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Rédigé le 08/03/2024 à 15:42 dans Gaza, Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Le 4 mars, l’ONU a publié un rapport sur les viols et agressions sexuelles commises le 7 octobre contre des Israéliennes. Si ce texte a rencontré un vaste écho médiatique, il n’en va pas de même pour un autre rapport des Nations unies qui concerne cette fois le traitement des Palestiniennes, en particulier les viols et les agressions sexuelles subies depuis le début de la guerre contre Gaza.
Huit expertes de l’ONU1 ont sonné l’alarme le 19 février. Dans un communiqué, elles expriment leurs « plus vives inquiétudes » à propos des informations obtenues de « différentes sources ». Elles dénoncent des exécutions sommaires, des viols, des agressions sexuelles, des passages à tabac et des humiliations sur les femmes et les jeunes filles palestiniennes de Gaza, comme de Cisjordanie. Elles évoquent « des allégations crédibles de violations flagrantes des droits humains », dont les femmes et les filles palestiniennes « sont et continuent d’être victimes »2.
Selon les témoignages, les informations et les images qu’elles ont pu recouper, des femmes et des filles « auraient été exécutées arbitrairement à Gaza, souvent avec des membres de leur famille, y compris leurs enfants ». « Nous sommes choquées par les informations faisant état du ciblage délibéré et de l’exécution extrajudiciaire de femmes et d’enfants palestiniens dans des lieux où ils ont cherché refuge ou alors qu’ils fuyaient »3, parfois en tenant, bien en évidence, des tissus blancs, en signe de paix. Une vidéo diffusée par Middle East Eye4 et ayant beaucoup circulé montre notamment une grand-mère palestinienne abattue par les forces israéliennes dans les rues du centre de la ville de Gaza, le 12 novembre, alors qu’elle et d’autres personnes tentaient d’évacuer la zone. Au moment de son exécution, cette femme, nommée Hala Khreis, tenait par la main son petit-fils qui brandissait un drapeau blanc.
Des centaines de femmes seraient également détenues arbitrairement depuis le 7 octobre, selon les expertes onusiennes. Parmi elles, on compte des militantes des droits humains, des journalistes et des travailleuses humanitaires. En tout, « 200 femmes et jeunes filles de Gaza, 147 femmes et 245 enfants de Cisjordanie », sont actuellement détenus par Israël, selon Reem Alsalem, rapporteuse spéciale sur les violences faites aux femmes auprès de l’ONU. Elle évoque des personnes « littéralement enlevées » de leurs maisons et qui vivent des circonstances de détention « atroces ». Nombre d’entre elles auraient été soumises à des « traitements inhumains et dégradants, privées de serviettes hygiéniques, de nourriture et de médicaments », détaille encore le communiqué de l’ONU. Des témoignages rapportent notamment que des femmes détenues à Gaza auraient été enfermées dans une cage sous la pluie et dans le froid, sans nourriture.
Viennent ensuite les violences sexuelles. « Nous sommes particulièrement bouleversées par les informations selon lesquelles les femmes et les filles palestiniennes détenues ont également été soumises à de multiples formes d’agression sexuelle, comme le fait d’être déshabillées et fouillées par des officiers masculins de l’armée israélienne. Au moins deux détenues palestiniennes auraient été violées et d’autres auraient été menacées de viol et de violence sexuelle », alertent les expertes. Ces Palestiniennes seraient « sévèrement battues, humiliées, privées d’assistance médicale, dénudées puis prises en photos dans des situations dégradantes. Ces images sont ensuite partagées par les soldats », selon Reem Alsalem. « Des rapports inquiétants font état d’au moins un bébé de sexe féminin transféré de force par l’armée israélienne en Israël, et d’enfants séparés de leurs parents, dont on ne sait pas où ils se trouvent », dénonce le communiqué.
Tous ces faits présumés ayant été perpétrés « par l’armée israélienne ou des forces affiliées » (police, personnel de prison, etc.). Le groupe d’expertes exige une enquête israélienne ainsi qu’une enquête indépendante, impartiale, rapide, approfondie et efficace sur ces allégations dans laquelle Israël coopère. « Pris dans leur ensemble, ces actes présumés peuvent constituer de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, et équivalent à des crimes graves au regard du droit pénal international qui pourraient être poursuivis en vertu du Statut de Rome », préviennent-elles. « Les responsables de ces crimes présumés doivent répondre de leurs actes et les victimes et leurs familles ont droit à une réparation et à une justice complètes », ajoutent-elles.
Dans une interview à UN News5, Reem Alsalem déplore le mépris des autorités israéliennes face aux alertes.
Nous n’avons reçu aucune réponse, ce qui est malheureusement la norme de la part du gouvernement israélien qui ne s’engage pas de manière constructive avec les procédures spéciales ou les experts indépendants.
Elle précise ensuite que « la détention arbitraire de femmes et de filles palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza n’est pas nouvelle ».
Ces allégations ont été fermement rejetées par la mission israélienne de l’ONU qui affirme qu’aucune plainte n’a été reçue par les autorités israéliennes et dénigre sur X un « groupe de soi-disant expertes de l’ONU ». « Il est clair que les cosignataires ne sont pas motivées par la vérité mais par leur haine envers Israël et son peuple », peut-on lire.
Pourtant un rapport de 41 pages de l’ONG israélienne Physicians for Human Rights Israel (PHRI), daté de février et intitulé « Violation systématique des droits de l’homme : les conditions d’incarcération des Palestiniens depuis le 7 octobre »6 corrobore les dénonciations de l’ONU. On peut y lire de nombreux témoignages décrivant des « traitements dégradants et des abus graves », y compris des cas non isolés de harcèlements et d’agressions sexuelles, de violence, de torture et d’humiliation. Selon PHRI, le nombre de Palestiniens détenus par le service pénitentiaire israélien (Israel Prison Service) est passé d’environ 5 500 avant le 7 octobre à près de 9 000 en janvier 2024, dont des dizaines de mineurs et de femmes. Près d’un tiers des personnes détenues sont placées en détention administrative sans inculpation ni procès : une prise d’otage, en somme. Le rapport de l’ONG confirme que l’armée israélienne a arrêté des centaines d’habitants de Gaza sans fournir aucune information, même quatre mois plus tard, sur leur bien-être, leur lieu de détention et leurs conditions d’incarcération.
Dans le rapport de l’ONG israélienne PHRI, des témoignages de Palestiniens attestent notamment que des gardes de l’Israel Prison Service (IPS) les ont forcés à embrasser le drapeau israélien et que ceux qui ont refusé ont été violemment agressés. C’est le cas de Nabila, dont le témoignage a été diffusé par Al-Jazeera7. Cette femme qui a passé 47 jours en détention arbitraire qualifie son expérience d’« effroyable ». Elle a été enlevée le 24 décembre 2023 dans une école de l’UNRWA de la ville de Gaza où elle avait trouvé refuge. Les femmes ont été emmenées dans une mosquée pour être fouillées à plusieurs reprises et interrogées sous la menace d’armes, si violemment qu’elle affirme avoir pensé qu’elles allaient être exécutées. Elles ont ensuite été détenues dans le froid dans des conditions équivalentes à de la torture.
Nous avons gelé, nous avions les pieds et les mains attachés, les yeux bandés et nous devions rester agenouillées […] Les soldats israéliens nous hurlaient dessus et nous frappaient à chaque fois que nous levions la tête ou prononcions un mot.
Nabila a ensuite été conduite au nord d’Israël, dans la prison de Damon, avec une centaine de Palestiniennes parmi lesquelles des femmes de Cisjordanie. Battue à plusieurs reprises, elle est arrivée à la prison le visage plein d’hématomes. Une fois au centre de détention, les choses ne se sont pas arrangées pour les otages palestiniennes. Lors de l’examen médical, il a été ordonné à Nabila d’embrasser le drapeau israélien. « Quand j’ai refusé, un soldat m’a attrapée par les cheveux et m’a cognée la tête contre le mur », raconte-t-elle.
L’ONG israélienne affirme que des avocats ont présenté des plaintes de violence aux tribunaux militaires. Les juges ont pu voir les signes d’abus sur les corps des détenus mais « à part prendre note des préoccupations et informer l’IPS, les juges n’ont pas ordonné de mesures pour prévenir la violence et protéger les droits des personnes détenues », précise l’ONG israélienne. Pourtant, « des preuves poignantes de violence et d’abus assimilables à de la torture ont été portées à l’attention de la Cour suprême par PHRI et d’autres [...] Cependant, cela n’a pas suscité de réaction substantielle de la part de la Cour », regrette encore l’organisation.
L’un des témoignages rapporté par PHRI fait état d’agressions sexuelles qui se sont produites le 15 octobre, lorsque des forces spéciales sont entrées dans les cellules de la prison de Ktzi’ot (au sud-ouest de Bersabée), et ont tout saccagé tout en insultant les détenus par des injures sexuelles explicites comme « vous êtes des putes », « nous allons tous vous baiser », « nous allons baiser vos sœurs et vos femmes », « nous allons pisser sur votre matelas ». « Les gardiens ont aligné les individus nus les uns contre les autres et ont inséré un dispositif de fouille en aluminium dans leurs fesses. Dans un cas, le garde a introduit une carte dans les fesses d’une personne. Cela s’est déroulé devant les autres détenus et devant les autres gardes qui ont exprimé leur joie », est-il rapporté. Il n’est toutefois pas précisé si ce témoignage concerne des hommes ou des femmes.
Les soldats israéliens se sont illustrés sur les réseaux sociaux posant avec des objets et des sous-vêtements féminins appartenant aux femmes palestiniennes dont ils ont pillé les maisons. Des images qui ont fait le tour du monde et provoqué l’indignation générale. Violation de l’intimité, dévoilement du corps, viol des femmes colonisées : la domination sexuelle a toujours été une arme majeure caractéristique des empires coloniaux. « Prendre le contrôle d’un territoire, la violence politique et militaire ne suffit pas. Il faut aussi s’approprier les corps, en particulier ceux des femmes, la colonisation étant par définition une entreprise masculine », explique l’historienne Christelle Taraud, codirectrice de l’ouvrage collectif Sexualités, identités & corps colonisés (CNRS éditions, 2019).
Les Palestiniennes payent un très lourd tribut au génocide en cours à Gaza. L’ONU évalue à 9 000 le nombre de femmes tuées depuis le 7 octobre 2023. Celles qui survivent ont souvent perdu leurs enfants, leur mari et des dizaines de membres de leur famille. Il faut évoquer la condition des femmes enceintes qui étaient plus de 50 000 au moment du déclenchement des hostilités et qui accouchent, depuis, sans anesthésie et, le plus souvent, sans assistance médicale. De nombreux nouveau-nés sont morts d’hypothermie au bout de quelques jours. Les femmes dénutries ont du mal à allaiter et le lait infantile est une denrée rare. Les chiffres évoluent chaque jour cependant au 5 mars, au moins 16 enfants et bébés sont morts de malnutrition et déshydratation8 à Gaza en raison du siège total et du blocage de l’aide humanitaire par Israël.
MERIEM LARIBI
Journaliste.
https://orientxxi.info/magazine/le-calvaire-etouffe-des-palestiniennes,7121
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Rédigé le 08/03/2024 à 15:10 dans Gaza, Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Le citoyen arabe est aujourd'hui ciblé par une grande offensive de propagande, dans le but de tromper les simples d'esprit et les noninitiés parmi le peuple, afin de fausser l'équation du conflit arabo-sioniste, et de faire de la victime le problème à résoudre, tandis que l'agresseur criminel est présenté comme la victime avec laquelle il faut cohabiter et normaliser.
Ces campagnes de désinformation sionistes ne sont pas nouvelles. Depuis sa création, l'organisation sioniste 1897 en Europe, elle a adopté une politique de tromperie et de manipulation pour réaliser son projet colonial de peuplement juif en Palestine et dans le monde arabe. Ce projet, comme l'a explicitement défini le père du sionisme, Theodor Herzl, vise à expulser le peuple palestinien de sa patrie et à établir le Grand Israël sur ce qu'ils ont appelé «Eretz Israël», c'est-à-dire la terre d'Israël, dont Herzl a défini les frontières comme étant «du Nil à l'Euphrate». Le premier de leurs tours de passe-passe était dirigé vers les Juifs en Europe, pour les convaincre de soutenir leur projet et de contribuer financièrement, en transformant le judaïsme d'une religion en une nationalité, et en faisant des Juifs un «peuple», et en levant la devise «Une terre sans peuple pour un peuple sans terre», prétendant faussement que la Palestine était vide et attendait le «retour» des Juifs, prétendant mensongèrement que les Juifs d'Europe étaient originaires de Palestine, qu'ils avaient des droits historiques là-bas, et que l'antisémitisme à leur encontre était enraciné chez les autres, et que la seule solution était leur «retour» et l'établissement d'un État juif en Palestine.
Pour obtenir le soutien et la sympathie des églises et des chrétiens, ils ont sionisé la Torah, prétendant que Dieu avait promis aux Juifs la Palestine, la terre sainte. Bien que si nous prenions ce qui est dit dans la Torah au sérieux, cette promesse a été donnée à Abraham et à sa descendance, ce qui inclut les Arabes et non seulement les Juifs, mais le racisme de la Torah et du Talmud ne reconnaît pas Ismaël, le fils d'Abraham, mais seulement Isaac, même si au moment où cette promesse a été faite, il n'y avait qu'Ismaël comme descendance d'Abraham, car Isaac n'était pas encore né.
Pour obtenir le soutien et l'adoption d'une grande puissance pour réaliser le projet sioniste, ils se sont engagés à protéger les intérêts de cet État dans le monde arabe en échange de les aider à contrôler la Palestine.
La Grande-Bretagne a trouvé sa voie dans le projet sioniste, s'est alliée à lui et a promis de fournir tout ce qui était nécessaire pour réaliser le projet, ignorant le peuple palestinien et ses droits. C'est ainsi que les sionistes ont commencé à orienter leur propagande vers les Arabes, pour les tromper et gagner leur sympathie, prétendant qu'ils étaient des cousins et que leur objectif était la coexistence, et de fournir un refuge aux pauvres Juifs en Palestine, prétendant qu'ils apporteraient avec eux le bien, l'argent, le progrès, la prospérité et les avantages pour la Palestine et les Arabes. Ces slogans ont été répétés et promus dans les années 30 et 40 dans les médias arabes, soit par ignorance du projet sioniste, soit par malice pour des intérêts et des avantages personnels.
Lorsque les sionistes ont obtenu la résolution de partition de la Palestine en 1947 avec le soutien des États-Unis, et ont exercé des pressions et des menaces sur les pays pauvres, ils ont tactiquement accepté la résolution de partition, mais une fois qu'ils ont établi leur présence en Palestine par des migrations légales et illégales soutenues par la Grande-Bretagne, ils ont mené leur guerre, dépassant la résolution de partition, occupant 78% de la Palestine, expulsant plus de 70% du peuple palestinien, volant leur pays, leurs biens et leurs maisons meublées, et changeant le nom de la Palestine pour l'effacer des cartes du monde et l'appeler Israël, prétendant que les Arabes étaient ceux qui avaient déclenché la guerre contre eux, et que le sionisme était un «mouvement de libération du peuple juif», et que la déclaration de l'établissement de l'entité israélienne était une «déclaration d'indépendance», se substituant ainsi à la personnalité et à l'existence du peuple palestinien, qui luttait contre le colonialisme britannique pour son indépendance, et ils sont devenus les autochtones du pays, comme s'ils n'étaient pas des occupants envahisseurs, mais ceux qui ont libéré le pays du colonialisme britannique, ce colonialisme qui les a créés, soutenus, formés, armés et confiés avec les rênes du pouvoir en Palestine, réprimant son peuple et le privant de toute arme pour défendre sa patrie, ses biens et sa famille, tuant environ 50 000 de ses enfants et de ses militants pendant ses années d'occupation et en emprisonnant des milliers pour permettre aux sionistes d'occuper la Palestine et de la contrôler.
Lorsque l'Organisation des Nations unies a refusé d'accepter la membership d'Israël, à moins qu'il ne se retire aux frontières de la résolution de partition de la Palestine conformément à la résolution 181, et permette aux réfugiés palestiniens de retourner dans leurs maisons et leurs biens et les compense conformément à la résolution 194, Israël a accepté de mettre en œuvre les deux résolutions, mais dès qu'il a obtenu la membership de l'ONU, il a refusé de mettre en œuvre les deux résolutions, et a plutôt détruit 531 villes et villages palestiniens pour empêcher les réfugiés de retourner dans leur patrie et leurs maisons.
Lors d'une réunion de Golda Meir, Premier ministre d'Israël, avec une délégation du Parlement britannique en 1969, elle leur a dit avec audace : «Il n'y a rien appelé le peuple palestinien, comme s'il y avait ceux qui se considèrent palestiniens, nous sommes venus et les avons jetés dehors et avons pris leur patrie d'eux, ils n'avaient pas d'existence.»
La tromperie des sionistes n'a pas cessé, ils ont propagé dans le monde entier des slogans prétendant que «la Palestine était un désert et qu'ils en avaient fait un paradis». Cela alors que la Palestine était depuis des milliers d'années un véritable paradis, développé économiquement et urbanisé, avant que les pas des Hébreux ne foulent cette terre où ils sont venus en tant que réfugiés avec notre père Abraham, paix soit sur lui, du pays d'Ur (maintenant le Yémen et l'Irak), et selon leur propre Torah, qui a décrit la Palestine (la terre sainte) comme étant «un pays de lait et de miel». Ils ont prétendu que les Arabes voulaient détruire Israël et jeter les Juifs à la mer, alors qu'ils détruisaient la Palestine et effaçaient son nom des cartes, et jetaient les Palestiniens dans la mer et le désert. Ils ont prétendu qu'ils voulaient la paix, mais ils ont mené des guerres, des agressions et des massacres, de l'agression tripartite contre l'Égypte en 1956 à l'agression de 1967 contre l'Égypte, la Jordanie et la Syrie, à leur agression contre le Liban en 1982, prétendant qu'ils avaient accepté l'application des résolutions 242 et 338, qui leur demandent de se retirer des terres palestiniennes et arabes qu'ils ont occupées en 1967, mais en réalité, ils n'ont jamais cessé de construire leur projet colonial, pour établir le Grand Israël, dont les frontières s'étendent jour après jour, année après année, que ce soit en annexant la ville d' El Qods et le plateau du Golan syrien, ou en construisant des colonies juives, et bientôt la vallée du Jourdain, en préparation pour une nouvelle phase d'expansion.
Il n'y a pas de limite à la désinformation sioniste, qui maintenant prétend que les Juifs arabes en Israël sont les réfugiés, et que les pays arabes ont volé leurs biens et doivent les indemniser. Ceci n'est qu'une infime partie des mensonges des sionistes, les maîtres de la désinformation et de l'hypocrisie. Israël est fondé sur le mensonge et la tromperie. Ils inventent constamment un mensonge et le répètent sans cesse jusqu'à ce qu'il devienne une vérité que les gens croient, selon le principe selon lequel «la politique est l'art de la répétition». Ils appliquent la théorie nazie de Goebbels, selon laquelle plus un mensonge est gros, plus les gens le croient, et plus on le répète, plus les gens le croient. Et nous voyons maintenant ceux qui répètent et propagent les slogans israéliens, qu'ils n'ont cessé de répéter depuis la création de leur projet colonial sioniste en Palestine, inversant les faits, dans le but de blâmer la victime et de lui faire porter le fardeau de tous les maux du monde arabe, plutôt qu'Israël, et de semer l'hostilité et la haine contre le peuple palestinien, en diffusant des slogans mensongers malveillants tels que, les Palestiniens ont vendu leurs terres et leurs maisons aux Juifs, et que les Palestiniens et la question palestinienne sont un fardeau et la cause des problèmes du monde arabe, pas Israël, ce qui signifie que les Juifs n'ont pas volé la Palestine ni les biens du peuple palestinien, et que se débarrasser des Palestiniens et de leur cause, normaliser et faire la paix avec Israël, résoudra les problèmes économiques et sécuritaires des pays arabes, et c'est la nouvelle tromperie contraire à ce qui s'est passé avec l'Égypte et d'autres pays. Stratégie qui marche merveilleusement avec le Maroc qui a misé toute sa politique sur le rapprochement des sionistes.
Alors que certaines parties arabes blanchissent le visage d'Israël et des criminels sionistes, Israël intensifie l'agression, la répression, le crime et le racisme, construit des colonies, détruit des maisons, tue la jeunesse palestinienne et incite à la haine contre les Arabes et les musulmans, et crée une image stéréotypée d'eux parmi les Juifs, et dans l'esprit des peuples du monde entier par le biais de l'organisation sioniste.
Le projet colonial sioniste n'a pas apporté au monde arabe les richesses qu'il prétendait, ni la prospérité, la sécurité et la stabilité aux pays qui ont conclu la paix avec lui, bien au contraire, et il n'a même pas apporté la sécurité aux Juifs eux-mêmes, en faisant de la Palestine le lieu le plus dangereux pour eux, et en semant la haine contre les Juifs partout dans le monde en raison de leur dissimulation derrière les Juifs dans tous leurs crimes commis en leur nom. Répéter les slogans israéliens malveillants dans le monde arabe et les promouvoir, par certains dirigeants des pays du Golfe arabique pour blanchir le vil visage d'Israël, couvrir ses crimes et son racisme, tromper les gens simples et les non-initiés d'une part, et semer l'hostilité et la haine contre le peuple arabe palestinien d'autre part, n'est pas un accident, mais un plan soutenu matériellement et politiquement dans le cadre du sinistre projet israélo-américain de liquidation de la question palestinienne et de normalisation avec Israël, préparant le terrain pour la conclusion d'accords de paix avec elle, sans reconnaître les droits du peuple palestinien, et le retour des réfugiés dans leur pays, leurs villes et leurs villages.
Ces porte-voix publicitaires, ces marginaux et ceux qui les soutiennent et les encouragent, doivent être exposés, déshabillés et combattus, car ils se sont consacrés à couvrir le plus grand crime de l'ère humaine, commis contre le peuple arabe palestinien. C'est un devoir qui incombe à tout Arabe libre et honorable qui appartient à son peuple et à sa nation, et qui est jaloux de ses intérêts.
Ils trahissent non seulement le peuple palestinien et ses justes droits, mais aussi le peuple arabe, sa sécurité, sa stabilité et ses droits arabes et islamiques en Palestine, et le sang de centaines de milliers de martyrs, qui ont sacrifié leur vie pour la libération de la Palestine, la préservation de leur dignité et de leur avenir et de celui des générations futures.
par Mustapha Aggoun
Jeudi 7 mars 2024
https://www.lequotidien-oran.com/?news=5328229
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Rédigé le 07/03/2024 à 21:30 dans Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 07/03/2024 à 21:08 dans Lejournal Depersonne, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Le président turc Erdogan a bien raison d'affirmer que le chef du gouvernement israélien Netanyahou n'était pas différent d'Hitler, summum de la personnification du nazisme. Leurs esprits et leurs comportements sont identiques et les deux baignent dans la même idéologie. L'un s'est appliqué avec une extrême sauvagerie dans l'enterrement de 6 millions de juifs. L'autre prend le relais diabolique pour exterminer plus de 2 millions de Palestiniens. Dès lors, le président des Etats-Unis est très mal indiqué à s'ingénier inutilement à remplir d'eau un seau troué en demandant au Hamas de faire du sien pour qu'une trêve s'établisse à Ghaza.
De toute évidence, la maldonne est évidente. Avec une inconséquence flagrante, il recommande aux Palestiniens d'accepter un cessez-le-feu en affirmant que la solution est entre leurs mains alors que la volonté de l'extermination de la totalité d'une population est du côté de l'armée sioniste.
Une tromperie sur l'adresse est ainsi soulignée et certifiée par les images désespérantes des largages de nourriture de ses avions. Alors on craint qu'une généralisation de forte colère n'embrase toute la région en ce mois de Ramadhan en oubliant que pour les Ghazaouis le mois sacré dure depuis des mois et que leur jeûne est infini.
Netanyahou sait qu'il n'accorde pas un profil circonstancié au Hamas et que sa vraie consistance ne se limite pas à une organisation armée. Pour contenter sa folie, il est homme en mesure de sacrifier sans vergogne ses propres ressortissants otages des Palestiniens.
Après ses désinvoltures sauvages et répétées sans cesse, le mouvement sioniste est conscient de l'esprit qui préside aujourd'hui chez la majorité des peuples de la région. L'ensemble des Etats limitrophes, l'Egypte en premier, sont assis sur une poudrière. Devant le génocide perpétré par l'armée israélienne et dénoncé par le monde entier, le souffle de la colère populaire a tendu vers son extrême.
par Abdou BENABBOU
Jeudi 7 mars 2024
https://www.lequotidien-oran.com/?news=5328232
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Rédigé le 07/03/2024 à 20:57 dans Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 07/03/2024 à 20:48 dans Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 07/03/2024 à 20:32 dans Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Le dernier clip de Marwan Abdelhamid, Saint Levant de son nom de scène, est sorti le 22 février. Il s’agit du morceau titre de son prochain album Deira, dont la sortie est prévue en avril. Les influences musicales et visuelles allient les deux principales identités de l’artiste, palestinienne et algérienne. L’occasion de revenir sur son parcours musical et ses engagements politiques.
Tout a commencé sur TikTok et Instagram, les plateformes de sa génération, à laquelle on a attribué
Sa mère, Maria Mohammedi, est en effet algéro-française et son père, Rachid Abdelhamid, palestino-serbe. Tous deux ont grandi en Algérie. En 1997, ils s’installent à Gaza où Maria, juriste de formation, travaille pour l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ils y rejoignent les grands-parents paternels de Saint Levant. Son grand-père est originaire de Safad, au nord de la Palestine, dont il a été chassé autour de ses 8 ans, lors de la Nakba de 1948. Après s’être rendu seul en Syrie, il a obtenu une bourse d’études dans ce qui s’appelait encore à l’époque la Yougoslavie. Il y a rencontré son épouse, et le couple s’est installé dans les années 1960 en Algérie pour y travailler, lui comme ingénieur, elle en tant que médecin. Ils ont vécu là-bas jusqu’aux Accords d’Oslo, à la suite desquels ils ont rejoint l’Autorité palestinienne à Gaza. Son goût pour la musique, Saint Levant le tient probablement en partie de sa grand-mère maternelle qui enseignait cette matière au lycée français d’Alger.
Probablement pour mettre fin aux spéculations sur ses appartenances, Saint Levant a choisi d’intituler Deira son nouvel album de même que son morceau titre, sorti le vendredi 23 février, évoquant son lien personnel avec ce lieu. « Deira » qui signifie en arabe palestinien le vieux quartier, la médina ou plus généralement le village, renvoie au nom que son père, Rachid Abdelhamid, architecte et entrepreneur culturel, a donné à un hôtel dont il a dessiné les plans en s’inspirant des techniques de construction du sud algérien. Situé à Al-Rimal, quartier résidentiel de la ville de Gaza, face à la mer, l’hôtel était encore récemment l’un des joyaux de la ville. Il a été entièrement détruit par les bombardements de l’armée israélienne ces derniers mois.
Né à Jérusalem, Saint Levant a passé les sept premières années de sa vie dans cet hôtel, avant que ses parents ne soient obligés de partir pour la Jordanie. C’est entre le camp de réfugiés d’Al-Chati et le quartier Al-Rimal à Gaza que s’est dessinée son appartenance et, comme il le dit sans métaphore, qu’a débuté sa vie. Avant le « triste l’exil » dont il parle dans son morceau.
Ainsi, la Palestine symbolise pour Saint Levant la mère patrie. C’est sur cette image que se construit le clip réalisé par Mattias Russo-Larsson. De la ville jusqu’aux montagnes, on suit de jeunes femmes et hommes à moto, qui rassemblent en chemin les composantes nécessaires à la confection d’une étoffe. À la fin du clip, la tenture recouvrira une figure féminine incarnant la mère et la Palestine. La posture digne de cette femme, qui fixe droit dans les yeux les spectateurs, évoque la persévérance, le soumoud, cité dans le poème de la jeune actrice et autrice Saja Kilani, dont la voix ouvre le morceau. Le récit en images de la confection de l’étoffe est entrecoupé de séquences où l’on voit Saint Levant en compagnie de son invité sur ce morceau : le jeune rappeur MC Abdul. Entourés d’enfants, les deux artistes chantent leurs couplets, l’un en arabe (mélange de palestinien et d’algérien), l’autre en anglais. La voix de Saint Levant qui a gagné en maîtrise et en maturité s’allie parfaitement à celle du jeune rappeur gazaoui de 15 ans, fraîchement installé à Los Angeles, qui lui aussi affirme son appartenance palestinienne avec la seule, mais néanmoins percutante, phrase prononcée en arabe : « Rien n’égale la Palestine ».
Héritier de cette histoire familiale, Saint Levant n’est pas seulement un chanteur trilingue aux multiples nationalités, désormais établi à Los Angeles. En se contentant de gloser sur son multilinguisme, on ne voit dans son nom de scène qu’une maladresse orientaliste, et non un détournement facétieux du nom du couturier Yves Saint Laurent. C’est pourtant là une stratégie de réappropriation fréquente dans le hip-hop. En se perdant dans des débats stériles sur l’authenticité de ses appartenances, on passe à côté du parcours musical et politique de ce jeune artiste qui ne craint pas de faire entendre ses convictions.
L’album Deira, dont la sortie est prévue en avril, marque une étape importante de sa carrière. L’opus contient huit morceaux qui sont autant d’odes à la Palestine et à l’amour. À travers eux, Saint Levant évoque ses déceptions de manière touchante, rend hommage à ses proches et aux lieux qui l’ont marqué et construit. Pour l’occasion, il a signé avec SALXCO, le label de l’artiste canadien The Weeknd, mais a préservé une grande indépendance dans ses choix artistiques. Saint Levant réfléchit à la création de sa propre marque et a lancé l’initiative « 2048 Fellowship » pour le financement de projets d’artistes et de créateurs palestiniens qui ont à cœur d’exprimer, tout comme lui, leurs convictions politiques et leurs rêves d’une Palestine libre.
MERYEM BELKAÏD
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/saint-levant-une-nouvelle-voix-sort-du-rang-pour-gaza,7120
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Rédigé le 07/03/2024 à 14:15 dans Israël, Palestine, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 07/03/2024 à 13:48 dans Lejournal Depersonne | Lien permanent | Commentaires (0)
Larbi Ben M’hidi, héros incontesté de la Révolution algérienne
Le film Ben M’hidi de Bachir Derais sort plus de six ans après sa mise au placard. Le long métrage a été projeté à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih.
La salle était archicomble dans la soirée du lundi 4 mars 2024. L’avant-première officielle s’est déroulée en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, et du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil. Les invités, eux, étaient venus nombreux pour assister à la projection d’un film qui a fait couler beaucoup d’encre avant sa sortie nationale.
En 2018, la commission de visionnage du ministère des Moujahidine, qui a contribué au financement du film à presque 30%, avait émis une cinquantaine de réserves sur certains passages de Ben M’hidi.
Selon le réalisateur, la commission n’avait pas apprécié certaines scènes du film, comme une altercation entre Larbi Ben M’hidi et Ahmed Ben Bella au Caire, à cause du non-acheminement des armes aux combattants aux maquis et au rôle effectif de la Délégation de l’extérieur du FLN.
Avec Aït Ahmed et Khider, Ben Bella faisait partie de cette délégation, chargée de mener une action diplomatique en faveur de la Révolution et de la cause de l’indépendance.
Dans le film, Larbi Ben M’hidi (Khaled Benaissa) déclare à l’adresse de Ben Bella : «Nous n’avons jamais eu besoin d’un chef.» «Je ne comprends pas cette idée de la primauté de l’intérieur sur l’extérieur.
Comment voulez-vous avoir de la crédibilité en s’adressant aux chefs d’Etat ? Si je ne parle pas en ma qualité du FLN, qui va me recevoir ? Je suis là pour rassembler les Algériens et les Egyptiens. Gamel Abdel Nasser et Sawt Al Arab (radio) sont des piliers solides pour notre cause. Nous devons rassembler les Libyens et les Marocains pour qu’ils soient avec nous», réplique Ben Bella.
Échange vif entre Ben Bella et Ben M’hidi
«Et que faisons nous à l’intérieur ? Allons-nous demander des armes à notre ennemi ?» s’interroge Ben M’hidi. Il demande sur un ton coléreux que la Délégation envoie des armes aux maquis et parle du Congrès de la Soummam. Cette scène de querelle semble avoir été atténuée au montage.
Dans le film, l’échange vif entre Ben Bella et Ben M’hidi est maintenu. Ben Bella apparaît comme un homme hautain, méprisant, insensible aux sollicitations de Ben M’hidi. Ben Bella devient invisible après dans le film alors qu’Aït Ahmed et Khider n’apparaissent pas.
Le réalisateur développe cette thèse discutable de «l’inefficacité» supposée de la Délégation extérieure du FLN durant tout le film ne cherchant à aucun moment à équilibrer le récit. Son «verdict» est tranchant.
«Nous avons besoin d’armes, pas de paroles», répond Ben M’hidi à un commentaire fait par Sawt Al Arab (radio basée au Caire) sur la lutte armée algérienne. Cette radio avait pourtant servi de relais puissant à la lutte armée des Algériens au moment où un black-out médiatique était imposé par la France coloniale.
Messali El Hadj, fondateur du PPA- MTLD (Parti du peuple algérien- Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), est également invisible dans le film. «Je suis allé voir Messali El Hadj. Il n’a rien voulu savoir.
Selon lui, seul le congrès devait décider», confie Ben M’hidi dans le film. «Le PPA-MTLD ne sortira jamais de ses crises de personnalités et de ses lignes de l’opposition entre messalistes et centralistes», tranche Mohamed Boudiaf (Samir El Hakim).
Le rôle de Ferhat Abbas minoré
Même le rôle de Ferhat Abbas est évacué en une seule scène lorsque le fondateur de l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA) demande d’aller voter, en 1946. «Vous allez libérer le pays avec quoi ? Avec des glands (ballout) ?» s’interroge Ferhat Abbas.
Dans le combat pour l’indépendance du pays, Ferhat Abbas avait eu un rôle plus important que cette image que le film tend benoîtement à véhiculer de lui, comme opposé à la lutte armée et adepte de la capitulation. Après le Congrès de la Soummam en 1956, Abbas entrait au Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) puis au Comité de coordination et d’exécution (CCE), une année plus tard.
Le film, riche en dialogues politiques, se concentre sur les discussions entre les chefs historiques de la Révolution. Larbi Ben M’hidi, Krim Belkacem (Iddir Benaibouche), Didouche Mourad (Fethi Nouri), Mohamed Boudiaf (Samir El Hakim), Mustapha Ben Boulaïd (Mourad Oudjit) et Rabah Bitat.
Ces deux derniers n’apparaissent que peu dans le film. N’ont-ils pas joué de rôle dans la préparation et l’exécution de l’action militante armée ? Qu’ont-ils fait au maquis ?
«Nous devons écrire dans la Déclaration (du 1er novembre), si nous venons à mourir, défendez nos mémoires», proclame Didouche Mourad. Applaudissement dans la salle. Krim Belkacem propose «d’immortaliser» le moment. D’où la fameuse photo en noir et blanc des six chefs historiques, quatre debout et deux assis. Nouvel applaudissement accompagné de youyou dans la salle. Cette photo, prise à Bab El Oued, à Alger, est l’une des plus célèbres de la Guerre de Libération nationale.
Le manque d’armement
Le déclenchement de la cette guerre, le 1er novembre 1954, est évoqué à travers des extraits de couvertures des médias coloniaux parlant «des attentats de la Toussaint». Rapidement dans le film, Mohamed Boudiaf constate le manque d’armement pour les combattants et écrit à Ben M’hidi en parlant «d’un climat de suspicion».
Le contexte politique de cette situation n’est pas suffisamment expliqué pour comprendre cette missive de Boudiaf. La mise en contexte est inévitable dans une fiction basée sur des faits historiques réels. A quel moment l’armement manquait au maquis ? Et pourquoi ?
Au maquis, Larbi Ben M’hidi est montré assis dans une chaumière lorsqu’il reçoit un messager de Abane Ramdane. Les scènes de combat sont rares dans le film et Ben M’hidi, officier de l’ALN, n’est pas montré arme à la main. Ben M’hidi, surnommé «el hakim» (le sage), rencontre Abane Ramdane (Nidhal Mellouhi), à Alger. L’idée est que la direction de la Révolution «parle d’une seule voix» pour «arracher l’indépendance par les armes».
Abdelhafid Boussouf apparaît une seule fois dans le long métrage, où il évoque la politique de Jacques Soustelle, alors gouverneur général de l’Algérie, qui met en avant «les nationalistes modérés» pour dialoguer avec eux. «Il veut qu’on les égorge tous», dit-il. Boussouf, membre du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) et chef du MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons générales) n’aura plus de parole dans le film.
Abane Ramdane, par contre, occupe une bonne place dans le long métrage où il explique sa volonté d’organiser le Congrès de la Soummam pour «réorganiser» la Révolution. «Il faut un règlement pour fixer les tâches et le rôle de chacun», proclame-t-il. Il dit assumer «l’ordre de condamner à mort les messalistes» (l’ordre a été donné au colonel Amirouche pour liquider les militants du MNA).
Congrès de la Soummam
Au cours des événements du film, Ben M’hidi est devenu presque un adjoint de Abane, habillé en chef incontesté de la Révolution. Ben M’hidi accepte tout ce que lui suggère Abane. Boudiaf, Ben Khedda, Zighout et Bentobbal sont réduits à des tâches et à des voix secondaires.
Au Congrès, Ben M’hidi et Abane dominent les débats, le rôle des autres participants sont diminués. «Tu sais Abane qu’ils sont moins instruits mais ils ont le cœur net», soutient Ben M’hidi. Pourtant, dans ce Congrès, les intervenants s’exprimaient en français soigné où ils évoquait «le quorum» et «le démocratisme» lors d’un débat sur l’absence de Mostefa Ben Boulaïd, lequel Ben Boulaïd était mort dans les Aurès en mars 1956, soit cinq mois avant le Congrès !
«Ben Bella se croit président. Tu crois qu’il va risquer sa vie à traverser les frontières et venir assister avec nous à ce Congrès», tranche Abane. A l’époque, il n’existait aucun élément pouvant étayer cette thèse sur «les ambitions présidentielles» supposées de Ben Bella.
Le film évoque, avec un certain courage, les différentes visions par rapport à l’utilité et l’efficacité du combat pour l’indépendance du pays. «Face à la violence des Français qu’est-ce qu’on peut faire ?» s’interroge Krim Belkacem. «Des actions isolées et non organisées sont un grand risque à l’échelle nationale et internationale», répond Ben M’hidi.
«Ce qui nous intéresse est d’étendre la lutte à tout le territoire algérien. Et pour cela, il faut décréter la primauté du politique sur le militaire», appuie Abane. Une idée rejetée par Zighout. «Ferhat Abbas et Youcef Ben Kheda sont des militants de la dernière heure», proclame Bentobal. «Nous devons accepter les Algériens quels qu’ils soient, l’essentiel est d’atteindre l’indépendance», tempère Ben M’hidi. Abane disparaît ensuite. Dans le film, il est sorti comme il est entré, par effraction.
Scène de torture
Le film de Bachir Derrais est le premier long métrage algérien à plonger au cœur des désaccords entre les chefs de la Révolution, les différences d’appréciation, les antagonismes idéologiques.
Le cinéaste a tenté de s’éloigner, selon sa vision, des récits historiques conventionnels en cherchant d’autres vérités auprès de ceux qui avaient connu Larbi Ben M’hidi, comme Brahim Chergui et Hachemi Troudi.
Abdelkrim Bahloul, qui a écrit le scénario d’après le texte de Mourad Bourboune, s’est basé sur le récit fait par Drifa Ben M’hidi sur son frère et sur des sources documentaires. La brève scène de torture, montrée dans le film, ne restitue réellement pas le supplice subit par Larbi Ben M’hidi, livré aux mains de l’impitoyable capitaine parachutiste Paul Aussaresses.
Cet officier, connu pour ses actes de torture et de maltraitance, apparaît pour la première fois dans un film algérien.
Un film où les méfaits de la colonisation française ne sont pas suffisamment apparents pour appuyer la nécessité de lutter pour l’indépendance du pays et le rôle des femmes dans cette lutte est abordé d’une manière peu approfondie, même si un ou deux dialogues soulignent cette question.
Demain, 4 mars, sera diffusé à 19h le film enfin autorisé de Bachir Derraïs Ben M’hidi, projection confidentielle à l’Opéra d’Alger et événement de l’année, une quinzaine de ministres et une foule de cadres de ministères et d’ayant-droits étant annoncés. Première pénurie d’avant-Ramadhan, celle des cartons d’invitation.
Dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, Larbi Ben M’hidi, arrêté sourire aux lèvres par les parachutistes français dans un immeuble du Sacré- Cœur à Alger le 23 février, est pendu par le général Aussaresses sans autre forme de procès, après de longues séances de torture.
Le sombre officier avouera son forfait 40 ans plus tard, ainsi que le meurtre de l’avocat Ali Boumendjel, sans avoir été inquiété. 61 ans après 1957, un film est réalisé sur ce héros de la Révolution et 67 ans plus tard, il sera diffusé dans un opéra à Alger, la nuit, et la date de sortie en salles pour le grand public n’a pas encore été fixée.
Si Ben M’hidi pourrait expliquer à lui seul la violence de la colonisation, le film éponyme pourrait aussi expliquer à lui seul la problématique du cinéma algérien.
Alors que le film a été réalisé en 2018, il a été longtemps bloqué pour des réserves, entre autres sur la personnalité de Ben M’hidi et les querelles internes lors de la Révolution, et il faudra attendre mars 2022 pour que le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebigua, annonce à l’occasion de la commémoration du 65e anniversaire de la mort de Larbi Ben M’hidi que le film de Bachir Derraïs «sera présenté courant 2022».
Toujours rien, puis en décembre 2022, le réalisateur du film et les ministères de la Culture et des Moudjahidine signent un protocole pour lever «toutes les entraves et interdictions», accords pour la diffusion aussi complexes que les Accords d’Evian, sauf que le film restera encore dans les tiroirs encore plus d’un an jusqu’à ce 4 mars 2024 béni, jour anniversaire de l’assassinat de Ben M’hidi. Mais qui a donné l’autorisation de diffusion ?
Une directive présidentielle, selon les sources, le Président ayant été irrité par ce long feuilleton sans fin, donnant l’ordre suivi par la ministre de la Culture de «lâcher» le film, ce qui a conduit à cette projection organisée dans la précipitation. Par ailleurs, selon les mêmes sources, l’ancien comité de visionnage du ministère des Moudjahidine, ayant été changé pour des hommes plus ouverts, aurait facilité la libération du film, sur la libération.
En gros et pour les chiffres, 4 millions d’euros de budget, une équipe de 200 personnes et 6 ans de retard, et si ce n’est pas le premier film sur la Révolution, 562 articles dans la presse écrite et 72 segments diffusés à la radio ou à la télévision sur Ben M’hidi ont été recensés, ce qui l’a rendu célèbre avant même sa sortie.
76 SECONDES
«Nous sommes passés de 55 à 5 réserves», affirme Bachir Derrais, et au final, «en tout et pour tout, ce sont 76 secondes qui ont été coupées pour un film qui dure 1h56 minutes». «Les scènes supprimées sont liées à des dates, aux noms de certains protagonistes ainsi qu’à quelques phrases non conformes à la vérité des faits historiques», a précisé le réalisateur. 76 secondes pour 6 ans de blocage, qui finalement ont généré 3 mn de coupures, sans remontage, quelques dialogues coupés, le réalisateur expliquant qu’il a «réussi à négocier de remonter le film à ma guise en respectant l’article 5 de la loi du cinéma en Algérie, donc c’est un exploit», Une loi très contraignante avec sa nouvelle version en cours qui continue à faire l’objet de critiques, des commissions de lecture et de visionnage partout, «pour chaque scénario évoquant une scène se déroulant dans une mosquée, il faut une demande au ministère des Affaires religieuses», explique le producteur, «s’il aborde la Révolution, c’est une demande au ministère des anciens Moudjahidine, une scène avec des policiers, c’est une demande à la DGSN, même chose pour l’armée, les douanes, la gendarmerie».
Si cette loi devait passer, ce qui n’est pas encore sûr puisqu’elle pourrait être bloquée au niveau du Sénat sur instruction présidentielle, il faudra s’armer de patience, préparer un scénario aujourd’hui pour tourner 6 ans plus tard. Bref, c’est à l’opéra, construit par les Chinois et offert gracieusement à l’Algérie, que le film sera projeté, 1500 places avec des bousculades téléphoniques pour avoir des places, organisation sans communication sérieuse par le CADC, Centre algérien de la cinématographie, ce qui a fait dire au réalisateur que «il est probable que cette séance soit l’une des plus discrètes et des moins médiatisées de l’histoire du cinéma algérien depuis l’indépendance».
Ben M’hidi mort, son film ressuscité, Bachir Derrais va-t-il s’arrêter là ? Un peu, même si en tant que producteur il est déjà sur deux films et comme réalisateur travaille sur un sujet sensible «qui ne va pas les intéresser», explique-t-il, « j’arrête avec les institutions étatiques».
Reste la vraie question : qu’aurait pensé Ben M’hidi lui-même de ce film, de tous ces retards et blocages, des commissions de lecture et de visionnage et de la loi sur le cinéma ? On ne le saura jamais. C’est pour ça qu’il faut faire du cinéma.
Demain, 4 mars, sera diffusé à 19h le film enfin autorisé de Bachir Derraïs Ben M’hidi, projection confidentielle à l’Opéra d’Alger et événement de l’année, une quinzaine de ministres et une foule de cadres de ministères et d’ayant-droits étant annoncés. Première pénurie d’avant-Ramadhan, celle des cartons d’invitation.
Dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, Larbi Ben M’hidi, arrêté sourire aux lèvres par les parachutistes français dans un immeuble du Sacré- Cœur à Alger le 23 février, est pendu par le général Aussaresses sans autre forme de procès, après de longues séances de torture.
Le sombre officier avouera son forfait 40 ans plus tard, ainsi que le meurtre de l’avocat Ali Boumendjel, sans avoir été inquiété. 61 ans après 1957, un film est réalisé sur ce héros de la Révolution et 67 ans plus tard, il sera diffusé dans un opéra à Alger, la nuit, et la date de sortie en salles pour le grand public n’a pas encore été fixée.
Si Ben M’hidi pourrait expliquer à lui seul la violence de la colonisation, le film éponyme pourrait aussi expliquer à lui seul la problématique du cinéma algérien.
Alors que le film a été réalisé en 2018, il a été longtemps bloqué pour des réserves, entre autres sur la personnalité de Ben M’hidi et les querelles internes lors de la Révolution, et il faudra attendre mars 2022 pour que le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebigua, annonce à l’occasion de la commémoration du 65e anniversaire de la mort de Larbi Ben M’hidi que le film de Bachir Derraïs «sera présenté courant 2022».
Toujours rien, puis en décembre 2022, le réalisateur du film et les ministères de la Culture et des Moudjahidine signent un protocole pour lever «toutes les entraves et interdictions», accords pour la diffusion aussi complexes que les Accords d’Evian, sauf que le film restera encore dans les tiroirs encore plus d’un an jusqu’à ce 4 mars 2024 béni, jour anniversaire de l’assassinat de Ben M’hidi. Mais qui a donné l’autorisation de diffusion ?
Une directive présidentielle, selon les sources, le Président ayant été irrité par ce long feuilleton sans fin, donnant l’ordre suivi par la ministre de la Culture de «lâcher» le film, ce qui a conduit à cette projection organisée dans la précipitation. Par ailleurs, selon les mêmes sources, l’ancien comité de visionnage du ministère des Moudjahidine, ayant été changé pour des hommes plus ouverts, aurait facilité la libération du film, sur la libération.
En gros et pour les chiffres, 4 millions d’euros de budget, une équipe de 200 personnes et 6 ans de retard, et si ce n’est pas le premier film sur la Révolution, 562 articles dans la presse écrite et 72 segments diffusés à la radio ou à la télévision sur Ben M’hidi ont été recensés, ce qui l’a rendu célèbre avant même sa sortie.
76 SECONDES
«Nous sommes passés de 55 à 5 réserves», affirme Bachir Derrais, et au final, «en tout et pour tout, ce sont 76 secondes qui ont été coupées pour un film qui dure 1h56 minutes». «Les scènes supprimées sont liées à des dates, aux noms de certains protagonistes ainsi qu’à quelques phrases non conformes à la vérité des faits historiques», a précisé le réalisateur. 76 secondes pour 6 ans de blocage, qui finalement ont généré 3 mn de coupures, sans remontage, quelques dialogues coupés, le réalisateur expliquant qu’il a «réussi à négocier de remonter le film à ma guise en respectant l’article 5 de la loi du cinéma en Algérie, donc c’est un exploit», Une loi très contraignante avec sa nouvelle version en cours qui continue à faire l’objet de critiques, des commissions de lecture et de visionnage partout, «pour chaque scénario évoquant une scène se déroulant dans une mosquée, il faut une demande au ministère des Affaires religieuses», explique le producteur, «s’il aborde la Révolution, c’est une demande au ministère des anciens Moudjahidine, une scène avec des policiers, c’est une demande à la DGSN, même chose pour l’armée, les douanes, la gendarmerie».
Si cette loi devait passer, ce qui n’est pas encore sûr puisqu’elle pourrait être bloquée au niveau du Sénat sur instruction présidentielle, il faudra s’armer de patience, préparer un scénario aujourd’hui pour tourner 6 ans plus tard. Bref, c’est à l’opéra, construit par les Chinois et offert gracieusement à l’Algérie, que le film sera projeté, 1500 places avec des bousculades téléphoniques pour avoir des places, organisation sans communication sérieuse par le CADC, Centre algérien de la cinématographie, ce qui a fait dire au réalisateur que «il est probable que cette séance soit l’une des plus discrètes et des moins médiatisées de l’histoire du cinéma algérien depuis l’indépendance».
Ben M’hidi mort, son film ressuscité, Bachir Derrais va-t-il s’arrêter là ? Un peu, même si en tant que producteur il est déjà sur deux films et comme réalisateur travaille sur un sujet sensible «qui ne va pas les intéresser», explique-t-il, « j’arrête avec les institutions étatiques».
Reste la vraie question : qu’aurait pensé Ben M’hidi lui-même de ce film, de tous ces retards et blocages, des commissions de lecture et de visionnage et de la loi sur le cinéma ? On ne le saura jamais. C’est pour ça qu’il faut faire du cinéma.
https://elwatan-dz.com/istiqlal-les-martyrs-reviennent-enfin-cette-semaine
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Rédigé le 06/03/2024 à 21:45 dans Cinéma, France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
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