L’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie en 1996 est une tragédie complexe et controversée. Cet événement tragique a eu longtemps des répercussions sur les relations entre la France et l’Algérie, ainsi que sur la mémoire collective des deux pays.
Les circonstances entourant leur mort n’ont toujours pas été entièrement élucidées, du moins celles alléguant la complicité des services algériens et les services français. Cela a contribué à une atmosphère de méfiance et de controverses qui depuis, entrave sérieusement le devoir mémoriel entre les deux pays. Différentes théories ont été avancées concernant les responsables de l’attaque qui a coûté la vie à sept moines trappistes français après avoir été enlevés de leur monastère à Tibhirine, en Algérie.
L’Armée algérienne ou l’Armée Nationale Populaire (ANP) et ses services secrets du Département de renseignement et de sécurité (DRS) dirigé par le général Mohamed Mediène, plus connu sous le nom de Toufik avait attribué la responsabilité de l’assassinat, notamment au Groupe islamiste armés (GIA) branche armée du FIS (Front Islamique du Salut). A cette époque (décennie noire), l’Algérie était en proie à une guerre civile des plus sanglantes entre le gouvernement et des groupes islamistes armés. Mais d’aucuns soutiennent fermement que l’armée algérienne est volontairement impliquée dans la mort des moines et ce, à la suite d’une opération de sauvetage mal planifiée et qui aurait tourné à une scène de tuerie généralisée.
Mais l’idée que les services secrets français et/ou algériens sont impliqués dans l’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie ne figure guère dans le domaine de la théorie du complot. Les enquêtes officielles menées par les gouvernements algériens et français, ainsi que par d’autres organisations, n’ont pas réellement conduit à des conclusions définitives sur les responsables de l’assassinat, mais il n’y a pas de fumée sans feu.
Cela dit, le devoir mémoriel est un processus complexe et délicat, surtout lorsqu’il s’agit d’événements aussi douloureux et controversés. Cependant, lorsqu’ils sont ainsi tragiques comme l’assassinat des moines sont entourés de mystère et de soupçons, cela peut rendre difficile la construction d’un récit commun et la reconnaissance mutuelle de la tragédie. Ces allégations de complicité des services algériens dans l’assassinat des moines ont longtemps suscité des tensions et des dissensions entre les deux pays, ce qui peut rendre difficile la mise en place d’une commémoration conjointe pour parvenir à une compréhension mutuelle et à une réconciliation durable.
Et pourtant à l’occasion de la visite qu’Emmanuel Macon a effectué en Algérie qui c’est qu’on sort du chapeau ? Ce bon vieux général-major M’henna Djebbar (75 ans). Il est devenu depuis que Macron a visité l’Algérie le principal interlocuteur des services secrets français dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. En France dans les services secrets on n’ose désormais plus jamais évoquer les moines trappistes.
Lorsque le général algérien leur demande d’extrader les opposants algériens exilés en France personne ne s’y s’oppose et les réseaux de services algériens agissent en toute impunité dans des tentatives d’enlèvement et d’assassinat d’opposants algériens dans l’Hexagone au nom d’un laxisme volontaire et bienveillant de la France.
Faut dire aussi que le général de division M’henna Djebbar à l’époque de l’enlèvement et l’assassinat des moines trappiste, était le commandant M’henna Djebbar, alors chef du Centre opérationnel principal de la 1ère région militaire. C’est lui qui avait ordonné l’opération de Tibhirine avec la suite que l’on sait. Il est aujourd’hui général de division, directeur général de la Documentation et de la Sécurité extérieure, non sans avoir été incarcéré en 2019 pour « enrichissement illicite.
Mohamed Jaouad EL KANABI
dimanche 3 septembre 2023 - 23:58
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