Artemis Productions /Les Films du Belier
Deux drames français sont à l'honneur, ce soir.
Des hommes/De nos frères blessés : la guerre d'Algérie au cœur de la soirée cinéma de France 3
sera une soirée cinéma autour de la guerre d'Algérie, avec tout d'abord Des hommes, de Lucas Belvaux, sorti à l'été 2021 au cinéma. Puis à 22h47, la chaîne programme De nos frères blessés (2022), de Hélier Cisterne.
Première vous les présente, critiques à l'appui. Notez qu'après leur diffusion, ces deux drames seront visibles gratuitement sur France.TV durant une semaine.
Des hommes blessés, avec Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin...
L'histoire : Ils ont été appelés en Algérie au moment des "événements" en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d'une journée d'anniversaire en hiver, d'un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.
L'avis de Première : Ca commence comme dans un mauvais téléfilm : une réunion d’anniversaire dans une salle des fêtes communale est perturbée par l’arrivée du pochtron local. Gérard Depardieu vitupère, bouscule, puis est expulsé par quatre hommes, scène paresseusement montée au ralenti pour mieux en montrer la violence. Ce Bernard terrorise ensuite, chez elle, une famille d’origine arabe.
Flash-back. On retrouve Bernard, jeune appelé en Algérie à l’époque des « événements ». Taiseux, attentiste, il assiste, sans y participer mais sans les dénoncer non plus, aux actes répréhensibles de certains de ses camarades. Les horreurs de la guerre s’insinuent dans cet esprit faible, épris de religion mais incapable d’empathie. N’a-t-il pas traité sa sœur mourante de « salope » après qu’elle a accouché d’un enfant illégitime ? L’Algérie aura fini de briser cet homme fragile qui se reconstruira par la violence et la haine, seul moyen pour lui de survivre, mais à quel prix.
En adaptant le roman de Laurent Mauvignier, Lucas Belvaux signe un film profond qui va à rebours de notre époque consensuelle en s’intéressant aux conséquences du stress post- traumatique chez les soldats français mais aussi chez les Harkis, les oubliés perpétuels de l’Histoire. Pas de contrechamp sur le camp d’en face mais des réflexions du type « Si j’avais été algérien, j’aurais sans doute été un fellaga » témoignent d’une humanité déboussolée et, au-delà, du caractère universel de l’angoisse existentielle et du désespoir en temps de guerre.
Des hommes sera visible en gratuitement en replay sur France.TV jusqu'au 25 mars 2024.
Bande-annonce :
De nos frères blessés, avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade...
L'histoire : Alger, 1956. Fernand Iveton, 30 ans, ouvrier indépendantiste et idéaliste, est arrêté pour avoir déposé une bombe dans un local désaffecté de son usine. Il n’a tué ni blessé personne, mais risque pourtant la peine capitale. La vie d’Hélène, devenue la femme d’un « traître », bascule. Elle refuse d'abandonner Fernand à son sort. Adapté d’une histoire vraie, le film est une plongée à rebours au coeur de leurs souvenirs, une histoire d'amour et d'engagement brisée par la raison d’Etat.
L'avis de Première : Hélier Cisterne (Vandal) propose ici un épisode relativement méconnu de la période trouble de la guerre d’Algérie. Le destin tragique de Fernand Iveton, le seul Européen guillotiné pendant ces années de conflit. Un ouvrier syndicaliste militant de l’indépendance arrêté après avoir posé une bombe dans un local désaffecté de son usine et directement mis sous la menace capitale malgré l’absence de victime ou de blessé.
Cisterne choisit de raconter cette histoire par le prisme… d’une histoire d’amour. Celle qui liait Fernand à Hélène dont la famille a fui le communisme pour venir se réfugier en France et qui se retrouve désignée « femme de traître ». Mais le scénario ne parvient jamais à trouver son équilibre entre les deux personnages et crée de la frustration en restant chez l’un comme chez l’autre à la surface des choses, malgré ses deux épatants interprètes, Vincent Lacoste et Vicky Krieps.
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