoir enregistré des déficits considérables tout au long de sa campagne sur Gaza, Israël va accélérer le retrait de son État-providence en réduisant les dépenses sociales et éducatives, tout en pressurant les ménages pauvres par l’augmentation des taxes à la consommation. Il est certain que des tensions sociales importantes sont à prévoir alors que, déjà, des clivages fracturent la société israélienne – entre les quelques personnes qui ont profité du boom technologique et immobilier et les nombreuses autres qui n’en ont pas vu la couleur ; entre les communautés religieuses exemptées du service militaire et celles qui sont chargées de risquer leur vie pour faire avancer leur vision de la conquête ; entre une communauté de colons bénéficiant d’une dérogation spéciale de la part de l’État et toutes les autres obligées de compter sur les banques alimentaires pour assurer leur subsistance. D’une manière ou d’une autre, cela ne peut que se répercuter négativement sur la cohérence du projet d’État et sur la capacité du gouvernement actuel à poursuivre ses complots destructeurs.
Pour la Palestine, et plus particulièrement pour les Palestiniens de Gaza, il y a urgence. Le temps nécessaire pour que la dynamique sociale se mette en place au sein de la société israélienne — pour que la capacité d’Israël à faire la guerre soit corrodée de l’intérieur — est tout simplement trop long.
Donc, quiconque espère mettre fin à ce génocide ne peut que prôner l’isolement de l’économie israélienne dans tous les domaines possibles, seul moyen d’y parvenir. Tant que les solides relations extérieures du pays ne seront pas affaiblies, voire rompues, les moteurs de la violence israélienne continueront à fonctionner sans le moindre crachotement. Pour les bloquer au point que les bombes cessent de tomber, il faut perturber les circuits financiers et commerciaux existants.
COLIN POWERS
Membre du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de Noria Research, spécialiste en économie politique.
https://orientxxi.info/magazine/le-salaire-du-genocide-ou-comment-l-economie-israelienne-tient,7407
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