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Rédigé le 22/03/2024 à 00:20 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj ou es-tu ?
Je vis sous les pierres
Une prison porte le nom
De mon frère Kheireddine
Amir el bahr de Metiline
Je suis entouré de gendarmes
De soldats, de casernes
A ma porte coulent des larmes
Dans cette prison il y a mes frères
Dans cette prison il y a mes soeurs
Djamila, Bittat et Guerroudj
Faut-il se taire, il y a mon coeur
Baba Aroudj libéra Alger de la menace espagnole en 1516. Son frère Kheireddine fonda la Régence d'Alger. Les chrétiens le surnomèrent Barberousse. Les Français donnèrent ce surnom à la prison centrale d'alger que les algèriens appelent Serkadji.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
Chômeur nourri de cacahouètes
Ivrogne coutois
Je regarde d'Orléans
Caracoler dos au môle
Depuis des ans
Menaces au bout de l'épée
A ses pieds la nuit
Longuement je me receuille
Je préfère son socle à la pissotière
Cette statue du duc d'Orléans fut inaugurée en 1866, Place du Gouvernement (aujourd'hui Place des Martyrs) à Alger et déboulonnée après l'indépendance.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj qui es-tu ?
Cheikh Halim sans narguillé
Savant à court de rimes
Sur ma jeune baie
Place du cheval je promène
Une prostitué de la rue des zouaves
Je m'en irai quand ce bey
Mécréant sera déboulonné
Cheik Abdelhalim, personnage algérois des années 1930, beau vieillard, révoqué de son poste d'immam par les autorités françaises. Connu pour ses désinvoltures, son esprit caustique et son comportement fantaisiste à l'égard des conventions sociales les plus solidement établis.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj ou es-tu ?
J'erre au fond des alcôves fraîches
Derrière les chapiteaux corinthiens
Du palais vert pour l'été
Le temps n'est plus
Ou le café raillait le thé
Ca sent partout la naphtaline
Il y a des képis en vitrine
Souvenir des enfumeurs
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
De la petite mosquée je peux te voir
Le pavillon ''Coup d'éventail''
Patiente un peu, autre histoire
C'est une église sans bail
Ou venait prier Massu
Les dimanches sans éléctrodes.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
Je mesure l'étendue de leur bêtise
Ils ont cloué Hamidou er-Rais
Haut sur un mur de La Pointe (en hommage à Ali La Poine?)
Ils ont estimé les Racim
A la hauteur du chameau
Ils méprisent Imrou el Quais.
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Hamidou er-Rais, capitaine algérien célébre par ses exploits en mer, commandant de la flotte algérienne, mort en 1815, au cours d'un combat inégal contre une flotte américaine.
Imrou el Quais, célébre poète arabe de la période ante-islamique. en hommage à Ali La Poine?
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj qu'espères-tu ?
J'ai vu novembre allumer
Les yeux de Lalla Khedidja
Au brasier de Chélia
J'ai assisté au mariage
De Mohamed et de Fatma
Qui procréent au son
Des zorna crépusculaires
J'ai vu planter un décor
Vert et blanc sans étoiles argentés
J'ai vu le croissant et l'étoile centrale
Virer au rouge au feu de la forge
La nostalgie du passé
N'est pas une marche arrière
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute le coeur
Des condamnés à mort
Mâa toulu' alfejr
Les sanglots des prisonnières
Aux matins de guillotine
J'écoute le choeur
Des cohortes féminines
Autour de serkadji
Ou êtes-vous heures affolées
Réservées au bain au cimetière
Aux visites amicales
Baba Arroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute le vent de la mer
Les chebecs et les polacs
Ont rejoins les amphpores
La clameur des dockers
Couvre le cri des taifa
Et c'est mieuux ainsi
taifa cri de guerre des janissaires mais, ici il a le sens de détermination.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que vois-tu ?
Le ciel est noir de corbeaux
Les oreilles se vendent cher
Avec les penditifs de Benni-Yenni
Icherriden fut déchiré
Tagdempt est moins connu qu'Abbo
Dure est l'ouvrage qui dure
Vendengeurs videngeurs
Plus de métier sur l'ouvrage
Pleure l'oiseau dans sa cage
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute les mitrailleuses
Et leur têtes chercheuses
Voici la meute de chiens gras
Lachée sur la ville hurlant
Ou est le refuge de l'Indépendance?
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute le chant
''Min djibalina
-de nos montagnes
-s'élève la voix
-Des hommes libres
-Elles nous appelle
-Au combat pour l'Istiqlal!'
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
Je suis au terme du voyage
Parle, Lis à haute voix
Au nom de ton peuple
Baba Aroudj
Dis à Kheireddine l'amiral
Notre dette envers lui
Envers Abelkader et Mokrani
Les sentiers sont fraternels
Qui les ont vu passer
Dis notre dette
Dis à Kheireddine
Nous le soulagerons
Du poids des cellules cancéreuses
Nous arracherons l'épine
Plus enfoncée dans le coeur de la ville
Que l'ancien Penon
T'en souviens-tu?
Dis à Kheireddine
Nous donnons son nom, le tien
Ceux de Lias et d'Ishaq
Fils de Lesbos l'ancienne
A des unités navales
De l'Algérie libre
Baba Aroudj, père manchot
Baba Aroudj boukefoussa
Dors en paix, ne pleure pas !
Lias et Ishaq, frères de Aroudj et Kheireddine.
😢
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Rédigé le 21/03/2024 à 23:11 dans colonisation, France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 21/03/2024 à 22:06 dans Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Avez-vous lu le dernier Bernard Henri ? J’évite Lévy pour ne pas être traitée d’antisémite. Je ne vais pas vous mentir : je ne l’ai pas lu ! Et je ne vais pas vous mentir : je ne vais pas le lire surtout après l’avoir entendu dire le pire. C’est un homme qui ne sait plus ce que penser veut dire !
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Rédigé le 21/03/2024 à 15:28 dans Israël, Lejournal Depersonne, Paléstine, Plastique | Lien permanent | Commentaires (0)
À la fin de l’année 1957, et après un bref passage à l’hôpital de la Manouba, Frantz Fanon prend ses quartiers dans les services psychiatriques de l’hôpital Charles Nicolle dans le centre de Tunis. Le pays d’Habib Bourguiba était devenu, depuis son indépendance en mars 1956, la base arrière du Front de libération nationale (FLN) algérien. La proximité de Fanon avec cette organisation et notamment avec sa branche armée, l’Armée de libération nationale (ALN), l’amène à en soigner les soldats. Les traumatismes dont témoignent combattants et réfugiés algériens en Tunisie ne sont pas sans faire écho à l’actualité de la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza. Orient XXI publie les bonnes feuilles de la nouvelle biographie du médecin martiniquais Frantz Fanon. Une vie en révolutions, signée Adam Shatz, en librairie le 21 mars.
Le rôle de Frantz Fanon au sein du Front de libération nationale (FLN) algérien ressemblait à celui du médecin britannique W. H. R. Rivers, qui pendant la première guerre mondiale soigna les soldats souffrant d’obusite, le stress post-traumatique typique des hommes des tranchées, comme le poète Siegfried Sassoon. Il est possible qu’après la mort d’Abane Ramdane, le psychiatre martiniquais ait pu y trouver une certaine forme de consolation. Il avait toujours considéré la médecine comme une pratique politique, et il pouvait désormais utiliser son expertise pour rétablir la santé des combattants et servir ainsi la lutte pour l’indépendance. Son travail avec les soldats de l’ALN l’amenait de plus en plus dans l’orbite de l’armée des frontières, qui n’était plus une bande de guérilleros mais une organisation très professionnelle, composée d’anciens maquisards passés en Tunisie et au Maroc et, de plus en plus, de déserteurs musulmans de l’armée française1.
Fanon finit par développer un attachement non dénué de romantisme pour ces combattants, qu’il vénérait comme des « paysans- guerriers-philosophes »2. Lors d’une visite effectuée en 1959 à la base Ben M’hidi (baptisée du nom du dirigeant assassiné Larbi Ben M’hidi), à Oujda, au Maroc, il fit la connaissance de l’énigmatique commandant de l’ALN, le colonel Houari Boumediène, l’un des plus proches alliés de Boussouf. Né Mohammed Ben Brahim Boukherouba, Boumediène (son nom de guerre) était le fils d’un pauvre cultivateur de blé à Clauzel, un village des environs de Guelma, dans l’est du pays. Il aurait étudié à Al-Azhar, l’université islamique du Caire ; il ne s’exprimait qu’en arabe, mais comprenait le français. Grand et maigre mais doté d’une présence redoutable, avec ses cheveux brun-roux et ses yeux verts, il semblait modeste, n’élevait jamais la voix et ne souriait presque jamais (« Pourquoi devrais-je sourire parce qu’un photographe prend la peine de me photographier ? » disait-il.) Il appréciait le travail de Fanon et s’était pris d’affection pour lui.
Sur la base de ces visites à l’armée des frontières, Fanon en vint à nouer une alliance avec l’état-major, à savoir la même direction extérieure du FLN qui avait éliminé Abane et mis fin à la primauté du politique sur le militaire dans le mouvement. Mais il reçut quelque chose de précieux en retour : un accès privilégié aux combattants de l’ALN qui lui ouvrait une fenêtre exceptionnelle sur l’expérience vécue et les troubles psychologiques des insurgés anticoloniaux. Les hommes qu’il avait pour charge de soigner étaient jeunes, parfois encore adolescents, et pour la plupart issus de milieux ruraux. Ils lui parlaient souvent de membres de leur famille qui avaient été tués, torturés ou violés par des soldats français. Certains exprimaient parfois des sentiments de culpabilité et de honte à propos des violences qu’ils avaient eux-mêmes commises contre des civils européens. Ils souffraient de divers symptômes psychologiques et physiques : impuissance, fatigue, dépression mélancolique, anxiété aiguë, agitation et hallucinations. Pour Fanon, on l’a vu, leurs troubles étaient dus à « l’atmosphère sanglante, impitoyable, la généralisation de pratiques inhumaines, l’impression tenace qu’ont les gens d’assister à une véritable apocalypse. »3
Il comptait aussi parmi ses patients des réfugiés algériens vivant dans des camps en Tunisie et au Maroc, à proximité de la frontière algérienne (ils étaient environ 300 000 dans ces deux pays, subsistant dans une extrême pauvreté). Les réfugiés, observait Fanon, vivent dans « une atmosphère d’insécurité permanente », craignant « les fréquentes invasions des troupes françaises appliquant “le droit de suite et de poursuite” ». Incontinence, insomnie et tendances sadiques étaient fréquentes chez les enfants. Quant aux femmes, elles étaient souvent sujettes à des psychoses puerpérales (troubles mentaux consécutifs à l’accouchement) pouvant aller de « grosses dépressions immobiles avec tentatives multiples de suicide » à « une agressivité délirante contre les Français qui veulent tuer l’enfant à naître ou nouvellement né ». Le traitement de ces maux s’avérait extrêmement difficile : « La situation des malades guéries entretient et nourrit ces nœuds pathologiques. »
Ce travail avec les combattants et les réfugiés ramenait Fanon aux écrits du psychanalyste hongrois Sándor Ferenczi sur les traumatismes de guerre. « Il n’est pas besoin d’être blessé par balle pour souffrir dans son corps comme dans son cerveau de l’existence de la guerre », observait-il. Certains des traumatismes psychologiques les plus graves qu’il diagnostiquait concernaient des combattants qui n’avaient jamais été blessés. L’un de ses patients était un membre du FLN souffrant d’impuissance et de dépression parce que sa femme avait été violée par des soldats qui étaient venus perquisitionner chez lui. D’abord furieux de ce qu’il percevait avant tout comme une atteinte à son honneur, il avait fini par comprendre que son épouse avait été ainsi outragée pour avoir refusé de révéler où lui-même se trouvait et fut saisi par la honte de ne pas l’avoir protégée. Bien qu’il ait décidé de la reprendre après la guerre, il n’en ressentait pas moins un profond malaise, « comme si tout ce qui venait de ma femme était pourri ».
Un autre soldat algérien âgé de 19 ans et dont la mère venait de mourir racontait à Fanon que ses rêves étaient hantés par une femme « obsédante, persécutrice même », une épouse de colon qu’il connaissait « très bien » parce qu’il l’avait tuée de ses propres mains. Il avait tenté de se suicider à deux reprises, entendait des voix et parlait « de son sang répandu, de ses artères qui se vident ». Fanon crut d’abord qu’il s’agissait d’un « complexe de culpabilité inconscient après la mort de la mère », à l’instar de ce que raconte Freud dans son essai de 1917 sur le deuil, Deuil et Mélancolie. Mais la culpabilité du soldat était réelle. Quelques mois après avoir rejoint le FLN, il avait appris qu’un soldat français avait abattu sa mère et que deux de ses sœurs avaient été emmenées à la caserne, où elles seraient sans doute torturées, peut-être même violées. Peu de temps après, il participait à un raid dans une grande ferme dont le gérant, « actif colonialiste », avait assassiné deux civils algériens. L’homme était absent. « Je sais que vous venez pour mon mari », lui avait dit sa femme en suppliant les Algériens de ne pas la tuer. Mais pendant qu’elle parlait, le soldat ne cessait de penser à sa propre mère et, avant même de réaliser ce qu’il faisait, il l’avait poignardée à mort. « Ensuite, cette femme est venue chaque soir me réclamer mon sang, poursuivait l’homme. Et le sang de ma mère où est-il ? » Dans ses notes, Fanon écrit que chaque fois que l’homme « pense à sa mère, en double ahurissant surgit cette femme éventrée. Aussi peu scientifique que cela puisse sembler, nous pensons que seul le temps pourra apporter quelque amélioration dans la personnalité disloquée du jeune homme ».
Ces études de cas seront rapportées dans l’un des écrits les plus puissants de Fanon, « Guerre coloniale et troubles mentaux », qui constitue le dernier chapitre des Damnés de la terre. Par leur sensibilité aux détails concrets et à l’ambiguïté psychologique, par leurs portraits d’hommes et de femmes dans des temps obscurs, ils nous laissent entrevoir quel excellent auteur de fiction il aurait pu devenir. Ce sont les récits d’un médecin de campagne à la Tchekhov, mais avec aussi quelque chose de la brutale incertitude des récits de guerre d’Isaac Babel dans Cavalerie rouge. Nous ne savons pas si ces malades seront jamais guéris un jour, et encore moins libérés, lorsque la liberté de l’Algérie sera instaurée, mais nous avons de bonnes raisons d’en douter.
Après la guerre, la mémoire sauvage des violences, des viols et des tortures – de la barbarie subie et infligée – fournira aux romanciers algériens leur matière première, alors même que les dirigeants algériens tenteront d’oublier cette histoire honteuse en la purgeant de la mythologie officielle de la révolution : ne devait rester que la légende d’un peuple vertueux uni contre l’occupant. Fanon fut l’un des premiers à briser les tabous et à mettre en lumière ce qu’il appelait l’« héritage humain de la France en Algérie ». Malgré toutes ses proclamations utopiques sur l’avenir d’une nation algérienne décolonisée – ou ses affirmations sur les effets désintoxiquants de la violence anticoloniale –, il n’escomptait guère que les dommages psychologiques de la guerre soient faciles à réparer. « Nos actes ne cessent jamais de nous poursuivre, écrivait-il. Leur arrangement, leur mise en ordre, leur motivation peuvent parfaitement a posteriori se trouver profondément modifiés. Ce n’est pas l’un des moindres pièges que nous tend l’Histoire et ses multiples déterminations. Mais pouvons-nous échapper au vertige ? Qui oserait prétendre que le vertige ne hante pas toute existence ? »
En tant que porte-parole du FLN, Fanon se faisait un devoir de présenter une image héroïque de la révolution algérienne. Mais, en tant que médecin, il pansait les blessures psychiques des soldats algériens, témoignant de l’horreur que les légendes nationalistes veulent nous faire oublier. Faire les deux choses à la fois était un véritable numéro de funambule.
Adam Shatz est éditeur pour les États-Unis de la London Review of Books. Sa biographie de Frantz Fanon, Frantz Fanon, une vie…
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/frantz-fanon-un-psychiatre-militant,7159
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Rédigé le 21/03/2024 à 14:57 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 20/03/2024 à 20:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
La Cour internationale de justice a commencé ses auditions sur « les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ». Elle doit rendre un avis consultatif dans les prochains mois. La juriste française Monique.
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les juges,
1. C’est au nom de l’Organisation de la coopération islamique que j’ai l’honneur de me présenter devant vous ce matin. Je reviendrai ici sur trois éléments de la situation sur laquelle vous aurez à rendre votre avis.
Les négociations en cours comme obstacle supposé à la compétence de la Cour.
2. Quelques-uns des États participant à la présente procédure, ont demandé à votre juridiction de décliner sa compétence. Ils estiment que l’avis demandé perturberait des négociations prétendument en cours entre les protagonistes, alors que ces négociations seraient le seul chemin vers la paix1.
3. Mais il faut préalablement établir les faits. Les établir dans toute leur vérité est une condition indispensable à l’établissement de la justice. Y a-t-il des négociations en cours entre Israël et la Palestine ? La vérité sur cette question c’est qu’il n’y en a plus. Il s’agit d’un mythe qui a été entretenu artificiellement longtemps, mais qui, à la lumière des évènements, s’est effondré de l’aveu même des intéressés.
4. La Cour est-elle en mesure d’établir la vérité sur ce point ? Certains participants à cette procédure ont soutenu que vous devriez décliner votre compétence en raison d’une supposée difficulté à accéder aux faits. Mais le dossier qui vous a été fourni par les services des Nations unies eux-mêmes comporte tous les éléments sur lesquels vous pouvez fonder l’avis qui vous est demandé.
5. Il est ainsi avéré que les accords d’Oslo remontent à 1993 et 1995, que leurs objectifs devaient être atteints au plus tard en 1999, que cette échéance n’a pas été tenue, que par la suite des réunions ont eu lieu à Charm El-Cheikh en 1999, à Camp David en 2000, et sont restées infructueuses. À partir de là, ni le redéploiement d’Israël, ni le renforcement de l’autonomie de l’Autorité palestinienne ne se sont concrétisés.
6. L’horizon des accords d’Oslo était lié au respect des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité qui y sont explicitement mentionnées. Ce respect impliquait le retrait par Israël des Territoires palestiniens occupés en 1967. L’article 18 de la Convention de Vienne sur le droit des traités dispose que les États parties à un accord doivent s’abstenir d’actes qui priveraient ce traité de son objet et de son but. Or, Israël, en implantant à marche forcée des colonies juives sur le territoire palestinien, a privé les accords d’Oslo de leur objet et de leur but.
7. Et les responsables politiques d’Israël ont confirmé la mort des négociations en dénonçant les accords d’Oslo dès les années 2000, c’est-à-dire il y a plus de vingt ans. Ariel Sharon avait alors déclaré au journal Haaretz (18 octobre 2000) : « On ne continue pas Oslo. Il n’y aura plus d’Oslo. Oslo, c’est fini ». Plus récemment, le 12 décembre 2023, le premier ministre Benyamin Nétanyahou affirmait : « Je ne permettrai pas à Israël de répéter l’erreur des accords d’Oslo »2.
8. Votre Cour reconnaîtra que nous sommes ici devant un cas particulièrement remarquable de manquement à la bonne foi. Israël, membre des Nations unies, est lié par les résolutions de cette organisation ainsi que par les engagements particuliers qu’il a pris. Au mépris de tout ce corpus, cet État s’approprie le territoire de la Palestine, expulse son peuple et lui refuse par tous les moyens le droit à l’autodétermination. Vous avez eu l’occasion de rappeler dans votre arrêt de 2018 que dès lors que des États s’engagent dans une négociation, « … ils sont alors tenus … de les mener de bonne foi »3. Or, il apparaît que dès son engagement dans les négociations d’Oslo, Israël a manqué à la bonne foi.
9. Ainsi n’y a-t-il aucun horizon de négociation qu’il faudrait protéger, mais seulement une guerre en cours et le refus des autorités israéliennes d’ouvrir toute perspective politique fondée sur le droit international. Voilà pourquoi l’argument selon lequel votre compétence pour rendre l’avis demandé ferait obstacle à une paix négociée est un argument sans fondement.
10. Je voudrais maintenant, et ce sera mon second point, rester encore un moment sur la question des négociations pour faire à ce propos une remarque de fond. Les Palestiniens ne recouvreront pas leurs droits légitimes à travers une négociation bilatérale directe avec Israël. Il y a à cela deux écueils. Le premier tient à l’inégalité écrasante entre les deux parties. La Palestine est sous la domination militaire d’Israël, et ses représentants sont dans une position de faiblesse structurelle. Dès lors, toute négociation est biaisée et le traité qui en résultera sera nécessairement un traité inégal.
11. Le second écueil tient au fait que dans les négociations qui ont eu lieu jusqu’ici, Israël a tenté de faire admettre par les Palestiniens des entailles aux droits fondamentaux qu’ils détiennent du droit international. La violation principale, source elle-même des autres violations, consiste dans le refus persistant qu’oppose Israël au droit du peuple palestinien à disposer de lui-même. À aucun moment depuis la fin du mandat britannique en 1947, les dirigeants d’Israël n’ont sincèrement admis qu’un État palestinien pouvait coexister auprès d’eux sur la terre de Palestine. Et le premier ministre d’Israël a confirmé le 20 janvier dernier son opposition à une souveraineté palestinienne.
12. Lorsque Israël a feint de négocier le droit des palestiniens à devenir un État, c’était pour n’en concéder qu’une caricature : un pouvoir démilitarisé, enclavé, éclaté sur un territoire morcelé, avec un accès réduit à ses ressources naturelles. Et pourtant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a la valeur d’une norme de jus cogens4. Il n’est pas un droit constitutif qui ne pourrait naître que de sa reconnaissance par Israël. Il est un droit déclaratif inhérent à la situation de peuple colonisé des Palestiniens. Il existe dès le moment où ce peuple a décidé de le revendiquer. De ce fait, et dans toute sa plénitude, ce n’est pas un droit négociable.
13. Israël a occupé à partir de 1967 le territoire palestinien suite à une action militaire qui a été menée en violation de la règle centrale d’interdiction du recours à la force. Il occupe donc un territoire sur lequel il n’a aucun droit. Il doit s’en retirer. Cela non plus n’est pas négociable.
14. En colonisant ce territoire, Israël viole l’interdiction du transfert de la population de la puissance occupante dans le territoire occupé5. Et le projet israélien est officiellement de persister dans cette illégalité. De 700 000 qu’ils sont actuellement en Cisjordanie et à Jérusalem, les colons doivent dépasser le million aussi rapidement que possible, annonçait le ministre Bezalel Smotrich le 12 juillet 20236. Israël a officialisé cette violation en inscrivant dans sa loi fondamentale de 2018 le développement des colonies juives comme une valeur de base de la société israélienne. Pourtant, le droit international exige le démantèlement de toutes ces colonies. Nous sommes encore devant une obligation qui n’est pas négociable.
15. La sécurité des Palestiniens est gravement menacée. C’est par milliers qu’ils meurent sous les bombes israéliennes à Gaza depuis le 7 octobre. Et en Cisjordanie, selon les sources israéliennes, 367 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre dont 94 enfants. Et 2 960 Palestiniens ont été arrêtés. Les sources palestiniennes estiment que ces chiffres sont fortement sous-évalués7 .
16. Les colons implantés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est exercent librement leur violence contre les Palestiniens. Ils y sont encouragés et des armes leur sont distribuées par l’État d’Israël lui-même. La dépossession de leurs terres et la répression dont sont l’objet les Palestiniens se sont ainsi intensifiées depuis quelques mois. Et se développe une politique de discrimination constitutive d’apartheid. Toutes ces violations de droits fondamentaux doivent cesser. Une fois de plus cela n’est pas négociable.
17. Pour rendre l’avis attendu, votre Cour aura à se pencher sur la question de Jérusalem. Cette ville n’a pas été incluse dans le territoire destiné à Israël par la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies proposant un plan de partage de la Palestine. Lors de son admission aux Nations unies en 1949, Israël a solennellement accepté les principes de la Charte des Nations unies et des résolutions votées par ses organes. Il y avait donc là reconnaissance du fait que Jérusalem ne lui était pas attribuée.
18. Cependant, s’emparant de la ville par la force en 1948 pour la partie ouest et en 1967 pour la partie est, Israël en a fait sa capitale réunifiée en 1980. Depuis, Jérusalem-Est est soumise à une israélisation forcée par une intense colonisation. Celle-ci est considérée comme irréversible par les responsables israéliens.
19. Toutefois, Jérusalem-Est n’a pas d’autre statut que celui d’être un territoire occupé militairement par une puissance étrangère, comme l’ensemble du territoire palestinien occupé depuis 1967. Israël doit s’en retirer au profit du peuple palestinien, comme l’ont exigé constamment les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale8. Et les lieux saints doivent être préservés et ouverts à la liberté de tous ceux qui souhaitent s’y rendre. Cela non plus n’est pas négociable.
20. Ignorant ces impératifs du droit commun à toutes les nations, Israël voudrait légaliser les actions illicites que je viens de mentionner en les inscrivant dans un accord. Or, ce qui apparaît de l’analyse juridique de la situation c’est que, sur la Palestine, Israël n’a aucun droit. Il n’a que des devoirs. Et de leur respect dépend la préservation de l’ordre public international fondé sur des normes communes et non dérogeables. La responsabilité de leur respect incombe aux Nations unies, en charge du maintien de la paix. Elles ont été investies du dossier de la décolonisation de la Palestine par l’échec du mandat confié au Royaume-Uni. Elles sont la seule autorité à même de résoudre sur des bases conformes au droit la situation créée par cet échec depuis des décennies. Et s’il faudra bien que la paix découle d’un accord entre les parties, celui-ci devra être conclu sous les auspices des Nations unies, garantes du respect du droit, et non sous le parrainage arbitraire d’États tiers manquant d’objectivité.
21. Ainsi, la manière dont les choses seront menées à partir des conclusions de votre avis devra permettre que l’accord par lequel les Palestiniens seront rétablis dans l’intégralité de leurs droits respecte les normes fondamentales jusqu’ici objet de tentatives de contournement. Si ce n’était pas le cas, le futur traité de paix tomberait sous le coup de la Convention de Vienne sur le droit des traités qui dispose : « Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative du droit international général »9.
22. J’en viens maintenant, et c’est mon dernier point, à la seconde question qui est posée à votre Cour par l’Assemblée générale des Nations unies. Vous êtes interrogés sur le statut juridique de l’occupation et sur les conséquences juridiques qui en découlent. Vous aurez ainsi à examiner l’occupation par Israël du territoire palestinien à la lumière de tous les champs du droit international.
23. Il s’agit d’abord du jus ad bellum, ce droit qui régit l’usage de la force par les États. Il comporte la norme majeure d’interdiction de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État10.
24. Or, c’est bien par l’usage de la force qu’Israël a occupé la Palestine en 1967, comme l’ont rappelé sans relâche le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. Cet emploi de la force est dirigé contre l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de la Palestine aujourd’hui reconnue dans sa qualité d’État par les Nations unies. L’occupation est donc illégale à sa source même.
25. Cette illégalité se manifeste aussi depuis 1967 par la manière dont a été conduite cette occupation. Elle enfreint en effet toutes les conditions posées par le droit de la Haye et de Genève à l’occupation militaire d’un territoire étranger. Ces conditions sont recensées par le manuel du Comité international de la Croix-Rouge.
26. - La puissance occupante ne peut pas modifier la structure et les caractéristiques intrinsèques du territoire occupé sur lequel elle n’acquiert aucune souveraineté. Israël n’a cessé de modifier à son profit ces caractéristiques.
- L’occupation est et doit rester une situation temporaire. Israël occupe la Palestine depuis 66 ans et ses dirigeants affichent ouvertement leur intention de poursuivre indéfiniment cette occupation.
- Israël doit administrer le territoire dans l’intérêt de la population locale et en tenant compte de ses besoins. Les besoins des Palestiniens sont cruellement méconnus.
- Israël ne doit pas exercer son autorité pour servir ses propres intérêts et ceux de sa propre population. Toutes les politiques et pratiques d’Israël sont orientées au service des colons israéliens et au mépris des droits et intérêts des Palestiniens.
27. Ainsi, les conditions dans lesquelles Israël a développé l’occupation du territoire palestinien — conditions dont toutes les preuves se trouvent dans les rapports des Nations unies — vous amèneront à conclure que cette occupation, par sa durée et les pratiques déployées par l’occupant, est le prétexte à un projet d’annexion. Celui-ci, officialisé pour ce qui est de Jérusalem, est mis en œuvre de facto pour la Cisjordanie. Quant à Gaza, la guerre totale qui y est menée et les projets annoncés par le gouvernement d’Israël confirment la volonté de cet État de garder la maîtrise de ce territoire.
28. Il résulte de ces constats, comme votre Cour ne manquera pas de le confirmer, que l’occupation par Israël du territoire palestinien est frappée d’une triple illégalité. Elle est illégale à sa source pour être en infraction à l’interdiction de l’emploi de la force. Elle est illégale par les moyens déployés, lesquels sont constitutifs de violations systématiques du droit humanitaire et des droits de l’homme. Elle est illégale par son objectif, celui-ci étant de procéder à l’annexion des Territoires palestiniens, privant ainsi le peuple de Palestine de son droit fondamental à disposer de lui-même.
29. La violence infondée et impunie qu’Israël exerce sur les Palestiniens entraîne en réponse une autre violence dans un cycle infernal, celui de la vengeance, toujours à l’avantage du plus fort. C’est l’enchaînement meurtrier qui se déroule tragiquement sous nos yeux. Pour le rompre, il faut un tiers impartial affirmant avec autorité ce que doit être l’application de la norme commune. Il revient à votre Cour, à l’occasion de l’avis que vous allez rendre, de ramener l’ensemble de ce conflit sous la lumière du droit.
30. Ce droit permet de dire quelles règles doivent être appliquées à une situation critique, mais aussi quelles mesures peuvent être prises lorsque ces règles sont violées avec persistance. Je rappellerai ici que les conclusions de l’Organisation de la coopération islamique demeurent inchangées par rapport à celles de nos observations écrites, et je me permets d’y renvoyer. Je rappellerai seulement que l’organisation que je représente demande à la Cour d’enjoindre à Israël de cesser toutes les violations qui ont été relevées ici, et d’exiger des Nations unies et de leurs États membres qu’ils utilisent toute la gamme des mesures permettant de faire cesser la situation, ce y compris des sanctions contre l’État responsable.
31. Je voudrais pour finir, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les juges, vous citer les propos du contre-amiral israélien Ami Ayalon qui a dirigé pendant plusieurs années le service du renseignement intérieur israélien. Son chemin personnel l’a amené à s’interroger sur la notion d’ennemi et à mesurer l’impasse où se trouve Israël en ayant choisi la répression violente pour accompagner son refus de la solution politique. Et il conclut une interview donnée il y a quelques semaines à un quotidien français en disant : « La communauté internationale devrait jouer un rôle bénéfique. Nous avons besoin que quelqu’un de l’extérieur nous éclaire sur nos erreurs »11.
Sauver les Israéliens contre eux-mêmes, voilà à quoi la communauté internationale contribuera à travers l’avis consultatif que vous allez rendre.
MONIQUE CHEMILLIER-GENDREAU
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/la-triple-illegalite-de-l-occupation-israelienne-du-territoire-palestinien,7151
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Rédigé le 20/03/2024 à 20:04 dans Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Souvenons-nous de l'Histoire. C'était en 1830... :)
L'ambassadeur de France à Alger est bafoué par le Bey. Que croyez-vous qu'il se passe ? Charles X réagit. C'est Sidi-Ferruch, la prise d'Alger et la conquête.
Puis du temps passe, passe... L'Algérie devenue française va perdre, par le sortilège d'un charlatan, sa forme occidentaliste pour une suite de dictatures que nos élus de France soutiennent. 1962... 2012... 2017... 2020. Non seulement ils soutiennent les différents tyrans de ce pays construit par nos ancêtres, mais ils considèrent les anciens de " là-bas ", les Pieds-noirs comme des mal-pensants, des factieux, des ultras... Ainsi va le monde et surtout la France... mal !
Puis toujours au fil du temps, la France socialisante se perd dans son complexe des colonies, son mépris de l'armée et des trois couleurs et leur moquerie de Ségolène Royal parlant de drapeaux aux fenêtres des immeubles de France, en 2007. C'est un socialisme progressif avec ses idées libérales et ses bras ouverts, toujours ouverts, à ceux qui nous veulent du mal et changer la République de nos pères en une salade mexicaine ou algérienne ou tout le monde " il est beau, tout le monde il est gentil " surtout lorsque l'on déblatère sur le temps des colonies, le temps de la grandeur française...
Quel rapport avec le coup de l'éventail ?
Souvenons-nous François Hollande. Un président de la République roi des promesses non tenues qui se fait " souffleter " par une jeune roumaine, Léonarda... Il veut lui passer ses caprices, accepte de la faire revenir en France et elle refuse, dédaignant l'offre avec mépris. François Hollande avale sa couleuvre, mais il n'a pas assez le sens de la Nation pour s'en offusquer. Rien ne semble le toucher à l'âme alors il assène un autre coup de l'éventail avec les commémorations du 17 octobre 1961 et du 19 mars 1962.
Bien entendu, Charles X manque !
Nous sommes en 2020. La France tangue et son gouvernement progressiste, européen et mondialiste, pro-arabe souvent, ne sait plus quoi faire ou dire pour accueillir les étrangers, les migrants, en les laissant faire de quartiers entiers des zones interdites à la loi... A ce point, et c'est notre nouveau coup de l'éventail, que la Ministre de la Justice s'offre à recevoir la famille Traoré d'un certain " contrevenant " à l'ordre public, en contestant les informations sur son décès. Une famille dont quelques " frères " sont louches, louches, mais la France est pauvre de vrais patriotes. Alors Madame Belloubet propose un rendez-vous et cette famille dédaigneusement le refuse. Elle assume son coup de l'éventail, encourage des manifestations interdites... que le gouvernement accepte et se donne le beau rôle sur les chaînes d'informations où les journalistes ont été formés dans des écoles jouant la carte de la gauche à combien ? 80, 90 % ? Ainsi va le monde et une fois de plus, Charles X n'est plus là pour remettre de l'ordre dans cette France soumise aux desiderata des extrêmes de gauches, des salafistes, des groupuscules qui ne sont en France que pour la détruire.
Nous sommes donc dans le temps des manifestations antiracistes - et cela peut se comprendre - mais pourquoi aussi, anti police ? A-t-on une police " américaine " en France ? Les manifestations partent d'une bévue USA et semblent dans notre pays ouvrir la voie aux contestations de tous les bords, avec en tête cette idée qu'il y a du racisme plus qu'ailleurs et principalement dans nos Forces de l'Ordre... Des choux gras pour le monde des banlieues qui ne veulent pas respecter les lois de la République en les accusant de racisme et de mauvais traitements...
Ils ne veulent pas de nos lois dans les cités où les policiers sont reçus à coups de pierres et contestent d'être contrôlés lorsqu'ils défilent en bandes dans les autres quartiers de la ville. Ils veulent bien s'habiller en Adidas mais refusent que ce mode de référence à la contestation soit contrôlé.
C'est sûr, Charles X nous manque.
François Hollande encore ! Il va au " chevet " d'un jeune délinquant, mais omettra d'aller saluer les policiers blessés, brûlés dans un véhicule incendié par des jeunes barbares... C'est le temps du mépris de la police... Elle gêne le progressive socialo-communiste et justifie une position anti ordre public.
C'est alors que les coups de l'éventail, haineux, barbares, vont se multiplier avec l'avènement du Larem. Le premier d'entre eux, ignorant de l'Histoire traitera la guerre d'Algérie de " crime contre l'humanité ". Rien que cela. C'était en 2017... Il remettra une dose de mauvaise foi en 2020 en comparant la Shoa et cette même guerre dont il ne connait rien, mais toujours en adhérant à une idéologie gaullienne du plus mauvais effet et une attitude pro-arabe évidente.
En vérité, le coup de l'éventail n'a plus de contrepartie. Le pays est soumis, totalement progressiste et imprégné de ces idées de transformer une terre patriote en une terre ouverte à la contestation, au genre, à la GPA, la rébellion, la guerre. Pour cela il n'y a qu'à suivre les opposants à l'ordre dans leur désir de punir les Forces de l'Ordre. Rien n'est plus simple... Une affaire ancienne de quatre ans refait surface à la faveur de l'affaire du décès de George Floyd aux USA. Il suffit de faire un amalgame, d'exciter les populations périphériques et d'accuser la police française de racisme, de mauvais traitements aux délinquants... Une action publique du plus grand effet dans la mesure où des hommes politiques, des artistes, des sportives et surtout des journalistes ouvrent leurs gueules ou leurs écrans aux contestataires et deviennent les premiers accusateurs de l'Ordre, du Droit, de la Sécurité - ce que je nomme les ODS - assurés par la police au peuple de France.
Le coup de l'éventail est multiplié par la voix des réseaux sociaux, à ce point que l'Elysée envoie son Ministre de l'Intérieur abonder dans le sens de la contestation. Il faut donner raison au pire contre la sécurité des français. Alors Castaner monte au créneau pour annoncer des mesures fortes qui vont réjouir les banlieues -interdites à la police - mais frapper au cœur et à l'honneur ceux qui défendent l'ordre contre le désordre. Il va en quelques directives comme la tolérance " zéro ", donner raison aux mafieux, en décidant qu'un " soupçon " sera une preuve et Dieu là-haut sait combien les réseaux sociaux sont promptes à prendre en photo la moindre ligne blanche dépassée avec toujours juste des policiers pris en flagrant délit d'erreur. Il y a aussi les mesures nouvelles pour arrêter un bandit... On supprime les méthodes rudes remplacées... par rien. Le petit mafieux aura la route et le champ libre de disparaître après avoir caillassé, insulté, frappé, joué la vedette dans des rodéos sauvages ou comme cela se passe, défilé sans danger dans des manifestations interdites... mais " admises " !
C'est la France nouvelle. Après la justice bafouée, l'Intérieur se met du côté des loubards. Pas de vagues à si peu d'une élection... Pas de vagues alors que le gouvernement se divise, que des rats quittent le navire. Il ne reste qu'une carte à jouer au Larem, celle de la soumission aux " bons " rapports entretenus avec l'Orient et l'espérance que le vote des banlieues sous la coupe des frères musulmans et consorts, évite la déconfiture et la honte...
Pourtant nous savons combien la police paie son rôle de défenseur de l'ordre, combien de policiers sont tués ou d'autres se suicident du trop de laxisme de leur hiérarchie.
Dans des quartiers chauds, trop chauds où des vols, de la drogue, des meurtres ont lieu, ils sont sur le terrain des heures entières. Ils sont sans broncher devant les insultes, les pierres, les bras d'honneurs et en sus, le pouvoir Larem va leur demander de prendre des gants de velours pour arrêter la racaille... Quelle France est cette France ? Souvenons-nous que celui qui informe des nouvelles directives de " luttes " anti racistes et du contrôle renforcé des policiers est le même qui vota avec Hollande la suppression de la commémoration de Napoléon Bonaparte à cause de ses lois sur l'esclavage maintenues à la Réunion et celle de Céline pour des idées " interdites " par le socialisme. Mais n'oublions pas qu'imprégné de son socialisme macroniste, il laissa poiroter ses troupes dans le froid et la nuit lors des manifestations des Gilets Jaunes en 2019, pour aller faire le beau dans une boîte de nuit... Pourtant, il commande à la sécurité de la Nation !
Bien entendu cette idéologie de la soumission ne date pas d'aujourd'hui. Depuis la fin de l'Algérie française il semble qu'une partie de la France se plie et se courbe face à une organisation arabo-salafiste de plus en plus puissante dans notre pays. Nous sommes pris dans un engrenage qui délaie nos frontières et s'ouvre à la conquête musulmane, celle des prières dans les rues, du voile pour les femmes, des mariages multiples déjà consentis sous François Hollande. Le pouvoir en place actuellement montre envers qui il se soumet. Nous sommes devant un Etat faible qui laisse le pire de l'anti France s'imposer. Nous sommes, semble-t-il, face à un gouvernement qui s'incline devant l'Apocalypse ; se soumet aux exigences de banlieues indépendantes des règles de la Constitution comme De Gaulle s'est soumis à celles du FLN pour nous perdre à Evian, en 1962.
Aujourd'hui nous assistons à l'abandon de l'Etat à défendre l'ordre et la civilisation occidentale face au communautarisme et à la loi religieuse d'un Dieu étranger.
Charles X, où es-tu ?
Robert Charles PUIG / juin 2020
Rédigé le 20/03/2024 à 16:48 dans Histoire, Lejournal Depersonne | Lien permanent | Commentaires (0)
"Il faut faire quelque chose pour les Palestiniens. ....
Depuis 7 mois, je ne fais que pleurer, je ne dors plus." Écœuré par toutes les horreurs commises par les hommes, le ciel pria Dieu de lui laisser le soin de les écraser…mais Dieu a refusé.
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Rédigé le 20/03/2024 à 15:05 dans Israël, Lejournal Depersonne, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Lors de la bataille d’Alger en 1957, le fondateur du Front national, aujourd’hui Rassemblement national, a torturé. Dans « À l’air libre », l’historien Fabrice Riceputi documente les preuves, en dialogue avec Malika Rahal, directrice de l’Institut d’histoire du temps présent.
Rédigé le 19/03/2024 à 21:44 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
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