"La guerre d’Algérie, guerre fratricide de populations cohabitant depuis plus de cent trente ans, guerre asymétrique opposant une armée conventionnelle à une autre pratiquant la guérilla, a donc constitué un conflit où tous les coups étaient permis, et tous les moyens utilisés. Est-ce à dire qu’il n’y a pas eu des traces d’humanité dans ce conflit ?" interroge Tramor Quemeneur.
La réponse est précisément dans ce numéro entièrement consacré à la guerre d’Algérie et à ceux qui y ont participé.
En complément des documents originaux issus des archives d’anciens appelés, replacés dans leur contexte historique, des récits vont revivre l'époque :
- Tramor Quemeneur raconte dans Un « art français de la guerre » comment l’armée française a utilisé dans cette guerre non conventionnelle des armes qui ne l’étaient pas non plus, au détriment de la population.
Il explique ensuite dans « Gagner les cœurs et les esprits » quelles ont été les actions pour tenter de se concilier les populations algériennes et motiver des conscrits peu enclins pour certains à se battre.
Et se penche dans « Mémoires d’appelés, mémoires blessées » sur la manière dont la dernière « génération du feu » a été marquée par cette expérience au point pour certains de se murer dans le silence.
- Jean-Paul Mari dans « La « Bleuite », mal mortel du FLN, évoque la stratégie développée par le capitaine Léger, officier des services de renseignements français, pour endiguer la vague d’attentats qui frappe Alger au début de l’année 1957.
- La chronique d’Emmanuel de Waresquiel – qui nous livre une très intéressante et profonde réflexion sur la conscience. "La conscience, écrit-il, c’est ce qui reste lorsque le drame est consommé. Personne ne peut nous la ravir. Certains préfèrent celle des vainqueurs, d’autres celle des vaincus."
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