C’est la première fois que le groupe de dix scientifiques, coprésidé par Benjamin Stora et Mohamed Lahcen Zighidi, va se rencontrer en Algérie, quinze mois après sa création.
Archive du 19 mars 1962 annonçant le cessez-le-feu en Algérie ouvrant la voie aux accords d’Evian qui mettront fin à la guerre d’Algérie et à la colonisation française. - / AFP
Une commission d’historiens français et algériens mise sur place pour travailler sur la colonisation française et la guerre doit se réunir, mercredi 22 novembre, à Constantine, en Algérie, pour la première fois depuis sa création en août 2022, selon une source proche du dossier.
La mise en place de cette instance de dix membres avait été annoncée à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune. L’idée est d’aborder le sujet « sans tabou, avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives », avait alors souligné le dirigeant français. Il s’agit pour les deux pays de « regarder ensemble cette période historique » du début de la colonisation française (1830) jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance (1962).
Politique d’apaisement
La commission s’était réunie une première fois en avril par visioconférence, puis à Paris en juin. Elle rassemble cinq historiens français : Benjamin Stora, également coprésident de la commission ; Florence Hudowitz, conservatrice au MuCEM ; le professeur des universités Jacques Frémeaux ainsi que les historiens et enseignants universitaires Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur.
Côté algérien, l’instance est coprésidée par l’historien Mohamed Lahcen Zighidi, rejoint depuis novembre 2022 par les historiens Mohamed El-Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali et Djamel Yahiaoui pour faire partie de cette commission.
Sa mise en place s’inscrit dans la politique d’apaisement voulue par Emmanuel Macron durant son premier quinquennat, après les recommandations du rapport de Benjamin Stora sur le conflit mémoriel entre l’Algérie et la France sur le passé colonial. Mais la relation entre les deux pays reste difficile et empreinte de malentendus et de non-dits.
Le Monde avec AFP
SOURCE : France-Algérie : la commission d’historiens sur la colonisation se réunit à Constantine (lemonde.fr)
La relation entre la France et l’Algérie reste difficile et empreinte de malentendus et de non-dits.
A titre d’exemple en ce qui concerne les non-dits en voici un :
La relation entre la France
A titre d’exemple en ce qui concerne les non-dits en voici un :
La petite de Ferruch : le roman d'un magistrat
français évoque les viols pendant la guerre
d'Algérie
Longtemps ignorés ou occultés des histoires de la guerre, les viols sont un sujet tabou dont on parle si peu. Pourtant, pendant la guerre de libération algérienne, des témoignages écrits ou oraux d’anciens acteurs de cet épisode de l'histoire de l'Algérie évoquent ces mauvais traitements. Des viols ignorés par les autorités françaises et peu évoqués par les Algériens.
Ainsi, la question des agressions et tortures sexuelles commises de manière quasi systématique par certains soldats français demeure l’angle mort des recherches historiques dans les deux pays. Cependant, certaines femmes ont osé témoigner des sévices qu'elles ont subis pendant cette guerre où les Français n'ont pas hésité à utiliser tous les moyens pour briser la résistance des Algériens.
Louisette Ighilahriz est l'une de ces femmes qui ont brisé le silence sur cette question. « J’étais allongée nue, toujours nue […] Dès que j’entendais le bruit de leurs bottes, je me mettais à trembler […] Le plus dur, c'est de tenir les premiers jours, de s’habituer à la douleur. Après, on se détache mentalement. C’est un peu comme si le corps se mettait à flotter », avait-elle raconté. En témoignant, cette femme courageuse s'attendait à briser la loi du silence sur les viols commis par l'armée française. « Il fallait que je partage un fardeau trop lourd pour moi. En mettant les mots sur mes maux, je pensais trouver un apaisement. Je suis juste un peu amère, car je m’attendais à une libération de la parole, elle ne s’est pas produite », avait-elle affirmé.
Longtemps ignorés ou occultés des histoires de la guerre, les viols sont un sujet tabou dont on parle si peu. Pourtant, pendant la guerre de libération algérienne, des témoignages écrits ou oraux d’anciens acteurs de cet épisode de l'histoire de l'Algérie évoquent ces mauvais traitements. Des viols ignorés par les autorités françaises et peu évoqués par les Algériens.
Ainsi, la question des agressions et tortures sexuelles commises de manière quasi systématique par certains soldats français demeure l’angle mort des recherches historiques dans les deux pays. Cependant, certaines femmes ont osé témoigner des sévices qu'elles ont subis pendant cette guerre où les Français n'ont pas hésité à utiliser tous les moyens pour briser la résistance des Algériens.
Louisette Ighilahriz est l'une de ces femmes qui ont brisé le silence sur cette question. « J’étais allongée nue, toujours nue […] Dès que j’entendais le bruit de leurs bottes, je me mettais à trembler […] Le plus dur, c'est de tenir les premiers jours, de s’habituer à la douleur. Après, on se détache mentalement. C’est un peu comme si le corps se mettait à flotter », avait-elle raconté. En témoignant, cette femme courageuse s'attendait à briser la loi du silence sur les viols commis par l'armée française. « Il fallait que je partage un fardeau trop lourd pour moi. En mettant les mots sur mes maux, je pensais trouver un apaisement. Je suis juste un peu amère, car je m’attendais à une libération de la parole, elle ne s’est pas produite », avait-elle affirmé.
Même le rapport de Benjamin Stora ne parle pas de viols
pendant la guerre d'Algérie
Yvon Ollivier, magistrat en poste au tribunal judiciaire de Nantes, est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages. | OUEST FRANCE
63 ans après l'indépendance de l'Algérie, le sujet reste peu évoqué. Certaines Algériennes ont même emporté le lourd secret dans leurs tombes. Le magistrat nantais de 56 ans Yvon Ollivier a évoqué cette question dans son nouveau roman qui porte le titre La Petite de Ferruch. Un ouvrage dans lequel ce magistrat parle des agressions sexuelles commises pendant la guerre d’Algérie et de la maltraitance des enfants. Le roman s'articule sur la quête d'un homme qui cherche à comprendre d’où il vient. Yvon Ollivier explore dans son nouveau roman La Petite de Ferruch, publié aux éditions Complicités, certains mécanismes humains complexes et étonnants.
Il revient dans les colonnes du journal Sud-Ouest sur ce roman, mais surtout sur la question des viols pendant la colonisation française, notamment pendant la Révolution algérienne. « On a du mal à penser le viol par les militaires. C’est arrivé pendant la guerre d’Algérie, évidemment. Mais on n’en parle pas. Aucun mot dans le rapport Stora sur la colonisation », affirme le magistrat qui s’intéresse depuis longtemps au concept de déshumanisation ordinaire, « la déshumanisation que l’on ne voit plus en ce qu’elle est conforme au système de pensée », constate l'auteur de La petite de Ferruch. « C'est qu’il est impossible de parler de ces choses-là », considère Yvon Ollivier qui n'a, à aucun moment, utilisé le mot viol dans son roman.
SOURCE : Un roman évoque les viols durant la Guerre d'Algérie (observalgerie.com)
ar micheldandelot1 dans Accueil le 22 Novembre 2023 à 07:47
http://www.micheldandelot1.com/france-algerie-la-commission-d-historiens-sur-la-colonisation-se-reuni-a215025985
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